J'adore danser !

J’adore danser !

Il faut que je vous dise : j’adore danser !
Je compense un peu par la danse le fait de ne pas crapahuter à travers la ville (pas encore !). Au passage, je vous avoue que je suis une citadine invétérée, même si je n’aurais rien contre une petite escapade champêtre, toutes jupes au vent (mais pas trop longtemps, quand même !). Et puis, danser, j’aime ça, intrinsèquement ! Je danse d’abord pour le plaisir de danser !
J’ai mon style, là aussi. C’est tourbillonnant, c’est déhanché ce qu’il faut, c’est énergique ! Tout bouge, pas seulement les larges pans de mes robes ou de mes jupes ! Je n’ai pas mis trop longtemps à laisser parler mon corps dans cet indispensable pratique, artistique et parfaitement hygiénique. Et c’est cela le grand secret, une fois encore : il fallait que je me laisse envahir, que je me laisse prendre par la musique et le rythme, que je m’abandonne à leurs sortilèges ! Au début, il y a longtemps, j’étais bien sûr plutôt engoncée, je n’osais pas vraiment. Toujours ce maudit problème : peur du ridicule ? Peur d’être moi-même ? De perdre je ne sais quel contrôle (très « mâlique », ça, le « kontrôle » !). C’était un peu étrange cette sorte de résistance opposée par mon corps à la féminisation que pourtant je désirais ardemment ! La socialité, qui nous dicte peu ou prou nos conduites y compris les plus intimes (je ne prône pas une libération sans limites de ces conduites, bien entendu : les dérives sont trop connues pour donner dans le slogan facile et fourre-tout !) est toutefois intériorisée au point, très souvent, de poser des interdits gros de souffrances. Je ne peux que constater, avec le temps et la distance, que ma féminisation se faisait progressivement, par étapes, par touches, pour parler comme une artiste peintre. Par touches et par couches successives. Presqu’indépendamment de moi ! Je ne voulais pas non plus m’autoriser une féminisation trop apparente, trop visible, toujours eu égard aux codes et aux rôles sociaux. Aujourd’hui, bien sûr, je me l’autorise pleinement !
Je me suis vraiment perfectionnée et suis arrivée à quelque chose comme un subtil mélange du jeu de jambes de Marcel Cerdan avec les envolées énergiques et élégantes à la fois de Marie-Claude Pietragalla ! J’ai de la chance, en même temps, car je crois que j’ai le rythme bien dans la peau. Il faut dire que je suis aussi musicienne, et pas pour du faux ! Bon, je m’envoie des fleurs. J’adore les fleurs ! J’adore en recevoir, et presque toutes mes robes et mes jupes sont fleuries ! Je pense que nous sommes des fleurs, nous, les femmes ! Et que toutes nos pensées, nos sentiments sont comme nos parfums. Je dis cela en écho à la phrase du poète Heinrich Heine que je trouve très belle : « Les parfums sont les sentiments des fleurs ».
Je n’ai pas besoin d’occasion spéciale pour danser. Dans certaines périodes, c’est quotidien : lorsque je suis à mon bureau, par exemple en train de dessiner, d’écrire ou de taper à l’ordinateur, je fais des pauses plus ou moins longues, généralement au salon. Vivant en appartement, des contraintes, bien légères, allez, se sont imposées : gros tapis au sol ; ça, c’est bien sûr pour amortir les talons – je danse rarement en chaussures plates ! -, mais c’est aussi pour varier et développer mes mouvements ; casque sans fil (sinon, bonjour les « enroulades » !) relié à la sono par « oui fille ! ». Voilà pour l’essentiel des contraintes. Pour le plaisir et pour le « show » : robe ou jupe virevoltante, t-shirt moulant ou chemisier aux manches bouffantes, bracelets très mobiles, boucles d’oreilles très « sensitives », et me voilà partie pour une séance parfois très longue. Pour le Nouvel An, cela peut durer, encore à mon âge – si, si ! – la moitié de la nuit, avec champagne grand cru et parts de bûches raffinées (en Alsace, on est gâtées de ce côté !). Pour fêter les passages à 2019,2020 et 2021, je portais ma longue jupe plissée noire garnie de sequins, un adorable haut pailleté gris bien décolleté aux manches papillon, des boucles splendides, mes bottines à talons : LA CLASSE ! Un vrai paradis sur terre, qu’on n’a même plus besoin de découvrir l’autre, s’il existe ! Le tout sur Céline Dion, Dona Summer, Abba, et tutti quanti… Et, pour la première fois, en 2019, j’ai prolongé les plaisirs le jour de l’an, en dansant sur la retransmission télévisée, à midi, du fameux concert de Nouvel An de Vienne. Je portais une grande robe longue pour l’occasion. Normal, pour la valse ! Puis, prolongations le soir, en dansant sur une avalanche de « tubes » proposés sur une autre chaîne dans un documentaire retraçant toute l’histoire du disco. C’était génial ! Une journée dansée, en somme, pour entrer dans la nouvelle année, un délice ! Même pas fatiguée, et aux anges ! Le lendemain, nous avions de la famille « non initiée ». Je m’étais « mise en homme » le temps du repas et des débats. Aussitôt après le départ de nos invités, je me suis rhabillée normalement pour achever cette merveilleuse parenthèse festive. Voilà, c’était simple, c’était fort, c’était MAGNIFIQUE ! La plus belle transition calendaire de ma vie ! Je m’efforce de remettre ça chaque année…
Pour me perfectionner dans la danse, j’ai utilisé, à travers les époques de ma vie en femme, tous les miroirs à ma disposition dans les différents logements que nous avons occupés. C’était important au début, mais je n’en ai plus besoin aujourd’hui : le plaisir de danser est désormais indépendant de mon image de danseuse. C’est juste le bonheur de bouger avec grâce et énergie, de sentir mes robes, mes jupons, mes jupes, mes parures, mes cheveux, c’est tout cela qui provoque un état de bien-être intense et dessine un large sourire sur mon visage !
Vous l’aurez sans doute compris, je pratique la danse en solitaire, danse de salon à ma façon, généralement sur de bons CD de disco. Je vous entends d’ici : « Normal, c’est de son âge ! ». Ce n’est pas faux, bien sûr, mais c’est plus par goût que pour des raisons de « génération », comme on aime à dire aujourd’hui. Je ne suis pas très portée sur la techno ou le rap, par exemple, tout en sachant apprécier, mais pas pour danser. Et puis, le rock toute seule, ce n’est pas terrible. Pour le passage en 2020, je me suis laissée aller avec un immense plaisir à enchaîner quelques valses, comme je l’évoque un peu plus haut, télévision « à fond » et casque sur les oreilles, tout en rêvant de tournoyer dans ma grande robe de bal aux bras d’un cavalier princier, sur la piste de danse de la Salle dorée du Musikverein de Vienne. Tenant d’une main délicate un pan de ma robe, l’autre main posée non moins délicatement sur une épaule de mon cavalier (qui pourrait bien être mon épouse…c’est ainsi parfois, chez « ces messieurs dames » de Demaizière et Teurlai !), un grand sourire éclairant mon visage, me voilà tournant au milieu de tous les regards de l’assistance qui s’est arrêtée pour admirer ce couple de danseurs… Où vais-je, tu divagues Isa ! La tête me tourne rien que d’y penser, et voilà que je m’égare ! Derechef, je vous entends persifler : « Normal, c’est de son âge ! ».
Le jerk ou la salsa sont aussi « de mon âge » et les bienvenus dans mes soirées « dance » ! Comme vous le savez déjà, je porte exclusivement des jupes ou des robes, en toutes occasions et plus encore pour danser dans mon salon. Elles sont longues, amples, coupées pour la danse, dirait-on ! Un vrai bonheur de les sentir flotter autour de moi ! Les puritains d’hier et d’aujourd’hui ne s’y sont pas trompés : la danse est un plaisir éminemment sensuel, pour ne pas dire plus. Savez-vous que la valse a d’abord été considérée comme une danse beaucoup trop osée, voire un rien provocante ! Chaque époque invente ses enfers, n’est-ce pas !
La musique et la danse sont de magnifiques remèdes contre la morosité, le laisser-aller, et … le nihilisme ! A consommer sans modération. Même dans un placard !
C’est simple, une fois ne sera pas coutume, je m’autorise une « prescription » valable pour nous toutes : vous êtes tristes dans vos « complets-scaphandres-gris-à-cravates amidonnées- à vingt mille lieues sous nos mères » ? Faites-vous belles, et dansez !
Aimez-vous danser ?
Bises à toutes, et puissions-nous vivre encore de nombreux et somptueux réveillons de nouvel an !
Isabelle

J'adore danser !

Isabelle Andreeff a écrit:
Aimez-vous danser ?

j aurais tant aimer ..

.. dompter mon corps lourdeau pour lui apprendre la grâce ..

RdV le 1er Avril en Touraine pour les zamatrices, et c pas une blague . . . . . . des volontaires pour un concours de pole dance ?

C'est malin, j'ai la chanson de Chantal (pas celle du 9.2) qui m'est revenue en tête "vouler vous danser grand mère..." !! Bon, j'arrête de divaguer, je sais bien que tu préfères d'autres Goya, et vais écrire quelque chose qui tient Debout

J'ai le même ressenti que Béa, je n'arrive pas à faire bouger mon corps pateau.
Mais je ne désespère pas !
Après maintes années je me rends compte que j'ai su développer une gestuelle plus féminine ou du moins moins masculine (Galwenne tu m'as vue en vrai tu peux me donner ton ressenti) en laissant"parler" un peu plus de lui même mon grand corps... un jour j'essaierai de danser et j'y arriverai peut être.

jennyfer a écrit:C'est malin, j'ai la chanson de Chantal (pas celle du 9.2) qui m'est revenue en tête "vouler vous danser grand mère..." !! Bon, j'arrête de divaguer, je sais bien que tu préfères d'autres Goya,  et vais écrire quelque chose qui tient Debout

J'ai le même ressenti que Béa, je n'arrive pas à faire bouger mon corps pateau.
Mais je ne désespère pas !
Après maintes années je me rends compte que j'ai su développer une gestuelle plus féminine ou du moins moins masculine (Galwenne tu m'as vue en vrai tu peux me donner ton ressenti) en laissant"parler" un peu plus de lui même mon grand corps... un jour j'essaierai de danser et j'y arriverai peut être.

Pour ce que j'en ai vue Jenny je n'ai pas eue l'impression de te voir dans un corps " pateau".

Je dirais simplement que tu étais plus "mal à l'aise" et pourtant je n'ai rien de particulier ..  tu bouges et marches comme une femme, tu as simplement encore une réaction que nous avons, celle de surveiller tes mouvements  face au regard d'une autre.
tu es encore, comme je le suis aussi dans le contrôle.

J'adore danser !

Danser? J'ai horreur de ça ! Je suis un pur esprit, tout ce qui est corporel me répugne.

J'adore danser !

galwenne a écrit:

Pour ce que j'en ai vue Jenny je n'ai pas eue l'impression de te voir dans un corps " pateau".

Je dirais simplement que tu étais plus "mal à l'aise" et pourtant je n'ai rien de particulier ..  tu bouges et marches comme une femme, tu as simplement encore une réaction que nous avons, celle de surveiller tes mouvements  face au regard d'une autre.
tu es encore, comme je le suis aussi dans le contrôle.

Désolée de squatter ton sujet Isa, mais oui j'étais mal à l'aise car je recevais une copine, je suis quand même un peu émotive tu sais !, et aussi comme tu le dit le contrôle"... devoir basculer sans cesse de l'une à l'un, de la semaine au week-end ne facilite pas la fluidité, on doit réprimer des gestes et en refaire d'autres. Des fois cela va tout seul, des fois on se mélange..

La danse ...libératrice , quasi une transe , j'aurais tellement aimer pouvoir me l'autoriser ... , un peu plus maintenant que je lâche (un tout petit peu...) prise , mais encore très frileuse en société !! pleur

Merci pour tous vos retours et tous vos échanges (c'est quoi ce squatt, y a pas d'squatt!!). C'est fait pour ça !
Sinon, tout est une question de rythme, à chacune le sien ! J'ai mis pas mal de temps à me "lâcher". Il est plus juste de dire à me trouver !!! Surtout, je crois, laisser parler le corps, le rythme et alors, le plaisir est incroyable! Essayez ! Seule ou en présence de regards amicaux... ça aide. J'espère pouvoir danser toute la nuit du réveillon du nouvel an !!!
Bises à toutes. Isa

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Danser avec les pieds, danser avec les idées, danser avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume.

Je danse peux ou lors de rituels amérindiens durant les pow wow..


C'est un moment de communion et de spiritualité ou le corps, l'esprit et la musique ne font qu'un.

Un entrainement sous le rythme du chant et du tambour qui amène à une sensation de décorporation et de symbiose avec la nature.. Plus rien n'existe à part le tambour, les pieds qui frappent le sol, et l'esprit qui essaie de saisir le grand tout pour s'y incorporer.. on sort de là ailleurs et totalement épuisé.


Je comprend mieux, que les "tuniques bleues" aient durant longtemps interdit ces rituels qui les effrayaient tant les danseurs en transe donnaient l'impression d'être guidés par un esprit supérieur...

Loan. a écrit:-


Danser avec les pieds, danser avec les idées, danser avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume.

Tu as tout à fait raison et tu es experte en ce qui concerne la valse des idées et le tango des mots....

Quand à danser avec la plume, il faut faire preuve d'ambition et ne pas se limiter au singulier :

Moi aussi j'adore danser.

Ado, j'étais coincé car je sentais que je n'allais pas danser comme les autres garçons. Et un jour, dans la vingtaine, je me suis lâché (j'étais en mode masculin). Qu'importe ce qu'en pense les autres. Bien sûr, quand je suis en mode féminin, je me retiens moins, et mes gestes sont plus amples et libres.

Une anecdote. La première fois que j'ai dansé un slow (j'étais invité par une copine de classe), j'ai mis mes bras autour du cou de ma partenaire :-)

Aujourd'hui, je me trémousse derrière mon volant et parfois je me mets à danser quand j'écoute de la musique devant l'écran de mon PC.

J'espère que l'on pourra danser lors de l'Agoranniversaire...

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Vêtue d’un abat-jour, je danse la lampelabas.

Daniela a écrit:
J'espère que l'on pourra danser lors de l'Agoranniversaire...

Tu remues le couteau dans la plaie, , la sortie en boite est prévue le vendredi soir et j'aurais bien aimé te recruter également . . . et difficile de reporter au samedi soir qui sera certainement plutôt un moment de groupe . . .

Sous réserve bien sur de la situation sanitaire . . . à voir ce qui semble se passer en Afrique du Sud la crise qui démarre chez nous avec omicron pourrait se calmer assez vite . . . mais comme elle n'est même pas encore arrivée dans les données que j'exploite je suis incapable de la moindre prévision, de toutes façons on saura assez rapidement

Loan. a écrit:-

Vêtue d’un abat-jour, je danse la lampelabas.

L'esthétique de l'abat-jour est discutable, mais l'ampoule n'est visiblement pas  LED....

chantal92 a écrit:

L'esthétique de l'abat-jour est discutable, mais l'ampoule n'est visiblement pas  LED....

Serait-ce un compliment…ou je rêve Herbert !!