Prison transgenre
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Prison transgenre
Bien sur j espère que ça n arrivera a aucunes d entre nous
Le centre de détention de Caen, sous l’impulsion de sa directrice, s’est emparé de la question des détenus transgenres. Son protocole fait désormais référence.
Son nouveau prénom sur sa carte d’identité interne à la prison
Camille est en prison depuis trente-deux ans, dont vingt-neuf à Caen. Elle se souvient de son arrivée, le 7 avril 1989, "en détention normale avec les autres garçons". A l’époque, être transgenre, "c’était un peu comme l’homosexualité, on n’aimait pas trop en parler." Du bout des lèvres, elle évoque son calvaire : "J’ai eu peur. On m’a frappée, on m’a violée… Beaucoup de détenus avaient repéré ma féminité." Aujourd’hui, à part pour son travail dans les cuisines de la détention, Camille évite tout contact avec les autres prisonniers, se protège.
L’arrivée de la directrice Karine Vernière, en 2010, a changé sa vie. La détenue, qui commence toutes ses phrases par "Grâce à Madame Vernière", énumère : avoir son nouveau prénom sur sa carte d’identité interne à la prison, pouvoir enfiler des vêtements féminins une fois passée la porte de sa coquette cellule aux rideaux à fleurs et aux six peluches pour rompre la solitude… Et même des permissions de sortie pour une épilation définitive ou l’achat de son premier soutien-gorge, accompagnée par deux surveillants, émus.
"Ça peut faire ricaner certains mais c’est un vrai besoin, ce n’est pas une lubie du détenu, pose Karine Vernière. Quand un surveillant me disait C’est quoi cette mascarade lorsqu’un détenu partait en robe se faire évaluer à Fresnes je lui expliquais : il ne se déguise pas, il s’habille." A son arrivée à Caen en 2010, la directrice, qui a déjà quinze ans d’expérience dans la pénitentiaire, est confrontée pour la première fois à quatre détenus transgenres (qui prennent un traitement hormonal ou sont opérés), ou en dysphorie de genre (qui se sentent femmes dans un corps d’homme). Une forte proportion quand on sait qu’aujourd’hui dans toute la France ils sont une trentaine selon le ministère de la Justice, qui précise néanmoins que tous les troubles du genre ne sont pas comptabilisés.
Alors Karine Vernière crée un groupe de travail collectif, à l’intérieur de la prison. En 2010, la France est le premier pays au monde à retirer les "troubles précoces de l’identité de genre" de la liste des affections psychiatriques, une promesse de l’ex-ministre de la Santé Roselyne Bachelot. La loi du 18 novembre 2016 rend possible pour les 40.000 à 60.000 Français transgenres selon les associations le changement d’état civil sans opération, mais avec un passage au tribunal obligatoire. Pendant que ces questions du genre agitent la société, au centre de détention de Caen, surveillants, organisations syndicales et psychologues se réunissent pour se poser des questions très concrètes
Par exemple, qu’est-ce qu’une "féminisation discrète", tolérée par le groupe de travail? "Les détenus transgenres revendiquaient de pouvoir porter des vêtements vraiment féminins pour eux, comme des jupes, ils voulaient avoir les cheveux longs, mettre du rouge à lèvres… Ça questionne aussi notre propre représentation de la féminité." Les débats portent aussi sur l’identité de l’écrou, juridiquement inchangeable pour éviter tout risque de détention arbitraire : "On ne peut pas les appeler par le prénom qu’ils se sont choisi pour les formalités administratives. Mais on peut s’adapter, pour certains être appelé Monsieur c’est une forme de violence."
Le centre de détention de Caen, sous l’impulsion de sa directrice, s’est emparé de la question des détenus transgenres. Son protocole fait désormais référence.
Son nouveau prénom sur sa carte d’identité interne à la prison
Camille est en prison depuis trente-deux ans, dont vingt-neuf à Caen. Elle se souvient de son arrivée, le 7 avril 1989, "en détention normale avec les autres garçons". A l’époque, être transgenre, "c’était un peu comme l’homosexualité, on n’aimait pas trop en parler." Du bout des lèvres, elle évoque son calvaire : "J’ai eu peur. On m’a frappée, on m’a violée… Beaucoup de détenus avaient repéré ma féminité." Aujourd’hui, à part pour son travail dans les cuisines de la détention, Camille évite tout contact avec les autres prisonniers, se protège.
L’arrivée de la directrice Karine Vernière, en 2010, a changé sa vie. La détenue, qui commence toutes ses phrases par "Grâce à Madame Vernière", énumère : avoir son nouveau prénom sur sa carte d’identité interne à la prison, pouvoir enfiler des vêtements féminins une fois passée la porte de sa coquette cellule aux rideaux à fleurs et aux six peluches pour rompre la solitude… Et même des permissions de sortie pour une épilation définitive ou l’achat de son premier soutien-gorge, accompagnée par deux surveillants, émus.
"Ça peut faire ricaner certains mais c’est un vrai besoin, ce n’est pas une lubie du détenu, pose Karine Vernière. Quand un surveillant me disait C’est quoi cette mascarade lorsqu’un détenu partait en robe se faire évaluer à Fresnes je lui expliquais : il ne se déguise pas, il s’habille." A son arrivée à Caen en 2010, la directrice, qui a déjà quinze ans d’expérience dans la pénitentiaire, est confrontée pour la première fois à quatre détenus transgenres (qui prennent un traitement hormonal ou sont opérés), ou en dysphorie de genre (qui se sentent femmes dans un corps d’homme). Une forte proportion quand on sait qu’aujourd’hui dans toute la France ils sont une trentaine selon le ministère de la Justice, qui précise néanmoins que tous les troubles du genre ne sont pas comptabilisés.
Alors Karine Vernière crée un groupe de travail collectif, à l’intérieur de la prison. En 2010, la France est le premier pays au monde à retirer les "troubles précoces de l’identité de genre" de la liste des affections psychiatriques, une promesse de l’ex-ministre de la Santé Roselyne Bachelot. La loi du 18 novembre 2016 rend possible pour les 40.000 à 60.000 Français transgenres selon les associations le changement d’état civil sans opération, mais avec un passage au tribunal obligatoire. Pendant que ces questions du genre agitent la société, au centre de détention de Caen, surveillants, organisations syndicales et psychologues se réunissent pour se poser des questions très concrètes
Par exemple, qu’est-ce qu’une "féminisation discrète", tolérée par le groupe de travail? "Les détenus transgenres revendiquaient de pouvoir porter des vêtements vraiment féminins pour eux, comme des jupes, ils voulaient avoir les cheveux longs, mettre du rouge à lèvres… Ça questionne aussi notre propre représentation de la féminité." Les débats portent aussi sur l’identité de l’écrou, juridiquement inchangeable pour éviter tout risque de détention arbitraire : "On ne peut pas les appeler par le prénom qu’ils se sont choisi pour les formalités administratives. Mais on peut s’adapter, pour certains être appelé Monsieur c’est une forme de violence."
jacqueline Rose- Messages : 4853
Date d'inscription : 20/12/2014
Localisation : Chatillon en Bazois (58)
Re: Prison transgenre
Il y a parfois des femmes, même dans le système carcéral très traditionnaliste qui ont su gérer un problème totalement nié dans les hautes sphères de l'état...
Re: Prison transgenre
Chapeau, pour cette directrice..
Morgane- Messages : 4589
Date d'inscription : 31/10/2010
Localisation : Centre-Val de Loire
Re: Prison transgenre
Bravo à la directrice, sur de multiples axes.
C'est un milieu aux moyens tronqués, où le tact est requis pour la moindre action et le dernier endroit où on s'attendrait à voir les choses évoluer avant le reste de la société.
C'est un milieu aux moyens tronqués, où le tact est requis pour la moindre action et le dernier endroit où on s'attendrait à voir les choses évoluer avant le reste de la société.
Ludivine- Messages : 209
Date d'inscription : 10/12/2018
Re: Prison transgenre
4 détenues transgenres à Caen dont la capacité est de 438 places selon Wiki, ça fait quand même 1% de la population . . . par contre sur la France entière (environ 60 000 places toujours selon Wiki) on serait plutôt à 1 pour mille . . . ça illustre bien ce que dit Galwenne
Et indépendamment du milieu carcéral, ça pourrait aussi illustrer la proportion de celles qui préférent rester cachées . . . 9 sur 10 ?
Souhaitons leur surtout la meilleure réinsertion possible, parce que sur un CV, ex-détenue et trans ça doit pas être facile, j'espère qu'elles ne vont pas passer du bagne "un peu doré" à la vraie galère . . .
Bises à elles si certaines me lisent
Steph
Et indépendamment du milieu carcéral, ça pourrait aussi illustrer la proportion de celles qui préférent rester cachées . . . 9 sur 10 ?
Souhaitons leur surtout la meilleure réinsertion possible, parce que sur un CV, ex-détenue et trans ça doit pas être facile, j'espère qu'elles ne vont pas passer du bagne "un peu doré" à la vraie galère . . .
Bises à elles si certaines me lisent
Steph
Stebannie Dupont- Messages : 3473
Date d'inscription : 14/09/2018
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