des periodes de doutes

Michele-Anne a écrit:

Morgane a écrit:

jennyfer a écrit:Mais quelle idée de tout jeter ? Cela ne m'est jamais arrivé.

Moi non plus.

Vous avez de la chance de n'avoir jamais succombé à ce démon de la place nette et de la purification! Cela m'est hélas arrivé plus d'une fois également. D'abord par honte, effectivement, quand j'étais lycéenne, mais ce motif s'est relativement vite évanoui. Ensuite, ce fut tout bêtement parce que je n'avais plus de place dans mes cachettes pour mes nouvelles fringues, donc je me débarrassais d'une partie. Et puis finalement comme j'ai eu l'idée stupide de me marier, j'ai tout brûlé à la campagne de ce j'avais planqué dans la vieille grange de mes grands-parents et à ce moment là il y avait de quoi alimenter tout le rayon femme de galeries farfouillettes... Ca a fait une fumée monstre, bonjour la discrétion...

moi c'était les déménagements avec mes parents qui venaient "m'aider", ancien appart et nouvel appart, même jusqu'à Nancy
j'avais pensé à la consigne à la gare, mais ça rentrait pas

Kikou à toutes
Si j'ai eu des périodes de doutes dans ma jeunesse , je n'en ai plus et je sais qui je suis . Par contre, je vis des périodes d'abstinence un peu forcée ne bénéficiant que de peu de périodes de liberté. Je préfère donc faire une croix sur cette aspect de mon identité, "l'enfouire" au fond de moi, je trouve cela plus supportable pour mon entourage et moi, que d'être à fleur de peau , et penser tout le temps à "mon malheur " de ne pouvoir vivre ma personnalité. Peut être n'aurais plus cette liberté d'être femme, il me reste mon ressenti et ce que je suis dans mon âme... c'est déjà ça !
Bizz

Il y a quelques années à Transtalk SHG (groupe de support transgenre à Karlsruhe) un vieux monsieur participe à la réunion pour la première fois. Son tour venant, il raconte pourquoi iel est là. Son histoire a pris toute la réunion et était poignante. Iel a essayé de vivre au féminin et devant la pression sociale, iel a essayé de chasser le démon à coup d'autodaphé de ses vêtements féminins. Mais bien sûr, ça ne durait pas et sa féminité revenait se concluant par un nouvel autodaphé. Ce n'est pas un démon à chasser.

Dans le groupe, nous avons perdu une dame très gentille qui se disait travesti. Je n'ai jamais vu une excuse aussi bidon, j'ai eu de longues conversations avec elle. Là aussi la pression sociale l'a empêché de vivre.

Vous n'avez pas besoin d'être trans ou je ne sais quoi, vivez votre vie pour ne pas avoir de regrets plus tard. Signée une survivante du cancer pour le moment.

Gwendoline a écrit:

Vous n'avez pas besoin d'être trans ou je ne sais quoi, vivez votre vie pour ne pas avoir de regrets plus tard. Signée une survivante du cancer pour le moment.

J approuve entièrement , Signée une deuxième rescapée d un cancer ,

Le cancer ???????
J'ai toujours ma tumeur au cerveau. Une pièce de 2€ collée à gauche. Stable depuis plus de 3ans les anesthésistes sont ok pour m'endormir (et surtout me réveiller en bon état).
Comme je l'ai expliqué par ailleurs c'est pour traiter mon cancer que je vais faire ma vulvoplastie en juin.
Là où il est placé c'est très compliqué à opérer, c'est délabrant et faire "une chatte" permet de curer cette saleté de façon "élargie" tout en me permettant de trouver du positif dans la situation.

Quand le chir a sorti les photos post-op de chirurgie classique, avec et sans plastie (celle des trans FtM en fait), quand il a bien énoncé la lourdeur, la durée des soins post op et les risques de cette chir, les risques d'échecs des greffes ma femme a été la première à dire qu'il valait mieux partir sur une vulvoplastie.
Les proba sont plus dans mon sens, il y a moins de risques op et même si dans l'absolu c'est peu conventionnel ça me permet de positiver une situation habituellement destructrice pour un homme standard....ce que je ne suis pas avec ma féminité envahissante.
A quelque chose malheur est bon.
En mai vérif de l'absence de méta et en juin, zip !

Je comprends la situation. Le traitement de mon cancer de la vessie infiltrant m'a laissé un bas mort qui s'est rapidement ratatiné. C'est un effet secondaire connu et fréquent (>70%) de la cystecprostatectomy radicale amplifiée par l'urostomie. Le bas en plus de ne plus pouvoir avoir d'érection, n'est même plus utilisé pour uriner. De temps en temps, j'ai la désagréable sensation d'avoir un organe fantôme (sensation souvent rapporté par celles qui ont eu une vaginoplastie ou une vulvoplastie). J'ai repris le chemin de ma psychiatre pour voir comment gérer tous mes problèmes liés aux effets secondaires. Pour l'instant, je m'essaie à la posture du fatalisme: c'est le prix a payer pour survivre quelques années. Il y a bien sûr l'option de la vulvoplastie (la vaginoplastie étant à priori exclue). Pour l'instant , il est urgent d'attendre. J'ai eu beaucoup de chance dans mon traitement (juste laissée une fois pour morte suite à une allergie durant ma chimiothérapie). Mon rétablissement post-opératoire a été au top plié en 10 jours et complètement autonome même pour ma stomie de retour à la maison. Je ne suis pas d'humeur à retenter le diable et être liée à l'hormothérapie à vie, ce n'est pas forcément top non plus. Mon prochain rendez-vous avec mon urologue sera décidé par mon oncologue (disons dans environ 5 ans). Les deux travaillent ensemble. Mon urologue connaît Terrier, si le sujet venait à venir sur la table sous une forme ou une autre. Je suis suivie par une infirmière stomathérapeuthe de la clinique de mon urologue. Voilà où j'en suis et rendez-vous ce soir chez ma psychiatre.

Note: Il faut dire que ni le bas, ni ma stomie ne me limite dans mes activités. J'ai fait une prestation de Cabaret Burlesque avec d'autres filles devant une salle comble. Je vais aussi à la piscine. Je laisse volontier les opérations de chirurgie esthétique aux vraies personnes trans.