les muxes un troisieme genre au mexique
3 participants
Page 1 sur 1
les muxes un troisieme genre au mexique
Un troisième genre reconnu au Mexique : les "muxes", ni hommes, ni femmes, au rôle social si important
La ville de Juchitan de Zaragoza dénombre près de 5000 « muxes » parmi ses habitants. Ce troisième genre, reconnu et toléré, ne vit cependant pas au paradis. La pression familiale et sociétale les accompagne dès l’enfance. Reportage
En mai 2018, durant la campagne électorale mexicaine, ce qui pourrait passer pour une anecdote a fait couler bien de l’encre. L’histoire se déroule dans l’Etat d’Oaxaca, dans le sud-est du Mexique. Dix-sept hommes annoncés transgenres et inscrits sur les listes électorales féminines de dix municipalités se retrouvent disqualifiés à la suite d’une dénonciation du Collectif pour la diversité sexuelle de la ville de Juchitan de Zaragoza. En effet, depuis 2013, une réforme constitutionnelle impose qu’un équilibre homme-femme à 50-50 soit observé durant les élections. Et les transgenres sont comptabilisées dans les candidatures de femmes. Les dix-sept individus avaient donc mis au point leur supercherie pour contourner ces règles paritaires.
Rôle féminin, apparence au choix, démarche collective
A Juchitan, on ne plaisante pas avec le sujet. Et pour cause, dans cette localité indigène de quelque 80 000 habitants, on reconnaît l’évidence d’un troisième genre depuis l’époque précolombienne. Ce troisième sexe se dénomme « muxe » (se prononce « mouché »), un mot emprunté à l’espagnol mujer (femme) dès le XVIe siècle. Nés hommes, attirés sexuellement par les hommes, les muxes endossent des rôles féminins dans la famille et dans la société. Ils ont au choix une apparence féminine (muxes gunaa ou vestida) ou masculine (muxes nguiiu).
« Ce qui nous différencie des homosexuels, des travestis ou des transgenres, c’est que nous naissons dans l’isthme de Tehuantepec, et nos premiers mots sont prononcés dans la langue de cette région où la distinction de genre n’existe pas », explique Elvis Guerra, muxe, poète et traducteur de zapotèque. Il n’existe pas non plus de processus de coming out. « Se découvrir muxe est une démarche collective qui a lieu au sein de la famille et de la société. Mais ces deux entités attendent de nous que nous adoptions des règles et des rôles bien définis. »
Se travestir, une tradition récente
Celle qui fut l’une des pionnières du travestissement muxe raconte : « Jusqu’au milieu des années 1970, les muxes ne portaient pas de vêtements féminins. Cela se passait parfois en cachette, à la maison, avec les habits des mamans. Quand les téléviseurs se sont répandus, ça nous a ouverts au monde, l’inspiration et le souffle de libération sont arrivés de l’Occident et nous les avons adaptés à notre culture. »
Les muxes ont ainsi adopté le huipil enguana comme signe distinctif. Cette chasuble brodée de fleurs ou de motifs géométriques se porte sur une longue jupe. Avant les muxes, l’artiste Frida Kahlo se l’était d’ailleurs appropriée pour construire son personnage. « Utiliser les vêtements traditionnels féminins, c’est une posture politique, une défense inconsciente de notre culture, affirme Elvis Guerra. Paradoxalement, les muxes les plus pauvres, les moins éduqués sont aussi les plus ancrés dans la culture zapotèque. Ce sont eux qui se travestissent le plus, et propagent ainsi une forme de lutte pour la culture indigène qui se répète de génération en génération, car c’est un code de conduite transmissible. »
La ville de Juchitan de Zaragoza dénombre près de 5000 « muxes » parmi ses habitants. Ce troisième genre, reconnu et toléré, ne vit cependant pas au paradis. La pression familiale et sociétale les accompagne dès l’enfance. Reportage
En mai 2018, durant la campagne électorale mexicaine, ce qui pourrait passer pour une anecdote a fait couler bien de l’encre. L’histoire se déroule dans l’Etat d’Oaxaca, dans le sud-est du Mexique. Dix-sept hommes annoncés transgenres et inscrits sur les listes électorales féminines de dix municipalités se retrouvent disqualifiés à la suite d’une dénonciation du Collectif pour la diversité sexuelle de la ville de Juchitan de Zaragoza. En effet, depuis 2013, une réforme constitutionnelle impose qu’un équilibre homme-femme à 50-50 soit observé durant les élections. Et les transgenres sont comptabilisées dans les candidatures de femmes. Les dix-sept individus avaient donc mis au point leur supercherie pour contourner ces règles paritaires.
Rôle féminin, apparence au choix, démarche collective
A Juchitan, on ne plaisante pas avec le sujet. Et pour cause, dans cette localité indigène de quelque 80 000 habitants, on reconnaît l’évidence d’un troisième genre depuis l’époque précolombienne. Ce troisième sexe se dénomme « muxe » (se prononce « mouché »), un mot emprunté à l’espagnol mujer (femme) dès le XVIe siècle. Nés hommes, attirés sexuellement par les hommes, les muxes endossent des rôles féminins dans la famille et dans la société. Ils ont au choix une apparence féminine (muxes gunaa ou vestida) ou masculine (muxes nguiiu).
« Ce qui nous différencie des homosexuels, des travestis ou des transgenres, c’est que nous naissons dans l’isthme de Tehuantepec, et nos premiers mots sont prononcés dans la langue de cette région où la distinction de genre n’existe pas », explique Elvis Guerra, muxe, poète et traducteur de zapotèque. Il n’existe pas non plus de processus de coming out. « Se découvrir muxe est une démarche collective qui a lieu au sein de la famille et de la société. Mais ces deux entités attendent de nous que nous adoptions des règles et des rôles bien définis. »
Se travestir, une tradition récente
Celle qui fut l’une des pionnières du travestissement muxe raconte : « Jusqu’au milieu des années 1970, les muxes ne portaient pas de vêtements féminins. Cela se passait parfois en cachette, à la maison, avec les habits des mamans. Quand les téléviseurs se sont répandus, ça nous a ouverts au monde, l’inspiration et le souffle de libération sont arrivés de l’Occident et nous les avons adaptés à notre culture. »
Les muxes ont ainsi adopté le huipil enguana comme signe distinctif. Cette chasuble brodée de fleurs ou de motifs géométriques se porte sur une longue jupe. Avant les muxes, l’artiste Frida Kahlo se l’était d’ailleurs appropriée pour construire son personnage. « Utiliser les vêtements traditionnels féminins, c’est une posture politique, une défense inconsciente de notre culture, affirme Elvis Guerra. Paradoxalement, les muxes les plus pauvres, les moins éduqués sont aussi les plus ancrés dans la culture zapotèque. Ce sont eux qui se travestissent le plus, et propagent ainsi une forme de lutte pour la culture indigène qui se répète de génération en génération, car c’est un code de conduite transmissible. »
Helyette, Michele-Anne, katiagironde, Annabelle46, sophieD, Morgane, Loane et aiment ce message
Re: les muxes un troisieme genre au mexique
Intéressant.. quand le langage influence le mode de pensée... pas de notion de genre dans la langue, donne une plus grande liberté...
J'avais appris leur existence avec l'émission "les voyages de Nikki" (Nikky Doll), sur le Mexique.. il y avait une séquence sur les.muxes.
J'avais appris leur existence avec l'émission "les voyages de Nikki" (Nikky Doll), sur le Mexique.. il y avait une séquence sur les.muxes.
Laura28- Messages : 664
Date d'inscription : 22/09/2022
Age : 54
Localisation : Près de Chartres
sophieD et valerie aiment ce message
Re: les muxes un troisieme genre au mexique
mon dieu ! pourquoi je ne suis pas née au Mexique ?
Nelly572- Messages : 643
Date d'inscription : 25/01/2022
Age : 69
Localisation : Nancy
sophieD, Loane et Sandrine aiment ce message
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum