Quelques réflexions

J'ai quelquefois des visiteurs (ou visiteuses), mais oui, qui arrivées par hasard sur mon site, me demandent plus ou moins ingénument, sous une forme ou sous une autre, ce que c'est d'être ce que je suis ou comment je le vis.

Pour leur répondre, quelques formules me sont venues à l'esprit...

Etre TG c'est comme avoir dans la gorge en permanence une boule de fer brûlante qui vous tue à petit feu, que vous ne pouvez pas recracher, que vous ne pouvez pas extirper de vous-mêmes sauf à en mourir. De temps en temps vous pouvez boire, à petites gouttes, de l'eau glacée qui vous soulage un peu, avant que la brûlure infernale ne reprenne de plus belle.

Etre TG, c'est avoir une répulsion permanente, voire un immense dégoût, pour le rôle social, amoureux, sexuel, que les autres veulent vous faire jouer à leur image.

Etre TG c'est douter de soi à l'extrême, jusqu'à la nature de son âme, dans l'incapacité où l'on est de trouver son modèle et son chemin quand il le faut, quand il est encore temps, jusqu'à ce qu'il soit trop tard et que cela n'en vaille plus la peine, sans pouvoir même regretter ce qu'on n'a même pas connu.

Etre TG c'est sans cesse ne pouvoir qu'effleurer ce qu'on voudrait étreindre, et cela sans le voir, sans le sentir, sans le goûter et sans le vivre jamais.

Etre TG, c'est être la rose au milieu du désert, c'est la solitude irrémédiable et le destin fatal des damnés dans un monde qui n'est pas le leur.

Etre TG, c'est la faillite du possible qui a fait semblant de s'incliner devant le hasard et contraint celui-ci à déclarer forfait devant la force de l'âme, et quelquefois la volonté.

Etre TG c'est l'essence sans l'existence.

Mais comme je suis une dépressive chronique, vous êtes libres de rectifier le tir et de nous faire part des vôtres !

Tu témoignes d'une immense souffrance qui, heureusement m'a été épargnée. Je crois cependant que je peux comprendre, à mon petite niveau. Que dire sinon te souhaiter du courage.

Michele-Anne a écrit:Etre TG, c'est avoir une répulsion permanente, voire un immense dégoût, pour le rôle social, amoureux, sexuel, que les autres veulent vous faire jouer à leur image.

Je me reconnais tout à fait dans cette formule.. C'est cette aversion qui m'a valu des problème psychologiques et des ennuis de santé, qui m'a poussé au coming out.

tellement difficile d'être soit que je me retrouve beaucoup dans tes écrits Michele Anne.

Oui une répulsion pour le corps ou la vie sociale que l'on nous a imposée et celle que l'on a continué à mener bon an mal an sans toutefois trouver un réel équilibre entre les deux facettes de son moi intime.

Ce mal être permanent lorsque l'on crois un miroir ou qu'en société on est écarté des deux faces du normal car différent dans le mode de pensée ou l'habillement.

L'incompréhension familiale pour celui celle qui brise des tabous et refuse d'obéir aux critères définis dans son genre de naissance.

Michele-Anne a écrit:
Etre TG, c'est avoir une répulsion permanente, voire un immense dégoût, pour le rôle social, amoureux, sexuel, que les autres veulent vous faire jouer à leur image.

Etre TG c'est douter de soi à l'extrême, jusqu'à la nature de son âme, dans l'incapacité où l'on est de trouver son modèle et son chemin quand il le faut, quand il est encore temps, jusqu'à ce qu'il soit trop tard et que cela n'en vaille plus la peine, sans pouvoir même regretter ce qu'on n'a même pas connu.

Etre TG c'est sans cesse ne pouvoir qu'effleurer ce qu'on voudrait étreindre, et cela sans le voir, sans le sentir, sans le goûter et sans le vivre jamais.

oh que oui!  Etre TG c'est aussi une lâcheté dans le rôle social où l'on joue le caméléon suivant les interlocuteurs: être le bon copain ou la bonne copine...

Etre TG c'est un aversion contre son corps jusque l'on comprenne que l'on a que lui et qu'il faut faire la paix avec, même si c'est difficile, afin d'essayer de le façonner un peu à sa guise.

Etre TG c'est une force, tel Tirésias on peut connaitre la vie d'homme et la vie de femme.. enfin presque. (merci à Genesis - The cinema show - 1973 pour ce semblant de culture ! )

jennyfer a écrit:
Etre TG c'est une force, tel Tirésias on peut connaitre la vie d'homme et la vie de femme.. enfin presque. (merci à Genesis - The cinema show - 1973 pour ce semblant de culture ! )

ou François Bunuel ...



le mythe de Tiresias le devin de 5:18 a 10:40

nous avons certainement toutes une souffrance, de n'être que ce que l'on est et non ce que l'on voudrait être où croyons être,.
pour celles qui comme moi ce sont découverte ainsi très tôt dans leur enfance
il y a une culpabilité, une imcompréhension.
je comprends toutes tes réflexions Michèle-anne, qui ont plus ou moins été mienne.
depuis une quinzaine d'année, sachant que je ne pouvais pas vivre sans cette féminité qui me débordait de l'intérieur, j'ai décidé de m'accepter,
accepter d'être ce que je suis m'a permis, d’abandonner mes souffrances, je ne vis pas h24 au féminin, mais cette personne que je suis, vit grâce à cette féminité,
cette féminité m'apaise.
sophie

Béatrice a écrit:

jennyfer a écrit:
Etre TG c'est une force, tel Tirésias on peut connaitre la vie d'homme et la vie de femme.. enfin presque. (merci à Genesis - The cinema show - 1973 pour ce semblant de culture ! )

ou François Bunuel ...



le mythe de Tiresias le devin de 5:18 a 10:40

heu.... point de méprise... dans la chanson de Genesis il n'est pas mentionné que Tirésias avait un appétit sexuel insatiable et qu'elle devint la plus grande prostituée de la Grèce !  (ça m'apprendra à me la jouer en mettant de références ! )

Etre TG c'est se poser des questions sur ce que l'on est.

Etre TG s'est se poser des questions sur ce que l'on n'est pas.

Etre TG s'est se sentir coupable de ce que l'on est.

Etre TG s'est se sentir coupable de ce que l'on n'est pas.

Etre TG c'est être homme sans y en être un complètement.

Etre TG c'est être femme sans en être une complètement.

Etre TG c'est se sentir la force de pouvoir être tout.

Etre TG c'est la faiblesse de se sentir inachevé·e.

Etre TG c'est le point de suspension, etc.

Qu'est-ce qu'être TG ?

Deux niveaux de réponse, sur le plan général et sur le plan individuel.
Sur le plan général, on aura les définitions des psychiatres, des sociologues, des philosophes, des médecins, des politiques, des religieux et autres théoriciens de toute nature, soit des milliers de réponses.
Sur le plan individuel, ce seront des millions de réponses, car chacune sera différente.

La comparaison entre le texte de Michèle-Anne et celui de Daniela est un bel exemple.Une interprétation poussée de ceux-ci et un commentaire adéquat supposeraient une connaissance approfondie des parcours de vie. On peut cependant se demander si pour Michèle-Anne la souffrance est inscrite dans la transidentité même ou plutôt dans la confrontation de celle-ci avec son environnement et si ce parcours de vie a été source de celle-ci ( et revoilà le débat sur l'inné et l'acquis....) ou perpétuel affrontement avec celle-ci.
Pour Daniela, les propositions opposées semblent refléter une chronologie, avec ses doutes, ses interrogations, ses approches diverses ; mais le questionnement lui-même indique un progrès dans la connaissance de soi, d'une part, et que cette découverte de soi ne débouche pas forcément sur une perception négative, puisque des propositions positives viennent contre-balancer un ressenti de manque ou d'anormalité.

La description d'une souffrance entraîne du compassionnel et le texte de MA nous touche toutes. Mais la compréhension réfléchie est indispensable pour s'accepter et se faire accepter. Lao-Tseu disait : "La connaissance des autres est la sagesse. La connaissance de soi est la sagesse supérieure".

sophieD a écrit:nous avons certainement toutes une souffrance, de n'être que ce que l'on est et non ce que l'on voudrait être où croyons être,.
pour celles qui comme moi ce sont découverte ainsi très tôt dans leur enfance
il y a une culpabilité, une imcompréhension.
je comprends toutes tes réflexions Michèle-anne, qui ont plus ou moins été mienne.
depuis une quinzaine d'année, sachant que je ne pouvais pas vivre sans cette féminité qui me débordait de l'intérieur, j'ai décidé de m'accepter,
accepter d'être ce que je suis m'a permis, d’abandonner mes souffrances, je ne vis pas h24 au féminin, mais cette personne que je suis, vit grâce à cette féminité,
cette féminité m'apaise.
sophie

Je partage tout a fait ton point de vue Sophie j'ai moi aussi fini par accepter cet etat partiel !La vie nous porte et il faut aussi vivre sans souffrir si possible de ce manque et profiter des moments ou nous sommes celle que l'on reve!

Helyette a écrit:Tu témoignes d'une immense souffrance qui, heureusement m'a été épargnée. Je crois cependant que je peux comprendre, à mon petite niveau.  Que dire sinon te souhaiter du courage.

Je rejoins Helyette sur le fait que je n'ai jamais eu à souffrir de ma féminité plus ou moins affichée, d'ailleurs souvent plutôt plus que moins et ceux depuis toujours. A la réflexion, il s'avère que je n'ai pas l'expérience des personnes transgenres et que je ne coche pas les petites cases y afférentes. Je me pose la question est-ce que je suis une personne transgenre ? Pour tout le monde, c'est Gwendoline. Ma force s'est de m'accepter tel que je suis.

Je rejoins tout a fait Gwendoline sur ce sujet . pour tous le monde je suis Jacqueline , et je m accepte tel quelle

jennyfer a écrit:

heu.... point de méprise... dans la chanson de Genesis il n'est pas mentionné que Tirésias avait un appétit sexuel insatiable et qu'elle devint la plus grande prostituée de la Grèce !  (ça m'apprendra à me la jouer en mettant de références ! )

AU moins, ça ma permis de replonger dans les albums de GENESIS et de réécouter ce morceau emblématique qui est à la fois le point d'arrivé de Phil Colins et le point de départ de Peter Gabriel

ChoupetteMatinik a écrit:

jennyfer a écrit:

heu.... point de méprise... dans la chanson de Genesis il n'est pas mentionné que Tirésias avait un appétit sexuel insatiable et qu'elle devint la plus grande prostituée de la Grèce !  (ça m'apprendra à me la jouer en mettant de références ! )

AU moins, ça ma permis de replonger dans les albums de GENESIS et de réécouter ce morceau emblématique qui est à la fois le point d'arrivé de Phil Colins et le point de départ de Peter Gabriel

. ouiiii je t'ai deja repérée on a pas mal de groupe de musique en commun

jennyfer a écrit:

ChoupetteMatinik a écrit:

jennyfer a écrit:

heu.... point de méprise... dans la chanson de Genesis il n'est pas mentionné que Tirésias avait un appétit sexuel insatiable et qu'elle devint la plus grande prostituée de la Grèce !  (ça m'apprendra à me la jouer en mettant de références ! )

AU moins, ça ma permis de replonger dans les albums de GENESIS et de réécouter ce morceau emblématique qui est à la fois le point d'arrivé de Phil Colins et le point de départ de Peter Gabriel

. ouiiii je t'ai deja repérée on a pas mal de groupe de musique en commun

Oui, j'avais déjà remarqué

Je ne nie pas la souffrance de Michelle Anne, mais ... heu ... nous ne serions pas des êtres humains avant tout ?

Avant d'être des hommes ou des femmes, ou des moitié-homme moitié-femme ou 3/4 ou 5/8 ?

Déjà avec le temps, nous vivons sous différents aspects, nous commençons jeune, puis adulte, puis du troisième âge. Bref nous sommes amené.e.s à changer de l'extérieur et de l'intérieur.

Coucou ,

Je me reconnais assez dans ton post Daniela, je rajouterai juste.
Être TG c'est de se réveiller avec l'envie irrésistible d 'être féminine jusqu'au bout des ongles et malheureusement enfiler son bleu de travail pour aller travailler avec des collègues machos et misogynes.
Je ne suis pas à plaindre et je peux me contenter de ce que , j'ai une épouse assez tolérante, je peux vivre ma féminité assez souvent, mais avec des limites. Est ce que vous êtes comme moi??? Il m'arrive de ne pas en avoir assez et de vouloir aller plus loin.
Je rejoins aussi Bérengère dans son dernier message.
Bisous

-

Pour celle qui me connaisse, j’ai la chance d’avoir une compagne qui accepte totalement…et donc, aucune limite.
Dans cette configuration TG pour moi, a une autre signification : Toujours Gaie…je vais bien, tout va bien, je fais ce qu’il me plaît.  

ClaireEnBretagne a écrit:Avant d'être des hommes ou des femmes, ou des moitié-homme moitié-femme ou 3/4 ou 5/8 ?

Je reprends à mon compte ce que mon médecin de famille m'a dit : je passe d'un homme féminin à une femme masculine.

Maintenant, ma situation médicale est très intéressante, je ne suis, biologiquement parlant, ni un homme cis, ni une femme cis, quelque chose entre les deux avec une position du curseur un poil indéterminé.