Nouvelles réflexions sur le passing
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Helyette
Stebannie Dupont
Daniela
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Nouvelles réflexions sur le passing
Le passing concilie objectivité et subjectivité. Je m'en suis rendue compte suite à ce qui m'est arrivé dans la même journée.
Peu avant midi, alors que j'étais en mode masculin sans mixer avec de vêtements féminins(*), je me suis rendu (je parle bien au masculin) dans une boulangerie où je venais pour la première fois. La boulangère m'accueille d'un unique bonjour et à sa demande de ce que je voulais, je lui répondis, sans essayer de parler avec une voix féminine, une baguette, en précisant que je la souhaitais bien cuite. M'ayant indiqué le prix, après avoir payé, je pris congé en lui adressant un simple au revoir, et me dirigeais vers la sortie. Alors que j'étais au centre du magasin, bien en vue des autres clients qui attendaient leur tour, elle me lança un "Au revoir Madame". Je fus surprise, et là je parle au féminin car la prise de conscience de ma "féminité naturelle" m'est revenue. Pourtant j'avais pris soin de choisir un look masculin non équivoque. Je portais un jean de mec, une surchemise polaire et un blouson d'homme. Tout cela de couleur noire, les cheveux attachés en arrière et bien sûr sans aucun maquillage.
C'est donc toute confiante que je me suis préparée l'après-midi, pour aller effectuer mes courses au supermarché, comme je le fais chaque semaine. Cette fois-ci j'avais envie d'être remarquée, non pas en étant sexy pour séduire :-), mais en tant que femme assumant sa féminité. Je n'ai donc pas hésité à choisir un pantalon très moulant en vinyl, auquel j'ai assorti un pull épais et chaud en bouclettes, ajusté au niveau de la taille. Comme j'étais fraîchement épilée du matin, je me fichais de savoir que le bas du ventre se découvrait si je levais les bras. Maquillage bien sûr et cheveux laissés libres, d'autant plus que la veille je leur avais appliqué un soin leur redonnant souplesse et brillance. Pour parfaire mon look, je me suis chaussée de boots à talons. Perchée sur ces 7 cm de hauteur supplémentaire, je savais que je n'allais pas passer inaperçue, comme cela arrive aux grandes femmes. D'ailleurs, parcourant les rayons, j'ai croisé de nombreux regards de femmes, d'hommes et de petites filles. Pour m'entraîner à parler d'une voix naturelle, j'échangeai quelques mots avec la vendeuse des produits préparés sur place. Comme tous les autres vendeurs et vendeuses, elle m'a attribué du Madame sans se poser de questions sur mon genre.
L'esprit tranquille alors que je faisais la queue à une caisse, je remarquai le regard fixe de la caissière. Elle passait les produits devant l'enregistreur automatique, tout en ayant la tête tournée dans ma direction, sans me quitter des yeux. Je me suis demandée ce qui pouvait l'attirer en moi. Contrairement à la photo de mon avatar, la couleur bleue de mes cheveux s'est beaucoup estompée après plusieurs shampoings (à ma préférence car elle se mélange mieux avec le blond polaire du balayage). De plus cette hôtesse de caisses n'était pas du genre à être une femme qui se néglige, en étant bien coiffée et coquette. Si c'était mon look qui l'intéressait, un simple regard aurait suffit, comme cela a eu lieu lorsque j'étais en train de pousser mon caddie dans les rayonnages. Alors j'ai commencé à douter, me demandant ce qui en moi pouvait avoir de masculin, au point d'interroger cette caissière sur ma personne. Mais je ne le saurai jamais car profitant que la caisse d'à côté n'avait plus de client en attente, j'ai changé de file. Tout s'est déroulé naturellement, cette autre caissière m'adressant du Madame durant tout notre aimable échange.
N'ayant pas trouvé tous les produits, et aussi pour me rassurer, je me suis arrêtée à une supérette. Là aussi aucun problème sur mon genre. Voyant que j'avais peu d'achats, une responsable de caisses m'a invitée à la suivre pour passer à la caisse qu'elle avait spécialement ouverte pour m'éviter d'attendre. Tout cela en me nommant Madame bien sûr. Et pour finir cette anecdote, j'ajoute que sur le parking, un couple dont la femme portait une jupe moulante en vinyl noir, m'ont regardée avec intérêt, au pont d'échanger quelques mots entre eux, sur, ce que je crois, mon style vestimentaire. Bref, je suis rentrée chez moi, satisfaite de ma sortie hebdomadaire.
En y repensant le lendemain, en mettant face à face l'anecdote du matin et celle de l'après-midi, quelques réflexions sur le passing me sont venues à l'esprit. Déjà il dépend de nos choix en vêtements et maquillage. C'est l'aspect objectif. Si on se maquille comme un clown ou si on met des vêtements qui ne nous vont pas, tout de suite il y a quelque chose d'inadapté qui saute aux yeux des autres. Toujours dans la partie objective, mais moins visible pour soi, il y a notre silhouette. J'entends par là l'ensemble du rendu de notre look, où interviennent les accessoires pour corriger les imperfections. Une ceinture pour serrer la taille, un foulard pour cacher une pomme d'adam trop proéminente, un chapeau pour couvrir un front trop fuyant, etc. Toujours dans l'objectivité mais encore plus difficile à corriger, ce sont nos gestes, notre démarche, en un mot notre façon de nous mouvoir dans l'espace. Tout cela doit être naturel, et pas donner l'impression de tenir un rôle. Si vous marchez comme un homme, à moitié courbé vers l'avant, vous pouvez avoir les plus beaux vêtements du monde, vous ferez mec déguisé. C'est l'habitude de sortir qui nous donne l'assurance de nous tenir droite, avenante envers les autres, et non pas être sur ses gardes avec la peur qu'un inconnu vous adresse la parole. Je sais de quoi je parle car j'ai mis longtemps avant d'espérer l'inverse, même si je ne suis pas encore capable de tenir une conversation soutenue, sans que ma voix jette un trouble sur mon genre.
Tout ce que j'ai énoncé jusqu'à présent s'appuie sur des aspects concrets de notre personne. Mais dans un rapport social, il y aussi l'autre, l'interlocuteur ou l'interlocutrice. Et de lui ou elle vous ne savez rien. Vous ne savez pas ce qu'il pense, vous ne connaissais pas son humeur du jour, ni son vécu. C'est ce que je nomme la partie subjective. Même lui, ne pourra pas dire pourquoi il a un doute sur votre genre. Ou qu'il n'en a aucun, comme la boulangère de mon histoire. C'est doublement subjectif : pour l'autre et pour soi-même.
J'ai énoncé des vérités connues par beaucoup d'entre vous, celles qui ont l'expérience des sorties régulières. Mais je perçois un niveau supplémentaire. Je ne sais pas si c'est le mot juste, mais je le qualifierais de psychologique. C'est ce que l'on ressent, par rapport aux autres. Je n'avais aucune raison objective, ni même subjective, de douter de ma féminité quand j'attendais à la caisse et pourtant ce regard insistant a réussi à me troubler. Comme quoi je ne me sentais pas femme, malgré ou peut-être à cause, de mon choix vestimentaire du jour. J'ai voulu en faire trop, je n'étais pas complètement moi en jouant avec ma féminité. Consciente d'être dans un rôle, même féminin, je devais être décalée vis à vis de ce que je suis. Du coup, j'ai conclu que cette caissière avait vu ce décalage. Cela amène a l'image que l'on a de soi. Même si je continuerai à jouer avec ma féminité, car cela fait justement partie des plaisirs de ne pas être un homme monolithique, j'ai en tête l'image idéale correspondant à mon être, et plus je m'en rapproche mieux je suis certaine de moi, de l'image que je renvoie aux autres.
Le but de ma vie est que cette image psychologique se concrétise dans le monde objectif.
Bises
(*) J'avais volontairement choisi de ne porter que des vêtements masculins pour me rendre chez l'esthéticienne car déjà elle me trouve très féminin dans ma manière d'être, et en plus elle forme une apprentie qui, pour apprendre son métier, assiste aux soins. Confiant depuis peu l'épilation du bas de mon corps, expliquant que je trouve laids les strings masculins, je m'y rends en string de femme, qui même sans dentelle sont évidemment féminins. Alors par contraste, je masculinise mon aspect extérieur.
Peu avant midi, alors que j'étais en mode masculin sans mixer avec de vêtements féminins(*), je me suis rendu (je parle bien au masculin) dans une boulangerie où je venais pour la première fois. La boulangère m'accueille d'un unique bonjour et à sa demande de ce que je voulais, je lui répondis, sans essayer de parler avec une voix féminine, une baguette, en précisant que je la souhaitais bien cuite. M'ayant indiqué le prix, après avoir payé, je pris congé en lui adressant un simple au revoir, et me dirigeais vers la sortie. Alors que j'étais au centre du magasin, bien en vue des autres clients qui attendaient leur tour, elle me lança un "Au revoir Madame". Je fus surprise, et là je parle au féminin car la prise de conscience de ma "féminité naturelle" m'est revenue. Pourtant j'avais pris soin de choisir un look masculin non équivoque. Je portais un jean de mec, une surchemise polaire et un blouson d'homme. Tout cela de couleur noire, les cheveux attachés en arrière et bien sûr sans aucun maquillage.
C'est donc toute confiante que je me suis préparée l'après-midi, pour aller effectuer mes courses au supermarché, comme je le fais chaque semaine. Cette fois-ci j'avais envie d'être remarquée, non pas en étant sexy pour séduire :-), mais en tant que femme assumant sa féminité. Je n'ai donc pas hésité à choisir un pantalon très moulant en vinyl, auquel j'ai assorti un pull épais et chaud en bouclettes, ajusté au niveau de la taille. Comme j'étais fraîchement épilée du matin, je me fichais de savoir que le bas du ventre se découvrait si je levais les bras. Maquillage bien sûr et cheveux laissés libres, d'autant plus que la veille je leur avais appliqué un soin leur redonnant souplesse et brillance. Pour parfaire mon look, je me suis chaussée de boots à talons. Perchée sur ces 7 cm de hauteur supplémentaire, je savais que je n'allais pas passer inaperçue, comme cela arrive aux grandes femmes. D'ailleurs, parcourant les rayons, j'ai croisé de nombreux regards de femmes, d'hommes et de petites filles. Pour m'entraîner à parler d'une voix naturelle, j'échangeai quelques mots avec la vendeuse des produits préparés sur place. Comme tous les autres vendeurs et vendeuses, elle m'a attribué du Madame sans se poser de questions sur mon genre.
L'esprit tranquille alors que je faisais la queue à une caisse, je remarquai le regard fixe de la caissière. Elle passait les produits devant l'enregistreur automatique, tout en ayant la tête tournée dans ma direction, sans me quitter des yeux. Je me suis demandée ce qui pouvait l'attirer en moi. Contrairement à la photo de mon avatar, la couleur bleue de mes cheveux s'est beaucoup estompée après plusieurs shampoings (à ma préférence car elle se mélange mieux avec le blond polaire du balayage). De plus cette hôtesse de caisses n'était pas du genre à être une femme qui se néglige, en étant bien coiffée et coquette. Si c'était mon look qui l'intéressait, un simple regard aurait suffit, comme cela a eu lieu lorsque j'étais en train de pousser mon caddie dans les rayonnages. Alors j'ai commencé à douter, me demandant ce qui en moi pouvait avoir de masculin, au point d'interroger cette caissière sur ma personne. Mais je ne le saurai jamais car profitant que la caisse d'à côté n'avait plus de client en attente, j'ai changé de file. Tout s'est déroulé naturellement, cette autre caissière m'adressant du Madame durant tout notre aimable échange.
N'ayant pas trouvé tous les produits, et aussi pour me rassurer, je me suis arrêtée à une supérette. Là aussi aucun problème sur mon genre. Voyant que j'avais peu d'achats, une responsable de caisses m'a invitée à la suivre pour passer à la caisse qu'elle avait spécialement ouverte pour m'éviter d'attendre. Tout cela en me nommant Madame bien sûr. Et pour finir cette anecdote, j'ajoute que sur le parking, un couple dont la femme portait une jupe moulante en vinyl noir, m'ont regardée avec intérêt, au pont d'échanger quelques mots entre eux, sur, ce que je crois, mon style vestimentaire. Bref, je suis rentrée chez moi, satisfaite de ma sortie hebdomadaire.
En y repensant le lendemain, en mettant face à face l'anecdote du matin et celle de l'après-midi, quelques réflexions sur le passing me sont venues à l'esprit. Déjà il dépend de nos choix en vêtements et maquillage. C'est l'aspect objectif. Si on se maquille comme un clown ou si on met des vêtements qui ne nous vont pas, tout de suite il y a quelque chose d'inadapté qui saute aux yeux des autres. Toujours dans la partie objective, mais moins visible pour soi, il y a notre silhouette. J'entends par là l'ensemble du rendu de notre look, où interviennent les accessoires pour corriger les imperfections. Une ceinture pour serrer la taille, un foulard pour cacher une pomme d'adam trop proéminente, un chapeau pour couvrir un front trop fuyant, etc. Toujours dans l'objectivité mais encore plus difficile à corriger, ce sont nos gestes, notre démarche, en un mot notre façon de nous mouvoir dans l'espace. Tout cela doit être naturel, et pas donner l'impression de tenir un rôle. Si vous marchez comme un homme, à moitié courbé vers l'avant, vous pouvez avoir les plus beaux vêtements du monde, vous ferez mec déguisé. C'est l'habitude de sortir qui nous donne l'assurance de nous tenir droite, avenante envers les autres, et non pas être sur ses gardes avec la peur qu'un inconnu vous adresse la parole. Je sais de quoi je parle car j'ai mis longtemps avant d'espérer l'inverse, même si je ne suis pas encore capable de tenir une conversation soutenue, sans que ma voix jette un trouble sur mon genre.
Tout ce que j'ai énoncé jusqu'à présent s'appuie sur des aspects concrets de notre personne. Mais dans un rapport social, il y aussi l'autre, l'interlocuteur ou l'interlocutrice. Et de lui ou elle vous ne savez rien. Vous ne savez pas ce qu'il pense, vous ne connaissais pas son humeur du jour, ni son vécu. C'est ce que je nomme la partie subjective. Même lui, ne pourra pas dire pourquoi il a un doute sur votre genre. Ou qu'il n'en a aucun, comme la boulangère de mon histoire. C'est doublement subjectif : pour l'autre et pour soi-même.
J'ai énoncé des vérités connues par beaucoup d'entre vous, celles qui ont l'expérience des sorties régulières. Mais je perçois un niveau supplémentaire. Je ne sais pas si c'est le mot juste, mais je le qualifierais de psychologique. C'est ce que l'on ressent, par rapport aux autres. Je n'avais aucune raison objective, ni même subjective, de douter de ma féminité quand j'attendais à la caisse et pourtant ce regard insistant a réussi à me troubler. Comme quoi je ne me sentais pas femme, malgré ou peut-être à cause, de mon choix vestimentaire du jour. J'ai voulu en faire trop, je n'étais pas complètement moi en jouant avec ma féminité. Consciente d'être dans un rôle, même féminin, je devais être décalée vis à vis de ce que je suis. Du coup, j'ai conclu que cette caissière avait vu ce décalage. Cela amène a l'image que l'on a de soi. Même si je continuerai à jouer avec ma féminité, car cela fait justement partie des plaisirs de ne pas être un homme monolithique, j'ai en tête l'image idéale correspondant à mon être, et plus je m'en rapproche mieux je suis certaine de moi, de l'image que je renvoie aux autres.
Le but de ma vie est que cette image psychologique se concrétise dans le monde objectif.
Bises
(*) J'avais volontairement choisi de ne porter que des vêtements masculins pour me rendre chez l'esthéticienne car déjà elle me trouve très féminin dans ma manière d'être, et en plus elle forme une apprentie qui, pour apprendre son métier, assiste aux soins. Confiant depuis peu l'épilation du bas de mon corps, expliquant que je trouve laids les strings masculins, je m'y rends en string de femme, qui même sans dentelle sont évidemment féminins. Alors par contraste, je masculinise mon aspect extérieur.
Daniela- Messages : 1943
Date d'inscription : 21/10/2014
Localisation : RP
Béatrice, Annabelle46 et Lilas Mauve aiment ce message
Re: Nouvelles réflexions sur le passing
Coucou Daniéla, j'adore tes réflexions, il y a toujours quelque chose à en tirer.
Dans le cas présent j'ai surtout l'impression que tu as (re-?)découvert le Doute . . . qui est à la fois le pire des poisons pour les débutantes qui se frottent à leurs premières sorties, mais aussi à mon sens un signe essentiel de bonne santé mentale.
Les yeux des autres, c'est terrible, et ce qui m'amuse particulièrement, c'est qu'avec ce post tu évoques le pire mais que dans d'autres tu évoques le meilleur lorsqu'on ressent cette complicité féminine unique que certaines ont visiblement aussi connu.
Sans oublier le regard des enfants, qui est souvent tellement déstabilisant . . .
A partir de ce regard Dieu seul sait où notre imagination peut nous conduire . . . il y aura toujours quelque chose dans notre inconscient qui va orienter nos pensées, chez moi par exemple je focalise sur mon daltonisme en pensant que j'ai "encore une fois" fait un maquillage en mode peintures de guerre indiennes . . . ou sur la voix, dans ton cas j'aurais certainement pensé "avec la tête qu'elle fait, cette caissière, elle va certainement me forcer à parler" . . . et j'aurais certainement aussi changé de caisse . . . alors que au fond cette caissiere était peut etre simplement en train de penser qu'avec tout ce monde à sa caisse, elle allait avoir du mal à assouvir cette envie de pipi qui montait . . . qui pourrait aussi expliquer le regard noir à la dernière cliente de sa file . . .
Au fond, tout ça n'est souvent qu'un prétexte pour laisser galoper notre imagination . . . le plus important étant certainement que dans nos différentes idées elle préserve un "juste milieu" ou un "équilibre" entre les pires et les meilleures pensées
Dans le cas présent j'ai surtout l'impression que tu as (re-?)découvert le Doute . . . qui est à la fois le pire des poisons pour les débutantes qui se frottent à leurs premières sorties, mais aussi à mon sens un signe essentiel de bonne santé mentale.
Les yeux des autres, c'est terrible, et ce qui m'amuse particulièrement, c'est qu'avec ce post tu évoques le pire mais que dans d'autres tu évoques le meilleur lorsqu'on ressent cette complicité féminine unique que certaines ont visiblement aussi connu.
Sans oublier le regard des enfants, qui est souvent tellement déstabilisant . . .
A partir de ce regard Dieu seul sait où notre imagination peut nous conduire . . . il y aura toujours quelque chose dans notre inconscient qui va orienter nos pensées, chez moi par exemple je focalise sur mon daltonisme en pensant que j'ai "encore une fois" fait un maquillage en mode peintures de guerre indiennes . . . ou sur la voix, dans ton cas j'aurais certainement pensé "avec la tête qu'elle fait, cette caissière, elle va certainement me forcer à parler" . . . et j'aurais certainement aussi changé de caisse . . . alors que au fond cette caissiere était peut etre simplement en train de penser qu'avec tout ce monde à sa caisse, elle allait avoir du mal à assouvir cette envie de pipi qui montait . . . qui pourrait aussi expliquer le regard noir à la dernière cliente de sa file . . .
Au fond, tout ça n'est souvent qu'un prétexte pour laisser galoper notre imagination . . . le plus important étant certainement que dans nos différentes idées elle préserve un "juste milieu" ou un "équilibre" entre les pires et les meilleures pensées
Stebannie Dupont- Messages : 3487
Date d'inscription : 14/09/2018
Béatrice et Lilas Mauve aiment ce message
Re: Nouvelles réflexions sur le passing
Je pense que la couleur bleue de tes cheveux est pour quelque chose dans la curiosité de la caissière
Helyette- Messages : 3446
Date d'inscription : 25/10/2010
Age : 78
Localisation : Lorraine
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Re: Nouvelles réflexions sur le passing
Daniela a écrit:Le passing concilie objectivité et subjectivité.
j'ai en tête l'image idéale correspondant à mon être, et plus je m'en rapproche mieux je suis certaine de moi, de l'image que je renvoie aux autres.
Le but de ma vie est que cette image psychologique se concrétise dans le monde objectif.
]
C'est l'évidence même que le passing, je ne dirais pas "concilie", mais combine objectivité et subjectivité - à multiplier par deux puisqu'il y a votre propre subjectivité et celle d'autrui. Et que l'objectivité en soi n'existe pas, car il y aura de multiples perceptions différentes d'une même réalité (en l'occurrence, votre apparence physique). Je suppose que tu voulais dire par là qu'il y a des tenues, des maquillages, des attitudes, des discours qui se rapprochent plus du féminin "habituel" (j'entends par là : correspondant plus ou moins à l'image stéréotypée de la femme dans notre société) que d'autres, et donc qu'"objectivement" elles contribueront à un bon passing.
Tu analyses parfaitement la vocation féminine du transgenre : elle a en tête une certaine "idée" de la féminité (on pourrait même parler d'"idéal") et son but est de l'incarner physiquement. Ton image idéale se déploie certainement sur deux niveaux : physique et psychique. Pour ce dernier, je dirais que le problème est relativement facile à résoudre, puisque tu bénéficies au départ d'une morphologie plutôt féminine, et que le bon maquillage, les soins esthétiques, l'orthophonie, le choix des vêtements, toutes choses maîtrisables dans ta progression, viendront compléter et parfaire.
En ce qui concerne le psychique, plus tu te sentiras perçue comme femme par autrui, plus ta propre idée de toi-même en sera renforcée et réciproquement, en un cercle vertueux.
Le but de ta vie, imposer ni plus ni moins à autrui l'image de toi-même incarnée dans un "extérieur" dont tu penses qu'il reflète exactement ton "intérieur", est ambitieux, comme tout idéal ; je crois que tu as la volonté et les moyens d'y parvenir, mais n'oublies pas que, par nature, tu seras toujours amenée à te reposer la question sur la réalisation effective de cet idéal ; cf ce que j'ai écrit dans le post "la nage du requin" (je précise que je ne prétends nullement détenir la vérité en la matière et que je renvoie ainsi seulement à une base de discussions !). Je te souhaite de tout coeur de parvenir à atteindre ce but que tu te fixes.
chantal92- Messages : 4436
Date d'inscription : 11/05/2015
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Lilas Mauve et Lou aiment ce message
Re: Nouvelles réflexions sur le passing
C'est toujours génial les réflexions de Daniela , et les réponses qu'elles provoquent , perso j'aime tes interrogations car elles viennent réactivés les ressentis ou les forts doutes qui me traversent , certains jours je suis paisible et peu soucieuse du regard que l'on me porte et parfois très vite déstabilisée comme tu l'as été en projetant ce que la caissière pouvait penser de toi .
j'ai l'impression que ce n'est plus le passing qui est le principal but mais "comment je me perçois" , Avalon m'avait proposé cette piste lors de mes interrogations il y a quelques temps . Merci Daniela de nous remuer les méninges pour l'entretien de nos cellules ...gris-rose .
j'ai l'impression que ce n'est plus le passing qui est le principal but mais "comment je me perçois" , Avalon m'avait proposé cette piste lors de mes interrogations il y a quelques temps . Merci Daniela de nous remuer les méninges pour l'entretien de nos cellules ...gris-rose .
Lou- Messages : 3803
Date d'inscription : 22/11/2019
Age : 64
Localisation : Chalon sur Saone
Lilas Mauve aime ce message
Re: Nouvelles réflexions sur le passing
Merci aussi a vous toutes d'enrichir la discussion et donc nos réflexions.
Comme je suis joueuse, cette semaine je me suis rendue au même hypermarché, avec un blouson court en fourrure synthétique vert fluo. Aucun regard appuyé, bien que ne pouvant pas passer inaperçue avec ce type de vêtement.
La différence avec la semaine dernière est que cette fois-ci, je me sentais "a ma place", en cohérence avec moi-même, alors que la semaine dernière j'avais l'impression que j'avais forcé la dose, par rapport a ce que je ressentais en moi.
Bises
Comme je suis joueuse, cette semaine je me suis rendue au même hypermarché, avec un blouson court en fourrure synthétique vert fluo. Aucun regard appuyé, bien que ne pouvant pas passer inaperçue avec ce type de vêtement.
La différence avec la semaine dernière est que cette fois-ci, je me sentais "a ma place", en cohérence avec moi-même, alors que la semaine dernière j'avais l'impression que j'avais forcé la dose, par rapport a ce que je ressentais en moi.
Bises
Daniela- Messages : 1943
Date d'inscription : 21/10/2014
Localisation : RP
Lilas Mauve aime ce message
Re: Nouvelles réflexions sur le passing
on dira tout ce qu'on veut, le meilleur test de passing est celui à l'entrée d'une discothèque, en se faisant contrôler par le "physionomiste", quand l'entrée est gratuite pour les femmes seulement...; j'ai essayé cela pendant de la transition pour voir si ça passait
Béatrice aime ce message
Re: Nouvelles réflexions sur le passing
Noémia a écrit:on dira tout ce qu'on veut, le meilleur test de passing est celui à l'entrée d'une discothèque, en se faisant contrôler par le "physionomiste", quand l'entrée est gratuite pour les femmes seulement...; j'ai essayé cela pendant de la transition pour voir si ça passait
ca marche aussi avec le portier du ritz ??
parce que je préfère quand même l’atmosphère feutrée du Bar Hemingway
aux sirènes martelantes du Mocambo
Béatrice- Messages : 12284
Date d'inscription : 25/10/2010
Age : 67
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Annabelle46 aime ce message
Re: Nouvelles réflexions sur le passing
Béatrice a écrit:
parce que je préfère quand même l’atmosphère feutrée du Bar Hemingway
aux sirènes martelantes du Mocambo
Cette comparaison montre que tu es très éclectique dans tes sorties....
chantal92- Messages : 4436
Date d'inscription : 11/05/2015
Age : 74
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