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changer de genre à 58 ans

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Message  galwenne Jeu 22 Juin 2023 - 19:39

Changer de genre à 58 ans : le long chemin de Lydia, femme transgenre, pour être enfin elle-même


Lydia est une femme transgenre. Après une vie passée au masculin, en couple, avec des enfants et un travail, elle a changé de genre il y a dix ans, épaulée par son épouse. Entre le bonheur de vivre enfin comme celle qu'elle a toujours été, et difficultés de parcours, elle se raconte à l'occasion du mois des fiertés. **Attention, cet article contient des témoignages de tentative de suicide et de transphobie.**

A 68 ans, Lydia* est née il y a une dizaine d’années, à l’aide d’hormones, d’opérations, et d’un changement de genre et de prénom sur sa carte d’identité. C’est une femme grande, aux longs cheveux blonds attachés. Ongles impeccables, robe rouge à petits pois blancs, boucles d’oreilles, du rose sur les lèvres et du fard sur les yeux, aujourd’hui elle est enfin elle-même, alors qu’elle est née dans le corps d’un garçon.
Pendant 58 ans, Lydia a vécu comme un homme. Un homme qui s’est marié à une femme, Béatrice*, et qui a eu deux enfants. Pendant tout ce temps, elle le savait, elle était une femme, et le costume qu’elle enfilait chaque matin pour se rendre à son travail dans la fonction publique, n’était pas le sien.
Femme transgenre, elle a toujours ressenti qu’elle était “différente des autres” : “Même gosse, je n’étais pas comme les autres garçons.”

Toute une vie à attendre d’être elle-même

Lydia a grandi dans une famille essentiellement féminine, avec trois sœurs, sa mère, et un père qu’elle ne voyait qu’après son travail et qui se montrait très violent, physiquement et psychologiquement : “C’est plus cette maltraitance psychologique que physique qui m’a traumatisée, vraiment, j’ai fait un rejet de mon père et puis de tout ce qui était masculin”, confie-t-elle. "Tout ce qui était masculin je ne pouvais plus, je me suis dit si tous les mecs sont comme ça, ce n’est pas possible quoi.”

Jeune, elle se sent mal dans sa peau, elle s’enferme, ne communique pas. Un jour, autour de ses 15 ans, elle tombe sur une émission de télévision, consacrée à la transidentité. “J’ai vu cette émission où des jeunes hommes faisaient le chemin vers le sexe opposé. Je me suis dit “mais c’est possible ça ?” et ça a été vraiment une révélation.”

Je me suis dit “mais on peut devenir comme ça ?” et moi dans ma petite tête, je me suis dit, mais voilà, c’est ça que je suis.
Lydia

Lydia range alors cette révélation dans un coin de sa tête, incapable de se confier à ses parents, et sa vie au masculin poursuit son cours. A 18 ans, elle part étudier et travailler à Paris, rentre voir ses amis dans le Berry où elle a grandi, et un soir de 1976, au bal, elle rencontre Béatrice. Elles se marient deux ans plus tard : “Les années ont passé, on a travaillé toutes les deux, ça m’a un petit peu passé.”

Ensemble, elles ont deux enfants, une fille et un garçon. Quand Béatrice part travailler tôt le matin, c’est Lydia qui s’occupe des enfants, “un bonheur” pour elle : "Je jouais à la poupée avec ma fille, je la baignais, je la peignais, je lui achetais des fringues, je jouais à la maman, c’était moi la maman”, se souvient-elle dans un sourire. “Ça a été une période où vraiment j’étais dans mon rôle de mère, et ça j’ai beaucoup beaucoup aimé.”

Les premiers pas au féminin
En 1992, la petite famille déménage dans la Vienne pour le travail. Là, les pensées adolescentes de Lydia remontent en vagues à la surface, son mal-être ressurgit et emporte tout avec lui : “C’est là que ça a commencé à me reprendre, au point que j’étais vraiment trop trop mal dans ma peau, et là je savais quelles en étaient les raisons.”

Au début des années 2000, Lydia commence, lorsqu’elle est seule, à se maquiller, enfiler des vêtements féminins qu’elle emprunte à Béatrice : “Je profitais de chaque petit moment, même si ce n’était qu’une demi-heure, même si ce n’était qu’une heure, j’avais besoin d’être moi-même et dès que j’étais toute seule, je me maquillais, de manière très grossière parce que je n’avais pas le temps, et puis je ne savais pas en plus à l’époque.” Pendant ces instants de liberté solitaire, une fois par semaine, une fois par mois, elle se sent enfin elle-même, chez elle, dans son jardin à l’abri des regards.
C’est un de ces moments que Béatrice surprend, un après-midi.

Je suis rentrée plus tôt des courses et je la cherchais dans la maison, et puis elle était dans le jardin, habillée en femme.
Béatrice

“Sincèrement, je n’étais pas à l’aise et puis je n’en menais pas large, je me sentais coupable aussi forcément,” avoue Lydia. "C’était une sorte de tromperie et j’ai horreur du mensonge.”

Un mensonge trahi par quelques signes, une trace de maquillage mal enlevé par exemple, des bijoux plus féminins, les ongles un peu plus longs. Un jour, elle s’est même percé les oreilles toute seule. “J’ai ressenti de la colère, je ne comprenais pas pourquoi en arriver là”, ajoute Béatrice. “En plus la transidentité on n’en entendait pas parler, il n’y avait pas d’émission à la télé. C’est vrai on a une vie normale, on ne pense pas à ces choses-là.”
Passée la sidération de cette découverte, Béatrice et Lydia commencent à discuter. La première exprime d’abord sa stupeur, sa colère, la culpabilité même, puis toutes deux s’expliquent et elle finit par comprendre le mal-être qui envahit celle qu’elle considère alors comme son mari. Ensemble, elles regardent des émissions dédiées à la transidentité, se renseignent sur internet.

“Avec le temps elle a fini par accepter et on a continué à vivre”, conclut Lydia.

“De chenille à papillon”
Sur les conseils de sa femme, en 2004, Lydia décide de consulter un psychiatre, qui lui donne un regard plus objectif sur ce qu’elle ressent. Les yeux humides, la voix tremblante, elle se remémore la phrase qui a tout changé : “Il m’a dit “non c’est simplement que vous êtes prisonnière dans un corps qui n’est pas le vôtre".”

Je me considérais alors comme un monstre, je me disais à l’époque, physiquement je suis un garçon, mais mentalement, je suis une femme, ceci étant je ne me vois pas comme une femme dans le miroir, donc je suis une espèce de monstre.
Lydia

Lydia commence alors à discuter sur internet avec d’autres femmes qui vivent la même chose qu’elle, puis à sortir le soir avec ces nouvelles connaissances, qui deviennent des amies : “Je partais d’ici de manière masculine, parce que c’est surtout Béatrice qui voulait se mettre à l’abri des regards, du qu’en dira-t-on du voisinage,” relate-t-elle. “Donc je partais avec une valise dans ma voiture, et puis je me changeais, je me maquillais dans la voiture, et je faisais des sorties en soirée avec les copains copines, à l’époque il y avait un bar qui était très très bien sur Poitiers où toutes les filles et les homos se réunissaient.” Son secret dévoilé, Lydia vit tout cela avec l’accord de Béatrice : “Je lui laissais entièrement la liberté pour qu’elle aille à ses soirées, c’était pour elle, pour son épanouissement aussi, il fallait qu’elle le fasse, et ça ne me dérangeait pas.”
Pour son épouse, pas question pour autant de prendre part à ces virées nocturnes : “Je suis restée longtemps dans une bulle, parce que je n’étais pas prête, la voir habillée en femme avec moi, je ne voulais pas, j’ai mis un certain temps. Quand j’allais en ville, je disais toujours “tu t’habilles normalement”, je ne voulais pas qu’elle s’habille en jupe ou en robe”.”

Et puis je revenais le soir à la nuit tombée, ça suffisait à l’époque, je faisais ça une fois par trimestre, pour m’octroyer une bouffée d’air pur, pour enfin me sentir moi-même.
Lydia

La sortie trimestrielle devient alors plus fréquente, tous les deux mois, puis tous les mois. Des moments hors du temps, salvateurs dès les premières touches de rouge à lèvres : "C’était du bonheur. On avait l’habitude avec les copines de dire “On est une espèce de vilaine chenille qui se transforme grâce au maquillage, grâce à la tenue vestimentaire, en un magnifique papillon”, et c’était vraiment ça."
A ces moments de joie pure succèdent des périodes d’intense souffrance, une fois démaquillée et de nouveau habillée en homme. Pendant près de dix ans, Lydia prend des anti-dépresseurs. “Je sentais que ce n’était plus possible de vivre au masculin, je me sentais travestie en garçon.”
Un matin d’octobre 2010, Lydia se lève dans sa maison endormie, et avale un tube de comprimés.

Renaissance


Par chance, elle est retrouvée à temps. Après 48 heures à l’hôpital, elle est prise en charge par une psychiatre. Elle est ensuite orientée vers un thérapeute spécialiste à Poitiers, puis vers l’hôpital de Bordeaux où une équipe de médecins se consacre à la transidentité et aux opérations chirurgicales de réassignation. Pendant deux ans, Lydia s’y rend toutes les deux semaines pour rencontrer un psychiatre. Elle obtient un traitement hormonal en février 2012, et est finalement opérée en septembre 2013. Elle a alors 58 ans.

Après des mois de consultations, un comité réunissant son psychiatre, un endocrinologue, un chirurgien et un avocat donne le feu vert pour une chirurgie de réassignation, qui consiste à donner à ses parties génitales l’apparence de celles d’une femme. “L’opération, ça a été une renaissance”, souffle Lydia, émue. “C’était une délivrance, comme si je sortais de prison.”

La première fois que je me suis vue dans la glace avec ce sexe qui n’était plus apparent, qui était devenu un sexe féminin, j’en ai chialé. Ce n’était pas très joli parce que c’était post opératoire, mais j’étais enfin moi-même.
Lydia

Vient ensuite l’augmentation mammaire, Lydia revit, découvre son corps sous un nouveau jour. Confiante, elle se déplace dans les collèges et lycées pour sensibiliser les plus jeunes aux discriminations subies par les personnes LGBTQIA+. “Un jour, je venais de passer deux heures à leur expliquer la bonne parole, et dans la cour du lycée, je me fais traiter de ‘travelo’”, se désole-t-elle. “Ça m’a démoralisée." L’événement n’est pas isolé. Elle décide enfin de rencontrer un chirurgien maxillo-facial pour subir une opération de féminisation du visage. “Du jour où j’ai fait cette opération, je n’ai plus jamais eu de problème. Ce n’est plus jamais arrivé.”

Couple bouleversé

Tout au long de sa transition, Béatrice l’accompagne. Dès le début, elle lui donne des conseils vestimentaires : “Quand on débute une transition comme ça, comme on se cherche, on a en tête un stéréotype de la femme qui est toujours un petit peu dans l’excès, dans l’excentrique”, confesse Lydia. “Les jupes sont toujours un peu trop courtes, le maquillage un peu outrancier.”

Béatrice lui donne alors des conseils vestimentaires, l'aide à choisir les meilleurs coloris, lui dit franchement ce qui lui va, ce qui la met en valeur, ou non : Les vêtements trop courts je n’aimais pas, les femmes ne sont pas forcément habillées court, et le maquillage c’est pareil. Je lui disais “il faut que tu restes une femme classique, normale”.”

Après ça a été la garde-robe. La garde-robe de Monsieur est partie, mais Madame est arrivée. Il a fallu faire place.
Béatrice

A ce moment-là, pour Lydia, le shopping est une activité hebdomadaire. “J’ai compensé ce manque pendant des années de ne pas pouvoir m’acheter des vêtements féminins et là je me suis lâchée”, s’amuse-t-elle.

Les deux femmes semblent très complices, mais leur relation a pourtant été profondément bouleversée. Avant son opération, elles confient avoir envisagé de se séparer. Alors que Lydia s'imprégnait de sa féminité, la sexualité de sa femme n’a pas évolué, et Béatrice est et restera hétérosexuelle. Elle confie faire “un blocage”. “Ça a mis un coup d’arrêt total à nos relations intimes. Depuis ma tentative de suicide en 2010, c'est terminé. On vit ensemble, mais comme deux amies”, souligne Lydia.

Les deux femmes ont choisi de rester ensemble, et à la veille de leurs 45 ans de mariage, Béatrice avoue être toujours amoureuse, mais ce n’est plus réciproque. Dans leur couple, l’amour a cédé place à l’amitié, elles vivent ensemble, sortent ensemble avec des amis. Chacune profite de la présence de l’autre, et pour Lydia, “c’est un arrangement entre gens de bonne compagnie.”

Béatrice n’envisage pas de refaire sa vie avec quelqu’un d’autre, mais Lydia ne l’exclut pas : “Je lui ai dit, “si tu as envie, en dehors de notre couple, si tu rencontres quelqu’un, je comprendrai”. Par contre, si moi de mon côté je rencontre quelqu’un, je ne louperai pas l’occasion."

Un parcours de la combattante

Comme de nombreuses personnes qui traversent une transition de genre, Lydia a rencontré de nombreux obstacles.
Opérée deux ans avant sa retraite, ses dernières années au travail ont été très dures, “un épisode désastreux”, comme elle le décrit. “Avant mon opération, j’avais déjà ce look-là, même si je n’avais pas fait mon opération du visage, j’avais quand même un look très féminin, tout le monde continuait à m’appeler par mon prénom masculin, devant le public, c’était une horreur.” Sur son lieu de travail, elle demande un vestiaire féminin, une adresse mail avec son prénom féminin, la possibilité de venir en jupe. “On m’a tout refusé en bloc en me disant, ‘tant que vous ne serez pas opérée, c’est non’. Ca a été vraiment très très dur, abominable.”

La réaction de ses deux enfants reste aussi un souvenir amer. Si les deux femmes affirment les avoir élevés dans un esprit de grande tolérance, elles décrivent des réactions très dures. Leur fille a refusé de voir Lydia pendant toute la période de sa transition : “Elle disait ‘je ne peux pas sortir avec mon père déguisé en femme’ parce que pour elle c’était un déguisement.” Leur fils, qui vivait encore avec elles à ce moment-là, est parti quelques temps. Le temps a fait son œuvre, et la naissance de petits-enfants a fini d’apaiser leurs relations. Ils l’appellent “Nanou”, tout comme le reste de la famille, faisant de Lydia une mère et une grand-mère à part, mais résolument féminine.

Née à la moitié du siècle dernier, Lydia a vu la société évoluer sur les questions d’identités de genre et d’orientation sexuelle. Des rares émissions sur le sujet à une démocratisation de ces questions, elle a observé les avancées françaises, le retrait de la transidentité de la liste des maladies mentales en 2010, le mariage pour tous en 2013. Elle s’inquiète désormais des reculs récents : “On avançait dans l’acceptation des droits des LGBT, et puis là on est en train, je trouve, de faire marche arrière”, se désole-t-elle. “Il y a une grosse recrudescence des mouvements, des actes homophobes, transphobes, et puis du Rassemblement National, ne le cachons pas, et j’ai peur que si un jour ce parti arrive au pouvoir nos droits soient bafoués, parce qu’on est conscients, les uns et les autres, que nos droits ne sont pas acquis de manière pérenne, on peut nous enlever ces droits.”

Ça me fait mal au cœur parce que je n’ai pas connu la jeunesse avec tous les attraits de la séduction, de la jeunesse en tant que femme.
Lydia

Aujourd’hui épanouie et heureuse de la vie qu’elle mène, Lydia nourrit toutefois quelques regrets, et en premier lieu, celui d’avoir attendu d’avoir près de 60 ans pour devenir la femme qu’elle aspirait à être depuis l’adolescence : “J’aurais adoré faire ma transition à trente ans, même plus tôt, mais la médecine ne le permettait pas en France. Quand je me regarde dans la glace, je me dis “mais tu n’es une femme que depuis dix ans”, et je vois déjà une vieille femme.”

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Message  Gwendoline Ven 23 Juin 2023 - 18:23

[TW unpopular opinion] Je vous aurais averti.

Pour moi, c'est encore un témoignage copier-coller. C'est bizarre, toutes les "vraies" trans ont avec un vécu tellement identique. Je ne sais pas si la personne est vraiment heureuse au fond, car il y a quand même beaucoup de contradictions.

Vous savez qu'on nous appelle Madame ou Monsieur ça ne change pas grand chose à part flater notre égo. C'est un peu un remake de la fable du Corbeau et du Renard. D'ailleurs, les associations trans militent pour la disparition du genre. Dès lors, pourquoi les transitions, si il n'y a plus de genre.

Depuis que je suis officiellement de sexe féminin, j'ai allègrement changé de sexe de multiple fois au gré des examens et parfois dans le même rapport d'hospitalisation. Ça m'a même joué un tour pendable, car la radiologue n'a pas examiné la prostate de La Madame malgré mon insistance et mon médecin généraliste n'était pas content du tout. Bienvenue dans le monde des maladies urogénitales.
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Message  Nicole Ven 23 Juin 2023 - 21:38

C'est un peu mon histoire bien sûr. Une transition à 58 ans. Moi c'était à 65 et je ne suis pas opérée. A cet âge quel intérêt. Il n'est jamais trop tard pour enfin vivre sa vie. Souffrir pendant tant d'années n'est pas supportable, de moins en moins supportable. Bien sûr j'ai le même regret, de ne pas avoir fait une transition plus jeune mais le tourbillon de la vie m'a emmenée. Ensuite, les années 60, 70 voire 80 n'étaient pas faciles pour vivre ces transgressions.  

Un petit rappel  de l'évolution.
1944 : Le droit de vote pour les femmes
1946 : Egalité entre hommes et femmes dans la constitution  (oui oui ... on a du mal à y croire)
1982 : les homosexuels ne sont plus considérés comme des délinquants.
2010 : Retrait de la transidentité dans la liste des maladies mentales
2013 : Suppression de la loi de 1800 qui interdisait aux les femmes de porter un pantalon.
2013 : Mariage entre personnes de même sexe est autorisé par la loi

Chaque histoire est différente mais il y a toujours des points communs : la souffrance, le travestissement en cachette,  penser qu'on n'est pas normale ... un "copier-coller" sans doute !
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Message  Michele-Anne Ven 23 Juin 2023 - 23:07

Nicole a écrit:Chaque histoire est différente mais il y a toujours des points communs : la souffrance, le travestissement en cachette,  penser qu'on n'est pas normale ... un "copier-coller" sans doute !

Je me souviens... Quand j'étais lycéenne et que je prenais le trolleybus 13 pour aller à mon lycée à la Croix-Rousse (Mon Dieu, j'en dévoile des choses ici...) j'avais l'impression que tous les autres passagers savaient et je me torturais pour savoir si je n'avais pas oublié quelque chose de ma vie secrète qui leur apparaissait révélateur, mais en même temps je ne voulais pas attirer davantage l'attention en m'examinant sous toutes les coutures... C'était ridicule mais insupportable. Il y avait de quoi devenir dingue. D'ailleurs, ça n'a pas loupé... comen?

Et toutes les fois où l'on se jure que ce sera la dernière... Mais où l'on rechute dans cette véritable addiction qui nous vainc à chaque fois, avec cette impossibilité d'y mettre fin, le dégoût de soi-même d'y avoir cédé une fois de plus malgré la promesse qu'on s'était faite ... La rage de se dire qu'on ne sera jamais comme les autres (alors que si ça se trouve, en réfléchissant, tout le monde est sans doute travesti mais sans le crier sur les toits rir )

L'entraînement à la dissimulation que ça implique pour vivre en cachette et ne rien dévoiler par oubli, maladresse ou lapsus, et qui déborde sur tous les aspects de la vie en tentant de leur imposer un contrôle total: tout cacher, ne rien dire, ne pas laisser de traces, ne rien laisser soupçonner et mentir à tout de bras; une vie de criminelle accomplie recherchée par toutes les polices... des moeurs...

Je ne sais pas comment faisaient nos aînées, sans Internet, sans réseaux, sans amis, sans clubs pour ne pas devenir folles.

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