Paroles d'auteur
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Paroles d'auteur
de ce fait j'ai décidée de créer cette page qui permettra à chacune d'y délivrer ou sa propre prose voir celle rencontrée au fil des livres ou pages internet.
je commence par Un très beau texte de Raymond Devos à déguster sans modération :
Je suis bien obligé de le reconnaître :
Je suis raciste.
Je viens de m'en rendre compte en mettant en route ma lessive du jour.
J'ai séparé le blanc des couleurs.
Affligeant.
Et dire que j'agis ainsi depuis des années !
Et circonstance aggravante, avec une lessive qui lave plus blanc que blanc.
C'est pathétique.
Comme Monsieur Jourdain dans un autre domaine, j'étais raciste sans le savoir.
Du coup, je suis d'une humeur noire.
Ça ne va pas arranger les choses.
Oh, je savais que je ne suis pas blanc comme neige.
J'ai connu des périodes noires.
Dans un précédent emploi, on m'avait donné carte blanche.
Résultat, j'ai monté une caisse noire.
Quelque temps plus tard, alors que j'étais déjà connu comme le loup blanc, j'ai travaillé au noir.
Découvert, j'ai essayé de montrer patte blanche, mais j'ai été placé sur liste noire.
Et comme disait le chanteur, noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir.
Alors que faire ?
Pour sûr, j'avais mangé mon pain blanc.
Je dirais bien que j'ai pleuré à l'arme blanche, mais ça serait de l'humour noir.
Alors dans la glace, je me suis regardé dans le blanc des yeux.
Pas question de me retrouver dans une misère noire.
L'avenir restait une page blanche. Inutile de voir tout en noir !
Je pouvais sortir blanchi de tout ce sombre passé.
Finis les noirs projets !
Je serais désormais plus blanc que neige !
Finie la série noire.
Et patatras, voilà que je me découvre raciste.
Mais c'était cousu de fil blanc.
Je dois être la bête noire de quelqu'un, c'est sûr.
Tout de même, ce sera un jour à marquer d'un caillou blanc.
Bon, je ne vais pas tout peindre en noir.
D'autant que c'est bientôt la semaine du blanc !
Inutile de broyer du noir.
Ni de me faire des cheveux blancs.
Allez, je vais me servir un petit noir.
Et puis non, plutôt un petit blanc.
Avec un morceau de chocolat noir.
Et un peu de fromage blanc ça me remontera.
Tiens, il commence à faire nuit noire.
Je vais regarder un vieux film en noir et blanc.
Chouette, c'est une version originale, sous-titrée !
Si, c'est écrit dans le programme. Noir sur blanc.
Dans la continuité !
On l'appelait :
La Tête de nègre...
Maintenant on l'appelle '' Meringue chocolat, ou tête de choco ".
Ouf ! Ils n'ont pas changé le nom du champignon Tête de nègre, ni le Cap Nègre.
On aurait pu aussi se demander s'il est bien « correct » de se taper une religieuse, un Congolais, un Jésuite, un Diplomate, un Financier ?
Je ne vous parle pas de la fameuse Forêt Noire qu’il faudra bientôt appeler forêt sombre !
La SPA va sans doute un jour nous interdire de manger les langues de chats."
Raymond Devos
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Re: Paroles d'auteur
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Re: Paroles d'auteur
Vous savez, on dit souvent que la vie, c'est un grand labyrinthe. Moi, je croyais que c'était une simple ligne droite. Vous suivez les panneaux, gauche, droite, et hop, vous arrivez au bout. Mais non... non... c'est bien plus tordu que ça ! Tenez, moi, depuis quelques temps, je me pose des questions existentielles. Oui, des vraies. Par exemple, je me demande : qui suis-je ? Homme, femme, ou les deux ? Ni l'un, ni l'autre ? On m'avait dit que c'était simple : " Vous êtes né homme, donc vous êtes un homme. " Sauf que... je ne le sens pas trop, voyez ? Non, c'est comme si on m'avait vendu une paire de chaussures trop petites. Ça serre, ça fait mal aux pieds. Alors, je cherche autre chose, mais là, pas de rayon pour moi dans le magasin de la société. Non, là, je suis comme un escargot qui se cherche une nouvelle coquille. Pas simple.
Un matin, je me suis réveillé et j'ai eu un doute terrible. J'ai regardé mon reflet dans le miroir. Et là, je me suis dit : " Mais qui est cette personne que je vois là ? ". Un homme ? Non. Une femme ? Non plus. C'était moi, sans vraiment être moi. Comme un personnage de bande dessinée dont l'encre a bavé. Pas très clair tout ça. Alors, pour simplifier, j'ai pris une décision radicale. J'ai envoyé un message à l'univers. Oui, oui, l'univers tout entier. Je lui ai demandé : " Qui suis-je ? " Vous savez ce qu'il m'a répondu, l'univers ? Rien. Pas un mot. Silence radio. J'ai attendu, longtemps, en regardant le ciel, espérant une étoile filante pour me donner un indice. Mais non. Rien du tout.
Alors j'ai essayé de faire comme tout le monde. J'ai mis des cases. Des étiquettes. " Homme ", " Femme ", " Autre ". Mais chaque fois que je pensais avoir trouvé la bonne, elle s'envolait comme un post-it mal collé sur le frigo. Zut ! C'est comme vouloir attraper du vent avec un filet à papillons. Impossible ! Alors, vous savez ce que j'ai fait ? J'ai décidé de tout mélanger. Un matin, j'ai mis une cravate avec un rouge à lèvres bien pétant. Des talons avec un pantalon de costume. Et là, miracle, je me suis senti bien ! Non mais vraiment, bien ! Pas une étiquette, pas une case... juste moi, un mélange harmonieux, un peu comme un cocktail bien dosé. Et ça, ça fait du bien.
Le problème, c'est les autres... Ah oui, les autres. Vous savez, ceux qui aiment bien que tout soit bien rangé, bien ordonné. Eh bien, ils n'ont pas aimé mon cocktail. " Mais... mais... tu ne peux pas être les deux ! " qu'ils m'ont dit. Ah bon ? Et pourquoi pas ? Il y a bien des animaux qui vivent sur terre et dans l'eau, des poissons volants, non ? Moi, je suis comme eux, un être amphibie entre deux genres. Oui, je flotte, je nage, et parfois, je vole ! Mais non, ils insistent : " Tu dois choisir ! " Choisir quoi, au juste ? L'eau ou l'air ? Moi, je prends les deux ! Alors, oui, je vis dans un espace entre-deux. Un entre-deux que j'aime bien. Parce qu'au fond, la vie, ce n'est pas un simple choix binaire. C'est un spectre, un arc-en-ciel de possibilités. On n'est pas fait pour entrer dans une case. On est fait pour explorer tout le tableau. Oui, messieurs-dames, je suis un mélange de couleurs, une symphonie de nuances. Et ça, ça fait toute la différence.
Et puis, vous savez quoi ? Si l'univers ne m'a pas répondu, c'est qu'il devait sûrement être occupé à gérer d'autres problèmes. Alors tant pis pour lui ! Moi, je continue ma route, avec mes talons, ma cravate, et surtout, mon sourire. Parce qu'au fond, ce qui compte, ce n'est pas d'être parfaitement rangé dans une case... c'est d'être parfaitement heureux dans son désordre.
Loan.- Messages : 766
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Re: Paroles d'auteur
SVP le lire à haute voix c'est plus difficile.
Paroles de Oui Dire
Raymond Devos
Le verbe ouïr, un verbe très difficile à conjuguer
Au présent, ça fait :
J'ois..
Si au lieu de dire " j'entends ", je dis " j'ois ",
Les gens vont penser que ce que je dis est joyeux,
Alors que ce que j'entends peut être particulièrement triste.
Il faudrait préciser :
" Dieu ! Que ce que j'ois est triste !"
J'ois..
Tu ois..
Tu ois mon chien qui aboie le soir au fond des bois ?
Il oit..
Oyons-nous ?
Vous oyez !
Ils oient.
C'est bête !
L'oie oit. Elle oit, l'oie !
Ce que nous oyons, l'oie l'oit-elle ?
Si au lieu de dire " l'oreille ", on dit " l'ouïe ", alors :
L'ouïe de l'oie a ouï.
Pour peu que l'oie appartienne à Louis :
" L"ouïe de l'oie de Louis a ouï "
" A oui ? "
" Et qu'a ouï l'ouïe de l'oie de Louis ? "
" Elle a ouï ce que toute oie oit.. "
" Et qu'oit toute oie ? "
" Toute oie oit, quand mon chien aboie le soir au fond des bois, toute oie oit : OUAH ! OUAH ! "
" Qu'elle oit, l'oie ! "
Annabelle46- Messages : 2335
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Re: Paroles d'auteur
Empêchez le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne ;
Faire taire les pianos et sans roulement de tambour,
sortir le cercueil avant la fin du jour.
Que les avions qui hurlent au dehors,
Dessinent dans le ciel ces trois mots : Il est mort.
Nouez des voiles noirs aux colonnes des édifices
Gantez de noir les mains des agents de police.
Il etait mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest.
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
mon midi, mon minuit; ma parole, ma chanson
Je croyais que l'amour jamais ne finirait :
j'avais tort.
Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye
Demontez la lune, et le soleil,
Videz l'océan, arrachez la foret ;
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
tirade extraite de 4 mariages et un enterrement
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Re: Paroles d'auteur
Devant lui, là où avaient brillé les petites étoiles pendant la nuit, s’allongeait une interminable file de palmiers dattiers qui occupait toute l’étendue du désert.
Le jeune homme resta muet.
Il avait appris le silence du désert, et se contentait de regarder les palmiers en face de lui.
Il avait encore un long chemin à parcourir pour arriver jusqu'aux Pyramides; et ce matin là, un jour, ne serait plus pour lui qu'un souvenir.
Mais maintenant c’était le moment présent et il essayait de le vivre avec les leçons de son passé et les rêves de son futur.
"Le Monde parle plus d’un langage", pensa-t-il.
Extrait de l’Achimiste de Paolo Coelho.
Lauren- Messages : 1082
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Re: Paroles d'auteur
Loan nous a offert un texte, fort bien rédigé, où elle évoque son mode de vie comme un mix de masculin et de féminin, citant notamment sa vêture, qui associe "la cravate et les talons hauts". Il faut bien sûr y voir aussi une dimension symbolique : derrière Miss Loan, Mister Loan perdure, et ce sans doute sur tous les plans, tant intimes et personnels que sociétaux. Et elle poste un nouvel avatar à l'appui.
Elle nous rappelle ce faisant que l'objectif de la vie, c'est notamment (pas exclusivement) la recherche du bonheur, quête qui ne saurait aboutir qu'avec la présence du bien-être, lui-même ne pouvant être acquis que par le bien être (sans trait d'union), c'est à dire par le choix d'un mode de vie convenant à vos désirs, et donc vous procurant le même confort qu'une paire de pantoufles parfaitement à votre taille. C'est pourquoi elle a choisi le mixte. Et comme on distingue en creux une exhortation à suivre cet exemple, il faut, même si l'on est d'accord avec le but fixé, y regarder à deux fois concernant le chemin.
Franchement, quand vous regardez l'avatar proposé, qu'y voyez-vous ? Une fort jolie femme portant un ensemble.... qui ne la masculinise en rien ! Yves Saint-Laurent a inventé le tailleur- pantalon pour glorifier d'une autre façon la féminité, non pour créer une ambiguïté, et le fait de briser un tabou revenait à faire conquérir un nouveau territoire par la femme. Mettez Gigi Hadid dans un bleu de chauffe et vous n'obtenez pas Mario le plombier, mais un super mannequin prêt pour une photo originale dans Vogue
N'oublions quand même pas que l'objectif essentiel pour l'immense majorité des consoeurs sur ce site, c'est d'acquérir un passing à peu près correct, qui, au pire, vous évitera un mégenrage agressif, au mieux, vous vaudra une bienveillante tolérance et des "Madame" tantôt commerciaux, tantôt amicaux, et , au mieux du mieux, le statut de femme cisgenre, non repérée trans. Et il faut d'abord avoir atteint le Graal pour se payer le luxe d'une chope à bière.
On ne saurait donc comparer la situation d'une personne bénéficiant au départ d'un physique exceptionnel, de plus sublimé par un art consommé du maquillage, avec celui des 9/10èmes de notre groupe.
Je n'évoque même pas la question du coming out et de la vie (parfois, hélas, survie) dans la famille et la société, où visiblement Loan se trouve comme un poisson dans l'eau, alors que tant d'autres affrontent dragons, crocos ou autres prédateurs.
Non, ce n'est pas la verdâtre jalousie qui s'exprime par ma bouche, et Loan sait parfaitement en quelle estime je la tiens, mais il faut signaler la grosse différence entre sa volonté de mix et celle de beaucoup de consoeurs qui souhaitent, elles, une féminisation la plus complète possible, parce qu'elles se sentent au fond d'elles-mêmes totalement femme et n'envisagent nullement de conserver un pré carré masculin, contrairement à Loan. Sur Agora lorsque revient le débat récurrent sur "jupe ou pantalon", la question est de savoir ....lequel est le plus seyant !
Le texte de Loan est donc un beau témoignage sur une des variantes de la transidentité ( même si elle-même ne se considère de facto pas comme trans), mais ne peut servir de balise pour notre particularité.
chantal92- Messages : 4613
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Re: Paroles d'auteur
chantal92 a écrit:Notule sur l'ensemble tailleur pantalon d'YSL
Loan nous a offert un texte, fort bien rédigé, où elle évoque son mode de vie comme un mix de masculin et de féminin, citant notamment sa vêture, qui associe "la cravate et les talons hauts". Il faut bien sûr y voir aussi une dimension symbolique : derrière Miss Loan, Mister Loan perdure, et ce sans doute sur tous les plans, tant intimes et personnels que sociétaux. Et elle poste un nouvel avatar à l'appui.
Elle nous rappelle ce faisant que l'objectif de la vie, c'est notamment (pas exclusivement) la recherche du bonheur, quête qui ne saurait aboutir qu'avec la présence du bien-être, lui-même ne pouvant être acquis que par le bien être (sans trait d'union), c'est à dire par le choix d'un mode de vie convenant à vos désirs, et donc vous procurant le même confort qu'une paire de pantoufles parfaitement à votre taille. C'est pourquoi elle a choisi le mixte. Et comme on distingue en creux une exhortation à suivre cet exemple, il faut, même si l'on est d'accord avec le but fixé, y regarder à deux fois concernant le chemin.
Franchement, quand vous regardez l'avatar proposé, qu'y voyez-vous ? Une fort jolie femme portant un ensemble.... qui ne la masculinise en rien ! Yves Saint-Laurent a inventé le tailleur- pantalon pour glorifier d'une autre façon la féminité, non pour créer une ambiguïté, et le fait de briser un tabou revenait à faire conquérir un nouveau territoire par la femme. Mettez Gigi Hadid dans un bleu de chauffe et vous n'obtenez pas Mario le plombier, mais un super mannequin prêt pour une photo originale dans Vogue
N'oublions quand même pas que l'objectif essentiel pour l'immense majorité des consoeurs sur ce site, c'est d'acquérir un passing à peu près correct, qui, au pire, vous évitera un mégenrage agressif, au mieux, vous vaudra une bienveillante tolérance et des "Madame" tantôt commerciaux, tantôt amicaux, et , au mieux du mieux, le statut de femme cisgenre, non repérée trans. Et il faut d'abord avoir atteint le Graal pour se payer le luxe d'une chope à bière.
On ne saurait donc comparer la situation d'une personne bénéficiant au départ d'un physique exceptionnel, de plus sublimé par un art consommé du maquillage, avec celui des 9/10èmes de notre groupe.
Je n'évoque même pas la question du coming out et de la vie (parfois, hélas, survie) dans la famille et la société, où visiblement Loan se trouve comme un poisson dans l'eau, alors que tant d'autres affrontent dragons, crocos ou autres prédateurs.
Non, ce n'est pas la verdâtre jalousie qui s'exprime par ma bouche, et Loan sait parfaitement en quelle estime je la tiens, mais il faut signaler la grosse différence entre sa volonté de mix et celle de beaucoup de consoeurs qui souhaitent, elles, une féminisation la plus complète possible, parce qu'elles se sentent au fond d'elles-mêmes totalement femme et n'envisagent nullement de conserver un pré carré masculin, contrairement à Loan. Sur Agora lorsque revient le débat récurrent sur "jupe ou pantalon", la question est de savoir ....lequel est le plus seyant !
Le texte de Loan est donc un beau témoignage sur une des variantes de la transidentité ( même si elle-même ne se considère de facto pas comme trans), mais ne peut servir de balise pour notre particularité.
Chantal,
Merci pour ton retour, qui comme toujours, est empreint de nuances intéressantes. Mais je crois qu’il y a un point essentiel que je dois clarifier. Mon mix de masculin et féminin ne se limite pas à une apparence extérieure, à une cravate ou à des talons hauts. En réalité, cette combinaison va bien au-delà du physique : elle reflète aussi mon mental, qui lui, reste masculin dans plusieurs aspects. Ce n'est pas simplement une question de vêtements ou d'image, mais une réalité intérieure, une symphonie d'éléments entrelacés.
Je trouve que le texte des phylactères que tu as évoqués dans une autre réflexion illustre bien ce que je ressens :
"Pourquoi donc des types comme toi se donnent-ils autant de mal pour ressembler à une fille ?"
"Je pourrais te l'expliquer, mais je ne peux me mettre à ta place pour le comprendre."
Cela résume parfaitement cette idée que mon mix est quelque chose de personnel, qui dépasse ce que l’on peut voir de l’extérieur. La perception de chacun est souvent limitée par ses propres cadres de référence, et c’est normal. Mais mon expérience, ce n'est pas simplement un jeu d'apparences, c'est un état d'être. Je suis bien dans cet entre-deux, à la fois mental et physique, et ce chemin que j’ai choisi, c’est celui qui me correspond profondément.
Je comprends parfaitement que beaucoup de nos consoeurs cherchent une féminisation complète, et je respecte pleinement cette quête. Mais mon parcours, comme je le disais, est différent. Ce mélange entre masculin et féminin me permet de vivre de manière authentique, de naviguer dans les nuances d’identité sans me limiter à une étiquette ou à un genre. Je ne cherche pas à imposer ce modèle à d’autres, mais simplement à partager ma propre expérience, qui est une des nombreuses variations possibles dans notre diversité.
Je te remercie encore pour cette réflexion, et j’espère que ces précisions t’apporteront une meilleure compréhension de ce que j’essaie d’exprimer.
Loan.- Messages : 766
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katiagironde, galwenne, Lilas Mauve, Laura28, Sandrine et Heloïse aiment ce message
Re: Paroles d'auteur
On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort.
C'est difficile de juger.
Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort !
Donc, j'avais raison !
Par conséquent, j'avait tort !
Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison.
C'est-à-dire que moi qui n'avais pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort !
J'ai raison, non ?
Puisqu'ils avaient tort ! Et sans raison, encore !
Là, j'insiste, parce que ... moi aussi, il arrive que j'aie tort.
Mais quand j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts !!!
J'ai raison, non ?
Remarquez ... il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison aussi. Mais, là encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des
gens qui ont tort. Il n'y a pas de raison !
En résumé, je crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort !
À tort ou à raison de Raymond Devos.
Annabelle46 et sophieD aiment ce message
Re: Paroles d'auteur
Loan. a écrit:chantal92 a écrit:Notule sur l'ensemble tailleur pantalon d'YSL
Loan nous a offert un texte, fort bien rédigé, où elle évoque son mode de vie comme un mix de masculin et de féminin, citant notamment sa vêture, qui associe "la cravate et les talons hauts". Il faut bien sûr y voir aussi une dimension symbolique : derrière Miss Loan, Mister Loan perdure, et ce sans doute sur tous les plans, tant intimes et personnels que sociétaux.
il faut signaler la grosse différence entre sa volonté de mix et celle de beaucoup de consoeurs qui souhaitent, elles, une féminisation la plus complète possible, parce qu'elles se sentent au fond d'elles-mêmes totalement femme et n'envisagent nullement de conserver un pré carré masculin, contrairement à Loan.
Chantal,
Mais je crois qu’il y a un point essentiel que je dois clarifier. Mon mix de masculin et féminin ne se limite pas à une apparence extérieure, à une cravate ou à des talons hauts. En réalité, cette combinaison va bien au-delà du physique : elle reflète aussi mon mental, qui lui, reste masculin dans plusieurs aspects.
Je suis bien dans cet entre-deux, à la fois mental et physique, et ce chemin que j’ai choisi, c’est celui qui me correspond profondément.
Ce mélange entre masculin et féminin me permet de vivre de manière authentique, de naviguer dans les nuances d’identité sans me limiter à une étiquette ou à un genre. .
Chère Loan,
Il me semble que nous sommes parfaitement d'accord en ce qui concerne ton mix masculin/féminin, et il suffit de comparer les paragraphes pour constater que je l'ai clairement dit. J'ai écrit que ce mix ne se réduisait évidemment pas au costume/cravate (très chic au demeurant !), qui est l'expression extérieure de ton ressenti intérieur.
Ton choix est de vivre dans "l'entre-deux", et c'est cela, non le vêtement, qui te différencie de la majorité des participantes à ce site, qui sont en quête d'accomplissement de ce qu'elles ressentent profondément en elles, à savoir le sentiment d'être femme et le désir de concrétiser ce sentiment le plus possible - y compris parfois jusqu'à la réassignation. C'est uniquement cette différence essentielle que j'ai notée.
Et je n'ai nullement cherché à dévaloriser ton attitude, qui me paraît au contraire très louable dès l'instant qu'elle correspond parfaitement à tes aspirations profondes : être ce que l'on souhaite être, quoi de plus positif ! Je ne t'ai pas non plus accusé de prosélytisme pour cette option du mix, et quand tu dis que tu ne saurais te limiter à une étiquette ou à un genre, je ne puis que t'approuver, même si paradoxalement certain(e)s te diront que tu rentres alors dans la catégorie gender fluid ; encore une étiquette....
Merci de ta réponse compréhensive, qui a bien éclairci ta et ma pensée, et qui nous rappelle qu'il y a plusieurs chambres dans la maison du père.
Avec mes excuses à Galwenne pour avoir un tantinet pollué ce post, destiné à vos auteurs préférés, car ni Loan, ni moi, ne sommes dans la Pléiade....du moins pas encore !
chantal92- Messages : 4613
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Re: Paroles d'auteur
Curieuse de savoir ce qui a motivé ce choix, car cela change complètement l'orientation et le contenu de cette nouvelle (et intéressante) rubrique. Ce n'est évidemment pas une critique (c'est ton choix !), mais juste pour savoir si tu attends des citations courtes ou longues et des créations originales des consoeurs (style MA, par exemple, à qui personne n'a osé emboîter le pas à ce jour).
J'espère que ce n'est pas la conséquence de la prochaine parution chez Gallimard de ma série de romans "A la Recherche du Trans perdu".....
chantal92- Messages : 4613
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Re: Paroles d'auteur
chantal92 a écrit:Galwenne, j'ai noté que tu as modifié le descriptif de ta nouvelle rubrique "Parole d'auteur", en l'ouvrant désormais aux écrits des participantes au site.
Curieuse de savoir ce qui a motivé ce choix, car cela change complètement l'orientation et le contenu de cette nouvelle (et intéressante) rubrique. Ce n'est évidemment pas une critique (c'est ton choix !), mais juste pour savoir si tu attends des citations courtes ou longues et des créations originales des consoeurs (style MA, par exemple, à qui personne n'a osé emboîter le pas à ce jour).
J'espère que ce n'est pas la conséquence de la prochaine parution chez Gallimard de ma série de romans "A la Recherche du Trans perdu".....
non je n'ai rien modifiée ma rubrique est ouverte ainsi depuis le premier jour de sa création (je précise ne pas avoir écrite la création ).
Chacune peut apporter sa pierre à l'édifice qu'elle soit sortie de l'esprit fertile des filles du forum ou de d'autres wakan tanka .
la longueur de la prose n'a que peu d'importance si ce n'est qu'il ne faudrait pas fatiguer celles pour qui la lecture n'est pas leur passe temps préféré..
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Re: Paroles d'auteur
Le troupeau, esclave de l'ordre établi,
déteste celui qui ose danser au rythme de sa propre pensée. ..
Ce n'est pas l'opinion qui le blesse,
mais l'audace de l'individu qui refuse de se noyer dans la mer de la conformité,
révélant ainsi la stérilité intellectuelle de la masse.
John Do ou monsieur Lamda.
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Re: Paroles d'auteur
Je suis forte parce que parfois je n’ai pas d’autre choix.
Je suis forte parce que la vie ne m’a pas donné le choix.
Je suis forte parce que j’ai appris à survivre à la douleur.
Que malgré la tempête, je cherche toujours le soleil.
Malgré les chutes, j’ai encore envie de danser.
Malgré les blessures, j'ai les yeux pleins d’émerveillement.
Je fais encore des vœux aux étoiles.
Je crois que les rêves sont des cerfs-volants à chasser.
Je cherche des arcs-en-ciel dans les flaques.
J’ai même serré les poings lorsqu'il fallait abandonner.
Je suis forte malgré mes faiblesses et toutes mes erreurs.
Parce que je ne peux pas abandonner, et pourtant je continue
De rêver.
A lutter.
A voler.
CHIARA TRABALZA
Je suis forte parce que la vie ne m’a pas donné le choix.
Je suis forte parce que j’ai appris à survivre à la douleur.
Que malgré la tempête, je cherche toujours le soleil.
Malgré les chutes, j’ai encore envie de danser.
Malgré les blessures, j'ai les yeux pleins d’émerveillement.
Je fais encore des vœux aux étoiles.
Je crois que les rêves sont des cerfs-volants à chasser.
Je cherche des arcs-en-ciel dans les flaques.
J’ai même serré les poings lorsqu'il fallait abandonner.
Je suis forte malgré mes faiblesses et toutes mes erreurs.
Parce que je ne peux pas abandonner, et pourtant je continue
De rêver.
A lutter.
A voler.
CHIARA TRABALZA
Lauren- Messages : 1082
Date d'inscription : 22/09/2023
Age : 62
Localisation : Saintes (17)
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Re: Paroles d'auteur
Poème original de Rudyard Kipling
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir
Si tu peux être amant sans être fou d'amour
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour
Pourtant lutter et te défendre
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot
Si tu peux rester digne en étant populaire
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi
Si tu sais regarder, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître
Penser sans n'être qu'un penseur
Si tu peux être dur sans jamais être en rage
Si tu peux être brave et jamais imprudent
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront
Alors les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les rois et la gloire
Tu seras un homme, mon fils
Tu seras un homme, mon fils
Je ne vois pas la fin "tu seras un homme, mon fils" au sens mâle du terme, homme en tant qu'être humain, peu importe son genre.
(Après il faut remettre le texte dans son contexte de fin du 19me siècle, où la position de la femme n'était pas aussi émancipée que maintenant (quoique parfois...)
Mlle_helened- Messages : 828
Date d'inscription : 30/10/2019
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Re: Paroles d'auteur
"Rarement je me suis levé tard. A chaque fois, à peine le lustre allumé, mes oreilles se fermaient si lentement que j'avais le temps de m'entendre dire "Je me réveille". Et, vingt-quatre heures avant, le fait qu'il était trop tard pour attendre le réveil m'avait endormi; j'avais refusé de prendre la feuille que je savais ne pas tenir déjà et aspirer les ténèbres; j'avais en éveil constamment fantasmé sur ce que j'allais écrire, mais ces fantasmes n'échappaient pas aux généralités: j'étais sûr de ne pas être ce qu'évitait de citer le manuscrit: une mosquée, un soliste, l'amitié entre Elizabeth II et le Roi Philippe. Cette certitude mourait quelques heures après mon endormissement; elle choquait mon imagination mais libérait comme des boules Quiès de mes oreilles et leur permettait de supposer que le lustre était allumé..".
Edith Peth
galwenne et Annabelle46 aiment ce message
Re: Paroles d'auteur
Michele-Anne a écrit:Franchement, est-ce que ça a moins de sens que l'original ?
"Rarement je me suis levé tard. A chaque fois, à peine le lustre allumé, mes oreilles se fermaient si lentement que j'avais le temps de m'entendre dire "Je me réveille". Et, vingt-quatre heures avant, le fait qu'il était trop tard pour attendre le réveil m'avait endormi; j'avais refusé de prendre la feuille que je savais ne pas tenir déjà et aspirer les ténèbres; j'avais en éveil constamment fantasmé sur ce que j'allais écrire, mais ces fantasmes n'échappaient pas aux généralités: j'étais sûr de ne pas être ce qu'évitait de citer le manuscrit: une mosquée, un soliste, l'amitié entre Elizabeth II et le Roi Philippe. Cette certitude mourait quelques heures après mon endormissement; elle choquait mon imagination mais libérait comme des boules Quiès de mes oreilles et leur permettait de supposer que le lustre était allumé..".
Edith Peth
Quand même nettement moins de sens que l'original, voire même des non-sens absolus ! Ce pastiche inversé et savoureux du début de La Recherche aurait sans doute ravi Breton.
Essayé de décrypter Edith Peth , sans succès....Also ?
chantal92- Messages : 4613
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Re: Paroles d'auteur
Bon alors:
Edith Peth:
Edith parce qu'Edith est Marcel...
Peth parce que... Non, j'ai trop honte, trouvez toutes seules, c'est enfantin...
Re: Paroles d'auteur
Michele-Anne a écrit:
Bon alors:
Edith Peth:
Edith parce qu'Edith est Marcel...
Peth parce que... Non, j'ai trop honte, trouvez toutes seules, c'est enfantin...
Je pense que ton texte est une réinterprétation humoristique et décalée de l'incipit célèbre de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, qui commence par la phrase : "Longtemps, je me suis couché de bonne heure."
Dans ce passage d'ouverture, Proust décrit la façon dont le fait d’aller se coucher tôt l’amène à un état de semi-conscience qui déclenche des souvenirs intenses, servant de point de départ à son exploration introspective. Ce moment de flottement entre éveil et sommeil lui permet de relier passé et présent par des sensations et des souvenirs, un thème central de son œuvre.
j'y vois aussi autre chose ! Edith Peth est un anagramme de Theth Edith et un jeu de mots possible avec le personnage de Doctor Who, River Song (de son vrai nom Melody Pond). Dans la série, elle est la femme du Docteur et une voyageuse temporelle avec une identité mystérieuse et multiple, ce qui en fait un personnage complexe, insaisissable et fascinant. Son nom "Peth" pourrait évoquer également les multiples alias et identités qu'elle adopte dans ses aventures. Derrière cette référence, on retrouve aussi le thème de l'identité et de la quête personnelle dans des univers étranges, similaires aux mystères que l'on voit dans certaines œuvres littéraires où les personnages explorent différentes facettes de leur moi.
Loan.- Messages : 766
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Lilas Mauve et Sandrine aiment ce message
Re: Paroles d'auteur
Je pense que ChatGpt est allé beaucoup trop loin dans l'analyse de la signature de ce texte... C'est enfantin, vous dis-je, et dans tous les sens du terme ! et j'ai vraiment trop honte !
Lilas Mauve aime ce message
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