oui pourquoi ??

Michelle m a écrit:
Aux travers des quelques rencontres que j'ai pu faire , le milieu des trans MtF semble difficile à aborder et surtout pour y cultiver des relations amicales durables , et ceci pour plein de raisons  trop longues à énumérer !

 Bizz       Michelle

justement ..!!!!

voila bien un sujet de débats intéressant et je serai heureuse de le voir se développer

depuis que je fréquente "notre milieu"  j ai vu ainsi nombre d entre nous s éloigner leur parcours achevé
- ou pas  -

d aucune ont parfois la gentillesse d emmerger du passé pour nous donner quelques nouvelles

(Agnes ou Clementine par exemple ..)

alors !? quels sont ces raisons qui selon vous nous conduisent  nous éloigner  quand nous pensons notre chemin accompli ??

Bonsoir à toutes et tous,

Pour avoir eu la possibilité d'accompagner, bien modestement, plusieurs amies durant leur transition, il semble en effet assez fréquent, qu'une fois arrivées au terme de leur métamorphose certaines ressentent le souhait de tourner la page, pas toutes néanmoins.

Le cheminement des personnes partageant notre particularité est tout, sauf un fleuve bien tranquille.
Que de questionnements, que de tourments, de chagrins ... avant de tenter de comprendre pourquoi on se sent différent(e)s des autres et ce, parfois dès le plus jeune âge.
Suivent alors de nombreuses étapes difficiles, voire cruellement vécues, aboutissant à une prise de conscience progressive des raisons du mal-être qui nous habite et la volonté d'agir.

Vive des sites comme "Agora", sources d'informations, d'entraide et d'amitié.

Pour celles qui, finalement, réussissent à atteindre leur objectif, variable naturellement d'une personne à l'autre,
commence une nouvelle vie, une re-naissance, avec le désir de vivre pleinement leur féminité au quotidien.

Elles sont tout simplement, et enfin, "femmes" à part entière.

A ce stade, il n'est pas rare d'observer un très profond désir, plus ou moins conscient, d'occulter tout ce qui pourrait leur rappeler leur vie antérieure d'homme.
Pour certaines, c'est donc dans ce contexte que l'on peut constater la fin les échanges via Agora.

Béatrice, voilà déjà quelques éléments de réponse à ta question "Pourquoi ?".
Mais, il y en a encore bien d'autres.
A suivre donc.

Très amicalement,
Michette.

Cet état de fait est une des raisons pour lesquelles je me suis dégagée progressivement de la communauté T. Il y a de (très) nombreuses années je m'y impliquais beaucoup, sans compter ni mon temps ni mes efforts et de toutes les manières. J'en ai même dépanné financièrement comme X... qui s'est retrouvée un jour à la rue et sans argent dans ma ville natale ! (Six mois plus tard elle ne s'en souvenait plus); et dans ma naïveté j'ai pu croire ainsi avoir tissé des liens d'amitié suffisamment solides pour perdurer, avec toujours le même résultat, de voir mes "amies" disparaître totalement du jour au lendemain. J'ai arrêté définitivement le jour où une nouvelle génération a surgi, qui considérait toute assistance comme un dû, à l'instar de Y, une informaticienne totalement égocentrique. Désormais c'est NIET: débrouillez-vous, trouvez d'autres poires.

Je pense que cette attitude n'est pas propre à notre milieu, même si elle y est très répandue. J'ai constaté que les personnes qui vous ont fait des confidences, qui se sont dévoilées à vous lorsqu'elles allaient mal, vous en voulaient terriblement, une fois leurs difficultés surmontées. Pudeur, honte de leur faiblesse ? Peut-être, alors elles choisissent la fuite.

@ Helyette je crois plutôt que c est un reniement a ce qu elles ont étés et de ce fait coupe les ponts avec leurs anciennes copines, qui pour soit des raisons personnelle soit par manque de capitaux, ne peuvent ou ne veulent allez jusqu' a la féminisation complète .

jacqueline Rose a écrit:@ Helyette  je crois plutôt que  c est un reniement a ce qu elles ont étés et de ce fait coupe les ponts avec leurs anciennes copines, qui pour soit des raisons personnelle soit par manque de capitaux, ne peuvent ou ne veulent allez jusqu' a la féminisation complète .

Il ya aussi le fait que certaine se créent un réseau d'amis(e) pour ne pas rester seule lors du retour de chirurgie qui est une période délicate et après by by !

Bonsoir à toutes,
je fais partie de ces "anciennes" copines qui ont disparues par leurs interventions et contributions de cet excellent site il y a quelques années.
5 pour être précise.
Je n'ai jamais beaucoup participé au forum pendant les années où j'ai été très présente ici mais conversé avec beaucoup de copines sur le tchat.
Quelques unes d'entre elles s'en souviennent à coup sur. N'est ce pas Béa et Hélène..?
Alors, je voudrais donner ma 'tite explication très personnelle de ma désaffection (même si je viens très souvent consulter ce qui se dit ici) .
Contrairement à ce qui généralement avancé dans ce post, cela n'a rien à voir à voir avec mon éventuelle transition.
Je ne me suis jamais senti(e) trans et donc devoir m'affirmer en tant que "pseudo" femme dans le monde qui m'entoure.
Comment dire.. je suis un homme...à 70/80% qui aime s'habiller en femme les autres % du temps.
Je ne revendique donc pas de pouvoir exister en tant que Johanna dans la vie de tous les jours.
Donc, pourquoi ai-je cessé toutes contributions sur ce forum ?
Par ce qu'il y a 5 ans, en partie a cause de mes aveux (10 ans avant) à ma femme de l'existence de Johanna, je me suis séparé et ai divorcé.
Ces éternels conflits, non dits, non exprimés, avec eux autour de l'existence de cette part féminine de moi sont en partie la raison de notre séparation... Mais pas que, loin s'en faut !!!
Divorcé, je reste et suis cet homme avec cette part féminine en lui, mais je ne la vis plus conflictuellement comme avant. Donc, c'est vrai, je n'ai plus trop besoin de chercher du réconfort, de la compréhension, de l'écoute auprès de mes consœurs.
Ma liberté d"être solitaire" n'a pas fait changer mon rapport à ma féminité, même si quelques de mes voisins et voisines m'ont surpris en Johanna et s'en accommode très bien.
Et ça, c'est vraiment sympa !!

Me retrouvant seul(e) face à moi même et sans ce conflit sous jacent avec mon épouse, j'ai réussi à retrouver un certaine sérénité qui "ne m'obligeait plus" à aller chercher des réponses ici...
Je dois aussi dire que s'est greffé à ça une rencontre très décevante avec une copine de ce site.
Donc, vous le comprenez bien, ce que je veux dire par ce post, c'est que les choses ne sont jamais aussi simples qu'on le crois...et qu'il y a toujours plein d'explications...diverses et variées.

Bises à toutes

Johanna

Ce sujet a eu le mérite de te faire donner signe de vie, et j'en suis personnellement très heureuse .L'essentiel est que tu te sentes bien dans ta vie . Pour que des liens d'amitié se distendent, c'est que l'une ou l'autre ou les deux, ne les ont pas assez resserrés. :bezou: Johanna.

Bonjour,
Je constate, depuis le temps (1998!), que les relations que je peux avoir dans le petit monde transgenre ont pour caractéristique la plus fréquente de ne pas durer, d'être assez fugaces. Il faut dire que, longtemps, les personnes qui me contactaient étaient souvent en plein questionnement, n'osaient pas s'affirmer, sortir le jour. Je les ai aidé et ensuite elles n'avaient plus besoin de moi.
J'ai vécu 20 ans avec une trans et nous avons divorcé en 2008. Je pensais pouvoir retrouver une autre compagne trans (enfin pas nécessairement trans), cela n'a pas été (encore?) possible.

De toutes façons, Ester, Trans ou pas
L'amour n'existe pas !
On est seul(e) jusqu'au trépas.

Je crois que nous en sommes toutes là.
Quel que soit notre avancement dans nos démarches respectives, nous penchons du côté où nous allons tomber.

Une fois que:

- on s'accepte telle que l'on est

- on accepte aussi que les conjoints ne nous acceptent pas (ou plus) telles que nous sommes (vous me suivez?)

la situation se clarifie, mais nous renvoie aussi à notre propre solitude ...

Bisous
Aurélie

Aurélie a écrit:
Je crois que nous en sommes toutes là.
Quel que soit notre avancement dans nos démarches respectives, nous penchons du côté où nous allons tomber.

Une fois que:

- on s'accepte telle que l'on est

- on accepte aussi que les conjoints ne nous acceptent pas (ou plus) telles que nous sommes (vous me suivez?)

la situation se clarifie, mais nous renvoie aussi à notre propre solitude ...

Bisous
Aurélie

Bonsoir,
La question qui se pose alors est vaut-il mieux vivre SEULE et s'affirmer ou rester en couple et NE PAS s'affirmer?
Sur TXY j'ai cité un témoignage titrés trois transitions dans une vie et il est en lien avec cette discussion.
Je vais le reprendre ICI pour que nous puissions en discuter.

Coucou , je ne pense pas que la solitude soit une fatalité ni pour les trans ou les pas trans , et le considérer comme une fatalité c'est déja un peu se fermer , non ?

Michelle m a écrit:Coucou , je ne pense pas que la solitude soit une fatalité ni pour les trans ou les pas trans , et le considérer comme une fatalité c'est déja un peu se fermer , non ?

Bonsoir,
Dans l'absolu tu as raison.
La solitude est je crois due au caractère en premier.
Je sais que par lassitude je finis par ne plus faire d'effort qui restent vains. Cela fait des mois que je fais des sorties solitaires. Curieusement quand je montre les photos (touristiques surtout, shopping rarement) sur Facebook elles interessent des dizaines de personnes, pas au point de vouloir partager ces activités.

Pas faux, en effet ...

Je faisais référence à la solitude que l'on traîne dès l'apparition des premiers signes de notre différence (à l'enfance, pour moi).

Solitude qui semble, malheureusement, sous-jacente dans les témoignages partagés par Ester ...

Bises
Aurélie

Je pourrai commencer à répondre à cette (bonne ) question en paraphrasant l'une des amies qui précédemment expliquait "je ne suis pas trans, juste travesti...à 80%" C'est également mon cas, même si pour moi c'est plutôt du 99%, car vivant depuis plusieurs années presque totalement et uniquement en femme (sauf bien sur pour les voyages transcontinentaux et les contrôles dans les aéroports...) mais je trouve la question très pertinente.
Moi, ce sont d'abord mes compagnes et compagnons (eh oui j'ai parfois alterné...) qui n'appréciaient guère mes longs détours vers les sites de "papotage" et d'échanges entre TV. Pas vraiment de la jalousie, mais quand même le sentiment que si j'allais m'y promener, c'était que je ne trouvais pas auprès d'elle ou de lui, tout ce dont j'aurai pu avoir envie...  
D'où l'éloignement progressif, qui parfois (je pense notamment à Homefleur) vous déconnecte brutalement parce que vous n'avez pas continué d'y venir régulièrement !
Je pourrai également parler des sites qui disparaissent tout aussi brutalement et où vous perdez donc les contacts et liens avec les amies que vous y appréciez et avec qui vous auriez souhaité continuer à entretenir des liens d'amitié
Et puis enfin - surtout ? - il y a l'inéluctable isolement auquel nous conduit notre démarche ! Pour une amie qui aura trouvé sa compagne ou son compagnon de vie, combien d'autres se retrouveront seules, le soir, chez elles, parées comme des reines, mais sans aucun signe du prince charmant ?...
Nous sommes toutes passées par ces étapes d'isolement, car c'est notre lot : d'abord cachées, puis camouflées, ensuite discrètes, mais trop souvent isolées et seules... Et c'est parce que des sites comme le votre existent (ou d'autres, car par exemple il y en a beaucoup au Canada, aux USA ou même en Grande Bretagne), que rester seule, n'est plus si inéluctable que çà. Au Québec ou dans plusieurs grandes villes de Grande Bretagne, il y a des clubs pour se rencontrer, échanger, boire un verre ensemble, magasiner entre filles... flirter aussi bien sur !) et je ne connais pas de meilleur remède à l'isolement que le fait de partager quelques heures avec une amie qui vous ressemble !
C'est d'ailleurs pour cela, que j'étais si inquiète de prévoir mon retour en France après plusieurs d'années passées sur le continent nord-américain, sans de nouvelles amies (les "anciennes" sont-elles toujours là ?), sans lieu d'échanges et de parole à partager avec mes consoeurs en féminité assumée...
D'où mon espoir de trouver ici sur AGORA, ces liens d'amitié qui doivent nous mettre un peu de baume au coeur, quand le spleen vient le soir ou le weekend vous tarauder, lorsque vous vous retrouvez seule dans votre miroir...