Casa Suzana

Samedi dernier, Sébastien Lifshitz était interviewé sur France Culture à l'occasion de la présentation de son film "Casa Susanna" au FIPADOC, festival du film documentaire à Biarritz cette semaine.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club/sebastien-lifshitz-laurie-pinon-comment-filmer-l-intime-2723144
Durée de l'émission : 27 minutes, partagées avec la réalisatrice d'un autre documentaire sur un autre sujet.

"Casa Susanna" raconte l'histoire d'une maison qui accueillait des hommes qui souhaitaient vivre des moments travestis, maison qui leur était réservée dans les Etats Unis des années 50 et 60. Un livre de photographies avait été publié il y a quelques années à partir des photos qui avaient été trouvées, prises dans ce lieu resté secret au sein de ce réseau de travestis, souvent avec leurs épouses qui partageaient ces instants privilégiés, hors du temps commun du mode de vie normé de l'époque.
Suite à une enquête approfondie réalisée par une chercheuse qui a permis de retrouver la localisation de cette maison, et sa propriétaire, Sébastien Lifshitz a retrouvé des témoins qui ont vécu ou connu cette expérience insolite, une utopie qui préfigure des mouvements plus récents, comme AGORA par exemple.

Finalement j’ai pris un jour de congés pour aller voir « Casa Susanna » à Biarritz. Ce n’est pas très loin mais la projection était un peu tôt pour moi, et j’ai raté les 10 premières minutes. Pas de quoi avoir du mal à comprendre mais les personnages principaux étaient déjà en place, je les ai découverts au long du film.
Sébastien Lifshitz a retrouvé deux témoins clés qui ont connu la Casa Susanna, qui se trouve dans une terre de villégiature près de New York. Un troisième témoin est la fille d’une pensionnaire de la Casa Susanna et découvre au hasard de photos, les moments qu’a pu vivre son père dans ce refuge. Enfin, le neveu de Susanna raconte la personnalité de Susanna, et de Maria, son épouse, qui était propriétaire des lieux.

Résumé sur le site du festival :
Diane et Kate ont aujourd'hui 80 ans. dans les années 50-60, elles étaient des hommes et faisaient partie du premier réseau clandestin de travestis aux états-unis. elles racontent cette histoire peuplée de personnages insolites dont la fameuse Susanna qui eut le courage de créer ce refuge qu'on appelait "Casa Susanna".

(dommage, la bande-annonce ne fonctionne pas sur le site du festival pour ce film, mais on trouve déjà beaucoup d’extraits sur le net).

J’ai vécu un moment aussi captivant qu’émouvant, terminé les larmes aux yeux à la fin de la projection. Ces deux témoins, à l’évocation de leurs souvenirs de Susanna et de la maison d’hôtes partagée avec d’autres disparues ou dispersées, retournent sur leur « parcours », les réussites, les embûches, les satisfactions. Ces deux là ont réalisé la vie de femme qu’elles souhaitaient, chacune avec une intensité et un degré différent.

Elles ont pu poursuivre leur chemin après avoir profité de ce lieu de liberté à une époque (et dans un pays) où un homme habillé en femme pouvait être condamné et passer un temps certain en prison...Toutes prenaient de gros risques, d’autant plus que la plupart occupaient des emplois ou des « situations » enviables et ne s’aventuraient en femme qu’à la casa Susanna, dans une communauté  préservée.
Ce retour des deux témoins principaux sur une vie choisie, et réussie malgré les drames inhérents à toute existence, est lourd du poids que leur a fait subir la société de l’époque, mais leur goût pour la liberté et l’accomplissement de soi a été le plus fort.

Pour les autres pensionnaires, habillées en bourgeoises chics comme les femmes de leur milieu, qui venaient le week end accompagnées parfois de leurs épouses, au  moins ont-elles vécu quelques moments de bonheur à l’abri de la Casa Susanna.

Une critique intéressante, qui reprend cet aspect mémoriel, sur le site de cinéma Trois Couleurs :


Le film n'a pas été primé à Biarritz, mais j'espère qu'il sera distribué vite et visible à la télévision, comme les précédents de Sébastien Lifshitz, comme Petite fille.

Revu ce soir Casa Suzanna lors d'un petit festival itinérant de film LGBT qui se déroulait entre les Landes et les Pyrénées Atlantiques.
Toujours aussi émouvant, c'est vraiment un très beau film sur cette maison refuge, racontée par deux de ses anciennes visiteuses devenues très âgées.

Bonne nouvelle : il devrait être diffusé sur Arte le 6 juin, si j'ai bien compris : à surveiller !
:hoéé:

Merci Katia de cette information.
J'avais raté ton message de janvier.
J'ai relu tes textes, qui donnent vraiment envie de découvrir ce film.
J'espère que la diffusion sur Arte sera confirmée.
Merci beaucoup.

Isalane a écrit:
J'ai relu tes textes, qui donnent vraiment envie de découvrir ce film.
J'espère que la diffusion sur Arte sera confirmée.
Merci beaucoup.

Merci à toi, j'ai bien essayé de donner envie, et le film ne laisse personne indifférent.

J'espère qu'il y aura un entretien avec le réalisateur pour cette diffusion. Apparemment il est très discret et n'a pas souhaité présenter son film à la demande des assos organisatrices. Dommage, il y avait une bonne cinquantaine de spectateur.ices (et les autres!), dont certain.e.s, militantes LGBT et cinéphiles, connaissaient sa filmographie, ou le sujet.
Sébastien Lifshitz a déjà réalisé deux ou trois films dont un long métrage de fiction sur le sujet du transgendérisme, et surtout le fameux "Petite fille" qui a provoqué beaucoup de débat : il montre le souhait et même le besoin de vivre en petite fille d'un enfant de 6 ans né garçon, qui est accompagné dans ce sens par sa mère et une thérapeute sans remise en cause de son choix, et aussi l'attitude de l'école et l'hostilité d'une prof de danse.

La discussion aurait pu être plus intéressante en la présence du réalisateur. Beaucoup étaient un peu intimidé.e.s, ou sous le coup de l'émotion. Il était présent à Biarritz sur une première projection que j'ai ratée, mais c'était un festival professionnel international et non une projection "militante".

Je crois que Béatrice avait tenté aussi de le contacter pour l'agorannif, mais elle le confirmera.

katiagironde a écrit:.

Je crois que Béatrice avait tenté aussi de le contacter pour l'agorannif, mais elle le confirmera.

oui, je lui avais proposé de nous rejoindre a Lerné

je n'ai pas renouvelé l'invitation aux Pignons

Sur Arte
https://www.arte.tv/fr/videos/098134-000-A/casa-susanna/

valerie a écrit:Sur Arte
https://www.arte.tv/fr/videos/098134-000-A/casa-susanna/

ne voyant pas beaucoup de commentaires sur ce Documentaire

je fais un petit UP en vous rappelant qu'il sera diffusé demain soir (mercredi 14 Juin - 20H55)

et d'ores et déjà disponible sur Arte TV (lien ci-dessus)

bonjour

effectivement, j'avais repéré la diffusion dans mon journal télé. Avec un encart dédié.
Je voulais le signaler mais Béa a été plus rapide.

Quand à le regarder, j'ai peur de déclencher des commentaires acerbes de la part de ma femme.

Mlle_helened a écrit:bonjour

effectivement, j'avais repéré la diffusion dans mon journal télé. Avec un encart dédié.
Je voulais le signaler mais Béa a été plus rapide.

Quand à le regarder,  j'ai peur de déclencher des commentaires acerbes de la part de ma femme.  

c est pour cela que je l'ai regardé en replay sur mon ordi

Je vais y songer. Merci pour l'astuce

Encore plus simple : je l'ai regardé hier sur ma tablette, confortablement dans mon lit !

..

un dernier rappel pour celle qui souhaiterait profiter de la diffusion de ce documentaire ce soir pour entamer une discussion familiale

a noter que ce matin, sur France inter,  Eva Roque a consacré sa chronique Media au documentaire

chantal92 a écrit:Encore plus simple : je l'ai regardé hier sur ma tablette, confortablement dans mon lit !

un petit commentaire Chantal ??!!

Béatrice a écrit:..

asts/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-du-mercredi-14-juin-2023-8499075] sa chronique Media[/url] au documentaire

chantal92 a écrit:Encore plus simple : je l'ai regardé hier sur ma tablette, confortablement dans mon lit !

un petit commentaire Chantal ??!!

Oui : j'étais seul(e) dans ce lit !  

chantal92 a écrit:

Béatrice a écrit:..

asts/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-du-mercredi-14-juin-2023-8499075] sa chronique Media[/url] au documentaire

chantal92 a écrit:Encore plus simple : je l'ai regardé hier sur ma tablette, confortablement dans mon lit !

un petit commentaire Chantal ??!!

Oui : j'étais seul(e) dans ce lit !  

Béatrice a écrit:

chantal92 a écrit:

Béatrice a écrit:..

asts/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-du-mercredi-14-juin-2023-8499075] sa chronique Media[/url] au documentaire

chantal92 a écrit:Encore plus simple : je l'ai regardé hier sur ma tablette, confortablement dans mon lit !

un petit commentaire Chantal ??!!

Oui : j'étais seul(e) dans ce lit !  

Morte de rire , Béa tu a donné a Chantal le bâton pour te faire battre aussi , donc pas la peine de
Mais avoue que ça tu ne t y attendais pas

Je le regarde ce soir ,pour augmenter l'audimat !!! Presque aussi impatiente que pour une sortie "Copines" , je papoterai après visionnage (et séchage des yeux ...)

J'ai visionné le reportage en avant première ce midi grâce au lien donné par Béatrice. Je vais attendre la diffusion de ce soir pour en parler et ne pas "gâcher" le visionnage ;)

J'ai pris le film en cours et j'ai déjà prévu de le revoir en entier, avec mon épouse si possible. J'ai entendu beaucoup de pensées qui me correspondent, de moment que j'ai pu vivre l'an dernier à Lerne. On reconnaît dans certaines photos des moments que nous avons pu vivre, seule où à plusieurs !
Le film ne m'a pas paru racoleur, mais très respectueux. J'ai trouvé les témoignages de la fille de l'une, du petit fils de Suzana aussi très instructif en tant que parent, très révélateur même. Et bien sûr, j'ai eue la larmiche au coin de l'œil!
Bizz

J'ai regardé le documentaire ce soir à la TV, qui m'a permis d'en savoir plus sur ce havre et des filles qui le fréquentaient. J'avais entendu parlé de Casa de Suzanna en allant sur des sites américains, la première fois c'était en lisant un article sur le blog nommé "Femulate" tenu par une femme transgenre nommée Stana.
C'était émouvant et touchant, avec les témoignages de personnes concernées ainsi que celui de la fille d'une des protagoniste et le petit-fils de Suzanna. La fin lors de la dispersion des cendres de Suzanna et de Maria, ainsi que Yolanda, sur le site de la Casa était particulièrement émouvant.
Je suis trés respectueuse pour ces femmes trans et de ces travestis qui osaient être elles même dans les années 50-60, alors que la société n'était pas du tout tolérante. Quelque part, je m'y sens proche malgré la distance temporelle qui nous sépare.