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Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc

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Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc Empty Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc

Message  Azilis Lun 30 Sep 2019 - 13:49

MARIA

Elle s'appelle Maria.
Elle aime la plage, les dunes et l'atlantique.
Elle marche sur le sable humide, ramasse des pierres et des petits bouts de verre polis par le temps.
Elle les prend et les relâche, entre désir et abandon puis recommence.
Maria, entre le flux et le reflux.
Maria, face à l'immensité de sa solitude.
Maria, inscrivant son instant géologique inutile, entre la laisse et l'eau.
Espérant confusément un éclair de vie, une présence qui viendrait de l'océan.
Maria voguant sur d'autres ailleurs.
Son océan à elle, à des allures de Marie-Cécile.
Ses yeux plongeant dans un fluide encore plus vivant que l'océan.
Et jusqu'à ce que...

Elle s'appelle Maria.
Elle ne se détermine pas en travesti, ni en transgenre, mais en raccourci entre divers courants.
Elle se sent, algue marine et sans besoins de prononciation d'autres noms.



NINON


Je m'appelle Ninon.
J'en ai un peu marre, de ces grains de sable qui me collent à la peau.
Je vais me baigner !
Je vais me mouiller: hors du conte et à contre courant.
Contre mon compte: c'est sûr !
Contre vents et marées, avec un décompte et sans contrepartie.
Et finalement: contre tout ce qui est pour et pour ce  qui est contre.
Je vais me mouiller, mais à découvert.


LOUISE


Elle s'est établie dans son lit d'origine, et depuis elle  en reconnaît les parfums subtils.
Elle a identifié l'enfant quand il éclate de bonheur et que toutes les cellules de son corps en agrandissent l'instant.
C'est comme une onde chaude et divinement douce qui vous pénètre de sa lumière pour vous donner ce que vous avez perdu ou à jamais connu.
Personne, ne lui a dit qu'une grande partie d'elle-même était une femme.
Il s'en ai fallu de peu, pour qu'elle se transforme en pierre, en statue "K.O".
Maintenant, elle a de nouvelles peurs, car elle se sait fragile, tropicale, et que son âme exotique a besoin en culture autant d'eau de pluie que de soleil.
Elle est de ce pays où l'on vit le jour en petite chemise de nuit et la nuit sans habit, car ce sont les étoiles qui vous habillent.


Elle s'appelle Louise.
Des milliards, d'humains, des milliards de choses ont leurs noms qu'on leur donne ; suivant leur langue, leur pays,
Mais parfois, le nom ne suffit pas à être quelqu'un dans la langue des humains.
Il faut plusieurs noms pour comprendre, définir, classer, identifier et cela ne suffit pas encore.

Louise est une danse entre, affirmation et négation.
Entre ce qu'elle sent et ce qu'elle ne sent plus
Entre ce que l'autre voit et ce qu'il ne voit pas.
Entre des "non" et des "oui" qui s'opposent face à l'océan des vides.

Faut-il faire un effort d'attention en approche des différences ! ou faire comme avant:
Mettre le trans identitaire dans sa petite garde-robe,
Le travesti dans un repli, les femmes dans le sac à filles et les garçons en flacons.
C'est reposant pour l'esprit cette danse aux raccourcis ; pas pour Louise.
Elle ne veut pas qu'on la place dans une boîte et surtout pas qu'on la classe dans un repli ou en surface.
Dans sa chanson à tiroirs, d'elle et lui : elle est transgenre, il était travesti, elle n'est plus travestie, il n'est plus Jean - Rémi.

Elle s'appelle Louise, mais ses nouveaux amis ne l'identifient pas ainsi, car sur son chemin: " le sien et le leur" elle est quelqu'un de vrai, qu'ils apprécient et dans leurs yeux brillent son vrai "moi"  c'est là qu'elle se voit et sa peur d'être quelqu'un d'autre n'existe plus.
Que disparaisse ! ce vieux  "lui" dans sa glace, puisqu'il n'est le fruit d'aucune passion.
Reste que pour nourrir sa "foi" en émergence d' "elle", Louise ne doit pas être submergée par les milles raisons de ne plus être femme au quotidien.
Mais elle a ses méthodes pour contrecarrer la "femme en oubli" : à savoir, que de ses placards à ses sorties, l'essence de sa vie doit être toujours, le plaisir d'être " soi ".
C'est vrai, que parfois elle ne se sent pas vraiment Louise, mais plutôt " Lily-Rose" avec un parfum de fleur entrecoupée d'épines.
Elle se retrouve alors dans des moments sans grâce, inutiles, qu'elle asperge d' "à quoi bon".
Puis tout émerge de nouveau, quand elle se sent églantine, et qu'elle s'applique à renaître dans la démarche de ses pas, de son corps, avec le cou droit et le regard qui s'illumine.
Et quand elle se pose, elle le fait en étamine avec du velours dans sa voix.
Elle sait que dans son coeur de "rose" il y a toute la nature d'une ronce, mais elle ne veut retenir que la délicate mûre dan son palais: avant qu'il soit trop tard, évidemment! car la vie assassine les vieilles peaux: paraît-il!
Au jour d'aujourd'hui, elle recolle à son genre, à ses imprégnations en immersion.
Avant ; elle sortait tous les jours, puis, les contraintes, le changement ...
Mais depuis quelques temps, elle a repris son parcours favori et elle a retrouvé à l'identique ses parfums de fille.

Elle avait oublié cette douce liberté ; les effluves de ses premières sorties féminines dans cette vallée perdue, loin de tout, où personne de sa vie n'a vue de travestie, où l'on peut dire bonjour aux vieilles gens, avec robe ou jupe courte sans subir la moindre agression.

Aujourd'hui, elle a l'impression d'épouser la brise qui passe et que son émotion ressemble étrangement à celle de l'amour.



L'enfant fille à cueillir des fruits est en elle à jamais.
Elle est de l'ordre des "Rosales"
Elle n'est plus du règne des espèces en désinence et en déshérence.
C'est certain.
Elle est de la famille des "Rosacées" de l'épine, à la pomme et pour toujours.

Elle s'élève contre le mot "homme" et sur ce qu'il ne dit pas ; il est tellement réducteur.
Remplacer ce mot " homme" ^par celui de "fragile" serait plus judicieux.


Louise s'expose, puise sa force dans ses fragilités: celles d'une rose en mauve et en bleue
Louise explose sa vie à forte dose
De la source au torrent
Du fleuve à l'estuaire et jusqu'à l'océan.
Elle aspire à être dans son lit d'origine avec tous les parfums en rive et à tout jamais.
Elle s'appelle Louise, mais vous pouvez tout aussi bien l'appeler " Liliy-Rose"


Du vert anis au mauve
Du turquoise à l'orange.
Elle ose tout, la fille.
Plus rien, ne s'oppose à sa nouvelle vie.
Des petits mots jusqu'aux habits.
Et dans les tous les "je suis" de sa différence.


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Message  Azilis Lun 30 Sep 2019 - 17:49

Lily clone.


Lily pomme - Lily prune - Lily point homme.
Lily point com - Lily sur dune - Lily sur lune.

Dans sa nouvelle incarnation, Lily tire sur son fil, jusqu'à la racine. Pourtant son "il" était paraît-il, exotique, mais celà n'a pas suffi, alors " il " s'est transformé en  "elle", c'est plus joli, plus pacifique, pense t'elle ! c'est surtout plus érotique!
Elle s'épile, compose sa tenue, applique son vernis, s'habille, se perruque, se parfume, se maquille, s'accessoirise dans son déclenche "elle" ; puis elle sort, en mini et à petits pas, et, pour mieux féminiser ses formes, balance légèrement ses hanches : elle se dévoile - ellle s'affiche - elle s'enflamme.



Matin - Mâtine.
Lapin - Lapine.
Tapin - Tapine.
Câlin - Câline.
Lily en quatre lignes.
Bling ! - Bling !


Elle s'excite dans la fuite, elle s'exhibe, oui , mais voilà ! en fin de course sa peur la paralyse.
Pourtant elle rêve d'être assaillie par des choses innomables, de crier des "non" pour mieux accentuer ses "oui".

Etre, se soumettre, s'ouvrir et lâcher prise.
Elle imagine trouver son équilibre entre l'étincelle et la poudre.
Lily s'électrolyse dans ses fuites à l'envi, mais la vraie Lily, drague plutôt à "l'âme son"

Lily plume, un peu guimauve, le coeur dans les chiffons
Et en fond de partition, ses romances sur "mauve" .
Mais malgré tout : Lily en cri de vie.



Parfois elle se jette sur l'encre, elle féminise son stylo par l'écriture, lui parle: " cache - cerise" pour qu'il mette le " holà" sur la dureté du "mâle mot" et pour qu'en ponte bille, elle ne le voit pas, elle le recouvre de roses : parce qu'elle ne l'aime pas et quand elle  sent trop cet ancien "moi" elle le déguise par sa magie.


Elle vit des "hauts" elle vit des "bas". Elle vit des mots à petits et à grand tas ; qu'importe si elle n'a plus la grâce des poupées, qu'importe le temps, car malgré son vieil âge, on l'aime encore, et elle sait qu'au-delà des genres, il existe d'autres mouvements pour faire danser la vie.


Lily, l'âme en "si".
Les talons au sol
Et son "la" vers Domrémy.
En petite reine allant découvrir son roi.
Et par delà, célébrant toutes les "Jeanne"  dans leurs folies.
Et toutes les femmes en garçons
Et les garçons femmes en "mie".




Autrefois Sylvain - aujourd'hui Sandrine.


De lutin en lutine.
De mutin en mutine.
Un matin, " Sylvain"
S'est appelé "Sandrine".
Depuis, de soirées en matines
On la mâtine en catin hors ligne
Parfois en "vieille France de Cochinchine"
Et en Birkin, dans le jeu des "je m'imagine".

Elle aurait pu s'appeler "Fleur"
Fleur, en peur de mots.
Coeur, à fleur de peau
Fleur, en entre deux et en chaos.
Entre le "je refoule" et le je m'assume"
Entre les bas-fonds et les cimes.

Elle se lie, se délie, se sent touchée, s'attache, se détache.
Plonge jusqu'au sources.
Se sensibilise
Fais des liens, puis les dénoue.
Se sent amoureuse, se marie.
Puis s'éloigne, s'immerge pour naître en retour.
Se féminise.

Elle s'innove, s'inaugure:
Jeans de couleur, leggings, robes courtes, longues
Avec et sans ceinture.
Remplit sa garde-robe, sans faire ses comptes.
Suit une posologie adaptée: "se change plusieurs fois par jour".
Place des objectifs à handicaps, sur son parcours.
Prochain lancement " Ariane":
Méthode d'éradication pour poils blancs.

Son levain s'appelle "Sandrine"
Aujourd'hui en vitrine.
Demain sur le terrain à peaufiner sa ligne,
Encore trop masculine: c'est certain!
Pour le coup, elle accrochera son devenir, sur le fil des quatre saisons
En ne célébrant ni la femme, ni l'homme mais la féminité en elle.

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Message  Helyette Lun 30 Sep 2019 - 23:19

Il faut du temps pour apprécier complètement tes textes Azilis, tellement ils fourmillent d'idées, de sentiments, d'impressions.. J'aime beaucoup. genty
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Message  Annabelle46 Mar 1 Oct 2019 - 1:39

Helyette a écrit:Il faut du temps pour apprécier complètement tes textes Azilis,  

Effectivement comme l'écris Helyette il faut du temps, mais c'est du plaisir à chaque ligne
Alors il faut prendre son temps pour les déguster une à une :bohner:
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Message  Azilis Mar 1 Oct 2019 - 7:27

Merci à vous deux.

Vos réponses attentionnées m'encourage à éditer sur Agora quelques autres petites histoires T.

J'aime la danse des mots et les entre-lignes.

J'adore: "je suis la femme de ma vie"
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Message  Azilis Mar 1 Oct 2019 - 10:29

Marina




Marina en marge du genre, en bordure de page blanche, prête à être accostée et courtisée, et parce que c'est Dimanche.
Marina, à la une, en espérance de flamme mais le coeur sous la cendre.
Marina les cheveux noués et en petite robe prune dans le train de Glasgow - Londres.
Marina, les mains croisées, en chemisier de soie et en fille de courtier import-esport.
Marina un peu plus loin sur les bords.
Près d'une plage à grains de lave.
Ses études sont italiennes, et environnementales.
Ses yeux aigue-marine reflètent des incertitudes et des doutes sur un possible réchauffement de sa vie:
Avec qui, vais-je sourire, rire et m'ouvrir?
Marina, en besoin de bras, sur un vol Palerme - Lyon
Et en complète rupture de climat.





Richard

Son père importait des objets d'art en provenance d'Asie.
Sa mère les abhorrait.
Richard est un artiste pauvre, introverti et prêt à se pendre.
Ses oeuvres s'entassent: il ne sait pas les vendre.
Peut-être qu'après sa mort, elles auront un certain prix.
Il pense qu'à la morgue d'Albuquerque tout est plus lisse.
Les corps momifiés sont magnifiés,  car on les traite à la paraffine ; ça efface les rides.
Eh bien ! il s'en est fallu de peu pour qu'on efface les siennes.
C'était moins une.

Quand il était enfant, son père voyageait en Asie.
Richard, lui naviguait dans le miroir des cuivres et le brillant des parquets.
Il naviguait difficilement et se voyait  différent.
Sa mère était folle de la cire et du miror,
Et des rites associés à l'ordre et à la propreté.
Aujourd'hui l'artiste a traversé ses tableaux noyés de courbes, de troubles et de signes.
Il s'est transformé en Lola sous les mains expertes d'un chirurgien Thaï.

A la suite et en plaçant les jours de novembre sur répétition.
Et à la fuite, en sachant que tout s'échappe, puis que tout s'assemble vers des no-man lands inconnus.

La vie ayant elle-même dans ses tissus, ses propres troubles récurrents ; faits de répétitions volatiles et d'univers parallèles : " Alors ! "

Alors , il se pourrait bien, que sur un autre temps, le père de Richard ne soit pas marchand d'art mais vendeur de tissus.
Que la mère de Richard était folle de la religion et que lui, Richard, se prenant naturellement d'affection pour la confection, s'est découvert, une vocation de voiles en voiles.
Mais rien est sûr.

Ce qui est certain, c'est que dans ce monde, la mère de Richard n'était plus en confession.
Elle avait franchi ce cap depuis longtemps.
La mère de Richard était en crucifixion, en passion du Christ, en obsession et il était grand tant qu'elle parte.


Lola était autrefois " lui" et de vocation en profession de voiles, elle est entrée , elle aussi en religion et en passion.
Et  pour Lola, il n'y a rien de plus sain que d' être amoureuse de sa nouvelle vie.

Lola se laisse combler par les multiples élans de son nouveau coeur de femme.





Sophie




Sophie en gare de tram à la dérive.
Sophie entre le "la et le do"
Mais sans maux
En "  Allegro Vivace"
Et portée comme autrefois, quand elle était sûre de la trace de ces choix.

Sophie, comme aujourd'hui en "fa, en sol et en piano"
Sans être sûre de la démesure de sa métamorphose.
Avec des "si" en dehors de la gamme
En rame, en fan d'âme de femme
Et jusqu'à ce que sa propre morsure,  signe rouge sang.

Sophie entre deux matières et encore plus loin que la morsure,
Jusqu'à l'os brillant de blanc
Mais encore entre deux univers, faits de morts et de naissances
De luttes et de blessures ouvertes.

Sophie en quête de son vivant, en don, en pleurs
En chasse suie.

Sophie entre le pas chassé de l'enfant et le pas d'une louve blessée
En effacement de brisure
Et en gardienne de vibration fragile, face à la violence des coups.

Sophie, face au besoin d'être enlacée et en marche pour s'inventer
Et puisqu'il faut des mots nouveaux, pour être :
Elle s'androgynise, elle s'oestrogénise et se gynandrophyse.
Jusqu'à ce que, la vis du pressoir épuise l'essence de sa vie.

Que peut-elle faire d'autre ?

Un jour, comme nous tous, sur peut-être un instant fait d'agonie ou d'ecmnésie, elle perdra sa vie.
En attendant, il faut qu'elle vive ses morceaux à la dérive
Entre deux eaux, en espérant que la rive; " là-bas, au loin" est une terre d'île où peut s'inscrire le mot : "vivre".
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Message  Azilis Mar 1 Oct 2019 - 16:13

Camelle


Elle a perdu sa fibre optique, celle qui relie son identité de femme dans le regard de l'autre.
Elle est en perte de sens quand les passants la dévisagent.
Pour qui la prennent ils ?
Une femme ! une Trans !
Elle est en manque d'assurance et le trouble s'installe.

Elle est est à l'affût de tout ce qui pourrait s'afficher comme un état de déséquilibre
De non représentation du genre.
Elle manque de clarté sur son identité: est elle crédible ?
Qu'on la remarque, oui !
Mais dans la garantie d'être dans les codes de la convenance.
Son regard seul, ne suffit pas à l'établir dans une identité de femme .

Elle est en recherche de mots, de confiance, d'orientation, de vrais conseils :
" Surtout ne pas faire de grands pas, ne pas trop écarter les jambes .
Sourire, ne pas s'habiller trop long, ne pas s'habiller trop court, mais être  in "

Tirer sur le fil, dévoiler ce qu'elle a de meilleure en elle : "s'appeler douceur" .

Parfois, c'est pire, le miroir de la femme se déforme .
La robe ne fait pas automatiquement la fille
Et elle ne se sent plus satisfaite d'épouser les standards de la condition féminine
Et puis à cela s'ajoute, les restes de l'autre genre :
Elle se voit trop charpentée, avec des mains énormes
Et sa prise de poids actuelle ne fait qu'accentuer les choses.
Que lui reste t'il pour être ?
Sa gentillesse ...

On peut dire que son image est, on ne peut plus fluctuante
Il faut absolument qu'elle aille à la recherche de l'autre
Avec une présence quotidienne pour assurer une stabilité,
Un enracinement durable de son "moi" dans une terre vivante.

Elle craint de périr sous le poids de son isolement.



Céline

Elle focalise sur ses ressentis et ses postures pour effacer ses attitudes précédentes
Et s'établir résolument dans son coeur de femme.
L'avancée de la chrysalide  se situe dans le quotidien
Et que par l'attention qu'elle porte à elle-même.

Il y a des mouvements qu'elle ne peut réaliser, sans ressentir l'imprégnation de son ancien "moi"
Exemple: si allongée sur son lit, elle lève ses bras pour croiser ses mains derrière sa nuque
Eh bien ! cette position lui rappelle immédiatement, son identité d'homme.

Elle doit se laisser gagner par des attitudes de femme
Mais elle ressent une sorte de bataille entre l'ancien genre et le nouveau.
Elle le sait bien: " il est illusoire de croirs que tous les changements se réalisent du jour au lendemain".

Autre exemple de modification des poses :
Dans sa baignoire, il faut qu'elle sorte une de ses jambes hors de l'eau , pour se sentir femme
Allez savoir pourquoi !

Malgré tout elle gagne du terrain ; elle s'autorise des gestes.
Certains lui viennent naturellement
Et pour d'autres elle copie les attitudes de femme au hasard des rencontres.
Elle veut élargir son expression de vie et libérer son corps physique et émotionnel.

Aujourd'hui, elle peut jouer avec ses cheveux, moduler sa voix, parler femme avec ses mains,
Exposer une épaule et puis la recouvrir.

L'exigence du changement auquel elle se soumet doit être au plus près de son coeur de femme, pour être Céline à jamais.

D'accord, elle n'est pas toujours dans la clarté du chemin
Mais elle sait qu'il est marqué à jamais de signes d'irrémédiabilité.




Elsa se dit.

Puisque tout le monde s'accroche à des valeurs déifiées
Elsa se dit: que de se placer sous la protection d'un dieu ne pourrait que lui être bénéfique.
Elsa a donc choisi de se mettre sous la tutelle du Dieu des marsupiaux
Car elle identifie sa vie présente, comme étant le voyage périlleux d'un bébé embryon
Vers la poche de sa mère kangourou.

Mais elle n'est pas dupe.
Elle sait qu'un seul dieu, fut-il marsupial ne lui suffira pas.
Alors , elle se voit bien invoquer le Dieu des jeux de grattage et si vraiment , ça ne marche pas
Elle ferait appel à d'autres énergies : comme celles des chamans par exemple.

Pour aller encore plus haut, plus loin ; elle pourrait très bien projeter son " petit moi"
Dans celui d'une vie animale.
Elle serait alors en mesure de transformer son odorat en celui de requin
Et que ce nouveau sens démultiplié, l'entraîne inexorablement vers le but final.
Mais pour ressentir encore plus d'assurance, et voir plus clair dans les eaux troubles et sombres
Elle s'investirait bien, dans d'autres métamorphoses mixtes
Où son regard de requin serait également celui d'un chat
Et tant qu'à faire, ces nouveaux yeux perçants
Seront munis d'une troisième paupière comme celle des manchots empereurs.

Pourquoi, ne pas utiliser toutes les projections d'énergie à sa portée
Puisque d'après certains spécialistes  de l'univers: "elle fait partie d'un tout".
C'est une idée intéressante, mais sa mise en pratique pose quelques problèmes !

Elsa croit devoir utiliser son imagination pour se donner l'impression de force
Mais face à son parcours de transition
Elle n'est forte en rien, mais fragile en tout.
Et que la projection de sa véritable nature serait celui d'un coeur pur et tendre
Qui étendrait sa sensibilité comme une eau douce et calme recouvrant les sables d'une plage.

Malheureusement, sa vie actuelle ressemble à celle d'un désert sans eau
Peuplé de cactus et de quelques cobras mortels
Parfois, Elsa en glissant sur les grains de sable ne peut éviter
Que de longues épines acérées n'atteignent sa peau sans défense.

Alors Elsa se dit:
Dois-je vivre et lutter ou étendre mon corps et mon âme si faible dans un coin de dune
Et attendre définitivement que les sables me recouvrent

Elsa est dans son lit, mais comme une chrysalide immobile en attente d'une vraie naissance
Elsa est sous sa couette de plume et laisse trop souvent son corps flotter dans le corps des brumes.
Elle est en refuge contre les piqûres et des nuits glacées.

Elle ne comprend pas, pourquoi la nature navigue constamment entre douleur et bonheur
Satisfaction et insatisfaction
Entre les morts et les naissances
Entre les prédateurs en chasse et les proies en pâture.
Entre le conscient et l'inconscient
Le connu dérisoire et l'inconnu à maxima.

Elsa se dit, sous son duvet de plumes
Qu'elle fait partie de ce "tout" qui ne ressemble à rien
Et qui colle son petit "moi" de sapiens sous de trop pesantes gravités

L a seule prise d'Elsa face à l'absurdité de la vie: ce sont des mots.
Des mots comme des cris.
Des mots aussi incohérents que cette vie.
Des encéphalo-mots à la courbe graphique très aplatie

Elsa sait et Elsa se dit
Que son vieux cordon ombilical
N'a plus assez de force et de présence pour diriger sa vie.
Qu'il lui faut " être elle " radicalement
Et si elle s'invite si souvent dans le lit des mots
C'est peut être pour marquer sa nouvelle naissance
dans le sable encore chaud de ses runes.
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Message  Annabelle46 Mar 1 Oct 2019 - 17:23

Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303 Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303 Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303 Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303 Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303 Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303 :bohner:
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Message  Daniela Dim 6 Oct 2019 - 18:12

Je n'avais pas vu cette multitude de nouveaux textes !

Merci de nous les partager Azilis.

Comme les amies, je prendrai le temps de les déguster.

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Message  Azilis Dim 6 Oct 2019 - 19:44

J'aime bien cacher les choses.
J'emmagasine les mots et les histoires comme un écureuil avec ses graines.
Et si la fée hasard intervient
ça me convient.

Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303
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Message  Béatrice Dim 6 Oct 2019 - 20:04

Azilis a écrit:J'aime bien cacher les choses.
J'emmagasine les mots et les histoires comme un écureuil avec ses graines.
Et si la fée hasard intervient
ça me convient.

Des petites histoires T en couleurs et en noir et blanc 880303

et bien je suis très heureuse que cette fée t es conduite parmi nous genty
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Message  Azilis Dim 6 Oct 2019 - 21:16

Je crois que la petite fée habite chez toi, Béatrice, qu'elle m'a fait de nombreux signes de la-bas.

Vérifie !


genty
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