l espace publique est il genré

..


d'abord encore une fois particulierement heureuse de de relire ..

Daniela a écrit:
Déjà, je n'avais pas lu la question comme une interrogation sur notre passing. Je l'avais comprise comme un questionnement sur notre ressenti dans les espaces publics suivant notre genre.
.../...
Mais comme je l'ai annoncé au début, c'est sur mon comportement dans les lieux publics que je souhaite témoigner

c est en effet ainsi que je le vois !!!

..

une (premiere) experience que vient de vivre une Amie de trés longue date et qu'elle vient  de publier sur FB

Une première fois ça se fête, non ?
Et pourtant, pour ma première agression sexuelle, je n'ai pas spécialement envie... Il m'a fallu attendre presque 50 ans pour ce moment, et ça ne m'a pas manqué.
Bon, la drague lourdingue, les compliments, c'est gentil, ça me met très mal à l'aise, mais OK. Je ne sais toujours pas gérer mais j'avais appris à accepter que ça faisait partie du "package". Par contre, la main aux fesses et le rapprochement au point de devoir le repousser avec force, ça ne passe pas. J'ai eu très très peur.
J'ai eu la chance qu'il ait accepté mes "non" et le fait que je le repousse, parce que je sais très bien que je ne faisais pas le poids physiquement.
De cette expérience j'ai appris la vulnérabilité. J'ai découvert à quel point j'étais devenue une cible, une proie. J'ai réalisé que je ne pouvais plus me permettre d'aller où je voulais seule, que tous les hommes pouvaient être des prédateurs. J'en prends bonne note, et je remercie ma bonne étoile d'être tombée sur quelqu'un de non violent. J'en ressors juste un peu choquée...
Alors, voilà, comme le déclamait si bien Jeanne Mas, "Toute Première Fois" mais je n'ai curieusement pas envie de chanter...
Bisous et bonne fin de dimanche à toutes et à tous. Prenez soin de vous.

Béatrice a écrit:..

une (premiere) experience que vient de vivre une Amie de trés longue date et qu'elle vient  de publier sur FB

Une première fois ça se fête, non ?
Et pourtant, pour ma première agression sexuelle, je n'ai pas spécialement envie... Il m'a fallu attendre presque 50 ans pour ce moment, et ça ne m'a pas manqué.
Bon, la drague lourdingue, les compliments, c'est gentil, ça me met très mal à l'aise, mais OK. Je ne sais toujours pas gérer mais j'avais appris à accepter que ça faisait partie du "package". Par contre, la main aux fesses et le rapprochement au point de devoir le repousser avec force, ça ne passe pas. J'ai eu très très peur.
J'ai eu la chance qu'il ait accepté mes "non" et le fait que je le repousse, parce que je sais très bien que je ne faisais pas le poids physiquement.
De cette expérience j'ai appris la vulnérabilité. J'ai découvert à quel point j'étais devenue une cible, une proie. J'ai réalisé que je ne pouvais plus me permettre d'aller où je voulais seule, que tous les hommes pouvaient être des prédateurs. J'en prends bonne note, et je remercie ma bonne étoile d'être tombée sur quelqu'un de non violent. J'en ressors juste un peu choquée...
Alors, voilà, comme le déclamait si bien Jeanne Mas, "Toute Première Fois" mais je n'ai curieusement pas envie de chanter...
Bisous et bonne fin de dimanche à toutes et à tous. Prenez soin de vous.

Une proie, une des toutes premières sensations que j'ai ressentie en sortant au féminin. Quelle découverte de ce que vivent nos compagnes

Quand la situation est compliquée les politicards ont toujours des sujets à balancer sur l'espace public pour occuper les esprits....comme ça ils sont un peu plus tranquilles pour faire leurs petites affaires.....
Pendant la guerre, les marins faisaient des nuages de fumée pour dissimuler la flotte aux yeux de l'ennemi, vieille technique.
En fait je pense qu'il y a d'autres priorités que de se tracasser du genrage de l'espace public !

Oulala, je suis en forme ce matin

la bouleversante mésaventure survenue a Galwenne me conduit, sans m'incruster dans son sujet a faire remonter la reflexion que nous avions mené  sur les lieux fréquentables ... ou pas !!!

force est de constaté qu’aujourd’hui les femmes elles même s'interdisent certaines rues, certains commerces, voir même certains quartier

notre basculement de l'autre coté du genre nous conduit a être confrontées aux mêmes problématiques aux risques même de les voir amplifié par notre particularité comme l'a subit notre amie.

la réaction des femmes qui ont pris sa défense s'inscrit au demeurant dans une lutte d'influence et de pouvoir a sein de certain quartier ou des branches intégristes tentent de s'implanter

Pour ma part, au travers de mon expérience personnelle (mais j espère que vous me ferez part des vôtres), je reconnais connaitre au feminin  dans certains lieu  un sentiment d’insécurité que je ne connais ordinairement pas au masculin

et je rejoint  Morgane

Morgane a écrit: N'oubliez pas que sur ce plan nous cumulons deux handicaps. La féminité et la transidentité. Nous sommes doublement exposées aux agressions. Personnellement, je ne me sens pas plus vulnérable, je le suis. C'est un simple constat. Et plus la présence des hommes est prégnante dans un espace, plus le risque est évident.

toutefois,  son récit de son aventure recente a la Defense revele une solidarite feminine face au danger
reste a savoir si elle nous sera accordée si nous sommes plus identifiée comme Trans que comme une des leurs ??

Ce débat sur l'insécurité n'est pas nouveau et les risques réels. On l'a maintes fois répété, il faut choisir des lieux safe à des heures ou le risque est minimal. Si vous avez un doute, faites comme les femmes cis. Elles savent, elles.
Pour les plus inexpérimentées ou les malchanceuses, il s'ajoute la qualité du passing. Ce n'est pas juste mais c'est ainsi. Moins vous passez, plus le risque augmente.

Moi j'évolue en public depuis toujours. Jeune, j'ai été agressée physiquement plusieurs fois, une fois je me dis que j'aurais pû être violée si des amies n'avaient pas été là. Mauvais lieu, mauvaise heure. Trop provoquante sûrement aussi ( Avec les hommes Il en faut peu).

L'autre débat que fait remonter l'agression de Galwenne c'est celui de toute forme de pensées mettant en péril les droits des minorités de genre. Il n'y a pas que les intégristes musulmans qui voudraient voir les trans disparaitre. La transphobie est endémique...

Mais que faire pour que les neurones de certains hommes leur remontent dans le cerveau ?

Éducation, éducation vous dis-je !
En tant que jeune garçon, j'ai été éduqué par mes parents à respecter toute personne.
Dans les années 60, j'entendais des mères dire : "moi je surveille mes filles. Je ne voudrais pas qu'il leur arrivent quelque chose !"
Et j'ai entendu mon père leur répondre : "Et vos fils, est-ce que vous les surveillez aussi ? Est-ce que vous les éduquez ?"

Bien sûr, il faut replacer cela dans le contexte d'avant 1968. La liberté des jeunes n'était pas alors ce qu'elle est maintenant.

Aujourd'hui, en tant que femme, j'ai aussi parfois des appréhensions dans certains lieux et certains regards me font frissonner.

Morgane a écrit: il s'ajoute la qualité du passing. Ce n'est pas juste mais c'est ainsi. Moins vous passez, plus le risque augmente.

. Trop provoquante sûrement aussi ( Avec les hommes Il en faut peu).

.

Distinguons deux choses : a) avec un mauvais passing , au mauvais endroit, on risque surtout l'insulte, pas le viol, alors que si l'on est vraiment attirante, là on peut effectivement risquer plus grave. Notons que beaucoup d'homophobes déclarés se "taperaient" volontiers une trans mignonne... b) Je nuancerais l'affirmation "Avec les hommes il en faut peu " ; je pense, Morgane, que c'est vrai pour certains hommes, dans certains lieux, dans une certaine ambiance surtout !

Je n ai heureusement jamais été insultée ou maltraitée en ville , mais j évite quand même les bandes d ados ( a mon sens c est eux les plus dangereux )

Je serais de l'avis de Clotilde, L'EDUCATION ! je suis de la même génération d'avant 68, ou le silence pendant l'adolescence sur la sexualité était de rigueur dans beaucoup de famille, pas pour la mienne par chance, n'ayant pas de sœur le monde féminin était inconnu mais mes parents m'ont donné beaucoup d'explication et m'ont appris la tolérance!
Et là il y aurait beaucoup à réaliser, pas qu'à l'école, surtout dans les familles.
Pour les premières sorties la foule est toujours préférable à une rue déserte et aussi un minimum de passing le plus neutre possible afin de se fondre dans la masse.
J'ai eu une seule mauvaise expérience avec deux jeunes C.... qui m'ont suivi en m'insultant dans un parking ou je revenais prendre ma voiture, j'avoue avoir eu peur le temps de parcourir les 30 mètres qui me séparais de la voiture avec mes haut talon de 8 cm, et je les ai consacré ses quelques mètres à retrouver mes clef de voiture au fond du sac à main afin de démarrer le plus rapidement possible. Je n'avais pas de déclencheur d'ouverture à distance (début d'année 70 avec une 4L)

N'ayant jamais été agressée, ni insultée, je ne ressens aucune crainte en ville. Mes appréhensions viennent lorsque je me promène seule dans les bois, où j'évite les petits chemins isolés, de peur de croiser un ou plusieurs hommes malveillants. Le fantasme du viol ?

Bises

chantal92 a écrit: b) Je nuancerais l'affirmation "Avec les hommes il en faut peu " ; je pense, Morgane, que c'est vrai pour certains hommes, dans certains lieux, dans une certaine ambiance surtout !

Oui :) Je généralise trop. Je suis très majoritairement entourée d'hommes très corrects avec moi.

Annabelle46 a écrit:
J'ai eu une seule mauvaise expérience avec deux jeunes C.... qui m'ont suivi en m'insultant dans un parking ou je revenais prendre ma voiture, j'avoue avoir eu peur le temps de parcourir les 30 mètres qui me séparais de la voiture avec mes haut talon de 8 cm, et je les ai consacré ses quelques mètres à retrouver mes clef de voiture au fond du sac à main afin de démarrer le plus rapidement possible. Je n'avais pas de déclencheur d'ouverture à distance (début d'année 70 avec une 4L)  

C'était dans quelle ville ?

C'était dans les années 80. Avec une amie,  on a eu la mauvaise idée d'aller chez quelqu'un ayant un logement dans une cité de la région parisienne. On est tombée sur des jeunes qui nous ont jeté des cailloux! lol Une autre fois,  dans le 18ème cette fois, toujours à cette période, un ado m'a demandé combien je prenais pour une gâterie. On avait pas froid aux yeux à l'époque...

On va fiche la trouille aux débutantes avec nos histoires

Tiens dans l'expérience genrée, à l'Institut de Cancérologie, il y a d'un côté les femmes avec qui je partage la chambré et de l'autre les hommes.

Morgane a écrit:

Annabelle46 a écrit:
J'ai eu une seule mauvaise expérience avec deux jeunes C.... qui m'ont suivi en m'insultant dans un parking ou je revenais prendre ma voiture, j'avoue avoir eu peur le temps de parcourir les 30 mètres qui me séparais de la voiture avec mes haut talon de 8 cm, et je les ai consacré ses quelques mètres à retrouver mes clef de voiture au fond du sac à main afin de démarrer le plus rapidement possible. Je n'avais pas de déclencheur d'ouverture à distance (début d'année 70 avec une 4L)  

C'était dans quelle ville ?

On va fiche la trouille aux débutantes avec nos histoires

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C'était pas loin de chez moi, à Cahors petite ville de 20000 habitants. J'avais 25 ans et c'était une de mes premières sortie que j'avais naïvement faite de nuit..... Erreur que je me suis bien gardé de recommencer.

Annabelle46 a écrit:J'avais 25 ans et c'était une de mes premières sortie que j'avais naïvement faite de nuit..... Erreur que je me suis bien gardé de recommencer.

Je partage mon vécu pour celles qui commencent à sortir ou qui l'envisagent, car il n'y a pas de généralité à effectuer, chacune réalisant ses expériences en fonction de ce qu'elle ressent et des opportunités qui se présentent. Je veux dire qu'il n'y a pas une seule façon de progresser dans l'expression de sa féminité dans les lieux publics.

Mes premières sorties je les ai effectuées la nuit, à Paris. A l'époque j'allais m'amuser dans un lieu destiné aux transgenres (et à ceux qui les aiment, comme le promettait leur site internet). Comme il y avait la possibilité de se préparer sur place, j'y entrais et en ressortais en mode masculin. Mais une fois, je ne sais plus pourquoi, je suis restée en mode féminin pour rentrer chez moi. Ma voiture était garée assez loin du lieu, si bien que j'ai marché dans plusieurs rues dont une avec un clodo qui m'a interpellée "Madame, avez-vous une petite pièce ?". Ce Madame et le regard indifférent des passants m'ont encouragée à m'y rendre désormais en mode féminin. De plus, j'avais l'impression que la nuit me protégeait : dans la pénombre, les défauts du visage sont adoucis.
Ce n'est qu'après une mésaventure que j'ai osé sortir au grand jour. Je n'avais pas vu que j'avais garé ma voiture a un lieu où se déroulait le lendemain un marché. Sortie au petit matin, les commerçants qui commençaient déjà à déballer leurs étalages m'ont indiqué que la fournière l'avait emportée.
J'ai du attendre - pas longtemps - le premier métro pour rentrer chez moi. Comme c'était l'été, il faisait déjà  grand jour quand j'ai fermé la porte de l'appartement derrière moi, heureuse de cette première.

Alors, surtout les filles, si vous avez envie d'avoir le plaisir de marcher avec vos talons (pas nécessairement hauts), de regarder sans honte les vitrines de vêtements féminins et de beaux bijoux, ou/et d'acheter votre premier produit de maquillage sans mentir à la vendeuse "C'est pour offrir", n'hésitez pas ! Il faut bien commencer un jour, si on veut vivre...

Bises

Pour les commerçants, vous êtes une cliente (ou un client). Sinon rappellez-vous la scène où Julia Roberts se fait jeté par les vendeuses de la boutique de luxe dans Pretty Woman. J'ai eu le droit à ce traitement par une patronne d'une boutique. Ma fille a été choquée. Dommage que cette dame ne connaissait pas mon compte en banque.

Je suis désolée que tu aies vécu ce genre de situation Gwendoline. Cela doit rendre terriblement malheureux et en colère.

Daniela a écrit:

Annabelle46 a écrit:J'avais 25 ans et c'était une de mes premières sortie que j'avais naïvement faite de nuit..... Erreur que je me suis bien gardé de recommencer.

Je partage mon vécu pour celles qui commencent à sortir ou qui l'envisagent, car il n'y a pas de généralité à effectuer, chacune réalisant ses expériences en fonction de ce qu'elle ressent et des opportunités qui se présentent. Je veux dire qu'il n'y a pas une seule façon de progresser dans l'expression de sa féminité dans les lieux publics.

Mes premières sorties je les ai effectuées la nuit, à Paris. A l'époque j'allais m'amuser dans un lieu destiné aux transgenres (et à ceux qui les aiment, comme le promettait leur site internet). Comme il y avait la possibilité de se préparer sur place, j'y entrais et en ressortais en mode masculin. Mais une fois, je ne sais plus pourquoi, je suis restée en mode féminin pour rentrer chez moi. Ma voiture était garée assez loin du lieu, si bien que j'ai marché dans plusieurs rues dont une avec un clodo qui m'a interpellée "Madame, avez-vous une petite pièce ?". Ce Madame et le regard indifférent des passants m'ont encouragée à m'y rendre désormais en mode féminin. De plus, j'avais l'impression que la nuit me protégeait : dans la pénombre, les défauts du visage sont adoucis.
Ce n'est qu'après une mésaventure que j'ai osé sortir au grand jour. Je n'avais pas vu que j'avais garé ma voiture a un lieu où se déroulait le lendemain un marché. Sortie au petit matin, les commerçants qui commençaient déjà à déballer leurs étalages m'ont indiqué que la fournière l'avait emportée.
J'ai du attendre - pas longtemps - le premier métro pour rentrer chez moi. Comme c'était l'été, il faisait déjà  grand jour quand j'ai fermé la porte de l'appartement derrière moi, heureuse de cette première.

Alors, surtout les filles, si vous avez envie d'avoir le plaisir de marcher avec vos talons (pas nécessairement hauts), de regarder sans honte les vitrines de vêtements féminins et de beaux bijoux, ou/et d'acheter votre premier produit de maquillage sans mentir à la vendeuse "C'est pour offrir", n'hésitez pas ! Il faut bien commencer un jour, si on veut vivre...

Bises

Une partie de moi à de plus en plus envie de tenter cette expérience mais d'ici à réussir à franchir ce pas c'est autre chose, surtout que quand j'essaie de faire un pas pour effectuer mes premiers pas au féminin en extérieur ,un imprévu ou les conditions ne sont pas au rdv, bien évidemment je suis extrêmement timide et peut être un peu agoraphobe (pas du site ) alors réussir à sortir en étant Alexandra j'ai par moment du mal à l'imaginer mais j'en rêve souvent d'ailleurs.

Combien de fois en passant devant un institut de beauté, j'ai eu envie de pousser la porte ou dans un magasin de vêtements toucher voir essayer une jolie robe que j'ai vu.

J'espère réussir un jour a passée cette obstacle et de plus je pense que sa m'aidera aussi a me située dans ma transidentitee.

C'est souvent nous même qui mettons des obstacles à notre propre épanouissement.

Gwendoline a écrit:C'est souvent nous même qui mettons des obstacles à notre propre épanouissement.

il faut essayer, il faut tenter et puis... gagner ! c'est vrai c'est aussi tout un travail psychologique derrière pour vaincre cette peur et ensuite vivre, tout simplement.