Bambi à l'école

« Je m’appelle Marie-Pierre Pruvot. Mon nom n’a pas toujours été le même. J’ai commencé par m’appeler Jean-Pierre et cela pendant les premières années de ma vie, et même dès mon arrivée à Paris, vers 18 ans. Et mon nom d’artiste, mon nom d’artiste de revue, c’était Bambi. »

Trois noms pour une seule destinée. Marie-Pierre Pruvot n’a pas loin de 90 ans et elle a aussi menées trois vies. La première, flamboyante, dans la lumière des cabarets parisiens. La seconde, très loin des projecteurs, dans une salle de classe de la grande banlieue parisienne. Et la troisième, d’écrivaine, de romancière de sa propre histoire.
Madame Pruvot, dite Bambi, affiche aussi à son tableau de vie le fait d’être l’une des premières femmes trans, en France. Dans un esprit où les coudes se serraient, Bambi et ses copines**, Coccinelle et Capucine**, ont ouvert seules un chemin, dans les années 1950 et 1960. A coups d’audaces et d’expérimentations parfois dans le brouillard, elles font partie de celles et ceux qui ont rendu visible l’existence des personnes trans.
Bambi est aussi le symbole d’un autre temps. Un temps où – certes, la morale pesait sur les mœurs et les connaissances médicales étaient balbutiantes – mais un temps où on pouvait réaliser une transition hors d’un processus surveillé. Un temps où le changement d’état civil pouvait ne poser aucune difficulté aux mairies sollicitées…
Aujourd’hui, la situation des personnes trans se normalisent doucement. Ce qui n’empêche pas certaines forces réactionnaires de créer une panique autour d’un supposé « activisme trans ».

Radio France a écrit:
[...]Dans un esprit où les coudes se serraient...[...]