Hommage à Daniel Cordier

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Dans leurs articles d'hommage à Daniel Cordier, grand résistant et ancien secrétaire de Jean Moulin, l'immense majorité des médias ont omis d'évoquer un aspect important de sa vie, et qu'il ne cachait pas : son homosexualité.


un article de Komitid qui s étend a toute les particularités de genre aborde la question


« l’Histoire est également un puissant outil de création de coalitions. Cela nous permet de trouver un terrain d’entente avec des membres de notre communauté que nous pourrions autrement percevoir comme étrangers, et cela nous permet de travailler ensemble pour bâtir des coalitions plus fortes. »

edit d admin  :j espere que si on discussion s ouvre sur le sujet, on évitera l’omniprésente chevalière que nous avons finit pas accommoder a toutes nos sauces .. faisons l effort de nous chercher d autres references

fantomette a écrit: Dans leurs articles d'hommage à Daniel Cordier, grand résistant et ancien secrétaire de Jean Moulin, l'immense majorité des médias ont omis d'évoquer un aspect important de sa vie, et qu'il ne cachait pas : son homosexualité.

Etant passionnée d'Histoire et de cette période en particulier, je l'ignorais.

Pourquoi les médias on du mal a aborder l'homosexualité ? Je pense qu'aborder la question dans le cas de ce monsieur, un héro de la résistance écornerait l'image que peuvent s'en faire les gens. Dans l'imaginaire collectif un héro est viril. Et malheureusement si on pense Gay et résistant, on pense à Super Résistant dans Papy fait de la résistance. Personnellement ce n'est pas l'image que j'ai envie de retenir de ce monsieur.

On manque cruellement de modèle LGBT+ car le sujet est encore aujourd'hui un peu compliqué à aborder mais surtout cette question concerne la sphère privée de chacun. Chacun est libre de faire son coming-out ou pas. Personnellement je trouve les coming-out ridicules pourquoi crier au monde entier tout un pan de notre vie privée. On ne verra jamais un hétéro faire un coming out, ou ton patron te dire au bureau "J'ai toujours envie d'être danseur de ballet. Cependant ils sont malheureusement "indispensables dans certaines situations.

fantomette a écrit:...

edit d admin  :j espere que si on discussion s ouvre sur le sujet, on évitera l’omniprésente chevalière que nous avons finit pas accommoder a toutes nos sauces  .. faisons l effort de nous chercher d autres references

Pas vraiment compris de quoi il retourne.....Le Chevalier d'Eon ?

chantal92 a écrit:

Pas vraiment compris de quoi  il retourne.....Le Chevalier d'Eon ?

en effet !!!

au travers de l'exemple de Daniel cordier qui n'hesitait pas a faire publiquement etat de son homosexualité nos "particularités" doivent elle rester "silencieuse"

Jade a apporter une réponse intéressante .. merci

lorsqu'on aborde historiquement le travestissement ou l identité de genre, on en vient inévitablement a évoquer le chevalier d'Eon ..
et il serait peut etre original de s affranchir de cette reference

Admin a écrit:

chantal92 a écrit:

Pas vraiment compris de quoi  il retourne.....Le Chevalier d'Eon ?

en effet !!!

au travers de l'exemple de Daniel cordier qui n'hesitait pas a faire publiquement etat de son homosexualité nos "particularités" doivent elle rester "silencieuse"

Jade a apporter une réponse intéressante .. merci

lorsqu'on aborde historiquement le travestissement ou l identité de genre, on en vient inévitablement a évoquer le chevalier d'Eon ..
et il serait peut etre original de s affranchir de cette reference

Vous n'avez qu'à parler de moi !

Jade David a écrit:Personnellement je trouve les coming-out ridicules pourquoi crier au monde entier tout un pan de notre vie privée. On ne verra jamais un hétéro faire un coming out, ou ton patron te dire au bureau "J'ai toujours envie d'être danseur de ballet. Cependant ils sont malheureusement "indispensables dans certaines situations.

J'imagine que dans un monde hétéronormé, révéler son homosexualité c'est affirmer son identité et donc quelque part "exister". Après tout c'est ce que nous faisons aussi, nous les transgenres. Les hétéros cisgenres aussi, quelque part. Au travers de l'annonce son mariage, des enfants et j'en passe.
Là ou cette approche devient plus suspecte à mes yeux, c'est lorsqu'on est "révélé" par d'autres... Là je me demande toujours pourquoi quelqu'un ressent le besoin de le faire. Per exemple dans la presse. Lorsqu'un journaliste associe un fait divers avec un genre ou une orientation sexuelle alors qu'il n'y a aucun rapport entre les deux.

Je ne connaissais pas cet homme , et j'ai très peu de connaissance sur cette période de l'histoire , mais j'aurai envie de penser que comme les communistes , nombreux dans les rangs de la résistance , les  homosexuels qui vivaient obligatoirement dans la clandestinité à une époque ou ce délit était sévèrement puni , pouvaient apporter une expérience de par leur vécu et peut être espérer qu'un avenir plus radieux s'ouvrirait également pour les minorités, au delà des attirances sexuelles .
En écoutant l'interview sur France culture (le 5ème volet) ,je retiens surtout son gout ,viscérale, pour la liberté dans tout les domaines . Après je suis moins en phase avec le propos du journaliste  qui , si j'ai bien compris , mettrait en avant ce qui nous lie en premier lieu , la différence sexuelle (ou de genre) comme point commun dans un combat , j'oserais soumettre  qu' au sein des forces proches de l'autorité nazi et de la milice certains homos (combien pouvaient -ils être dans les rangs du fascisme ? ), ont d'abord mis en avant leurs désirs de pouvoir ou d orientation d'une  société qui leur correspondait . Mais je n'ai peut être pas saisi les propos énoncés dans l'article de Christophe Martet ?  

Cela nous permet de trouver un terrain d’entente avec des membres de notre communauté que nous pourrions autrement percevoir comme étrangers, et cela nous permet de travailler ensemble pour bâtir des coalitions plus fortes. »

Caloue a écrit:Après je suis moins en phase avec le propos du journaliste  qui , si j'ai bien compris , mettrait en avant ce qui nous lie en premier lieu , la différence sexuelle (ou de genre) comme point commun dans un combat , j'oserais soumettre  qu' au sein des forces proches de l'autorité nazi et de la milice certains homos (combien pouvaient -ils être dans les rangs du fascisme ? ), ont d'abord mis en avant leurs désirs de pouvoir ou d orientation d'une  société qui leur correspondait . Mais je n'ai peut être pas saisi les propos énoncés dans l'article de Christophe Martet ?  

Il y a sans doute eu des homosexuels dans les rangs des oppresseurs ou du moins partageant leurs idées. Cependant comme ils étaient pourchassés par les nazis au même titre que les juifs je doute qu'ils aient été nombreux.

De mémoire dans l'article il est question de la transmission de "l'Histoire LGBT+" en particulier de la difficulté de la transmettre car beaucoup "d'anciens" sont mort du Sida. Si l'on compare le sort des homosexuels pendant la seconde guerre et celle des Juifs, comme je l'ai fait plus haut on se rends compte que le massacre des Juifs a été plus médiatisés, pourquoi?

Au retour des camps, la majorités des déportés se sont tus. Certains parce qu'ils ne voulaient pas parler, d'autres faute d'avoir quelqu'un pour les entendre. Chacun avait vécu des difficultés pendant la guerre, a des échelles différentes certes, et ne voulait pas entendre parler des problèmes du voisin.

Si ma mémoire est bonne, l'Histoire du sort des Juifs pendant la guerre a refait surface dans les années 1960 portée principalement par les enfants des déportés. La religion, l'histoire se transmettent de génération en génération. Quid de l'homosexualité? J'imagine que les homosexuels déportés l'ont été, comme de nombreuses personnes, par dénonciation. Je pense donc qu'ils ont été nombreux, une fois libérés à ne pas retourner dans leurs villes / villages. Qu'on-t-il pu faire après ? Vivre leur homosexualité pleinement mais en cachette, se marier et fondée une famille pour enfouir tout ça, rester célibataire. Soit il n'auront pas de descendance, soit la descendance n'entendra jamais parler de la déportation. Comment donc alors transmettre cette histoire ?

Désolée pour les pavés, le sujet m'inspire

Jade David a écrit:

Caloue a écrit::

Si l'on compare le sort des homosexuels pendant la seconde guerre et celle des Juifs, comme je l'ai fait plus haut on se rends compte que le massacre des Juifs a été plus médiatisés, pourquoi?

Un sujet intéressant en effet. Il y a une réponse simple a ton interrogation Jade.

Il existe une diaspora Juive dans le monde avec un lobi auprès des instances dirigeantes. Ils sont appuyés par un état qui s'est installé et créé dans la douleur.
Sans idées préconçues, Ils interviennent depuis la fin de la guerre pour éviter que leur histoire tombe dans l'oublie. Le massacre des juifs "les pogroms" avait une longue tradition dans les pays slaves et l'arrivée des nazis n'a fait que précipiter et "industrialiser" le processus.
Aujourd'hui, tout est fait pour que chaque incident soit monté en épingle de manière à ce que l'anti sémitisme soit mis en avant.

Les LGBT n'ont jamais eu de visibilité et de soutien des gouvernements. tout au plus, quelques hommes politiques prennent fait et cause pour nous mais cela reste un feu de paille.

Au sortir des camps de la mort les étoiles roses, ont fait profil bas dans une société ou l'homosexualité est encore une maladie.
Ne pas oublier que la dernière exécution de "sodomite par le feu" date de 1750.
La dépénalisation de l'homosexualité en France n'est effective qu'en 1982.

Alors si l'on se projette après guerre je comprend que les étoiles roses se soient fondues dans la population de manière discrète.

galwenne a écrit:les étoiles roses

Les étoiles étaient réservés aux juifs pour les autres détenus c'était un triangle de couleur. Quelquefois les deux étaient mélangés.

Il y avait effectivement plusieurs couleurs attribuées aux diverses catégories ; certaines étaient très ciblées (témoins de Jéhovah), d'autres plus vagues (asociaux)

Et à côté des "politiques" et "apatrides", et bien sûr des Juifs et des Tziganes, on trouvait aussi d'authentiques  criminels (triangle vert), qui étaient d'ailleurs souvent les moins maltraités et avaient vocation à devenir Kapos.