Moma Lisa
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Stebannie Dupont
Michele-Anne
Béatrice
Isabelle Andreeff
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Moma Lisa
Moma Lisa.
---
1.
- Alors, tu es bientôt prête ?
- Attends…
- Attends quoi ?
- Ecoute, Flo, je ne suis pas certain…
- Certaine, Isa, certaine. Tu ne vas pas commencer à faire ton coquet ! Qu’est-ce que tu as ? Tu ne veux plus y aller ? Tu ne vas pas te dégonfler !
- Non, mais enfin…
- Enfin quoi ? Tu accouches, à la fin ? Là, le temps passe et tu n’as pas encore fini de te maquiller !
- Pas grave, l’épilation est parfaite.
- Ben voyons ! Tu crois qu’on va en promenade dans les bois ? Allez, viens que je te finisse, sinon, on n’arrivera jamais avant la fermeture.
Florence s’active rapidement sur le visage d’Isabelle qui s’illumine à chaque touche.
- Tu as déjà posé ton vernis, c’est bien. Arrête de bouger…même pas le petit doigt. Tu as la trouille ou quoi ?
- Oui…je suis morte de peur !
- Dis pas de bêtises, Isa, je fais la bouche. Voilà, madame est repeinte ! Joli ton peignoir. Tu mets quoi ?
- Regarde sur le canapé.
- Hoho, j’ai hâte de te voir habillée, ma chérie. Décidément, tu en pinces pour les robes à fleurs, et plissées ! C’est nouveau ? Les couleurs sont splendides, sur ce fond noir, et quelle ampleur, apparemment. J’ai fini, tu peux t’habiller. Allez, bouge !
Isabelle se glisse dans sa nouvelle robe qui se répand autour d’elle jusque sous les mollets dans un subtil craquement de tissu. Les pieds entrent en douceur dans les escarpins noirs à talons.
- Comment va le monde de là-haut ?
- Ne te moque pas, tu veux Florence !
- Tu culmines à combien, là ? Tu as prévu le masque à oxygène ? En même temps, tu ne peux pas y aller en tongs, ça ne ferait pas sérieux.
Isabelle hausse les épaules et file chercher un manteau léger de mi-saison fermé par une simple ceinture et son sac à main.
- Viens un peu là, fais-moi voir : popopo dis, si ta mère voyait ça !
- Arrête, hein ! Je n’y arriverai jamais. Regarde, non mais regarde : au concours de Miss Monstre, j’ai toutes mes chances !
Florence lui passe la main sur les épaules en riant.
- Pourquoi tu pleurniches ? De quoi te plains-tu ? Tu frôles le mètre quatre-vingts dix, de quoi tutoyer les étoiles, et tu es superbe ! Allez, courage ma fille, tu en parles depuis assez longtemps, non, de cette soirée entre copines ! Tu verras, une fois lancée, plus rien ne t’arrête. J’en sais quelque chose, je suis passée par là, moi aussi. Elle est vraiment belle ta robe ! C’est quoi le motif de fleur ?
- Asphodèle !
………………………
2.
Isabelle arrange les plis de sa robe devant le miroir de l’ascenseur. Flo fouille nerveusement dans son sac.
- Tu n’as pas vu mes clefs de la voiture ?
- Toujours pareil ! Je suis certaine que tu les as. Regarde bien au fond.
- Qu’est-ce que je deviendrais sans toi ! Mais mon pauvre, ça fait trois fois que je touche le fond…
- Il est temps de remonter alors !
- Très drôle…Ah, je sens quelque chose…
- La pêche miraculeuse ! Allez, on sort.
Elles traversent le hall d’entrée. Leurs talons claquent sur les quelques marches en faux marbre. Un petit air vif de septembre les accueille devant l’immeuble. Elles s’engouffrent dans la voiture de Flo. Isabelle se parfume, le bustier d’abord, puis derrière les oreilles.
- Je vois que madame sort la grosse artillerie, ça promet ! En tout cas, j’adore, ma chérie. Je te sens prête à tout, là !
- Au contraire, je me rassure comme je peux. Quand est-ce que tu changes de carrosse, je suis coincée au plafond ? On est comme deux poupées de salon dans leur boîte en plastique !
- Pas demain la veille. Je te rappelle que je suis au chômage depuis un mois, mon grand. Ma responsable de pôle emploi m’a à la bonne. On a sympathisé, mais ce n’est pas le Pérou.
- Elle te connaît ?
- Bien sûr !
- Je n’aurai jamais le courage !
- Mais si, mais si, tu verras, ça va tout seule. En attendant, ta robe…
- Quoi, ma robe ?
- Elle me gêne là, sur le levier de vitesse. Reprends-la, s’il te plaît !
- Bon, bon, voilà. Tu ferais mieux de faire attention à la circulation plutôt que de me surveiller.
- Je ne te surveille pas, je ne suis pas ta mère, ma fille !
- Tu le regrettes, avoue !
- Tu es folle…mais tu as raison. Bon, on arrive, regarde si tu vois une place pour garer la boîte à poupée, tu veux.
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1.
- Alors, tu es bientôt prête ?
- Attends…
- Attends quoi ?
- Ecoute, Flo, je ne suis pas certain…
- Certaine, Isa, certaine. Tu ne vas pas commencer à faire ton coquet ! Qu’est-ce que tu as ? Tu ne veux plus y aller ? Tu ne vas pas te dégonfler !
- Non, mais enfin…
- Enfin quoi ? Tu accouches, à la fin ? Là, le temps passe et tu n’as pas encore fini de te maquiller !
- Pas grave, l’épilation est parfaite.
- Ben voyons ! Tu crois qu’on va en promenade dans les bois ? Allez, viens que je te finisse, sinon, on n’arrivera jamais avant la fermeture.
Florence s’active rapidement sur le visage d’Isabelle qui s’illumine à chaque touche.
- Tu as déjà posé ton vernis, c’est bien. Arrête de bouger…même pas le petit doigt. Tu as la trouille ou quoi ?
- Oui…je suis morte de peur !
- Dis pas de bêtises, Isa, je fais la bouche. Voilà, madame est repeinte ! Joli ton peignoir. Tu mets quoi ?
- Regarde sur le canapé.
- Hoho, j’ai hâte de te voir habillée, ma chérie. Décidément, tu en pinces pour les robes à fleurs, et plissées ! C’est nouveau ? Les couleurs sont splendides, sur ce fond noir, et quelle ampleur, apparemment. J’ai fini, tu peux t’habiller. Allez, bouge !
Isabelle se glisse dans sa nouvelle robe qui se répand autour d’elle jusque sous les mollets dans un subtil craquement de tissu. Les pieds entrent en douceur dans les escarpins noirs à talons.
- Comment va le monde de là-haut ?
- Ne te moque pas, tu veux Florence !
- Tu culmines à combien, là ? Tu as prévu le masque à oxygène ? En même temps, tu ne peux pas y aller en tongs, ça ne ferait pas sérieux.
Isabelle hausse les épaules et file chercher un manteau léger de mi-saison fermé par une simple ceinture et son sac à main.
- Viens un peu là, fais-moi voir : popopo dis, si ta mère voyait ça !
- Arrête, hein ! Je n’y arriverai jamais. Regarde, non mais regarde : au concours de Miss Monstre, j’ai toutes mes chances !
Florence lui passe la main sur les épaules en riant.
- Pourquoi tu pleurniches ? De quoi te plains-tu ? Tu frôles le mètre quatre-vingts dix, de quoi tutoyer les étoiles, et tu es superbe ! Allez, courage ma fille, tu en parles depuis assez longtemps, non, de cette soirée entre copines ! Tu verras, une fois lancée, plus rien ne t’arrête. J’en sais quelque chose, je suis passée par là, moi aussi. Elle est vraiment belle ta robe ! C’est quoi le motif de fleur ?
- Asphodèle !
………………………
2.
Isabelle arrange les plis de sa robe devant le miroir de l’ascenseur. Flo fouille nerveusement dans son sac.
- Tu n’as pas vu mes clefs de la voiture ?
- Toujours pareil ! Je suis certaine que tu les as. Regarde bien au fond.
- Qu’est-ce que je deviendrais sans toi ! Mais mon pauvre, ça fait trois fois que je touche le fond…
- Il est temps de remonter alors !
- Très drôle…Ah, je sens quelque chose…
- La pêche miraculeuse ! Allez, on sort.
Elles traversent le hall d’entrée. Leurs talons claquent sur les quelques marches en faux marbre. Un petit air vif de septembre les accueille devant l’immeuble. Elles s’engouffrent dans la voiture de Flo. Isabelle se parfume, le bustier d’abord, puis derrière les oreilles.
- Je vois que madame sort la grosse artillerie, ça promet ! En tout cas, j’adore, ma chérie. Je te sens prête à tout, là !
- Au contraire, je me rassure comme je peux. Quand est-ce que tu changes de carrosse, je suis coincée au plafond ? On est comme deux poupées de salon dans leur boîte en plastique !
- Pas demain la veille. Je te rappelle que je suis au chômage depuis un mois, mon grand. Ma responsable de pôle emploi m’a à la bonne. On a sympathisé, mais ce n’est pas le Pérou.
- Elle te connaît ?
- Bien sûr !
- Je n’aurai jamais le courage !
- Mais si, mais si, tu verras, ça va tout seule. En attendant, ta robe…
- Quoi, ma robe ?
- Elle me gêne là, sur le levier de vitesse. Reprends-la, s’il te plaît !
- Bon, bon, voilà. Tu ferais mieux de faire attention à la circulation plutôt que de me surveiller.
- Je ne te surveille pas, je ne suis pas ta mère, ma fille !
- Tu le regrettes, avoue !
- Tu es folle…mais tu as raison. Bon, on arrive, regarde si tu vois une place pour garer la boîte à poupée, tu veux.
Isabelle Andreeff- Messages : 307
Date d'inscription : 27/09/2021
Age : 70
Localisation : Mulhouse 68
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Re: Moma Lisa
Moma Lisa ……………………………..
3.
Flo et Isa ont laissé leurs manteaux au vestiaire de l'Arago. Elles traversent la salle de danse en empruntant le couloir aménagé tout autour des rangées de tables, déjà bien garnies. Elles s’installent à une table.
- Alors, mon grand, ça va mieux, on dirait. Tu rayonnes déjà. Attention à ne pas imploser comme une super nova d’ici la fin de la soirée !
- Laisse-moi savourer, Flo ! C’est magnifique : regarde toutes ces filles, toutes ces robes !
- Elles sont toutes comme nous, ma chérie ! Mais dis-moi, nous sommes déjà sorties toutes les deux !
- Oui, mais ce soir, c’est différent. Jusque-là, je me suis promenée avec toi. Je me souviens de la première fois, en ville : morte de trouille ! Mais c’était délicieux. Là, c’est l’inconnu : une soirée entière…
- Ou plus !
- Oh ? Bon, une nuit à passer et puis ce rendez-vous avec tes copines…
- Elles n’arrivent pas d’ailleurs. En retard, comme toujours. Ah, les voilà !
Deux femmes se tiennent par le bras et se dirigent vers la table de Flo et Isa. Elles ont fait un petit signe de la main. L’une d’elle est plutôt petite et menue. Son visage très fin sous une chevelure très blonde, mi-longue, affiche un beau sourire plein de mystère. Sa compagne est grande (« presqu’aussi grande que moi, se dit Isabelle »). Elle arbore une chevelure rousse qui va très bien à l’éclat de son visage. Isabelle détaille d’un coup d’œil les tenues : la blonde porte une robe noire serrée aux genoux, un peu stricte ; peu mais délicatement maquillée, elle porte aussi des bijoux éclatants, beaucoup de bracelets en anneaux d’une grande finesse, une rivière de perles et des boucles d’oreille triangulaires sans doute en or. La rousse est plus voyante dans sa robe jaune tombant jusqu’aux mollets et très flottante à la taille. Isabelle se dit qu’elle n’a pas froid aux yeux d’oser cette couleur qui accentue, souligne et met en valeur l’ampleur de ses formes : deux tempéraments opposés qui semblent toutefois s’entendre à merveille.
Ces dames ont accroché leurs sacs aux dossiers de leurs sièges. Elles embrassent Flo et Isa au moment des présentations.
- Je te présente Aurélie, la plus belle blonde du pays ! Tiens, ça me reprend, je fais des vers sans en avoir l’air ! Et voici Portia. Elles sortent toujours ensemble.
- Portia, c’est rare comme prénom, lance Isabelle. C’est votre maman qui l’a choisi ?
Sa question déclenche un joyeux fou-rire à la table.
- Elle me plaît, ta nouvelle copine, dit Portia à Flo. En plus, elle est ravissante dans sa robe à fleurs. Mais il semble qu’elle manie le fleuret avec adresse derrière sa candeur apparente ! Portia, c’est un prénom anglo-saxon, mademoiselle. J’ai longtemps vécu et travaillé en Grande-Bretagne. Bon, on bavasse…
- Et le temps passe, enchaîne Flo !
- Flo est partie pour la soirée, soupire Aurélie, les yeux au ciel !
- Je ne lui connaissais pas ce don de poésie.
- On en apprend tous les jours, ma chère Isabelle.
- Je disais donc, reprend Portia, on bavasse. Je propose de songer à commander à boire, pour la nuit, à la charmante jeune femme en jupe plissée noire qui porte le plateau de saint Jean à toutes les tables.
- Saint Jean, demande Isabelle ?
- C’est rapport à celui qui a perdu la tête, dans une cave à vin, j’en suis certaine même si les textes sacrés ne le précisent pas. Pour une danse !
Les quatre amies éclatent de rire.
- Et ?
- Et ? Eh bien, puisqu’il faut bien perdre la tête de temps en temps, on va danser mes jolies, j’ai des fourmis dans les talons !
- Tu n’as pas honte, Portia, s’écrie Flo : vu leur finesse, c’est une torture pour ces pauvres bêtes ! Combien en as-tu enfermé là-dedans ? Fais attention, je suis capable d’appeler fissa la SPA ou n’importe quelle association de défense des insectes !
Portia attrape Isabelle par la main et l’entraîne sur la piste déjà bien remplie. Toutes sortes de femmes, toutes sortes d’hommes dansent joyeusement sur les rythmes d’une sono survoltée.
3.
Flo et Isa ont laissé leurs manteaux au vestiaire de l'Arago. Elles traversent la salle de danse en empruntant le couloir aménagé tout autour des rangées de tables, déjà bien garnies. Elles s’installent à une table.
- Alors, mon grand, ça va mieux, on dirait. Tu rayonnes déjà. Attention à ne pas imploser comme une super nova d’ici la fin de la soirée !
- Laisse-moi savourer, Flo ! C’est magnifique : regarde toutes ces filles, toutes ces robes !
- Elles sont toutes comme nous, ma chérie ! Mais dis-moi, nous sommes déjà sorties toutes les deux !
- Oui, mais ce soir, c’est différent. Jusque-là, je me suis promenée avec toi. Je me souviens de la première fois, en ville : morte de trouille ! Mais c’était délicieux. Là, c’est l’inconnu : une soirée entière…
- Ou plus !
- Oh ? Bon, une nuit à passer et puis ce rendez-vous avec tes copines…
- Elles n’arrivent pas d’ailleurs. En retard, comme toujours. Ah, les voilà !
Deux femmes se tiennent par le bras et se dirigent vers la table de Flo et Isa. Elles ont fait un petit signe de la main. L’une d’elle est plutôt petite et menue. Son visage très fin sous une chevelure très blonde, mi-longue, affiche un beau sourire plein de mystère. Sa compagne est grande (« presqu’aussi grande que moi, se dit Isabelle »). Elle arbore une chevelure rousse qui va très bien à l’éclat de son visage. Isabelle détaille d’un coup d’œil les tenues : la blonde porte une robe noire serrée aux genoux, un peu stricte ; peu mais délicatement maquillée, elle porte aussi des bijoux éclatants, beaucoup de bracelets en anneaux d’une grande finesse, une rivière de perles et des boucles d’oreille triangulaires sans doute en or. La rousse est plus voyante dans sa robe jaune tombant jusqu’aux mollets et très flottante à la taille. Isabelle se dit qu’elle n’a pas froid aux yeux d’oser cette couleur qui accentue, souligne et met en valeur l’ampleur de ses formes : deux tempéraments opposés qui semblent toutefois s’entendre à merveille.
Ces dames ont accroché leurs sacs aux dossiers de leurs sièges. Elles embrassent Flo et Isa au moment des présentations.
- Je te présente Aurélie, la plus belle blonde du pays ! Tiens, ça me reprend, je fais des vers sans en avoir l’air ! Et voici Portia. Elles sortent toujours ensemble.
- Portia, c’est rare comme prénom, lance Isabelle. C’est votre maman qui l’a choisi ?
Sa question déclenche un joyeux fou-rire à la table.
- Elle me plaît, ta nouvelle copine, dit Portia à Flo. En plus, elle est ravissante dans sa robe à fleurs. Mais il semble qu’elle manie le fleuret avec adresse derrière sa candeur apparente ! Portia, c’est un prénom anglo-saxon, mademoiselle. J’ai longtemps vécu et travaillé en Grande-Bretagne. Bon, on bavasse…
- Et le temps passe, enchaîne Flo !
- Flo est partie pour la soirée, soupire Aurélie, les yeux au ciel !
- Je ne lui connaissais pas ce don de poésie.
- On en apprend tous les jours, ma chère Isabelle.
- Je disais donc, reprend Portia, on bavasse. Je propose de songer à commander à boire, pour la nuit, à la charmante jeune femme en jupe plissée noire qui porte le plateau de saint Jean à toutes les tables.
- Saint Jean, demande Isabelle ?
- C’est rapport à celui qui a perdu la tête, dans une cave à vin, j’en suis certaine même si les textes sacrés ne le précisent pas. Pour une danse !
Les quatre amies éclatent de rire.
- Et ?
- Et ? Eh bien, puisqu’il faut bien perdre la tête de temps en temps, on va danser mes jolies, j’ai des fourmis dans les talons !
- Tu n’as pas honte, Portia, s’écrie Flo : vu leur finesse, c’est une torture pour ces pauvres bêtes ! Combien en as-tu enfermé là-dedans ? Fais attention, je suis capable d’appeler fissa la SPA ou n’importe quelle association de défense des insectes !
Portia attrape Isabelle par la main et l’entraîne sur la piste déjà bien remplie. Toutes sortes de femmes, toutes sortes d’hommes dansent joyeusement sur les rythmes d’une sono survoltée.
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Béatrice- Messages : 12892
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Re: Moma Lisa
Michele-Anne a écrit:Et la suite ?
T'es gonflée, fallait l'oser celle là . . . .
Sois pas inquiète, Isa, on t'expliquera, le langage des canards n'est pas toujours simple . . . . retiens surtout que si MA réclame la suite c'est un sacré compliment
Pour ma part et même si c'est dit beaucoup plus modestement, j'aime beaucoup aussi !
Dernière édition par Stephanie Dupont le Ven 5 Nov 2021 - 13:40, édité 2 fois
Stebannie Dupont- Messages : 3473
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Re: Moma Lisa
Michele-Anne a écrit:Et la suite ?
Yes un compliment de M.A
j'adore rafraichissant et ludique à la fois.. merci Isabelle..
Re: Moma Lisa
Merciiii !
La suite au tout prochain numéro ! Je ne tarderai pas à vous l'envoyer, en espérant que vous aimerez jusqu'au bout !
Isa
La suite au tout prochain numéro ! Je ne tarderai pas à vous l'envoyer, en espérant que vous aimerez jusqu'au bout !
Isa
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
……………………..
4.
Isa et Flo sont revenues à leur table un instant, histoire de vider un verre avant de retourner sur la piste.
- Flo, il faut que je te dise …
- Oui, Isa ?
- Je n’ai jamais été aussi heureuse !
- Tu m’en vois ravie, ma chérie. Tu fais un malheur sur la piste. C’est vrai que tu danses divinement. Quelle grâce, quelle énergie ! Tu as remarqué tous ces regards et ces sourires, pour toi ? Eh bien, pour quelqu’un qui avait la frousse, tu t’éclates, comme on dit ! Tu es très belle, mon grand !
- Je suis à bonne école avec toi, Flo. Tu es mon modèle, ma bonne fée, ma grande sœur, mon âme sœur…
- Popopopo Isa, ne t’emballe pas !
- Mais tu es tellement…nature !
- Je suis fille depuis presque toujours, ma chérie…
- Moi aussi, l’interrompt Isabelle, moi aussi ! Quand j’étais gamin, un peu avant mes dix ans…j’ai des souvenirs, comme ça, pas beaucoup, mais…
- Va, dis-moi, on peut tout se dire, et moi aussi je te raconterai, un jour…
- Attends, je perds le fil !
Isabelle se remet un peu de rouge à lèvres.
- On vivait avec mes parents et ma sœur…
- Encore une sœur, lance Flo en riant !
- S’il te plaît…on a déjà du mal à s’entendre ici. On vivait dans une ville de garnison. Mon père servait l’état français avec un dévouement sans faille. Je revois le logement. Vraiment minuscule, en réalité, mais suffisant pour abriter tous mes rêves…
- Déjà inavouables ?
- Je ne vais pas y arriver. Pourquoi te fais-tu aussi cynique ? Un matin, je me retrouve seul dans l’appartement. Ma mère était sortie en ville. Enfin, je le croyais. Je vais prendre dans la petite armoire de la chambre que je partage avec ma sœur une de ses robes. Je la revois comme je te vois : un beau tissu satiné, très doux, bleu tendre parsemé de pois blancs ; des petites manches ballon, un petit col rond, une taille serrée et un jupon tout gonflé, en cloche, comme c’était la mode dans ces années soixante. Je l’enfile, mais avec le cintre ! Je n’ose pas la passer vraiment. Je marche un peu dans le couloir étroit, jusqu’au miroir suspendu face à l’entrée. La porte s’ouvre ! Ma mère me voit. Stupéfaction ! Elle était juste chez la voisine. Je ne te dis pas la raclée que je prends le soir. Oui, mon père me frappait quand je désobéissais ou faisais une bêtise. Déluge de coups et de questions, punition très dure, du genre « interdiction de regarder Isabelle Aubret, ma chanteuse préférée, à la télé ! »
- Oh la la, ma pauvre !
- J’ai d’autres souvenirs. Ils remontent à mes cinq ans, même ! Alors, telle que tu me vois aujourd’hui, je rêve de l’être depuis toujours !
- Déjà dans le ventre de ta mère, tu vas me dire !
- Et pourquoi pas ? Mon premier mot en ce monde, c’était « non ». Je refusais le prénom qu’on me donnait, sans doute déjà.
- Ma pauvre, tu es plus grave que je croyais !
- Mais toi, Flo, c’est toi qui me donnes le courage d’être moi-même !
- Moi, c’est facile, je m’en suis remise à la science ! Et j’en ai perdu mon job quand le patron a découvert que j’étais engagée dans mon traitement. Heureusement, j’ai un peu de côté : on n’a pas idée, avant, mais ça coûte, de devenir une femme ! Je serai vite au bout !
A ce moment précis, Isabelle saisit le bras de Flo :
- Regarde, Portia n’a pas l’air bien !
Portia rejoint les deux amies, en proie à une vive agitation :
- Vite, les filles, Aurélie est aux toilettes, il faut la rejoindre, elle est effondrée !
4.
Isa et Flo sont revenues à leur table un instant, histoire de vider un verre avant de retourner sur la piste.
- Flo, il faut que je te dise …
- Oui, Isa ?
- Je n’ai jamais été aussi heureuse !
- Tu m’en vois ravie, ma chérie. Tu fais un malheur sur la piste. C’est vrai que tu danses divinement. Quelle grâce, quelle énergie ! Tu as remarqué tous ces regards et ces sourires, pour toi ? Eh bien, pour quelqu’un qui avait la frousse, tu t’éclates, comme on dit ! Tu es très belle, mon grand !
- Je suis à bonne école avec toi, Flo. Tu es mon modèle, ma bonne fée, ma grande sœur, mon âme sœur…
- Popopopo Isa, ne t’emballe pas !
- Mais tu es tellement…nature !
- Je suis fille depuis presque toujours, ma chérie…
- Moi aussi, l’interrompt Isabelle, moi aussi ! Quand j’étais gamin, un peu avant mes dix ans…j’ai des souvenirs, comme ça, pas beaucoup, mais…
- Va, dis-moi, on peut tout se dire, et moi aussi je te raconterai, un jour…
- Attends, je perds le fil !
Isabelle se remet un peu de rouge à lèvres.
- On vivait avec mes parents et ma sœur…
- Encore une sœur, lance Flo en riant !
- S’il te plaît…on a déjà du mal à s’entendre ici. On vivait dans une ville de garnison. Mon père servait l’état français avec un dévouement sans faille. Je revois le logement. Vraiment minuscule, en réalité, mais suffisant pour abriter tous mes rêves…
- Déjà inavouables ?
- Je ne vais pas y arriver. Pourquoi te fais-tu aussi cynique ? Un matin, je me retrouve seul dans l’appartement. Ma mère était sortie en ville. Enfin, je le croyais. Je vais prendre dans la petite armoire de la chambre que je partage avec ma sœur une de ses robes. Je la revois comme je te vois : un beau tissu satiné, très doux, bleu tendre parsemé de pois blancs ; des petites manches ballon, un petit col rond, une taille serrée et un jupon tout gonflé, en cloche, comme c’était la mode dans ces années soixante. Je l’enfile, mais avec le cintre ! Je n’ose pas la passer vraiment. Je marche un peu dans le couloir étroit, jusqu’au miroir suspendu face à l’entrée. La porte s’ouvre ! Ma mère me voit. Stupéfaction ! Elle était juste chez la voisine. Je ne te dis pas la raclée que je prends le soir. Oui, mon père me frappait quand je désobéissais ou faisais une bêtise. Déluge de coups et de questions, punition très dure, du genre « interdiction de regarder Isabelle Aubret, ma chanteuse préférée, à la télé ! »
- Oh la la, ma pauvre !
- J’ai d’autres souvenirs. Ils remontent à mes cinq ans, même ! Alors, telle que tu me vois aujourd’hui, je rêve de l’être depuis toujours !
- Déjà dans le ventre de ta mère, tu vas me dire !
- Et pourquoi pas ? Mon premier mot en ce monde, c’était « non ». Je refusais le prénom qu’on me donnait, sans doute déjà.
- Ma pauvre, tu es plus grave que je croyais !
- Mais toi, Flo, c’est toi qui me donnes le courage d’être moi-même !
- Moi, c’est facile, je m’en suis remise à la science ! Et j’en ai perdu mon job quand le patron a découvert que j’étais engagée dans mon traitement. Heureusement, j’ai un peu de côté : on n’a pas idée, avant, mais ça coûte, de devenir une femme ! Je serai vite au bout !
A ce moment précis, Isabelle saisit le bras de Flo :
- Regarde, Portia n’a pas l’air bien !
Portia rejoint les deux amies, en proie à une vive agitation :
- Vite, les filles, Aurélie est aux toilettes, il faut la rejoindre, elle est effondrée !
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Re: Moma Lisa
…………………………………..
5.
Aurélie est assise sur un tabouret dans les toilettes pour femmes, la mine décomposée et en pleurs. La serveuse en jupe plissée est auprès d’elle, cherchant à la consoler comme elle peut. Portia prend Aurélie dans ses bras.
- Que s’est-il passé, mademoiselle, demande-t-elle à la serveuse ?
- Je l’ai trouvée comme ça en allant aux toilettes. Elle n’arrête pas de pleurer. Elle essaye de raconter quelque chose, mais je ne comprends pas tout. Excusez-moi, je dois reprendre mon service. Je suis toute retournée, là. Si vous avez besoin de moi, je m’appelle Vanilla.
- Merci,Vanilla. On aura sans doute besoin de vous…
- Ah, j’oubliais, le type qui m’a bousculée devant les toilettes a perdu son téléphone. Je vous le laisse. Je file.
Toujours cajolant Aurélie dans les pans de sa robe, Portia fait tout son possible pour la consoler.
- Allez, viens, ma chérie, on te ramène à la table.
- Portia, je pense que nous devrions la raccompagner chez elle.
- Non, pas chez moi !
- Ah, elle est bien vivante, lance Flo !
Portia et Isabelle la regardent, d’un regard plein d’attendus.
- Ça va, j’ai compris, on va finir la soirée chez moi. Vous avez de la chance, ma mère m’a offert quelques bouteilles la semaine dernière.
- Tu as revu ta mère, demande Portia ?
- Oui, il était temps qu’elle sache.
- On pourrait poursuivre cette discussion une autre fois, intervient Isabelle.
- Isabelle a raison, répond Portia.
On extrait Aurélie de son siège et on récupère les manteaux au vestiaire.
5.
Aurélie est assise sur un tabouret dans les toilettes pour femmes, la mine décomposée et en pleurs. La serveuse en jupe plissée est auprès d’elle, cherchant à la consoler comme elle peut. Portia prend Aurélie dans ses bras.
- Que s’est-il passé, mademoiselle, demande-t-elle à la serveuse ?
- Je l’ai trouvée comme ça en allant aux toilettes. Elle n’arrête pas de pleurer. Elle essaye de raconter quelque chose, mais je ne comprends pas tout. Excusez-moi, je dois reprendre mon service. Je suis toute retournée, là. Si vous avez besoin de moi, je m’appelle Vanilla.
- Merci,Vanilla. On aura sans doute besoin de vous…
- Ah, j’oubliais, le type qui m’a bousculée devant les toilettes a perdu son téléphone. Je vous le laisse. Je file.
Toujours cajolant Aurélie dans les pans de sa robe, Portia fait tout son possible pour la consoler.
- Allez, viens, ma chérie, on te ramène à la table.
- Portia, je pense que nous devrions la raccompagner chez elle.
- Non, pas chez moi !
- Ah, elle est bien vivante, lance Flo !
Portia et Isabelle la regardent, d’un regard plein d’attendus.
- Ça va, j’ai compris, on va finir la soirée chez moi. Vous avez de la chance, ma mère m’a offert quelques bouteilles la semaine dernière.
- Tu as revu ta mère, demande Portia ?
- Oui, il était temps qu’elle sache.
- On pourrait poursuivre cette discussion une autre fois, intervient Isabelle.
- Isabelle a raison, répond Portia.
On extrait Aurélie de son siège et on récupère les manteaux au vestiaire.
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Béatrice aime ce message
Re: Moma Lisa
…………………………………….
6.
La nuit est avancée quand les quatre copines montent à l’appartement de Flo.
- Ce n’est pas bien grand, vous le savez, mais on sera à l’aise pour parler.
Les filles s’installent dans le petit salon. Elles entourent Aurélie de leur affection et l’encouragent à se calmer.
- Tiens, avale ça, cadeau de maman FLo ! Attention, c’est un peu « viril ». Maman pensait me faire plaisir.
- Et ?
- Ça me fait plaisir ! Ce n’est pas parce que je suis une femme à taux plein…
- A taux plein, lance Isabelle ?
- Bon, restons modeste : pas 70%, mais bien 99% ! Il faut garder une petite part de mystère, ça excite la curiosité.
- Des hommes, ou des femmes, demande Portia avec malice ?
- Mais des deux, ma chérie, des deux !
- Bon… !
- D’accord, Isa, d’accord. On s’occupe d’Aurélie.
- Alors, qu’elle arrête de chouiner et qu’elle nous raconte, dit Flo en passant amicalement la main dans le dos d’Aurélie !
- J’étais aux toilettes à me refaire une beauté. Je n’ai rien vu venir, pas eu le temps de réagir, un type était sur moi. Il me plaque contre le lavabo et…et il m’arrache le collier brutalement, et les boucles d’oreilles et … et il me jette au sol. J’ai hurlé ! En s’enfuyant, il renverse la serveuse, perd l’équilibre, se relève et file vers la sortie…il a aussi perdu un téléphone dans sa chute…
- Oui, on sait, Vanilla, la serveuse, nous l’a donné.
- Qu’est-ce qu’on fait, demande Portia ?
- On commence par fouiller dans le téléphone, répond Flo. Avec un peu de chance, il n’était pas coupé. Apparemment, la chute l’a bloqué. Il faudra que je le confie à mon ancienne collègue, du service technique. Un as. Elle pourra peut-être faire parler ce téléphone.
- Ça sert finalement, ton ancien boulot dans la téléphonie, lance Portia !
- Oui, dommage que les clients n’aimaient pas la couleur de mes vernis.
- Bon, je répète, puisque nous ne sommes pas plus avancées : on fait quoi, reprend Portia ?
- On appelle la police, propose Isabelle.
- Non, surtout pas, non, s’écrie Aurélie très agitée ! Vous êtes folles, ou quoi !
- Mais pourquoi pas la police, insiste Isabelle ?
- Ce sont les bijoux de ma femme, répond Aurélie. Elle ne veut pas que je les porte, c’est de l’or, pas du toc ! Je n’ai pas pu m’empêcher. Je ne veux pas qu’elle sache. Elle est partie pour un congrès…
Aurélie est dans tous ses états. Portia la rassure :
- Elle rentre quand ?
- En fin de semaine.
- Bon, on est presque dimanche, ça nous laisse un peu de temps. Elle doit t’appeler, je suppose ?
- Oui.
- Ne lui dis rien, déclare Flo avec autorité.
- -On va régler tout ça entre nous, poursuit Isabelle ! .... A partir de maintenant, les filles, c’est une pour toutes, toutes pour une !
- Super, les trois « mousquetairines », plaisante Flo !
- Mousse, queue, terrine : que du comestible, en somme ! Je suis partante, s’écrie Portia !
- Il est bientôt une heure du matin ; on se retrouve ce soir ici, chez moi.
- Désolée, Isabelle, pour ta première sortie en boîte, ce n’est pas une grande réussite.
- Pas grave, Aurélie, on remettra ça autant de fois qu’on voudra…
6.
La nuit est avancée quand les quatre copines montent à l’appartement de Flo.
- Ce n’est pas bien grand, vous le savez, mais on sera à l’aise pour parler.
Les filles s’installent dans le petit salon. Elles entourent Aurélie de leur affection et l’encouragent à se calmer.
- Tiens, avale ça, cadeau de maman FLo ! Attention, c’est un peu « viril ». Maman pensait me faire plaisir.
- Et ?
- Ça me fait plaisir ! Ce n’est pas parce que je suis une femme à taux plein…
- A taux plein, lance Isabelle ?
- Bon, restons modeste : pas 70%, mais bien 99% ! Il faut garder une petite part de mystère, ça excite la curiosité.
- Des hommes, ou des femmes, demande Portia avec malice ?
- Mais des deux, ma chérie, des deux !
- Bon… !
- D’accord, Isa, d’accord. On s’occupe d’Aurélie.
- Alors, qu’elle arrête de chouiner et qu’elle nous raconte, dit Flo en passant amicalement la main dans le dos d’Aurélie !
- J’étais aux toilettes à me refaire une beauté. Je n’ai rien vu venir, pas eu le temps de réagir, un type était sur moi. Il me plaque contre le lavabo et…et il m’arrache le collier brutalement, et les boucles d’oreilles et … et il me jette au sol. J’ai hurlé ! En s’enfuyant, il renverse la serveuse, perd l’équilibre, se relève et file vers la sortie…il a aussi perdu un téléphone dans sa chute…
- Oui, on sait, Vanilla, la serveuse, nous l’a donné.
- Qu’est-ce qu’on fait, demande Portia ?
- On commence par fouiller dans le téléphone, répond Flo. Avec un peu de chance, il n’était pas coupé. Apparemment, la chute l’a bloqué. Il faudra que je le confie à mon ancienne collègue, du service technique. Un as. Elle pourra peut-être faire parler ce téléphone.
- Ça sert finalement, ton ancien boulot dans la téléphonie, lance Portia !
- Oui, dommage que les clients n’aimaient pas la couleur de mes vernis.
- Bon, je répète, puisque nous ne sommes pas plus avancées : on fait quoi, reprend Portia ?
- On appelle la police, propose Isabelle.
- Non, surtout pas, non, s’écrie Aurélie très agitée ! Vous êtes folles, ou quoi !
- Mais pourquoi pas la police, insiste Isabelle ?
- Ce sont les bijoux de ma femme, répond Aurélie. Elle ne veut pas que je les porte, c’est de l’or, pas du toc ! Je n’ai pas pu m’empêcher. Je ne veux pas qu’elle sache. Elle est partie pour un congrès…
Aurélie est dans tous ses états. Portia la rassure :
- Elle rentre quand ?
- En fin de semaine.
- Bon, on est presque dimanche, ça nous laisse un peu de temps. Elle doit t’appeler, je suppose ?
- Oui.
- Ne lui dis rien, déclare Flo avec autorité.
- -On va régler tout ça entre nous, poursuit Isabelle ! .... A partir de maintenant, les filles, c’est une pour toutes, toutes pour une !
- Super, les trois « mousquetairines », plaisante Flo !
- Mousse, queue, terrine : que du comestible, en somme ! Je suis partante, s’écrie Portia !
- Il est bientôt une heure du matin ; on se retrouve ce soir ici, chez moi.
- Désolée, Isabelle, pour ta première sortie en boîte, ce n’est pas une grande réussite.
- Pas grave, Aurélie, on remettra ça autant de fois qu’on voudra…
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
…………………….
7.
Tout le monde se retrouve chez Flo dans la soirée de ce dimanche.
- J’ai insisté pour qu’Aurélie s’habille normalement ce soir ! Elle est transie de culpabilité !
- J’aimerais t’y voir, Portia ! Je fais quoi si on ne retrouve pas les bijoux, quand ma femme va rentrer ?
- Cas de divorce direct !
- Ne sois pas cruelle, Flo !
- Bon, on ne va pas non plus se couvrir de cendres. Il n’y a pas mort de femme…enfin, pas encore. En tout cas, tu as bien fait de remettre ta robe noire, comme je te l’ai suggéré.
- Pourquoi, Flo ?
- Nous retournons a l'Arago dans la foulée. Je crois que nous devons parler avec Vanilla, même si on doit attendre la fin de son service.
Isabelle porte la même robe fleurie que la veille ; Flo la même robe en lamé grenat ; seule Portia arbore une robe différente, d’un beau vieux rose satiné.
- Vous comprenez, j’ai un principe : jamais deux jours de suite la même tenue. La vie est trop courte…
- Et les portants de ton dressing trop longs ! Tu devrais d’ailleurs le faire visiter, ça te ferait de l’argent de poche.
- Pas besoin, j’ai une belle retraite…
Isabelle la dévisage un instant.
- Félicitations !
- De quoi ?
- Tu ne fais vraiment pas ton…oh, pardon !
- Mon âge ? c’est ce que tu voulais dire ?
- Oui, bon, des allers et retours en Suisse, interrompt Flo. Portia passe ses rides en contrebande depuis des années ! Elle les laisse en Suisse, peut-être dans un coffre, chez son chirurgien esthétique !
- Et en plus, question shoping, je craque facilement. Ça date de longtemps, mais ça s’est aggravé après mon divorce, ajoute Portia.
- Du coup, ce n’est plus une garde-robe qu’elle gère au quotidien, c’est un vrai patrimoine !
- On peut revenir à notre affaire, Flo, demande Isabelle ? Tu as un plan, apparemment.
- En trois points. Premier point, on retourne a l'Arago tout de suite après le dîner. Pizzeria habituelle, les filles, vite fait bien fait, et ce n’est pas négociable, Portia ! Deuxième point, on demande à parler à Vanilla. On attendra la fermeture s’il le faut, pour ne pas la mettre en difficulté. Vous pouvez ?
- J’ai pris quelques jours, répond Isabelle. Et toi, Aurélie ?
- J’ai annulé tous mes rendez-vous par internet.
- Bon, c’est parfait, nous sommes toutes disponibles dans les prochains jours.
- Troisième point ?
- On s’éclate comme des folles : il n’y pas de raison, faut thérapeuter Aurélie ! Jolis aussi ce collier et ces boucles. Je crois même que je préfère. Tu as plus de goût que ta femme, en fait !
Aurélie tape sur l’épaule de Flo, mais éclate quand même de rire.
- Allez les filles, je prends la soirée en main, ponctue Flo. En route pour les pizzas ! je meurs de faim, moi, avec toutes ces émotions !
7.
Tout le monde se retrouve chez Flo dans la soirée de ce dimanche.
- J’ai insisté pour qu’Aurélie s’habille normalement ce soir ! Elle est transie de culpabilité !
- J’aimerais t’y voir, Portia ! Je fais quoi si on ne retrouve pas les bijoux, quand ma femme va rentrer ?
- Cas de divorce direct !
- Ne sois pas cruelle, Flo !
- Bon, on ne va pas non plus se couvrir de cendres. Il n’y a pas mort de femme…enfin, pas encore. En tout cas, tu as bien fait de remettre ta robe noire, comme je te l’ai suggéré.
- Pourquoi, Flo ?
- Nous retournons a l'Arago dans la foulée. Je crois que nous devons parler avec Vanilla, même si on doit attendre la fin de son service.
Isabelle porte la même robe fleurie que la veille ; Flo la même robe en lamé grenat ; seule Portia arbore une robe différente, d’un beau vieux rose satiné.
- Vous comprenez, j’ai un principe : jamais deux jours de suite la même tenue. La vie est trop courte…
- Et les portants de ton dressing trop longs ! Tu devrais d’ailleurs le faire visiter, ça te ferait de l’argent de poche.
- Pas besoin, j’ai une belle retraite…
Isabelle la dévisage un instant.
- Félicitations !
- De quoi ?
- Tu ne fais vraiment pas ton…oh, pardon !
- Mon âge ? c’est ce que tu voulais dire ?
- Oui, bon, des allers et retours en Suisse, interrompt Flo. Portia passe ses rides en contrebande depuis des années ! Elle les laisse en Suisse, peut-être dans un coffre, chez son chirurgien esthétique !
- Et en plus, question shoping, je craque facilement. Ça date de longtemps, mais ça s’est aggravé après mon divorce, ajoute Portia.
- Du coup, ce n’est plus une garde-robe qu’elle gère au quotidien, c’est un vrai patrimoine !
- On peut revenir à notre affaire, Flo, demande Isabelle ? Tu as un plan, apparemment.
- En trois points. Premier point, on retourne a l'Arago tout de suite après le dîner. Pizzeria habituelle, les filles, vite fait bien fait, et ce n’est pas négociable, Portia ! Deuxième point, on demande à parler à Vanilla. On attendra la fermeture s’il le faut, pour ne pas la mettre en difficulté. Vous pouvez ?
- J’ai pris quelques jours, répond Isabelle. Et toi, Aurélie ?
- J’ai annulé tous mes rendez-vous par internet.
- Bon, c’est parfait, nous sommes toutes disponibles dans les prochains jours.
- Troisième point ?
- On s’éclate comme des folles : il n’y pas de raison, faut thérapeuter Aurélie ! Jolis aussi ce collier et ces boucles. Je crois même que je préfère. Tu as plus de goût que ta femme, en fait !
Aurélie tape sur l’épaule de Flo, mais éclate quand même de rire.
- Allez les filles, je prends la soirée en main, ponctue Flo. En route pour les pizzas ! je meurs de faim, moi, avec toutes ces émotions !
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
...une coquille au chap 6 :
"- ça sert quand même finalement, ton ancien boulot dans la téléphonie" (et pas: "tout ancien boulot"!!!). On a beau relire vingt fois, il y a des choses qui passent en fraude. Est-ce la preuve que ce sont les mots qui "commandent", et que "l'écrivaine" ne fait que tenter de réguler les passages ??? Je ne sais pas...Je m'interroge toujours et encore...
edit d admin : la coquille a été corrigée
"- ça sert quand même finalement, ton ancien boulot dans la téléphonie" (et pas: "tout ancien boulot"!!!). On a beau relire vingt fois, il y a des choses qui passent en fraude. Est-ce la preuve que ce sont les mots qui "commandent", et que "l'écrivaine" ne fait que tenter de réguler les passages ??? Je ne sais pas...Je m'interroge toujours et encore...
edit d admin : la coquille a été corrigée
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
Je pensais n'être qu'une honnête "travailleuse du texte"! Mais me voilà aussi douanière des mots, luttant contre la contrebande (embêtant, ça, la "contrebande"...!) Aurai-je encore ma place parmi vous, une fois cette vérité dévoilée ?
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
Isabelle Andreeff a écrit:Je pensais n'être qu'une honnête "travailleuse du texte"! Mais me voilà aussi douanière des mots, luttant contre la contrebande (embêtant, ça, la "contrebande"...!) Aurai-je encore ma place parmi vous, une fois cette vérité dévoilée ?
mais certainement ....
Béatrice- Messages : 12892
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Re: Moma Lisa
Je suis vraiment désolée: je m'emmêle grave dans le maniement de l'outil!
En voulant corriger des coquilles que je ne repère qu'en relisant sur le site, le chap5 a glissé avant le 6. ça va tourner à la Bérézina cette affaire!
Donc, à la fin du chap 6, il faut lire:
"- On va régler tout ça entre nous, poursuit Isabelle..." et non "poursuit-elle"...
Je vais publier des extraits plus courts et les relire encore plusieurs fois avant de vous les servir, comme Vanilla...sinon, ça va me couper la chique!!!
Allez, bonne lecture quand même...je n'ai pas trouvé comment faire pour supprimer les textes publier et les republier avec les corrections!!!Galère!!
En voulant corriger des coquilles que je ne repère qu'en relisant sur le site, le chap5 a glissé avant le 6. ça va tourner à la Bérézina cette affaire!
Donc, à la fin du chap 6, il faut lire:
"- On va régler tout ça entre nous, poursuit Isabelle..." et non "poursuit-elle"...
Je vais publier des extraits plus courts et les relire encore plusieurs fois avant de vous les servir, comme Vanilla...sinon, ça va me couper la chique!!!
Allez, bonne lecture quand même...je n'ai pas trouvé comment faire pour supprimer les textes publier et les republier avec les corrections!!!Galère!!
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
Merci, Béa ! Tu me sauves plus que la face ! La pile de fragments aussi !!!
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
Bonjour!
Béa, si tu as le temps, voudras-tu bien encore corriger le passage du dialogue au chap 6, à la fin, que je t'ai signalé dans un précédent message ,:
-On va régler tout ça entre nous, poursuit Isabelle ! ...c'est la phrase correcte ! Désolée de te mettre ainsi à contribution! C'est mon côté perfectionniste! Et un grand merci.
Je ne suis pas certaine de rencontrer un grand succès avec cette publication !!! Je continue quand même. Les copines veulent peut-être attendre la fin de l'histoire pour "réagir" ! à plus !
Béa, si tu as le temps, voudras-tu bien encore corriger le passage du dialogue au chap 6, à la fin, que je t'ai signalé dans un précédent message ,:
-On va régler tout ça entre nous, poursuit Isabelle ! ...c'est la phrase correcte ! Désolée de te mettre ainsi à contribution! C'est mon côté perfectionniste! Et un grand merci.
Je ne suis pas certaine de rencontrer un grand succès avec cette publication !!! Je continue quand même. Les copines veulent peut-être attendre la fin de l'histoire pour "réagir" ! à plus !
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
………………………
8.
Elles ont dansé jusqu’à la fin du service de Vanilla. Assise à une table à part, elles la pressent de raconter encore et encore l’incident de la veille.
- Le type m’a renversée, il est tombé, s’est relevé et il a filé. Son téléphone est tombé juste à côté de moi.
- Mais vous avez eu le temps de le voir, demande Isabelle ?
- Oui, pas vraiment vous savez, c’est allé tellement vite. Excusez-moi, il faut que je souffle un peu…
Vanilla enlève sa perruque, une coupe au carré mi-longue parfaitement accordée à son visage. Elle découvre ses cheveux coupés ras. Son visage de jeune homme finement maquillé exerce beaucoup de charme sur son auditoire.
- C’est une nouvelle coiffure, dit-elle. Elle tient horriblement chaud, plus que la précédente. J’aurais dû me méfier de la qualité de la fibre !
- Vous…l’avez vu, insiste Isabelle ?
- Oui, enfin…ce que je peux dire, c’est qu’il n’était pas très grand, taille moyenne, pas très costaud non plus. Il m’a juste déséquilibrée dans sa course. Je m’en tire avec deux ou trois bleus aux coudes et aux genoux.
- Les cheveux ?
- Ah oui, noirs, très noirs, ça m’a frappée.
- Le visage ?
- Alors là… peut-être une marque sur une joue. Je n’ai pas bien vu. J’ai eu très peur sur le coup. Vous savez, ici, on n’a jamais d’histoires de violence ou autres, même si l’établissement est régulièrement la cible de menaces. Nous ne plaisons pas à tout le monde. Mais ça, je ne vous l’apprends pas, mesdames… Je suis crevée, je vais rentrer.
- Voulez-vous qu’on vous raccompagne ?
- Non, pas la peine, je rentre avec une collègue, une copine.
Vanilla quitte la table pour le vestiaire.
- Les indices sont maigres, patronne, lance Portia à Flo !
- Un freluquet aux cheveux très noirs portant peut-être une cicatrice sur une joue…déterminé, en tout cas.
- Moi, dit Portia, je pense qu’il va revenir. Vanilla n’est plus en sécurité.
- Il ne s’aventurera pas à l’intérieur. Mais Portia a raison, il peut guetter la sortie de Vanilla. Aurélie, il te reconnaîtrait peut-être. Reste là et attends-nous.
Isabelle, Portia et Flo enfilent leurs manteaux au vestiaire. Décidées à suivre discrètement Vanilla, elles se postent dans un recoin d’où elles surveillent le hall d’entrée. Elles ne tardent pas à voir paraître Vanilla accompagnée d’une collègue, bien serrées dans leurs vestes longues qu’elles ont passées sur leurs tenues de service identiques, bustiers noirs moulants sur jupes plissées noires, escarpins noirs et bas ou collants noirs. Elles sortent furtivement après les deux serveuses, font quelques pas dans la direction opposée à la leur, et se dissimulent derrière une colonne Morris. Vanilla et son amie ne vont pas loin : elles montent rapidement dans une voiture garée le long du parc des Lumières. Soudain, Isabelle aperçoit un homme, surgissant de sous un porche. Il se place ostensiblement derrière la voiture qui prend l’avenue. Isabelle comprend qu’il note quelque chose dans un calepin ou sur un bout de papier. Elle le voit disparaître dans une voiture qui démarre et passe en trombe à côté de la colonne Morris. Isabelle sort la tête juste à temps pour voir la marque.
- Flo, note vite : Picasso de couleur grise, avec des portières dépareillées de couleurs différentes !
- Du Picasso, quoi, répond Flo !
- Et maintenant, Isa, demande Portia ?
- On rejoint Aurélie, et on avise.
8.
Elles ont dansé jusqu’à la fin du service de Vanilla. Assise à une table à part, elles la pressent de raconter encore et encore l’incident de la veille.
- Le type m’a renversée, il est tombé, s’est relevé et il a filé. Son téléphone est tombé juste à côté de moi.
- Mais vous avez eu le temps de le voir, demande Isabelle ?
- Oui, pas vraiment vous savez, c’est allé tellement vite. Excusez-moi, il faut que je souffle un peu…
Vanilla enlève sa perruque, une coupe au carré mi-longue parfaitement accordée à son visage. Elle découvre ses cheveux coupés ras. Son visage de jeune homme finement maquillé exerce beaucoup de charme sur son auditoire.
- C’est une nouvelle coiffure, dit-elle. Elle tient horriblement chaud, plus que la précédente. J’aurais dû me méfier de la qualité de la fibre !
- Vous…l’avez vu, insiste Isabelle ?
- Oui, enfin…ce que je peux dire, c’est qu’il n’était pas très grand, taille moyenne, pas très costaud non plus. Il m’a juste déséquilibrée dans sa course. Je m’en tire avec deux ou trois bleus aux coudes et aux genoux.
- Les cheveux ?
- Ah oui, noirs, très noirs, ça m’a frappée.
- Le visage ?
- Alors là… peut-être une marque sur une joue. Je n’ai pas bien vu. J’ai eu très peur sur le coup. Vous savez, ici, on n’a jamais d’histoires de violence ou autres, même si l’établissement est régulièrement la cible de menaces. Nous ne plaisons pas à tout le monde. Mais ça, je ne vous l’apprends pas, mesdames… Je suis crevée, je vais rentrer.
- Voulez-vous qu’on vous raccompagne ?
- Non, pas la peine, je rentre avec une collègue, une copine.
Vanilla quitte la table pour le vestiaire.
- Les indices sont maigres, patronne, lance Portia à Flo !
- Un freluquet aux cheveux très noirs portant peut-être une cicatrice sur une joue…déterminé, en tout cas.
- Moi, dit Portia, je pense qu’il va revenir. Vanilla n’est plus en sécurité.
- Il ne s’aventurera pas à l’intérieur. Mais Portia a raison, il peut guetter la sortie de Vanilla. Aurélie, il te reconnaîtrait peut-être. Reste là et attends-nous.
Isabelle, Portia et Flo enfilent leurs manteaux au vestiaire. Décidées à suivre discrètement Vanilla, elles se postent dans un recoin d’où elles surveillent le hall d’entrée. Elles ne tardent pas à voir paraître Vanilla accompagnée d’une collègue, bien serrées dans leurs vestes longues qu’elles ont passées sur leurs tenues de service identiques, bustiers noirs moulants sur jupes plissées noires, escarpins noirs et bas ou collants noirs. Elles sortent furtivement après les deux serveuses, font quelques pas dans la direction opposée à la leur, et se dissimulent derrière une colonne Morris. Vanilla et son amie ne vont pas loin : elles montent rapidement dans une voiture garée le long du parc des Lumières. Soudain, Isabelle aperçoit un homme, surgissant de sous un porche. Il se place ostensiblement derrière la voiture qui prend l’avenue. Isabelle comprend qu’il note quelque chose dans un calepin ou sur un bout de papier. Elle le voit disparaître dans une voiture qui démarre et passe en trombe à côté de la colonne Morris. Isabelle sort la tête juste à temps pour voir la marque.
- Flo, note vite : Picasso de couleur grise, avec des portières dépareillées de couleurs différentes !
- Du Picasso, quoi, répond Flo !
- Et maintenant, Isa, demande Portia ?
- On rejoint Aurélie, et on avise.
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Re: Moma Lisa
……………………………………
9.
Autour de la table, Isabelle mène les débats.
- Isabelle a pris le commandement des opérations, ce me semble, dit Portia avec un grand sourire. Elle me plaît vraiment de plus en plus, la nouvelle !
- Vanilla nous a gentiment laissé son numéro de téléphone. On va l’appeler pour avoir son adresse. Je suis certaine que le type va la rechercher : il doit absolument vouloir récupérer son téléphone. Il ne peut pas le réclamer à la boîte, c’est clair ! Il doit donc miser sur l’hypothèse qu’il a été ramassé par quelqu’un ; peut-être même, sans doute plutôt, l’a-t-il vu glisser près de Vanilla, dans sa chute.
- Il peut aussi vouloir interroger Vanilla pour savoir si elle peut le renseigner sur ce qu’est devenu son téléphone, ajoute Flo.
- Et dans tous les cas, je suis inquiète pour Vanilla, s’exclame Portia ! Je vous le disais !
- Oui, mais…ajoute Flo…il a peut-être vu Vanilla, mais comment la reconnaître : toutes les serveuses portent la même tenue !
- Il y a la taille, les cheveux… répond Isabelle.
- Ils peuvent changer de perruque, non ? Vanilla nous l’a bien précisé !
- De toute façon, coupe Flo, ce débat est inutile : le type a noté quelque chose derrière la voiture de Vanilla. Je parierais même qu’il l’a suivie tout à l’heure. Il a fait le tour du rond-point et il est revenu sur ses pas, histoire de filer la voiture de Vanilla.
- C’est elle qui conduisait, demande Aurélie ?
- Oui, répond Isabelle.
- Il attendait depuis un moment, j’en suis certaine, poursuit Flo. Vanilla nous a bien dit qu’elle venait ordinairement toute prête à son travail. Le vestiaire de la boîte est trop exigu pour que les filles du service se changent sur place. Vanilla préfère aussi se rendre en femme de chez elle à la boîte : elle nous a raconté ses premiers émois qui ont changé une « contrainte » professionnelle en un plaisir quotidien. Elle vit d’ailleurs sa vie de femme comme nous le plus clair de son temps !
- Et coup de chance pour notre homme, elle n’a pas d’autre perruque en ce moment, ponctue Isabelle.
- Tu proposes quoi, Isa, demande Aurélie ?
- On va se relayer dès demain autour du domicile de Vanilla. Et pour plus de discrétion, on n’y va pas en femmes.
Portia bondit dans son fauteuil :
- Quoi ? Ne compte pas sur moi, mademoiselle Chef !
- Ni encore moins sur moi, dit Flo. Enfin, Isa, tu nous vois déguisés, en plein jour, dans les rues, à faire les cent pas autour de l’immeuble de Vanilla. On aura l’air de quoi, hein ?
- Bon d’accord, concède Isabelle, on verra plus tard pour les déguisements, en fonction de l’évolution des choses.
- Et toi, dis-moi, tu renoncerais vraiment à porter tes jupes, demande Flo ?
- Pour un jour ou deux, s’il le faut, pour Aurélie…
Aurélie pose sa main sur le bras d’Isabelle :
- Ça me touche, Isa. Entre nous, c’est…
- Une pour toutes, toutes pour une, achève Flo !
9.
Autour de la table, Isabelle mène les débats.
- Isabelle a pris le commandement des opérations, ce me semble, dit Portia avec un grand sourire. Elle me plaît vraiment de plus en plus, la nouvelle !
- Vanilla nous a gentiment laissé son numéro de téléphone. On va l’appeler pour avoir son adresse. Je suis certaine que le type va la rechercher : il doit absolument vouloir récupérer son téléphone. Il ne peut pas le réclamer à la boîte, c’est clair ! Il doit donc miser sur l’hypothèse qu’il a été ramassé par quelqu’un ; peut-être même, sans doute plutôt, l’a-t-il vu glisser près de Vanilla, dans sa chute.
- Il peut aussi vouloir interroger Vanilla pour savoir si elle peut le renseigner sur ce qu’est devenu son téléphone, ajoute Flo.
- Et dans tous les cas, je suis inquiète pour Vanilla, s’exclame Portia ! Je vous le disais !
- Oui, mais…ajoute Flo…il a peut-être vu Vanilla, mais comment la reconnaître : toutes les serveuses portent la même tenue !
- Il y a la taille, les cheveux… répond Isabelle.
- Ils peuvent changer de perruque, non ? Vanilla nous l’a bien précisé !
- De toute façon, coupe Flo, ce débat est inutile : le type a noté quelque chose derrière la voiture de Vanilla. Je parierais même qu’il l’a suivie tout à l’heure. Il a fait le tour du rond-point et il est revenu sur ses pas, histoire de filer la voiture de Vanilla.
- C’est elle qui conduisait, demande Aurélie ?
- Oui, répond Isabelle.
- Il attendait depuis un moment, j’en suis certaine, poursuit Flo. Vanilla nous a bien dit qu’elle venait ordinairement toute prête à son travail. Le vestiaire de la boîte est trop exigu pour que les filles du service se changent sur place. Vanilla préfère aussi se rendre en femme de chez elle à la boîte : elle nous a raconté ses premiers émois qui ont changé une « contrainte » professionnelle en un plaisir quotidien. Elle vit d’ailleurs sa vie de femme comme nous le plus clair de son temps !
- Et coup de chance pour notre homme, elle n’a pas d’autre perruque en ce moment, ponctue Isabelle.
- Tu proposes quoi, Isa, demande Aurélie ?
- On va se relayer dès demain autour du domicile de Vanilla. Et pour plus de discrétion, on n’y va pas en femmes.
Portia bondit dans son fauteuil :
- Quoi ? Ne compte pas sur moi, mademoiselle Chef !
- Ni encore moins sur moi, dit Flo. Enfin, Isa, tu nous vois déguisés, en plein jour, dans les rues, à faire les cent pas autour de l’immeuble de Vanilla. On aura l’air de quoi, hein ?
- Bon d’accord, concède Isabelle, on verra plus tard pour les déguisements, en fonction de l’évolution des choses.
- Et toi, dis-moi, tu renoncerais vraiment à porter tes jupes, demande Flo ?
- Pour un jour ou deux, s’il le faut, pour Aurélie…
Aurélie pose sa main sur le bras d’Isabelle :
- Ça me touche, Isa. Entre nous, c’est…
- Une pour toutes, toutes pour une, achève Flo !
Isabelle Andreeff- Messages : 307
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Re: Moma Lisa
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10.
Les filles ont monté un plan en accord avec Vanilla : si son poursuiveur reparaît dans les parages de son immeuble et qu’il y entre, celle qui est en poste de guet la prévient de suite et entre dans l’immeuble prête à intervenir.
- Au XVIIème siècle, du temps de la police du roi Louis XIII, on appelait cela une souricière, avait dit Aurélie.
- Ne mets pas tes jolis doigts dedans, ma chérie, sinon, plus de collier, plus de boucles, et pour finir, plus de bague ni de doigts non plus, lance Flo !
- Il reste les bracelets, s’esclaffe Portia !
- Et les piercings, ajoute Flo !
- Arrêtez de la chambrer, vous deux !
On s’était quittées sur ces escarmouches à fleurets ouverts.
Lundi matin. Tout le monde est en place. Portia a pris le quart devant l’immeuble de Vanilla, dans un petit café d’où elle peut observer toute la rue. Le téléphone d’Isabelle vibre.
- Allo, Isa, c’est Portia . Le brun ténébreux rôde. Je l’ai à l’œil. Ça y est, il sonne un peu partout. J’appelle Vanilla et je me lance.
- Sois prudente !
La porte cochère s’est ouverte. Portia ajuste son sac sur l’épaule et traverse la chaussée. Il fait très frais, ce matin. Elle sonne chez Vanilla et entre. Dans le hall, le brun ténébreux fait face aux boîtes aux lettres. Il cherche visiblement un nom. Portia passe derrière lui, tenant ostensiblement son téléphone à la main, en pleine conversation.
- Bonjour, monsieur, lance-t-elle en passant. Ecoute, ma chérie, ne te tracasse pas, ton patron - oui, enfin, ta patronne, si tu préfères – comprend tout à fait la situation. Tu n’es pas obligée d’aller travailler ce soir. Bon, là, je suis en bas, je monte, et on en reparle.
- …
- L’ascenseur est encore en panne ! Pas grave, ça ne fait que trois étages à grimper.
- …
- A gauche ou à droite ?
- ….
- A gauche ? Bien, à tout de suite !
10.
Les filles ont monté un plan en accord avec Vanilla : si son poursuiveur reparaît dans les parages de son immeuble et qu’il y entre, celle qui est en poste de guet la prévient de suite et entre dans l’immeuble prête à intervenir.
- Au XVIIème siècle, du temps de la police du roi Louis XIII, on appelait cela une souricière, avait dit Aurélie.
- Ne mets pas tes jolis doigts dedans, ma chérie, sinon, plus de collier, plus de boucles, et pour finir, plus de bague ni de doigts non plus, lance Flo !
- Il reste les bracelets, s’esclaffe Portia !
- Et les piercings, ajoute Flo !
- Arrêtez de la chambrer, vous deux !
On s’était quittées sur ces escarmouches à fleurets ouverts.
Lundi matin. Tout le monde est en place. Portia a pris le quart devant l’immeuble de Vanilla, dans un petit café d’où elle peut observer toute la rue. Le téléphone d’Isabelle vibre.
- Allo, Isa, c’est Portia . Le brun ténébreux rôde. Je l’ai à l’œil. Ça y est, il sonne un peu partout. J’appelle Vanilla et je me lance.
- Sois prudente !
La porte cochère s’est ouverte. Portia ajuste son sac sur l’épaule et traverse la chaussée. Il fait très frais, ce matin. Elle sonne chez Vanilla et entre. Dans le hall, le brun ténébreux fait face aux boîtes aux lettres. Il cherche visiblement un nom. Portia passe derrière lui, tenant ostensiblement son téléphone à la main, en pleine conversation.
- Bonjour, monsieur, lance-t-elle en passant. Ecoute, ma chérie, ne te tracasse pas, ton patron - oui, enfin, ta patronne, si tu préfères – comprend tout à fait la situation. Tu n’es pas obligée d’aller travailler ce soir. Bon, là, je suis en bas, je monte, et on en reparle.
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- L’ascenseur est encore en panne ! Pas grave, ça ne fait que trois étages à grimper.
- …
- A gauche ou à droite ?
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Isabelle Andreeff- Messages : 307
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