no genre
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Christelle B
jennyfer
6 participants
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Re: no genre
Coucou
Vous partagez de très bon reportage ,j'ai regardé celui-ci et aussi il m'a plu.
Merci
Vous partagez de très bon reportage ,j'ai regardé celui-ci et aussi il m'a plu.
Merci
Christelle B- Messages : 489
Date d'inscription : 28/01/2022
Age : 59
Localisation : Sud ouest
Annabelle46 aime ce message
Re: no genre
Quand j'ai vu ce sujet je me suis dit "encore ça, on ne voit que ça, ça ne m'intéresse pas !" enfin plutôt "ça je m'en fous !".
Une insidieuse insomnie est venue remettre "ça" sur le devant de mes pensées.
Quand je suis née à la fin des 50's dans notre beau pays avec une langue si riche pleine d'entremets, entrecôtes, entrechats, entre deux mers, entrejambe et autres "entrequelquechose" le mot, le concept "d'entre deux sexes" n'existait pas. Comme le genre d'ailleurs.
Etant née "ni bique ni bouc" ou plutôt "bique et bouc" j'étais dans une situation que le cartésianisme , la rigueur voire l'obscurantisme médical ne pouvaient accepter.
Il fut décidé, en incitant de façon fort culpabilisante mes parents, de mettre un terme à cette situation et je fus assignée MALE.
Quelques interventions et traitements plus tard la médecine me laissa partir dans la vie.
Ah ils avaient fait du beau boulot, j'avais un bec verseur et deux choses dessous. Mais question volume et esthétique ce n'était pas ça. Certes c'était fonctionnel mais il valait mieux opérer dans la pénombre....
Le plus dur a été lors des 3 jours (les plus anciennes pourront expliquer) lorsque je me suis retrouvée à déambuler une après midi entière toute nue, euh tout nu de docteurs en infirmiers, avec mon mini kiki bizarre et mes seins qui pointaient le bout de leurs tétons. Heureusement que les portables n'existaient pas, ouf ! Cette situation c'est la pire, juste avant mon CO forcé par mon ex lors du divorce à mes enfants et mon entourage.
Même si aujourd'hui je sais pourquoi juste au bas du ventre j'ai une petite cicatrice ben cachée sous la petite rondeur du bas du ventre (vous savez celle qui veut toujours s'échapper de la jupe ou du jean, celle qui oblige à toujours vérifier le bon ajustement du vêtement) en plus de celles sur mon kiki, je vis une certaine amertume. J'ai réussi à passer au dessus (merci le Dr Lafaye de Michau, psy à Montpellier) et être enfin en règle avec ça, la perte de la partie féminine de mon corps.
Le genre a été pour moi comme un caillou dans la chaussure. Tu ne le vois pas mais à chaque moment il se rappelle à toi douloureusement.
J'ai réussi à faire une vie de "vrai mec".
Rugby, moto et même Pompier de Paris...le vrai mec, le vrai mec qui passait du temps devant les boutique de femmes, les magasins de chaussures (qui se souvient des "Chaussures Hélène rue Lepic ?????) mes premiers essayages (et achats de chaussures de femme bien à moi), la fréquentation des lieux trans de l'époque (sans consommation, SIDA nouveau né oblige...), discussions avec des filles très sympas avec plus d'humanité que beaucoup de soi-disant bien pensants. Une recherche d'équilibre toujours bancale par la force des choses.
Mais vous le savez toutes, un jour le carcan explose !
Vers 40ans j'ai décidé d'aider ma poitrine à vivre, de laisser ma féminité s'exprimer. Une endocrino Perpignanaise a été géniale et humaine (Dr Gobert, elle a pris sa retraite depuis).
Ayant une partie de ma vie pro avec 98% de femmes, je suis restée tranquille sur les dosages.
Quand j’ai enfin posé la blouse, divorcée depuis 10ans et en couple avec une femme tolérante, je me suis décidée à aller "plus loin".
Ma nouvelle endocrino a boosté (doublé) le traitement avec les effets escomptés et la question du bas s'est posée. Vite résolue, la consultation avec Dr Terrier et le rendez-vous chir du 19 juin seront le point final de souffrances, craintes, sentiments de marginalité et d'injustice par rapport au fait que je suis née trop tôt. La société n'était pas du tout prête.
Comme je l'ai déjà écrit, afin de respecter les craintes de ma Chérie, ma vie sociale dans mon univers de vie sera toujours en avatar mâle mais mon corps féminisé me permettra de laisser vivre la femme que je suis lors de temps choisis. Acheter des vêtements et sous vêtements en sachant qu'ils me permettront de vivre dehors c'est génial.
Oui le genre est un élément incontournable et contraignant de notre vie. Savoir s'en affranchir est un grand pas pour l'être humain. Maintenant il va falloir cadrer ces imbéciles intégristes violents et obscurantistes (hors notion de religion...) attachés à cette notion désuète.
Merci Jenny de m'avoir permis de vider la cocotte minute en faisant un petit point de ma situation qui me permet de voir que, oui, je vais dans la bonne direction.
J'espère ne pas être trop pénible et lassante avec ma prose.
Moi aussi j'ai le droit d'exister et la société doit m'accepter telle que je suis.
Carpe Diem !!!!!!!!
PS : je cite le Dr Lafaye car si certaines du secteur de Montpellier ont besoin, c'est une psychiatre géniale et très professionnelle...pleine d'humanité.
Une insidieuse insomnie est venue remettre "ça" sur le devant de mes pensées.
Quand je suis née à la fin des 50's dans notre beau pays avec une langue si riche pleine d'entremets, entrecôtes, entrechats, entre deux mers, entrejambe et autres "entrequelquechose" le mot, le concept "d'entre deux sexes" n'existait pas. Comme le genre d'ailleurs.
Etant née "ni bique ni bouc" ou plutôt "bique et bouc" j'étais dans une situation que le cartésianisme , la rigueur voire l'obscurantisme médical ne pouvaient accepter.
Il fut décidé, en incitant de façon fort culpabilisante mes parents, de mettre un terme à cette situation et je fus assignée MALE.
Quelques interventions et traitements plus tard la médecine me laissa partir dans la vie.
Ah ils avaient fait du beau boulot, j'avais un bec verseur et deux choses dessous. Mais question volume et esthétique ce n'était pas ça. Certes c'était fonctionnel mais il valait mieux opérer dans la pénombre....
Le plus dur a été lors des 3 jours (les plus anciennes pourront expliquer) lorsque je me suis retrouvée à déambuler une après midi entière toute nue, euh tout nu de docteurs en infirmiers, avec mon mini kiki bizarre et mes seins qui pointaient le bout de leurs tétons. Heureusement que les portables n'existaient pas, ouf ! Cette situation c'est la pire, juste avant mon CO forcé par mon ex lors du divorce à mes enfants et mon entourage.
Même si aujourd'hui je sais pourquoi juste au bas du ventre j'ai une petite cicatrice ben cachée sous la petite rondeur du bas du ventre (vous savez celle qui veut toujours s'échapper de la jupe ou du jean, celle qui oblige à toujours vérifier le bon ajustement du vêtement) en plus de celles sur mon kiki, je vis une certaine amertume. J'ai réussi à passer au dessus (merci le Dr Lafaye de Michau, psy à Montpellier) et être enfin en règle avec ça, la perte de la partie féminine de mon corps.
Le genre a été pour moi comme un caillou dans la chaussure. Tu ne le vois pas mais à chaque moment il se rappelle à toi douloureusement.
J'ai réussi à faire une vie de "vrai mec".
Rugby, moto et même Pompier de Paris...le vrai mec, le vrai mec qui passait du temps devant les boutique de femmes, les magasins de chaussures (qui se souvient des "Chaussures Hélène rue Lepic ?????) mes premiers essayages (et achats de chaussures de femme bien à moi), la fréquentation des lieux trans de l'époque (sans consommation, SIDA nouveau né oblige...), discussions avec des filles très sympas avec plus d'humanité que beaucoup de soi-disant bien pensants. Une recherche d'équilibre toujours bancale par la force des choses.
Mais vous le savez toutes, un jour le carcan explose !
Vers 40ans j'ai décidé d'aider ma poitrine à vivre, de laisser ma féminité s'exprimer. Une endocrino Perpignanaise a été géniale et humaine (Dr Gobert, elle a pris sa retraite depuis).
Ayant une partie de ma vie pro avec 98% de femmes, je suis restée tranquille sur les dosages.
Quand j’ai enfin posé la blouse, divorcée depuis 10ans et en couple avec une femme tolérante, je me suis décidée à aller "plus loin".
Ma nouvelle endocrino a boosté (doublé) le traitement avec les effets escomptés et la question du bas s'est posée. Vite résolue, la consultation avec Dr Terrier et le rendez-vous chir du 19 juin seront le point final de souffrances, craintes, sentiments de marginalité et d'injustice par rapport au fait que je suis née trop tôt. La société n'était pas du tout prête.
Comme je l'ai déjà écrit, afin de respecter les craintes de ma Chérie, ma vie sociale dans mon univers de vie sera toujours en avatar mâle mais mon corps féminisé me permettra de laisser vivre la femme que je suis lors de temps choisis. Acheter des vêtements et sous vêtements en sachant qu'ils me permettront de vivre dehors c'est génial.
Oui le genre est un élément incontournable et contraignant de notre vie. Savoir s'en affranchir est un grand pas pour l'être humain. Maintenant il va falloir cadrer ces imbéciles intégristes violents et obscurantistes (hors notion de religion...) attachés à cette notion désuète.
Merci Jenny de m'avoir permis de vider la cocotte minute en faisant un petit point de ma situation qui me permet de voir que, oui, je vais dans la bonne direction.
J'espère ne pas être trop pénible et lassante avec ma prose.
Moi aussi j'ai le droit d'exister et la société doit m'accepter telle que je suis.
Carpe Diem !!!!!!!!
PS : je cite le Dr Lafaye car si certaines du secteur de Montpellier ont besoin, c'est une psychiatre géniale et très professionnelle...pleine d'humanité.
Patricia R- Messages : 427
Date d'inscription : 09/11/2011
Age : 55
Localisation : Perpignan
galwenne, Annabelle46, jacqueline Rose, Lilas Mauve, Pascale, Lou et jennyfer aiment ce message
Re: no genre
ton texte Patricia, je dirais même ta confession est une réelle libération de la douleur entrée en toi il y a des décennies et que tu as décidée d'expurger par ces quelques lignes.
Ta prose, est moins que lassante.. Elle est une réelle image de la souffrance accumulée par de nombreuses d'entre nous et que tu as toi décidée de ranger au rayon des oubliettes...
Merci pour ce témoignage..
Ta prose, est moins que lassante.. Elle est une réelle image de la souffrance accumulée par de nombreuses d'entre nous et que tu as toi décidée de ranger au rayon des oubliettes...
Merci pour ce témoignage..
Patricia R et Lou aiment ce message
Re: no genre
Quel témoignage Patricia !
Merci de la confiance que tu nous accordes en livrant ces moments de ta vie, ce parcours et ces rencontres, certaines rudes, mais aussi, comme tu l'écris, d'autres, essentielles car fondamentalement humaines.
Merci à toi.
Merci de la confiance que tu nous accordes en livrant ces moments de ta vie, ce parcours et ces rencontres, certaines rudes, mais aussi, comme tu l'écris, d'autres, essentielles car fondamentalement humaines.
Merci à toi.
Isalane- Messages : 662
Date d'inscription : 11/10/2018
Age : 64
galwenne et Patricia R aiment ce message
Re: no genre
On ne peut que te remercier de ce texte ou tu te libère de tant d'obstacles et de mauvais souvenirs, de temps perdu, mais aussi de nouvelles résolutions qui t'ouvrent de très belles perspectives de vie dans "ton" le bon genre, le féminin !
Annabelle46- Messages : 2335
Date d'inscription : 28/10/2010
Age : 77
Localisation : Département du lot
Patricia R aime ce message
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