Casa Suzana

J'ai regardé le documentaire ce soir à la TV, qui m'a permis d'en savoir plus sur ce havre et des filles qui le fréquentaient. J'avais entendu parlé de Casa de Suzanna en allant sur des sites américains, la première fois c'était en lisant un article sur le blog nommé "Femulate" tenu par une femme transgenre nommée Stana.
C'était émouvant et touchant, avec les témoignages de personnes concernées ainsi que celui de la fille d'une des protagoniste et le petit-fils de Suzanna. La fin lors de la dispersion des cendres de Suzanna et de Maria, ainsi que Yolanda, sur le site de la Casa était particulièrement émouvant.
Je suis trés respectueuse pour ces femmes trans et de ces travestis qui osaient être elles même dans les années 50-60, alors que la société n'était pas du tout tolérante. Quelque part, je m'y sens proche malgré la distance temporelle qui nous sépare.

J'ai vu avec beaucoup d'intérêt Casa Susanna. J'ai même été très émue.

Elles étaient toutes des héroïnes et des pionnières car elles ont ouvert la voie du possible pour elles mais aussi pour nous et les générations d'après.

Une belle histoire qui devait rester secrète mais heureusement elle est bien racontée par ces anciennes avec beaucoup de générosité. Nous avons le droit d'être nous même. Merci, c'est exactement ce que je pense au plus profond de moi-même. Alors pourquoi attendre pour vivre vraiment. Moi, c'est ce qui m'a motivée pour tout plaquer et changer de vie en 2015 avec ma transition. Une belle leçon pour toutes celles qui n'ont pas encore osé.

J'ai adoré voir les toilettes des années 60. Elles étaient des femmes très chic. Je les admire car certaines sont allées jusqu'à l'opération. Ce n'était pas seulement un documentaire sur des travesties mais une vraie histoire sur la trans-identité.

J'ai regardé le film hier soir et l'ai trouvé authentique, sensible et émouvant. J'y ai reconnu tellement de sentiments personnels

Un petit bémol au concert de louanges :

1) la fille du personnage central précise que son père a toujours été odieux avec elle (explication psy à la clé) et qu'il (elle) était désagréable avec tout le monde, sauf avec les trans, avec lesquelles il faisait preuve d'une empathie immédiate....
Pas très glorieux et bien propre à conforter certains préjugés et stéréotypes !

2) par ailleurs, on mélange un peu tout : il y a celles qui avaient comme seule motivation de passer un peu de temps en femmes (certaines accompagnées de leurs épouses - ce qui n'en fait donc pas des héroïnes), d'autres qui sont allées jusqu'à la transition complète. Le spectateur non averti risque de s'y perdre un peu quand à sa perception de la transidentité.

3) Et surtout, il y a un côté un peu facile dans l'appel aux sentiments du spectateur ; dès l'instant que vous filmez des maisons jadis pleines de vie et maintenant désertées, vous générez un sentiment de déréliction, de tristesse, de nostalgie, quelle que soit l'histoire de ces habitations. Le fait qu'il s'agissait à l'époque d'une activité "interdite" rajoute certes une dimension dramatique supplémentaire - et qui bien sûr parle spécifiquement à la communauté d'Agora -, mais j'y retrouve la même sensation que pour tout "documentaire" sur un passé révolu et qui restera unique.

et 4) par déformation professionnelle, je n'ai pu m'empêcher d'analyser au fur et à mesure du déroulement des images tous les "trucs" utilisés par Lifshitz pour générer, et parfois de façon un peu factice, l'émotion chez le spectateur, et ce pour transférer la charge émotive sur le centre du sujet alors qu'elle n'est que connexe. Une forêt au crépuscule, des cabanes abandonnées, des personnages filmés de dos pour accroître le sentiment de forclusion, des gros plans pour renforcer l'émotion, etc. Lifshitz est un pro qui manie fort bien tout cela.

Un conseil : la première vision suscitera chez vous (et c'est ce que vous écrivez) une forte impression. La seconde vous ramènera un peu plus vers le côté documentaire émotif.

chantal92 a écrit:Un  petit bémol au concert de louanges :

1)  la fille du personnage central précise que son père a toujours été odieux avec elle  (explication psy à la clé) et qu'il (elle) était désagréable avec tout le monde, sauf avec les trans, avec lesquelles il faisait preuve d'une empathie immédiate....
Pas très glorieux et bien propre à conforter certains préjugés et stéréotypes !  

je ne l'ai pas comprise comme cela ..
mais plutôt "son père était odieux au masculin"  VS "d'un commerce agréable au féminin"
j'en connais d'autre ..

chantal92 a écrit:
2) par ailleurs, on mélange un peu tout : il y a celles qui avaient comme seule motivation de passer  un peu de temps en femmes (certaines accompagnées de leurs épouses - ce qui n'en fait donc pas des héroïnes), d'autres qui sont allées jusqu'à la transition complète. Le spectateur non averti risque de s'y perdre un peu  quand à sa perception de la transidentité.

n est ce pas precisement toute la diversité de notre particularité ??

je suis très heureuse de retrouver  Chantal et ce regard acéré qu'elle apporte a nos réflexions et nos discussions

merci Chantal

chantal92 a écrit:Un  petit bémol au concert de louanges :

1)  la fille du personnage central précise que son père a toujours été odieux avec elle  (explication psy à la clé) et qu'il (elle) était désagréable avec tout le monde, sauf avec les trans, avec lesquelles il faisait preuve d'une empathie immédiate....
Pas très glorieux et bien propre à conforter certains préjugés et stéréotypes !

La détresse de sa fille m'a beaucoup touché... je me suis posé des questions sur mon comportement avec mes enfants. C'est vrai que lorsque le manque se fait insupportable,  je suis moins compréhensive, moins patiente.  Par contre , les attaques en règles contre sa fille tout azimut m'ont réellement fait mal au cœur. Rien n'avait l'air d'aller et comme elle l'a très bien dit, le père s'en prenait probablement à son alter ego féminin,  inconsciemment.

chantal92 a écrit:
2) par ailleurs, on mélange un peu tout : il y a celles qui avaient comme seule motivation de passer  un peu de temps en femmes (certaines accompagnées de leurs épouses - ce qui n'en fait donc pas des héroïnes), d'autres qui sont allées jusqu'à la transition complète. Le spectateur non averti risque de s'y perdre un peu  quand à sa perception de la transidentité.émotif.

A mes yeux , ce sont différentes voies choisie par chacune, à  l'instar de ce qu'on peut voir dans notre communauté, celle d'AGORA.
Autre manière de prendre cet aspect, pour le coup soyons égoïste et nous savons de quoi il retourne et cela ne m'a pas gêné du tout. Est ce que le spectateur "non averti" pourra seulement comprendre  ce qui se passe en nous dans ces moments là,  même s'il est ouvert et compréhensif? Je ne pense pas. Sans le vivre , on ne peut pas vraiment comprendre.

chantal92 a écrit:
3) Et surtout, il y a un côté un peu facile dans l'appel aux sentiments du spectateur ; dès l'instant que vous filmez des maisons jadis pleines de vie et maintenant désertées, vous générez un sentiment de déréliction, de tristesse, de nostalgie, quelle que soit l'histoire de ces habitations. Le fait qu'il s'agissait à l'époque d'une activité "interdite" rajoute certes une dimension dramatique supplémentaire - et qui bien sûr parle spécifiquement à la communauté d'Agora -, mais j'y retrouve la même sensation  que pour tout "documentaire" sur un passé révolu et qui restera unique.

et 4) par déformation professionnelle, je n'ai pu m'empêcher d'analyser au fur et à mesure du déroulement des images  tous  les "trucs" utilisés par Lifshitz pour générer, et parfois de façon un peu factice, l'émotion chez le spectateur, et ce pour transférer la charge émotive sur le centre du sujet alors qu'elle n'est que connexe. Une forêt au crépuscule, des cabanes abandonnées, des personnages filmés de dos pour accroître le sentiment de forclusion, des gros plans pour renforcer l'émotion, etc.  Lifshitz est un pro qui manie fort bien tout cela.

Un conseil : la première vision suscitera chez vous (et c'est ce que vous écrivez) une forte impression. La seconde vous ramènera un peu plus vers le côté  documentaire émotif.

Sous le titre il y avait bien marqué film , et non reportage, donc cela passe par une certaine esthétique, et certaines figures de styles qui ne m'ont pas gênées !

Bizz

Aïe ... Caramba !! Madame Chantal a ouvert le feu la première ...(et ça m'arrange ...  ),

je donne mon avis, qui n'a pas valeur de jugement je le rappelle , autan le doc (oui c'est un film cette fois ci mais ...bon ) sur Sacha m'avait ému et captivé , La Casa m'a déçu . Bien évidement il y a des moments qui nous traverse avec force , rêver qu’au réveil la transformation sera effective ( vers 7,8 ans ?) , la complicité qui s'installe entre nous et l’absence de jugement ,  (enfin pour les Nanas que je fréquente ,certains groupes T sont peut être plus "compétitifs " ...) , pouvoir porter des tenues qui nous font rêver, s'amuser sans crainte ,mais 
 franchement j'attendais davantage de Fun,  bien sur nous ne sommes pas dans le style " zaza Napoli" , mais nous  voyons des images plutôt joyeuses qui  sont cannibalisées par la lecture des textes qui s’enchainent rapidement  (my english is so bad ...sorry ), pas un petit mot marrant sur le montage des filles , et vu le style il devait demander un bon moment de preparation !! , ou  des petites anecdotes sur la façon de se procurer tout le nécessaire , juste l’évocation de l'achat d'une perruque et l'outing qui en  a résulté ...
 Sébastien Lifishitz a interviewé Bambi il y a quelques temps ,  j'aime beaucoup ces moments de confidences , légers ,   pour moi  indissociable de l'univers Trans ,  et dédramatisant les moments de "crises"  .   Je sais bien que l’époque était particulièrement  " tendue" pour les communautés LGBT , mais les minorités raciales étaient confronté à une violence bien plus odieuse , je ne fais pas un comparatif de  << qui est la plus à plaindre >> , mais avez vous remarquez que les filles étaient majoritairement Wasp et pour une grande part issu de la (bonne ) middle class . Dans certaines villes et banlieues américaines j' ai une vague idée  de ce qu'il pouvait advenir à la "fille" qui osait s'exposer au regard des autres ...( future championne olympique  du 100M   ??? )
  Pour conclure j'ai trouvé ce film trop mélancolique  , au vu des photos très sympa du livre , des tenues superbes,  et des Filles splendides ;  j'attendais plus de joie . J'ai décroché et peut-être vais-je passer pour un ... Mec ,  mais aucune larme n'a perlé en visionnant ce film que j'attendais avec sans doute  trop de fébrilité ...

Je retrouve mon ressenti dans les commentaires de Chantalou... heu Chantal et Lou.

J'ai visionné moi aussi Casa dans mon lit mardi soir et l'ai terminé mercredi matin ce qui m'a value d'être en retard sur mon planning et friser l'incident que j'ai rattrapé de justesse comme d'hab...
bref,
Cela m'a laissée de marbre.
J'ai l'impression que le réalisateur s'en enlisé peut être faute de matière : qu'elle soit première (la matière) ou les témoins rescapés il n'y a pas grand chose et c'est logique car l'on s'attaque à des choses peut avouables alors c'est logique que les T intermittentes n'allaient pas ressurgir de nulle part pour donner leur témoignage, il ne restait que celles qui ont traversé le mirroir.. et encore j'ai vu que l'une d'elle était avtiviste transgenre c'est un peu normal qu'elle soit disponible.
Oui le quidam risque de ne pas comprendre d'autant plus que la trame scénaristique est douteuse, je m'y suis perdue en route entre qui est qui et avait fait quoi.
Comme le dit Chantal les ficelles sont présentes pour inciter à la condescendance, j'ai fait de la captation en stage à une époque et je retrouve ce que l'on m'avait appris...
Par contre j'ai adoré les vidéos d'époque pleines de saccades et de soubresauts : oui on vivait l'action pas comme aujourd'hui où n'importe quel smartphone est stabilisé à outrance! Un bon travelling stabilité (non ne lisez pas ''travelo'') est intéressant pour donner de l'effet à une scène mais pas tout le temps bon sang ! Je peux courir derrière mon chien avec mon Google phone de 2018 la vidéo donnera l'impression que je flotte dans les airs... enfin c'était ma minute coup de gueule contre la technologie

Oui Casa sent de loin ce que nous vivons toutes plus ou moins, cela a un petit air d'agoraniv' mais c'est possible aussi que j'ai mis la barre trop haute pour l'apprecier.

oups ! je corrige mon message, j'oubliais la grosse ficelle de l'intro qui présente ces actions comme interdites ''breaking the law'' et après on voit qu'elles font des spectacles devant tout le monde (même les plus timides ?,)... va comprendre....

jennyfer a écrit:oups ! je corrige mon message, j'oubliais la grosse ficelle de l'intro qui présente ces actions comme interdites ''breaking the law'' et après on voit qu'elles font des spectacles devant tout le monde (même les plus timides ?,)... va comprendre....

J'y ai pensé aussi. Surtout qu'il est dit à un moment qu'elles jouent devant les notables de la ville (il est question du maire il me semble).
J'entre dans l'interprétation vu que ce n'est pas expliqué dans le film. Je pense que le travestissement est plus accepté sur les planches que dans la vie de tous les jours, peu importe la période concernée. Deux exemples l'un ancien l'autre actuel : du temps de Shakespeare, les femmes n'avaient pas le droit de monter sur scène. Roméo et Juliette, couple emblématique, était joué au départ par deux hommes. Dernièrement la Chine a interdit aux femmes de présenter de la lingerie dans des vidéos sur internet : résultat ce sont des hommes qui défilent en nuisettes et autres ensembles.

Je vous trouve bien sévères... Bien sûr qu'il y a un travail de cinéaste, de metteur en scène, destiné à dramatiser un peu la matière qui autrement apparaîtrait comme un peu mince puisqu'en fait ce film hésite entre deux genres, la biographie de quelques travestis particuliers et un documentaire historique sur l'émergence des travestis dans les années 50/60... C'est la confusion qui est gênante, car on ne sait finalement jamais où on est, même si le montage est plutôt habile.

D'accord, l'accroche est un peu facile avec ces superbes femmes dont un présentateur de télévision dévoile avec la satisfaction de faire du sensationnel, que ce sont des hommes... Mais c'est un document d'époque qui montre bien par là le statut de bêtes curieuses que nous pouvions être à cette période; et, oui, le travestissement était bien illégal dans certains états, comme l'opération de réassignation d'ailleurs, donc ces filles pouvaient parfaitement être hors la loi. Comme je le disais dans un précédent message il ne faut pas sous-estimer non plus, en plus de la violence légale, la violence sociale exercée à leur encontre par les conventions et pratiques: une fille témoigne d'ailleurs de ses difficultés pour trouver un emploi

La partie biographies était difficilement supportable pour une empathe comme moi, par exemple quand Diana D (la femme en rouge) parle de son père ou quand la fille de Doris raconte les rapports difficiles avec le sien, pourtant deux situations aux antipodes, surtout que cela a éveillé en moi de douloureux souvenirs: quand le mien est décédé j'avais presque douze ans et depuis quelques temps j'avais la très nette impression que je n'étais pas ce qu'il aurait voulu que je fusse, avec comme conséquence à mon égard une grande froideur assortie de sévérité qui contrastaient cruellement avec l'affection de mes années d'enfance. J'ignore ce qu'il avait perçu exactement (bien que rien ne semblait pouvoir lui donner d'indices), mais ce que je sais maintenant, c'est que notre nature transparaît forcément, et cela très tôt, d'une manière ou d'une autre, et qu'il est fort dommage qu'elle ne puisse dans la plupart des cas pas être accueillie avec la bienveillance souhaitée (ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: la question de savoir quoi en faire est ici hors sujet: je parle juste d'accueil, de reconnaissance et de bienveillance).

Les témoignages de Katherin et Diana sur leur parcours, avec leurs luttes personnelles et leur vicissitudes, mais aussi sur leurs sentiments et leur évolution, m'ont beaucoup touchée; avec l'âge je comprends de mieux en mieux le besoin impérieux de certaines de ne pas, comme elles disent, "terminer leur vie dans une peau d'homme" (même si je me considère toujours et à jamais moi même comme une pure travestie) et quand on les voit on se dit que cela aurait sans doute été dommage qu'elles n'y cèdent pas, malgré les difficultés, les risques et les douleurs.

J'ai néanmoins regardé ce film avec grand intérêt pour sa partie historique: contrairement à Françoise Fleury, j'ignorais totalement cette histoire de la Casa Susanna malgré tous les contacts que j'ai noués dans les années 90 avec des consoeurs américaines... A l'époque, je cherchais désespérément de tels endroits et rêvais d'aller pour une journée en Belgique, à Bruxelles ou à Londres chez "Transformation", lieux dont le bouche à oreille avait fait la réputation d'être un vrai paradis pour nous l'espace de quelques heures.(Le Québec était trop loin avec son cabaret mythique dont j'ai oublié le nom). Mais j'ai renoncé devant les complications, la longueur du trajet, etc...

Il circulait jadis une histoire qui est peut-être un mythe, celle d'un endroit aux USA où pendant les vacances d'été toutes les filles T* pouvaient investir une ville temporaire faite pour eux et y vivre "en femme" pendant toute la durée de leur séjour. Je n'ai jamais pu découvrir cette ville, ui à la réflexion, présente une certaine ressemblance avec le "Burning Man"... Mais La Casa de Susanna m'y a fait repenser.

L'histoire de la Casa Susanna m'a fascinée car c'est vraiment le genre d'endroits que j'aurais voulu connaître (et je ne parle même pas du fait qu'apparemment je suis née vingt ans trop tard et sur le mauvais continent pour la connaître à sa grande époque, avec la mode de l'époque, qui reste ma référence). Ce que j'en retiens aussi, c'est que quand nous nous organisons nous mêmes avec nos réseaux de connaissances et nos talents, tout se passe bien, alors que les associations censées nous représenter, pilotées par l'ego de leurs dirigeants qui se gargarisent de victoires obtenues par lassitude ou par calcul politique, et que nous payons quelquefois chèrement ensuite par l'agacement, voire le sentiment de rejet qu'elles suscitent dans la population, ne font bien souvent qu'envenimer les choses.

Il est vrai que ce film est incapable d'expliquer à des néophytes ce qu'est la transidentité; mais, premièrement, ce n'est clairement pas son objet et deuxièmement c'est peut-être mieux dans la mesure où personne ne sait vraiment ce que c'est, même pas nous, qui la recouvrons souvent de concepts-bateau et de clichés: qu'est-ce qui nous pousse à revêtir des vêtements féminins, alors même que la société les fait délaisser par les femmes, et que nous n'avons au départ aucune idée de ce qu'est ou implique une identité féminine ? Il est vain de vouloir expliquer ce qu'on ne comprend pas et seule l'empathie permet de s'en approcher, en considérant les personnes et non pas les concepts.

Bien sûr, je comprends parfaitement ton émotion, MA, devant ce documentaire.

Car, il s'agit bien d'un documentaire et non d'un film, mais Lifshitz a su dépasser la limite du documentaire pour lui apporter la dimension émotionnelle propre au film....en y mettant même à son service les faits historiques actés.

Pour ma part, je n'ai pas l'impression d'avoir été sévère : cette oeuvre est agréable à voir. Elle peut simplement être abordée de deux façons différentes : soit on la fait entrer en résonance avec les expériences que nous avons nous-mêmes vécues (cf MA) , soit on la regarde comme un témoignage d'époque.

Imaginez un peu Lifshitz répondant à l'invitation de Béa à venir à l'Agoranniff en 2022 ; imaginons Lifshitz revenant en 2023 pour filmer l'évènement. Il eut été parfaitement capable de tourner une version joyeuse ( la libération de la parole, la convivialité, l'ouverture sur le monde extérieur) ou une version dramatique (le discours d'une telle ou une telle sur l'"oppression" qu'elle subie en temps ordinaire, l'aspect moment privilégié mais strictement encadré, etc). Quelques photos anciennes de B. ou de J. ou de L. en mode H en contrepoint des images de la rencontre, une musique d'accompagnement un peu triste, et le tour est joué.
Pour un cinéaste habile, tout, ou disons les 3/4, est une question de présentation.

Et la réception d'une oeuvre dépend majoritairement de notre propre passé et des échos qu'elle y suscite.

Mais après tout, l'art repose sur l'artifice.....

Vous avez quatre heures.

Bonjour les copines,

J'ai réussi à tenir 10mn devant cette Casa... Et je n'ai pas eu envie d'entrer !!  

C'est comme le dernier reportage de Karine Lemarchand sur la Transidentité (avec Emma), qui m'a mise très mal à l'aise !!

La télé ou le cinéma qui cherche à faire du "sensationnelle" ne me plaît vraiment pas !!

C'est juste mon avis bien sûr.


Bizaplus,

Karine.

..


la critique du monde

Avec sa manière faite de tact et de sensibilité, Sébastien Lifshitz raconte d’autant mieux l’histoire de ce monde alors clandestin qu’il le fait à travers le prisme de la « petite » histoire, si touchante, de Diana et Katherine (cette dernière est morte peu après le tournage du film, dédié à sa mémoire), en la complétant par les souvenirs attendris de Gregory Bagarozy ou ceux, plus douloureux, de Betsy Wollheim.

Un documentaire qui nous invite à exprimer nos ressentis , si j'ai été moins enthousiasme que je l'attendais , la démarche de Sébastien Lifshitz est un temoignage important de l’évolution du monde trans (surtout MtF...). et merci à  Béa  et au filles du forum qui nous ont permis de découvrir cette  Casa !! 

J'aime beaucoup ce que tu as écrit Michèle-Ange sur Casa Susanna. Merci pour cette analyse.

Nicole a écrit:J'aime beaucoup ce que tu as écrit Michèle-Ange sur Casa Susanna. Merci pour cette analyse.

on connaissait bien des talents a MA (ce n est pas Chat GPT qui me contredira )

mais de là a peindre la chapelle Sixtine ..

Béatrice a écrit:

Nicole a écrit:J'aime beaucoup ce que tu as écrit Michèle-Ange sur Casa Susanna. Merci pour cette analyse.

on connaissait bien des talents a MA (ce n est pas Chat GPT qui me contredira   )

mais de là a peindre la chapelle Sixtine ..

C'est rigolo parce que Nicole n'est pas la première copine à m'appeler comme ça, loin de là, alors que je n'ai rien d'un ange ou alors un ange déçu (pas déchu) !

Bonsoir Mesdames,

Un article du Point sur une exposition photo en Arles sur Casa Susanna :

-20230707-[Article_7]]Expo photo Casa Susanna