Quand le féminisme valide la transidentité
+3
Michele-Anne
jacqueline Rose
Morgane
7 participants
Page 1 sur 1
Quand le féminisme valide la transidentité
Un titre un peu pompeux et provocateur mais j'assume
J'ai lu un article d'une féministe dont le titre est "Les hommes et la domination masculine". Je recopie ici un extrait :
Argument n°2 : opposer les sexes
Les garçons et les filles ne sont donc pas socialisés de la même manière. Selon leur sexe, des normes, des valeurs et des représentations leurs seront transmis depuis le berceau. Le genre est un apprentissage tout au long de la vie des comportements socialement attendus d’une femme ou d’un homme. Ce que l’on nomme la différence entre les sexes est donc moins une donnée biologique qu’une construction sociale qui s’inscrit dans une culture et une époque. Les garçons sont socialisés dans un cadre normatif de virilité, avec des stéréotypes masculins opposés radicalement aux stéréotypes féminins. L’idéologie viriliste les a enfermé dans des normes et valeurs liées à la conquête et au contrôle de soi : le courage, la rationalité, le calcul, l’ambition, le goût du risque et de la compétition, la puissance, la pratique de la violence, le refus d'exprimer ses émotions etc. Les femmes quant à elles ont été essentialisé dans un cadre lié à l’affectivité : la fragilité, la passivité, la douceur, la maternité, la patience, le désir de paix, l’inhibition etc.
Simone de Beauvoir écrivait qu’on ne naît pas femme, on le devient. C’est le même processus pour les hommes. Les institutions de socialisation (la famille, l'école, les médias, les groupe de pairs, la religion etc) intiment de devenir un homme en « se construisant comme tel à travers un lent travail de socialisation, et de le demeurer, en le prouvant sans cesse par ses actes ». La socialisation genrée est donc une opposition radicale entre les sexes. L’homme fort et maître de lui-même serait naturellement destiné à diriger, contrairement à la femme gouvernée par ses émotions et devant se mettre au service d'autrui.
Cette injonction à la virilité qui oppose et dégrade le féminin vis-à-vis du masculin est également la cause de l’homophobie chez les hommes. L’homosexualité est vue comme anormale car elle s’éloigne du mythe de la virilité par un rapprochement au genre féminin : « Un homme ne doit jamais être pénétré. ». Comme l'écrit Anne-Charlotte Husson : « Le genre se construit par différenciation et par opposition : on apprend à être un garçon en apprenant à rejeter de ce qui est féminin ». C'est parce que la socialisation de l'homme doit s'écarter de tous ce qui pourrait se rapprocher du féminin (valeurs, normes, comportements, etc) que l'effémination et l’homosexualité masculine sont discriminées.
On pourrait aisément reprendre cet extrait à notre compte non?
J'ai lu un article d'une féministe dont le titre est "Les hommes et la domination masculine". Je recopie ici un extrait :
Argument n°2 : opposer les sexes
Les garçons et les filles ne sont donc pas socialisés de la même manière. Selon leur sexe, des normes, des valeurs et des représentations leurs seront transmis depuis le berceau. Le genre est un apprentissage tout au long de la vie des comportements socialement attendus d’une femme ou d’un homme. Ce que l’on nomme la différence entre les sexes est donc moins une donnée biologique qu’une construction sociale qui s’inscrit dans une culture et une époque. Les garçons sont socialisés dans un cadre normatif de virilité, avec des stéréotypes masculins opposés radicalement aux stéréotypes féminins. L’idéologie viriliste les a enfermé dans des normes et valeurs liées à la conquête et au contrôle de soi : le courage, la rationalité, le calcul, l’ambition, le goût du risque et de la compétition, la puissance, la pratique de la violence, le refus d'exprimer ses émotions etc. Les femmes quant à elles ont été essentialisé dans un cadre lié à l’affectivité : la fragilité, la passivité, la douceur, la maternité, la patience, le désir de paix, l’inhibition etc.
Simone de Beauvoir écrivait qu’on ne naît pas femme, on le devient. C’est le même processus pour les hommes. Les institutions de socialisation (la famille, l'école, les médias, les groupe de pairs, la religion etc) intiment de devenir un homme en « se construisant comme tel à travers un lent travail de socialisation, et de le demeurer, en le prouvant sans cesse par ses actes ». La socialisation genrée est donc une opposition radicale entre les sexes. L’homme fort et maître de lui-même serait naturellement destiné à diriger, contrairement à la femme gouvernée par ses émotions et devant se mettre au service d'autrui.
Cette injonction à la virilité qui oppose et dégrade le féminin vis-à-vis du masculin est également la cause de l’homophobie chez les hommes. L’homosexualité est vue comme anormale car elle s’éloigne du mythe de la virilité par un rapprochement au genre féminin : « Un homme ne doit jamais être pénétré. ». Comme l'écrit Anne-Charlotte Husson : « Le genre se construit par différenciation et par opposition : on apprend à être un garçon en apprenant à rejeter de ce qui est féminin ». C'est parce que la socialisation de l'homme doit s'écarter de tous ce qui pourrait se rapprocher du féminin (valeurs, normes, comportements, etc) que l'effémination et l’homosexualité masculine sont discriminées.
On pourrait aisément reprendre cet extrait à notre compte non?
Morgane- Messages : 4589
Date d'inscription : 31/10/2010
Localisation : Centre-Val de Loire
Béatrice, Annabelle46 et solange78 aiment ce message
Re: Quand le féminisme valide la transidentité
On pourrait aisément reprendre cet extrait à notre compte non?
Mais pourquoi pas ,je trouve pour ma part qu il y a beaucoup de vérité dans ce texte
Mais pourquoi pas ,je trouve pour ma part qu il y a beaucoup de vérité dans ce texte
jacqueline Rose- Messages : 4853
Date d'inscription : 20/12/2014
Localisation : Chatillon en Bazois (58)
Re: Quand le féminisme valide la transidentité
Michele-Anne a écrit:On connaît ce discours par cœur...
J'allais répondre qu'il me semblait déjà avoir croisé cette approche . . . .
Je voulais surtout dire qu'elle me mettait un peu mal à l'aise : on commence par faire le constat que tout nous oppose, bien, on remarque au passage que l'abominable homme (des neiges) en tire profit, tres bien . . .
Mais apres ça, on en fait quoi ? avec un tel constat de départ la seule issue qui nous resterait serait donc de lutter ? pourquoi pas vouloir enfin inverser les rôles pour rétablir la situation à notre profit ? Donc nous engager dans un comportement qui est justement celui que nous reprochons aux mecs ?
Devenir toutes des Margaret Thatcher, ce serait ça l'objectif qui ferait rever les femmes ?
Sans moi, merci . . .
Cet opinion est évidemment taillé à la
Dernière édition par Stephanie Dupont le Mer 11 Nov 2020 - 21:57, édité 1 fois
Stebannie Dupont- Messages : 3473
Date d'inscription : 14/09/2018
Béatrice aime ce message
Re: Quand le féminisme valide la transidentité
Hello ,
En lisant cet extrait je ne peu que me remémorer les codes et comportements que nous avons eu comme modèle ,je dis nous en pensant à notre génération , majoritairement baby boomer sur ce site, je serai curieuse de savoir si pour les filles qui ont une trentaine , les stéréotypes ont été aussi imposés . J'ai en tête l’éducation que nous avons ,ma compagne et moi, donné à nos enfants , j’étais bien entendue dans une démarche d'ouverture et d’acceptation , sur le plan de la sexualité mais également sur l’aspect culturel et ethnique .
j'ai des amis de mon age qui ne sont pas dans une interrogation quand à leur genre , mais qui ont éduqué leurs progénitures dans le même respect de l'autre et de ces différences .
Je pense que ce carcan et toutes les "normes" imposées par le 'tu seras un homme mon fils" , se sont installées après une défaite ,(même si nous avons gagné ... ) et une reprise en main de leurs territoires par les pays soumis à la France . Je pencherai ,mais sans écrits pour valider mon propos ,que ce besoin de virilité et l'asservissement des femmes et de tout ce qui n'est pas "Fort" ,c'est mis en place de manière encore plus tranché pour donner une ligne de conduite sans contestation et rassurante pour ceux qui tenait le pouvoir qu'il soit politique ou religieux . Bien sur il y a eu des périodes de chasse aux" sorcières" et une condamnation des 'déviants" tout au long de l’histoire , là je parle de la période qui nous concerne directement , post fifty's .
Mai 68 n'a pas tout renversé dans son enthousiasme mais les interrogations qui ont suivis , dans les années 70 (féminisme revendicatif), continu ,(50 ans âpres ... ) de desserrer l’étau du genre imposé et indiscutable .
Je suis un peu naïve ,mais j’espère que la remise en question du système économique (je ne lis pas dans le marc de café mais il y a des raisons de s'inquiéter , le covid n'est pas la seule plaie d’Égypte qui va nous toucher) ,permettra aussi une autre relation entre les humains quelque soit leurs genres ou leurs origines .
En tant que personne trans , et là je ne parle que de mon expérience , je mesure les œillères que j'ai gardé pendant si longtemps et à quel point cette société à contribuer à me contraindre , par peur et peut être aussi par ignorance , les remises en causes d'un idéal tout joli tout mignon effrayent les "dominants" qui n'ont souvent que le pouvoir qu'on leur accorde ...en démocratie ; essayons d’être lucide et solidaire , face à une arme le dialogue est plus ...limité .
En lisant cet extrait je ne peu que me remémorer les codes et comportements que nous avons eu comme modèle ,je dis nous en pensant à notre génération , majoritairement baby boomer sur ce site, je serai curieuse de savoir si pour les filles qui ont une trentaine , les stéréotypes ont été aussi imposés . J'ai en tête l’éducation que nous avons ,ma compagne et moi, donné à nos enfants , j’étais bien entendue dans une démarche d'ouverture et d’acceptation , sur le plan de la sexualité mais également sur l’aspect culturel et ethnique .
j'ai des amis de mon age qui ne sont pas dans une interrogation quand à leur genre , mais qui ont éduqué leurs progénitures dans le même respect de l'autre et de ces différences .
Je pense que ce carcan et toutes les "normes" imposées par le 'tu seras un homme mon fils" , se sont installées après une défaite ,(même si nous avons gagné ... ) et une reprise en main de leurs territoires par les pays soumis à la France . Je pencherai ,mais sans écrits pour valider mon propos ,que ce besoin de virilité et l'asservissement des femmes et de tout ce qui n'est pas "Fort" ,c'est mis en place de manière encore plus tranché pour donner une ligne de conduite sans contestation et rassurante pour ceux qui tenait le pouvoir qu'il soit politique ou religieux . Bien sur il y a eu des périodes de chasse aux" sorcières" et une condamnation des 'déviants" tout au long de l’histoire , là je parle de la période qui nous concerne directement , post fifty's .
Mai 68 n'a pas tout renversé dans son enthousiasme mais les interrogations qui ont suivis , dans les années 70 (féminisme revendicatif), continu ,(50 ans âpres ... ) de desserrer l’étau du genre imposé et indiscutable .
Je suis un peu naïve ,mais j’espère que la remise en question du système économique (je ne lis pas dans le marc de café mais il y a des raisons de s'inquiéter , le covid n'est pas la seule plaie d’Égypte qui va nous toucher) ,permettra aussi une autre relation entre les humains quelque soit leurs genres ou leurs origines .
En tant que personne trans , et là je ne parle que de mon expérience , je mesure les œillères que j'ai gardé pendant si longtemps et à quel point cette société à contribuer à me contraindre , par peur et peut être aussi par ignorance , les remises en causes d'un idéal tout joli tout mignon effrayent les "dominants" qui n'ont souvent que le pouvoir qu'on leur accorde ...en démocratie ; essayons d’être lucide et solidaire , face à une arme le dialogue est plus ...limité .
Lou- Messages : 4220
Date d'inscription : 22/11/2019
Age : 65
Localisation : Chalon sur Saone
Béatrice et Annabelle46 aiment ce message
Re: Quand le féminisme valide la transidentité
Avalon a écrit:
"Les hommes et la domination masculine".
Ce texte aurait été novateur en 1970, à l'époque de la naissance du MLF ; de nos jours on ne peut même pas dire qu'il enfonce des portes ouvertes, car le modèle de socialisation a changé, tout au moins en Europe et en Amérique du Nord. Cela se voit aussi bien dans le contexte politique que culturel et qu'économique.
Résultat : faites le compte des femmes chefs de gouvernement, des femmes à la tête de puissantes institutions financières : il n'a cessé de progresser depuis 50 ans. Bien sûr, nous sommes encore loin de la parité, mais on y arrivera dans une ou deux décennies. Et surtout, regardez ce qui se passe dans le monde culturel : dans les films et séries, il y a de plus en plus de femmes fortes.....et d'hommes faibles. C'est un vrai rééquilibrage idéologique qui se cache là derrière.
Quant à savoir si nous sommes concernés, j'en doute. Parce que le combat féministe a toujours superbement ignoré la cause trans (quand elle ne lui a pas mis de bâtons dans les roues - allant parfois jusqu'à prétendre qu'ils étaient des sous-marins de la cause masculine !).
Et parce que, comme le remarque Stéphanie, on a l'impression qu'il prône implicitement le remplacement d'une "dictature" masculine par une féminine, voire même explicitement dans ses versions les plus extrémistes (cf le livre "Le génie lesbien" d'Alice Coffe.)
chantal92- Messages : 4613
Date d'inscription : 11/05/2015
Age : 75
Localisation : présente sur la carte
Béatrice et Annabelle46 aiment ce message
Re: Quand le féminisme valide la transidentité
chantal92 a écrit:
Quant à savoir si nous sommes concernés, j'en doute. Parce que le combat féministe a toujours superbement ignoré la cause trans (quand elle ne lui a pas mis de bâtons dans les roues - allant parfois jusqu'à prétendre qu'ils étaient des sous-marins de la cause masculine !).
Et parce que, comme le remarque Stéphanie, on a l'impression qu'il prône implicitement le remplacement d'une "dictature" masculine par une féminine, voire même explicitement dans ses versions les plus extrémistes (cf le livre "Le génie lesbien" d'Alice Coffe.)
une question que nous avons en effet deja abordé ici
Béatrice- Messages : 12893
Date d'inscription : 25/10/2010
Age : 68
Localisation : presente sur la Carte
Re: Quand le féminisme valide la transidentité
Bonjour,
N'étant pas une boomeuse (légèrement plus jeune), je trouve que l'on retrouve quand même des différences entre l'éducation d'un garçon et d'une fille sur les générations plus jeunes. Je pense que ceci est toujours d'actualité même s'il est évident que les esprits sont plus ouverts et que la réduction de la frontière avance (mais ça dépend des parents).
Je partage donc complètement que le genre est en grande partie issue d'une formation de la société. Mais personnellement, je pense que la société n'est pas la seule coupable. Je suis aussi persuadée que les différences physiques (et principalement les hormones) peuvent jouer sur le comportement et donc influencer la société. Mais précision personnelle : ces différences ne devraient jamais justifier les comportements violents.
N'étant pas une boomeuse (légèrement plus jeune), je trouve que l'on retrouve quand même des différences entre l'éducation d'un garçon et d'une fille sur les générations plus jeunes. Je pense que ceci est toujours d'actualité même s'il est évident que les esprits sont plus ouverts et que la réduction de la frontière avance (mais ça dépend des parents).
Je partage donc complètement que le genre est en grande partie issue d'une formation de la société. Mais personnellement, je pense que la société n'est pas la seule coupable. Je suis aussi persuadée que les différences physiques (et principalement les hormones) peuvent jouer sur le comportement et donc influencer la société. Mais précision personnelle : ces différences ne devraient jamais justifier les comportements violents.
Invité- Invité
Re: Quand le féminisme valide la transidentité
Nathalie Ciel a écrit:B
Je partage donc complètement que le genre est en grande partie issue d'une formation de la société. Mais personnellement, je pense que la société n'est pas la seule coupable. Je suis aussi persuadée que les différences physiques (et principalement les hormones) peuvent jouer sur le comportement et donc influencer la société. Mais précision personnelle : ces différences ne devraient jamais justifier les comportements violents.
Je préférerais le terme "responsable" plutôt que "coupable" , qui semble affirmer que la société n'est que déformation et pas formation.
Les différences physiques et notamment hormonales influent sans doute sur le comportement des individus, mais pour qu'elles influent aussi sur la société il faudrait qu'une très large majorité de celle-ci soit homogène physiquement ; c'est à partir de cette idée (fausse) que l'on a pu développer des concepts comme la Herrenrasse.
chantal92- Messages : 4613
Date d'inscription : 11/05/2015
Age : 75
Localisation : présente sur la carte
Sujets similaires
» feminisme et feminité
» feminisme et genre ???
» la transidentité est elle une fin en soi ?
» Transidentité
» transidentité et enfance
» feminisme et genre ???
» la transidentité est elle une fin en soi ?
» Transidentité
» transidentité et enfance
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum