imposteuse ?? - imposteur ??

Sandrine a écrit:

Alexandra a écrit:

sophieD a écrit:Alexandra.
S'accepter tel( telle ) que l'on est, redonne de l'estime de soi

Sur ce point là j'ai encore beaucoup de chemin à faire , pour en revenir au sujet combien de fois j'ai eu le sentiment d'être un imposteur quand par exemple j'étais en chemise et pantalon, alors que j'avais envie d'être dans une de mes robes avec tout se qui va avec.

Être au travail en mec avec un porte jarretelle et des bas en dessous

Vu mon travail sa serait un peu compliqué , par contre j'ai les ongles des pieds vernis qu'elle plaisir de retirer ses chaussettes en rentrant chez soi.


J'avoue pour ma part être parfois un peu jalouse des femmes, j'envie tellement leur forme , je ne sais pas pour vous mais moi lorsque j'ai mis pour la première fois des faux seins, j'ai ressenti un sentiment de bien-être et de normalité qui m'ont un peu perturbée je l'avoue, c'est la que je me suis rendu compte que ce n'était pas juste vestimentaire, ce qui ramène à ce sentiment d'imposture

Nicole a écrit:J'ai beaucoup regardé les femmes. Je n'étais et je ne suis toujours pas jalouses d'elles. Je les ai admirées; je les ai obsevées ... et c'était juste pour comprendre comment elles étaient. C'était mon moyen pour devenir femme et exprimer ma féminité.

Les femmes CIS font la même chose entre elles.(Et les hommes entre eux). C'est une façon de s'intégrer au groupe. J'ai été copiée par des femmes ces dernières années (Pas plus tard qu'il y a quelques jours), ce qui est assez rassurant en fait. À un moment de mon évolution, j'ai adopté un style qui me correspond et m'y suis tenue. Quelque chose d'assez intemporel. Avec le temps, cela apporte de l'assurance et devient en même temps une image qui me colle à la peau socialement.
À bien y réfléchir, c'est à ce moment là que des choses ont basculées. Je n'ai plus cherché à imiter, j'ai arrêté de douter et cela m'a libérée psychologiquement. Maintenant je m'affirme sans plus vraiment chercher à convaincre qui que ce soit. Et ça marche.

Pour ajouter une note concernant le sujet de ce post, je n'ai jamais approuvé ce "syndrome de l'imposteur". Comme je l'écrivais plus haut j'ai toujours vécu l'identité féminine comme une chose assez naturelle. Mais comme la majorité des femmes trans, j'ai eu à gérer la transphobie endémique de notre société... Finalement, ce qui a vraiment évolué chez moi c'est la capacité à ne pas en être (trop) affectée.

Je suis comme toi Morgane. Je ne cherche plus à convaincre, je n'imite pas, je ne doute plus de moi, je suis moi-même et c'est vai que c'est une libération de vivre son identité féminine de façon naturelle. Mais j'avoue qu'il faut un peu de temps pour en arriver là. Et puis il y a aussi l'age et notre expérience de la vie qui nous aide.

Je peux le dire maintenant : je n'ai pas bien compris ce "syndrome de l'imposteur".

Nicole a écrit:Je suis comme toi Morgane. Je ne cherche plus à convaincre, je n'imite pas, je ne doute plus de moi, je suis moi-même et c'est vai que c'est une libération de vivre son identité féminine de façon naturelle. Mais j'avoue qu'il faut un peu de temps pour en arriver là. Et puis il y a aussi l'age et notre expérience de la vie qui nous aide.

Je peux le dire maintenant : je n'ai pas bien compris ce "syndrome de l'imposteur".

Avec un parcours long et mûri, j'espère bien que ce syndrome de l'imposteur et dépassé, inconnu, ou oublié. 

Ce syndrome peut toucher quiconque qui n'a pas été encouragé dans une voie à laquelle il aspire (voire détourné d'elle par son entourage), et peut porter aussi sur une orientation scolaire, un choix professionnel, d'amis ou de partenaire. Les personnes qui ne s'autorisent pas à... Ou celles qui se sont persuadé qu'elles n'y arriveraient pas, que les obstacles à franchir sont trop nombreux, ou trop hauts.

J'imagine que c'est la difficulté de beaucoup, au milieu du gué, ou au début d'une démarche d'affirmation, qui, plus qu'avec une jalousie féroce, regardent les femmes avec envie, et mesurent la différence. Alors que comme l'a dit Morgane, nombre de femmes sont étonnées de ce que nous sommes capables de faire pour être féminines, et s'en inspirent. Moi (par exemple, hihihi), je pense que je m'habille beaucoup mieux que mon ex compagne. Et c'est plus une affaire de goût que d'assurance et d'affirmation.
Mais il n'existe pas pour s'affirmer que le vêtement, qui dissimule parfois une incertitude profonde.

katiagironde a écrit:Mais il n'existe pas pour s'affirmer que le vêtement, qui dissimule parfois une incertitude profonde.

C'est à dire ?

Morgane a écrit:

katiagironde a écrit:Mais il n'existe pas pour s'affirmer que le vêtement, qui dissimule parfois une incertitude profonde.

C'est à dire ?

Même en s'habillant comme une femme on peut ne pas se sentir femme ? Je pense donc plutôt que les vêtements féminins ne sont que les accessoires de notre féminité assumée.

Nicole a écrit:

Morgane a écrit:

katiagironde a écrit:Mais il n'existe pas pour s'affirmer que le vêtement, qui dissimule parfois une incertitude profonde.

C'est à dire ?

Même en s'habillant comme une femme on peut ne pas se sentir femme ?  Je pense donc plutôt que les vêtements féminins ne sont que les accessoires de notre féminité assumée.

Euh... je veux juste dire qu'on ne peut pas limiter l'identité au genre des vêtements. Même si les copines disent que porter déjà un élément qui les rapproche de la féminité change considérablement leur relation au monde, il reste tellement d'aspects ou de situations où nous pouvons nous sentir "imposteuses".

Tiens, encore un mot qui n'existe qu'au masculin... est-ce que seuls les mâles seraient suspects d'imposture ?

Merci Katia,

katiagironde a écrit:Tiens, encore un mot qui n'existe qu'au masculin... est-ce que seuls les mâles seraient suspects d'imposture ?

Question intéressante ..
https://www.laculturegenerale.com/imposteur-feminin-imposteuse-impostrice/

Je me rappelle il y a quelques semaines une situation que je pourrais qualifier d'imposture.
Lors d'un déplacement professionnel, je me suis retrouvé dans un réunion à coté d'une très belle femme, peut être un peu plus âgée que moi. Elle était super féminine avec une belle jupe noire, des talons, un beau décolleté et un superbe maquillage.
Elle est venu s'assoir à coté de moi alors qu'il y avait plein de places. Je me suis dit que j'avais de la chance. Pendant toute la réunion, elle n'a pas arrêté de me draguer. Elle m'a dit que c'est pas par hasard si elle s'est assise à coté de moi, c'est parce que je lui plait bien. Ca n'a pas été plus loin car je n'ai jamais trompé ma femme et je n'avais pas envie de commencer mais c'était tentant quand même.
Ce jour là, je portais la barbe (je déteste ça) mais ma femme et mes amis n'arrêtent pas de me dire que ça me vas trop bien. J'avais des vêtements bien masculins.
L'imposture, c'est que sous mon jean je portais des bas noirs avec un porte jarretelle et une petite culotte en dentelle.

L'imposture est la suivante également selon moi:
J'aime les femmes, donc j'essai de bien m'habiller en mec et parfois de porter la barbe comme il m'est dit que ça me vas bien.
Par ailleurs, j'ai horreur d'avoir la barbe.
D'un coté j'ai envie d'être féminine d'avoir des attitudes féminines et de porter des vêtements de filles.
De l'autre côté, j'aime parfois faire le "vrai mec" pour plaire aux filles.

Un beau témoignage.

Depuis l'age de 10/12 ans j'étais différente des autres, sans trop savoir pourquoi.
100% des filles de l'époque essayaient de m'éviter, j'en ai déduit que j'étais un piètre dragueur, de plus pas franchement beau gosse j'ai fini par en faire un complexe.
Et puis en fille je me trouvais belle, enfin mignonne et belle. Au départ le fait de s'habiller comme ça et sortir suffisait à mon bonheur.
Il m'a fallu arriver à 28 ans environ pour découvrir (fortuitement à travers un magasine) et comprendre que je n'étais pas la seule avec cette envie irrépressible d'être une fille à chaque occasion. Mon sens de l'observation et du détail avait fait que j'avais bien évolué au fur à mesure des années, mon passing était bon et réconfortant.
Puis vers 37 ans j'ai commencé à sortir en boite et interagir. Cela a tout changé, enfin je n'étais plus timide, enfin heureuse de vivre ma féminité. Enfin je pouvais discuter avec des amis et amies. J'étais passée de l'autre coté du miroir, enfin reconnue comme fille.
Une de mes amies, coiffeuse et un peu cougar, m'avait bien dit une fois que de toute façon j'étais plus une fille qu'un garçon. C'était sa réponse à ma question du genre "et toi, tu sortirais avec moi?"
Classée du coté des filles, alors pourquoi certaines me draguaient, avaient elles un pressentiment ? Savaient elles ?. Au début j'avais trouvé ça choquant, troublant, embarrassant.
Et puis, bien dans ma peau et en sortant du boulot, c'était direction Pimkie, Nouvelles Galeries, au moins 2 fois par semaine. Il fallait bien trouver une jolie robe pour samedi soir, et puis j'étais grande consommatrice de bas et collants.
Et puis quand on sort, on commence à être connue, il y a les désagréments, les mecs non voulus, les flics qui posent des questions, etc

Mais je ne me suis jamais prise pour une imposteuse, juste voulu être une fille parmi les filles.

Merci pour ton témoignage intéressant Nelly.
Tu écrit les flics qui posent des questions". Ca doit être gênant et je ne sais pas comment tu t'ai sortie de la situation. C'est une situation que je redoute

Sandrine a écrit:Tu écrit les flics qui posent des questions". Ca doit être gênant et je ne sais pas comment tu t'ai sortie de la situation. C'est une situation que je redoute

Aujourd'hui nous sommes protégées par la loi. Si ton comportement est normal *, tu n'as rien à redouter légalement. Je me suis plusieurs fois adressée à des policiers parfois même dans la rue, mais aussi pour deux dépôts de plainte au commissariat (Véhicule forcé sur un parking). Cela s'est très bien passé.
Après on est jamais à l'abri de la bêtise...

* Attention de ne pas trainer n'importe ou, d'avoir un comportement suspect.

Sandrine a écrit:Merci pour ton témoignage intéressant Nelly.
Tu écrit les flics qui posent des questions". Ca doit être gênant et je ne sais pas comment tu t'ai sortie de la situation. C'est une situation que je redoute

Je vais de temps en temps voir la maréchaussée (police ou gendarmerie). Ben rien que des discussions cordiales entre gens bien élevés. De toute façon, je suis Gwendoline pour le meilleur et pour le pire à partir du jour où je suis passée full-time puis mis à jour mes papiers. J'avais déjà une photo au féminin sur ma dernière CNI de Philippe.