Instantanés

Je vous propose ce nouveau sujet, pour y mettre ces petits riens qui concernent notre féminité, notre relation au monde.

Certains peuvent être le point de départ de grandes discussions, d'autres ne vivrent que pour eux-même, n'apportant même aucun commentaire.

Bien qu'apparaissant comme purement gratuits, ils n'en constituent pas moins un point d'intersection entre nous et les autres.

Par exemple, ma femme me demandant hier si j'étais prête, alors que je ne m'étais pas encore maquillée ni habillée pour aller faire les courses au supermarché, comme je le fais chaque semaine.
C'était la première fois qu'elle employait un adjectif au féminin, alors que j'étais comme je le suis au quotidien chez nous.

Cette semaine, j'ai commandé pour la première fois une pizza par téléphone. Ayant précisé mon choix et indiqué l'heure souhaitée pour la récupérer, mon interlocuteur termina notre échange par "A tout à l'heure Madame".
Là aussi c'était la première fois que l'on me nommait Madame à la fin d'une conversation téléphonique alors que je n'avais effectué aucun effort avec ma voix.

Cette anecdote ne s'arrête pas là. Suite à ce Madame, j'ai cru devoir me rendre à la boutique, un peu féminine malgré tout. Et là aussi ce fut une première fois pour moi, de me faire "dragouiller" gentiment, le pizzaïolo plaisantant avec moi en faisant des blagues pas très drôles. Et je me suis sentie dans la même posture que des collègues qui devaient sourire à des propos pas bien fins mais dits sous un mode sympa. C'est différent d'une drague ouverte, à laquelle on peut remercier par la négative. Là, on ne sait que répondre, et on sourit bêtement. Cela m'a fait bizarre de vivre cela.

Ça démontre que tu évolues... Tu passes de l'autre côté du miroir et maintenant le monde extérieur te tire aussi spontanément vers le féminin. Ça surprend au début.

Daniela a écrit:
C'était la première fois qu'elle employait un adjectif au féminin, alors que j'étais comme je le suis au quotidien chez nous.

Cette semaine, j'ai commandé pour la première fois une pizza par téléphone. Ayant précisé mon choix et indiqué l'heure souhaitée pour la récupérer, mon interlocuteur termina notre échange par "A tout à l'heure Madame".
Là aussi c'était la première fois que l'on me nommait Madame à la fin d'une conversation téléphonique alors que je n'avais effectué aucun effort avec ma voix.

Cette anecdote ne s'arrête pas là. Suite à ce Madame, j'ai cru devoir me rendre à la boutique, un peu féminine malgré tout. Et là aussi ce fut une première fois pour moi, de me faire "dragouiller" gentiment, .

Si je compte bien, cela fait quatre première fois en une journée ! On attend avec impatience les suivantes , car tu es désormais sur une pente où tu vas les collectionner, en raison de l'épanouissement de ta féminité.

Evidemment,  il faudra la prochaine fois commander par téléphone des sushis  au lieu d'une pizza pour que ce soit une nouvelle première fois....  

En toute franchise, moi aussi partage ce sentiment de "premières fois" avec Daniela, des "premières fois" à la maison, des "premières fois" à l'extérieur . . . et je trouve qu'elles ont beaucoup augmenté ces derniers mois. (Tout comme Daniela qui nous a aussi raconté beaucoup d'autres premières fois comme le vernis à ongles . . . )

Je pense que la "situation particulière" de ces derniers temps n'y est pas étrangère, je suis peut être la première à imaginer que ce covid pourrait aussi avoir quelques bons côtés pour celles d'entre nous qui avaient la chance de pouvoir exister à la maison . . . peut etre même pour ça que je le regarde comme vous savez . . .

Plus souvent au féminin en compagnie de nos proches, plus souvent au féminin tout court, pour ma part j'avoue que quand je devais sortir, la flemme de me changer (et l'idée de me démaquiller pour devoir refaire toute ma peinture par numéros au retour . . . ) l'emportait de loin sur tout autre sentiment . . . Tous ces "plus souvent" ne peuvent que provoquer des "premières fois", dans mon cas la seule de ces premières fois plutôt désagréable (séjour CHU) n'avait rien à voir avec ma féminité . . . même si "la première fois enfermée dans les toilettes du camping" m'a un peu déstabilisée sur l'instant . . . j'ai surtout retenu que j'avais été capable d'y faire face "comme une grande", donc au final rien que de bons souvenirs comme Daniela  :bohner:  :bohner:

Pour ce qui est de me faire dragouiller dans les lieux publics . .       . . .  MOUUAAH je suis une fille sérieuse      . . . mais quand je serai plus grande qui sait . . . pour l'instant je travaille le "charming" et comme vous l'imaginez je tiens les statistiques soigneusement à jour avec des indicateurs qui ne peuvent évidemment n'appartenir qu'à moi . . . mais Chuuuuut c'est encore secret . . .

Avalon a écrit:Ça démontre que tu évolues... Tu passes de l'autre côté du miroir et maintenant le monde extérieur te tire aussi spontanément vers le féminin. Ça surprend au début.

Merci Morgane, c'est gentil. Venant de ta part, cela me touche beaucoup.

Vivement que l'on puisse nous revoir, au minimum papoter à une terrasse.

Je rejoins en partie ce que tu dis Stéphanie, concernant les conséquences du confinement sur notre quotidien. Ma femme s'est ainsi rendue compte que ma féminité allait au-delà du simple plaisir de m'habiller et de me maquiller.

Bises

Daniela a écrit:Ma femme s'est ainsi rendue compte que ma féminité allait au-delà du simple plaisir de m'habiller et de me maquiller.
Bises

Ou simplement que ta féminité était naturelle et sincère . . . plus difficile de rejeter quelque chose qui correspond à des sentiments considérés comme des qualités rares . . . et me fait penser aussi à ce que j'ai expliqué à mes gamins sur la notion de confiance : souvent longue et difficile à acquérir, merveilleux quand elle est installée, terrible à reconstruire si elle vient à être écornée . . . à prendre en compte dans nos relations avec nos compagnes . .

Je crois aussi qu'évoquer ces "premières fois" était une tres bonne idée, quand on s'y intéresse, on découvre des choses . . .

J'y pensais encore hier en faisant du rangement dans les armoires, pour la première fois je me suis rendue compte que beaucoup de tenues de Stephanie commençaient à être passablement usées . . . implicitement ça veut aussi dire qu'elles ont beaucoup servi, même si je ne m'en étais pas rendue compte dans le feu de l'action de tous les jours . . .

Stephanie Dupont a écrit:pour la première fois je me suis rendue compte que beaucoup de tenues de Stephanie commençaient à être passablement usées . . . implicitement ça veut aussi dire qu'elles ont beaucoup servi, même si je ne m'en étais pas rendue compte dans le feu de l'action de tous les jours  . . .

Moi c'est l'inverse :-) Si je fouille dans mes cartons, je vais trouver des affaires jamais mises, encore protégées par l'emballage. Ce n'est pas des achats convulsifs, c'est simplement que je n'ai pas encore trouvé l'occasion pour les mettre. Parfois il me faut du temps pour m'approprier un vêtement. D'autre fois, j'ai envie de le mettre tous les jours, par périodes.

Bises

Daniela a écrit:Je vous propose ce nouveau sujet, pour y mettre ces petits riens qui concernent notre féminité, notre relation au monde.

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Daniela, je trouve ça super que ta femme ait accepté ta transition, c'est assez rare, en général ça ngendre des conflits, des divorces.
Pour ma part je pense avoir essayé toutes les premières fois...
première fois à la douane,
première fois an auberge de jeunesse dans le dortoir des filles
première fois à la piscine,
première fois au lit avec une lesbienne,
première fois la mammographie,
première fois tournage en tant qu'actrice
mais aussi première fois agression transphobe...

Noémia a écrit:Daniela, je trouve ça super que ta femme ait accepté ta transition, c'est assez rare, en général ça engendre des conflits, des divorces.

Noémia, je me suis mal exprimée, car je ne suis pas du tout en transition. Je ne vis déjà pas en full-time, alors les hormones...

Je suis juste chez moi en mode mixe, ou féminin "soft", portant legging et sweatshirt ou pull. Et chaque semaine je me rends au supermarché en mode féminin. Parfois, j'effectue des sorties seule ou accompagnée de consoeurs amies, ou avec mon compagnon. Mais j'ai gardé une vie sociale au masculin, avec mes amis et amies "de toujours", avec ma famille et au niveau professionnel.

Quant à continuer à vivre avec ma femme si je vivais moi-même en tant que femme, je l'imagine mal pour diverses raisons.

Bises

Daniela a écrit:

Noémia a écrit:Daniela, je trouve ça super que ta femme ait accepté ta transition, c'est assez rare, en général ça engendre des conflits, des divorces.

Noémia, je me suis mal exprimée, car je ne suis pas du tout en transition. Je ne vis déjà pas en full-time, alors les hormones...

Je suis juste chez moi en mode mixe, ou féminin "soft", portant legging et sweatshirt ou pull. Et chaque semaine je me rends au supermarché en mode féminin. Parfois, j'effectue des sorties seule ou accompagnée de consoeurs amies, ou avec mon compagnon. Mais j'ai gardé une vie sociale au masculin, avec mes amis et amies "de toujours", avec ma famille et au niveau professionnel.

Quant à continuer à vivre avec ma femme si je vivais moi-même en tant que femme, je l'imagine mal pour diverses raisons.

Bises

ah désolée, j'ai cru en fait que tu étais en début de transition, j'ai certainement dû sauter des lignes  bises

Noémia a écrit:ah désolée, j'ai cru en fait que tu étais en début de transition, j'ai certainement dû sauter des lignes  bises

Tu n'as pas à t'excuser Noémia, car rien de blessant dans tes propos.

Si ce sont les miens qui t'ont induite en erreur, c'est que je suis peut-être en transition mentale :-)

Bises

Ce sujet étant ouvert pour nous permettre d'y conter ces petits moments qui rappellent à notre bon souvenir notre féminité, je vais vous raconter l'échange que j'ai eu avec mon esthéticienne, lors de ma dernière visite à l'institut.

La séance était finie, et comme à mon habitude, je regarde le résultat de l'épilation de mes sourcils dans le miroir apposé au mur de la cabine. En position couchée, je n'arrive pas à vérifier le dessin de la courbe, alors que debout, j'apprécie mieux. Pour une fois je n'avais pas attachés mes cheveux en arrière. Du coup nous avons parlé de leur longueur idéale par rapport à la future coiffure que j'envisage cet été, de mes envies et de ce que préfèrerait ma femme. De l'avis de mon esthéticienne, la coupe que ma femme aimerait pour moi, me féminiserait encore plus. J'entends encore ses propos :
"Si vous voulez ressembler encore plus à une femme, faites ce qu'elle vous dit. Vous avez les traits fins et, sans vouloir vous vexer, vous n'avez pas une voix virile. Votre voix est plutôt féminine".

Alors j'ai pris conscience du reflet renvoyé par le miroir, où effectivement la silhouette était plus féminine que celle d'un homme, d'autant plus que je portais un pantalon et un pull de femme. En m'habillant, je n'avais pas fait attention à mes choix vestimentaires. Seul le blouson était neutre au niveau du genre. Même aux pieds j'avais mis des bottines à talons compensés, pour me chausser plus rapidement sans lacets à nouer, étant partie à mon rendez-vous avec un léger retard.

Bizarrement, j'avais oublié cette féminité, qui m'est revenue au visage par la bouche de mon interlocutrice.

Bises

Daniela a écrit:[...] sans vouloir vous vexer, vous n'avez pas une voix virile. Votre voix est plutôt féminine".[..]

Bon alors qu'est-ce que je te serine depuis vingt-cinq ans ?

Michele-Anne a écrit:

Daniela a écrit:[...] sans vouloir vous vexer, vous n'avez pas une voix virile. Votre voix est plutôt féminine".[..]

Bon alors qu'est-ce que je te serine depuis vingt-cinq ans ?

Certes Michèle, je sais que ma voix a un timbre plutôt féminin que masculin mais cela ne signifie pas qu'elle soit celle d'une femme. La modulation, l'intonation, la respiration, tout cela reste masculin. Mais j'ai l'intention de suivre des séances auprès d'un.e orthophoniste, en 2021. J'en ai marre de ne pas me sentir sûre de moi quand je parle même si cette crainte s'atténue de semaine en semaine.
J'ai envie de me sentir libre avec ma voix, autant que je le suis avec mon apparence physique. Non pas que je me trouve parfaite, mais je ne me sens pas en décalage quand je me regarde dans un miroir mais lorsque j'ouvre la bouche, les sons me semblent incertains.

Bises

Je continue à partager avec vous les petits moments où notre féminité se révèle alors que l'on est en mode masculin, ou se manifeste d'une façon nouvelle ou surprenante, lorsque l'on est en mode féminin.

Et je le répète, je n'ai pas ouvert ce sujet uniquement pour moi, mais pour que chacune puisse y raconter ses petites anecdotes qui ne nécessitent pas un récit complet.

Depuis deux semaines, ce n'est pas la vendeuse du rayon poissonnerie qui me sert lorsque je fais les courses hebdomadaires, mais son jeune collègue.
Le première fois, j'ai tenté d'échanger quelques mots avec lui, auxquels il a répondu poliment bien sûr, mais ses propos et l'intonation de sa voix n'attendaient pas une réponse de ma part. La fois suivante, je me suis abstenue à vouloir engager quelques amabilités.

Je me suis surprise à regretter ce petit moment avec la vendeuse habituelle, de paroles insignifiantes juste pour le plaisir de parler avec l'autre.
Alors, je me suis rattrapée en lançant la conversation avec la caissière :-)

Je découvre ce type de relations sociales avec les femmes inconnues et je les apprécie sans savoir ce que cela m'apporte vraiment. C'est comme une nécessité naturelle. En  y réfléchissant, je rapproche cela au fait de se serrer la main entre hommes. Une manière de reconnaître l'autre en lui montrant qu'on ne lui est pas hostile.

J'ai l'impression d'avoir franchi le seuil d'un univers, et à mon grand étonnement, d'y être déjà engagée.

Bises

Daniela a écrit:Et je le répète, je n'ai pas ouvert ce sujet uniquement pour moi, mais pour que chacune puisse y raconter ses petites anecdotes qui ne nécessitent pas un récit complet.

Puisque tu nous y invites :)

Juste une petite anecdote qui remonte a quelques mois. Une dame m'a abordée deux fois dans les rayons de boutiques lors de deux shoppings différents. On s'est échangé des bonjour et quelques mots comme si on se connaissait, ce qui est m'a semblé être le cas si je me fis à la manière dont elle m'a abordée. Mais j'ai été incapable de me souvenir ou! :( J'ai donc joué le jeu, un peu gênée quand même, et n'ai pas osé lui poser directement la question. C'est bête mais ce truc m'est resté en tête et j'ai un peu regretté cet oubli.

Morgane, soit tu es tête de linotte, soit cette dame t'a prise pour une autre personne de sa connaissance.

Les deux cas sont possibles. Un jour une de mes tantes a eu la surprise d'être embrassée par un inconnu. Et celui-ci lui demande des nouvelles de ses enfants mais en citant des prénoms inconnus de ma tante. Voyant la réaction étonnée de ma tante, l'homme se rend compte du malaise et comprend qu'il l'a prise pour quelqu'un de sa famille. Ma tante était le sosie de la personne connue par cet homme.

Pour la deuxième hypothèse, cela m'arrive fréquemment dans mon milieu professionnel. Des personnes me nomment par mon prénom alors que j'ai l'impression de les voir pour la première fois. Non, non ce n'est pas Aloïs qui me guette mais simplement ma fonction fait que je côtoie beaucoup de monde, et que je ne peux pas me souvenir de tous les visages.

Merci Morgane d'avoir partagé ton anecdote. J'espère que cela donnera l'envie à d'autres amies du forum de raconter leurs petits moments de féminité.

Bises

Dernièrement, en passant à la caisse d'un magasin, la jeune femme me dit:
- avec votre taille, madame, vous auriez du être mannequin.

J'ai répondu avec un sourire: merci, mais vu mon grand âge...

:mamiz:

Clotilde29 a écrit:Dernièrement, en passant à la caisse d'un magasin, la jeune femme me dit:
- avec votre taille, madame, vous auriez du être mannequin.

C'est ce que l'on appelle un beau compliment, surtout de la part d'une jeune !

Question perfide d'une jalouse :-)

Elle t'a dit cela à cause de la finesse de ta taille, ou de sa hauteur ? Ou des deux, car pour être mannequin, il faut être fine et grande.

Bises

Daniela a écrit:

Clotilde29 a écrit:Dernièrement, en passant à la caisse d'un magasin, la jeune femme me dit:
- avec votre taille, madame, vous auriez du être mannequin.

C'est ce que l'on appelle un beau compliment, surtout de la part d'une jeune !

Question perfide d'une jalouse :-)

Elle t'a dit cela à cause de la finesse de ta taille, ou de sa hauteur ? Ou des deux, car pour être mannequin, il faut être fine et grande.

Bises

Les deux mon capitaine !