Dora Moutot dit comprendre la souffrance des transgenres mais y participe activement

un article réponse de Marie-Cau dans lescolonnes du Journal Marianne.








Dans une tribune en soutien à Dora Moutot, plusieurs personnalités s'insurgeaient contre la plainte déposée à l'encontre de la journaliste Dora Moutot, après que cette dernière a qualifié Marie Cau, première femme transgenre élue maire de France, d' « homme transféminin ». Marie Cau leur répond.


Je remercie la rédaction du journal Marianne de me permettre d’apporter une réponse à la tribune publiée chez elle : « Plainte contre Dora Moutot : "Le transgenrisme aura-t-il la peau de la liberté d’expression ?" ». Dans cette tribune collective, un certain nombre de personnalités s’insurgent contre la plainte que l’association Mouse et moi-même avons déposée à l’encontre de Dora Moutot pour injures publiques et incitations à la haine. Selon ces personnes, cette plainte ne serait qu'une tentative de censure et donc une atteinte à la liberté d’expression.

Ce n’est évidemment pas le cas. À aucun moment je n’ai empêché Dora Moutot de s’exprimer, ni sur le plateau de l’émission de « Quelle époque », ni sur les réseaux sociaux qu’elle abreuve avec abnégation et assiduité depuis longtemps. J’ai débattu souvent et avec des personnes de tous bords. Toujours avec mesure et bienveillance. J’ai souvent tendu la main et n’ai jamais refusé le dialogue. Et bien sûr, je n’ai jamais insulté, diffamé ou harcelé Dora Moutot et ses consœurs.

S’il est vrai que les propos de Dora Moutot ont choqué certains invités de l’émission, parmi le public présent et bon nombre de spectateurs qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux, aucun homme ne l’a « invectivé ». Tout ceci est facile à vérifier grâce aux images disponibles. Et si la production a coupé des séquences, je peux témoigner que ma conclusion a été tronquée. Cette présentation biaisée des faits vise en réalité à présenter l’agresseur, Dora Moutot, comme une victime – technique bien connue – et à créer l’adhésion autour d’une cause indéfendable. Dans cette tribune, on relance une énième fois (au secours Simone de Beauvoir !) le débat sur la définition de « LA » femme.

QUI EST UNE FEMME ?
Dora Moutot s’identifie comme femme car elle a des organes sexuels féminins. Je respecte son autodétermination comme je l’ai dit lors de mon passage dans l’émission « Quelle époque » sur France 2. J’ai aussi dit que cette vision était réductrice pour beaucoup de femmes dont le vécu et le ressenti ne se limitent pas à leurs organes génitaux. J’ai personnellement une plus haute opinion de l’être humain et des femmes en particulier. Heureusement, la vision essentialiste de Dora Moutot, bien que rebattue, est minoritaire dans le féminisme. Elle est largement marginalisée et tente de se refaire une virginité sur le dos des personnes transgenres. Cela reste pour moi un vieux fonds de commerce politique qui rejoint les causes réactionnaires et conservatrices sur les droits des femmes.

Pour ma part, j’ai foi en l’être humain qui n’est pas seulement un animal intelligent et sexué. L’argument facile de la biologie est celui qui a justifié dans notre passé les pires horreurs comme le sexisme, le racisme, l’eugénisme, et le génocide. Nous valons mieux que cela. Nous sommes aussi des milliards de croyants à penser qu’il y a plus que notre biologie pour nous déterminer notre existence. Nous avons tous un chemin et une expérience de la vie qui nous appartiennent et nous déterminent.

POURQUOI LA PLAINTE ?
L’objet de la plainte déposée n’est pas le combat contre l’idéologie des femellistes, mouvement de Dora Moutot, mais l’incitation à la haine, la diffamation et l’insulte. Car ce qui est grave c’est que Dora Moutot fasse croire que les femmes transgenres sont des prédateurs sexuels qui se déguisent en femme pour les violer. Mais attention, « pas tous », précise-t-elle. Cette diffamation vise à déclencher le rejet et la haine envers les femmes transgenres. C’est cela qui est condamnable. Et, il ne s’agit pas d’un propos isolé. Dora Moutot orchestre une véritable campagne de haine depuis longtemps. Il faut que cela cesse. Ces accusations ne sont pas sérieuses, voire odieuses, et la réalité est bien différente. La majorité des agressions sexuelles sont le fait d’hommes cisgenres hétérosexuels et principalement des proches des victimes. La réalité c’est que les femmes transgenres sont les victimes régulières d’agressions extrêmement violentes et de viols.

En guise d’argumentation, on va chercher des cas plus qu’anecdotiques à travers le monde parmi 8 milliards d’individus. Vous citez, notamment, un cas en Ontario d’un lycéen, Josh Alexander, et vous déformez la vérité. Ce lycéen harcelait les étudiants transgenres et faisait du prosélytisme. Son comportement est répréhensible selon la loi canadienne. Je pense que le respect de la loi dans un pays démocratique est primordial. La justice canadienne se prononcera. Soutenir Dora Moutot, c’est participer à une propagande haineuse qui vise à ostraciser une population en raison de son identité. J’invite les signataires à ne pas se fourvoyer dans une idéologie délétère et contraire aux valeurs de notre république. Dora Moutot se dit harcelée alors que depuis des années, elle diffuse des propos blessants et offensants envers les personnes transgenres. Elle sème le vent de la désinformation, récolte la tempête et s'en offusque. Cela ne manque pas de culot. Cette tribune pose par ailleurs un certain nombre d’interrogations de façon démagogique et biaisée : quelle limite la loi pose-t-elle à la liberté d’expression en matière d’identité de genre ? La liberté d’expression est fondamentale dans notre démocratie mais ne permet pas l’insulte, l’outrage, la diffamation et l’incitation à la haine. Je pense que les juges maîtrisent bien cela et apporteront la réponse adéquate.

FEMELLISME
A-t-on le droit de critiquer une idéologie ? Oui, bien sûr, mais la transidentité n’est pas une idéologie. C’est une réalité reconnue par la loi et la médecine. En revanche, le femellisme et son vocabulaire orwellien est une idéologie. Les personnes transgenres ne nient pas la biologie. Ces propos servent à disqualifier le discours des femmes transgenres. Ce qu’elles disent, c’est que le genre définit l’identité des personnes. Mais vous refusez la notion de genre par idéologie. Quand vous rencontrez une personne dans la rue, vous l’identifiez pourtant bien par son genre. J'espère que vous ne lui demandez pas son caryotype ou une palpation de ses organes pour voir si elle est mâle ou femelle.

Est-ce que le fait d’affirmer que les femmes sont des femelles relève de la transphobie ? Non, bien sûr, quand il s’agit de femmes cisgenres. Est-ce que l’endométriose et l’accès à l’avortement sont des problèmes de femmes ? Oui, évidemment, mais pas pour toutes les femmes, heureusement ! J’espère que vous serez prompt à faire une tribune pour défendre le dépistage de l’endométriose et l’accès à l’avortement. Peut-on s’inquiéter de la présence d’individus pourvus de pénis dans les prisons pour femme ? Je vous informe qu'il y a des individus à pénis partout dans votre entourage… Devez-vous vous en inquiéter ? Et s’il y a des individus dangereux dans les prisons, c’est à l’administration pénitentiaire de gérer. Sachez que les femmes transgenres sont par ailleurs isolées pour éviter d’être agressées et violées…

INTÉGRER LES FEMMES TRANSGENRES
Plusieurs journalistes ont signé cette tribune sans vérifier les faits. Il est pourtant facile de contacter l’administration pénitentiaire. Peut-on s'inquiéter lorsque des individus mâles remportent des compétitions sportives féminines ? Faut-il s’inquiéter de la triche dans le sport ? Oui, et ce n'est pas nouveau. Au vu des enjeux financiers dans le sport, je suis persuadée que les instances sportives sauront gérer l’inclusion des femmes transgenres dans le sport avec discernement et sans discrimination. Peut-on s’inquiéter des changements irréversibles des transitions hormonales et chirurgicales ? C’est un peu l’objectif recherché par les personnes transgenres pour pouvoir vivre en adéquation avec leur corps. Ne vous inquiétez donc pas. Il faut juste que ce choix soit parfaitement éclairé en concertation avec des professionnels compétents. Vous évoquez le danger pour les enfants. C'est un bel argument démagogique ! Bien sûr, qui ne serait pas sensible à un danger pour nos enfants ?

Rassurez-vous, il n’existe pas en France de transition pour les mineurs. Il existe des consultations et accompagnements qui visent à éclairer leur demande. Bien sûr il existe peut-être de mauvais médecins peu scrupuleux. Et il y a eu de nombreux scandales sanitaires dans le passé dans le monde médical. Les personnes transgenres sont souvent des personnes fragiles et peuvent être la cible de ces gens-là. Il faut protéger ces personnes des trafiquants et des automédications grâce à de vraies prises en charge alors que vous voulez les remettre en cause. C’est la prohibition qui crée les trafics et les dérives. Interdire l’accès aux soins est donc stupide, dangereux et immoral.

INDIGNATION SÉLECTIVE
Votre instrumentalisation des enfants est évidemment cousue de fil blanc. Étrangement, vous ne vous inquiétez pas de la délivrance de pilules contraceptives réputées cancérigènes auprès des plus jeunes pour de l’acné. Vous ne vous inquiétez pas non plus des milliers d’enfants intersexes mutilés sans leur consentement. Entre autres. Reste le cas de l’insulte publique. Peut-on mégenrer publiquement une personne transgenre en connaissance de cause sachant que cela portera atteinte à sa vie privée et la blessera en lui rappelant sa souffrance ? La justice se prononcera.

Merci Galwenne de nous avoir transmis ce texte de Marie Cau, que je trouve riche, très bien argumenté, présentant des idées importantes d'une manière calme et posée. Cette dame m'impressionne beaucoup !

Je n'ai pas suivi cette affaire. J'espère qu'elle ne va pas alimenter la haine pour la transidentité, même si l'action de Marie Cau me semble légitime.

Je trouve que Marie Cau fait preuve d'une clarté d'esprit et d'une sagesse exemplaires.

(On appréciera le nom de la chaine).
les premières minutes m'ont données envie de vomir. et je ne parle pas des commentaires.
elle a quand même l'art et la manière de se faire des noeuds au cerveau (si elle en a un) pour pas grand chose

écœurant..  Sa réaction finale sur le trouble psy et le non remboursement du suivi c'est indigne.

Mais rien de nouveau au mouvement qu'elle a initiée même si elle s'en défend..

Mlle_helened a écrit:(On appréciera le nom de la chaine).
les premières minutes m'ont données envie de vomir. et je ne parle pas des commentaires.
elle a quand même l'art et la manière de se faire des noeuds au cerveau (si elle en a un) pour pas grand chose

Le média créé sous l'égide de Michel Onfray, qui a été il y a longtemps un intellectuel vulgarisateur de la philosophie pour finir par héberger des idéologies les plus rances qui se répandent actuellement.
C'est fou comme on peut qualifier de "tyrannie trans" un mouvement où des personnes (comme nous) peu sûres d'elles et discriminées ont toutes les peines du monde à s'accepter collectivement et à mettre le nez dehors...! Et on reproche à certaines de ces personnes qui s'assument publiquement et sont fières de ce qu'elles ont eu le courage de devenir, de tenter d'être les porte paroles de celles qui sont encore victimes du mépris de personnes comme cette Dora Moutot... qui voudrait tant crééer un mouvement derrière elle. Encore une influenceuse en manque de suiveurs et en recherche de liquidités, ou une idéologue du mépris des minorités ?

Dora Moutot a vraiment du mal à se sortir des accusations qui sont portées contre elle, comme les gens de mauvaise foi qui essayent vainement de se justifier et passer pour les victimes, alors qu'ils sont des bourreaux.

Mlle_helened a écrit:

(On appréciera le nom de la chaine).
les premières minutes m'ont données envie de vomir. et je ne parle pas des commentaires.
elle a quand même l'art et la manière de se faire des noeuds au cerveau (si elle en a un) pour pas grand chose

elle parle de prison ,que se soit prison de femme ou homme je ne parle pas de notre genre , il y a des viols entre même sex

Surtout elle parle d'un seul fait et en fait une généralité... Comportement typique des racistes et de ceux qui discriminent un groupe ou une catégorie de personnes.
Apparemment un homme aux USA (je crois) a été condamné pour viol sur une femme. Et en détention il a demandé à faire une transition et à être placé en prison pour femmes.
Du coup scandale : on a dit qu'il voulait commencer une transition pour agresser des femmes en prison. Je ne connais pas les faits exactement mais c'est ce dont je me souviens.

Et la dame Mourot se sert de cette histoire pour jeter le doute sur TOUS les transgenres MtF qui ne seraient pas castrés, au prétexte qu'ils pourraient violer des femmes, en particulier au cas où ils seraient placés en détention dans un quartier de femmes. Quand on sait ce qui se passe en prison pour les trans, les homosexuels ou même tous les hommes qui ne savent pas se défendre...

C'est très grave : c'est comme dire que tous les noirs peuvent tuer si un noir a tué. C'est un argument qui me paraît illégal et transphobe. Je me demande comment elle n'a pas été condamnée pour ces propos qu'elle répète régulièrement. 🤮