Placer laaa voix !

Placer laaa voix !

Je me sens un peu comme une princesse dans son donjon, nonobstant l’âge, évidemment (à propos, si l’une d’entre vous connaît la date de péremption d’une princesse, et plus précisément « de donjon », je suis preneuse !).
J’ai commencé à sortir vraiment, régulièrement, de mon donjon. D’abord par la voix, en fait. Je me suis autrefois déjà exercée à téléphoner dans divers magasins pour des articles féminins. Je crois que je passais déjà fort bien. Ma retraite arrivée, j’ai appelé « pour de vrai » des sites commerciaux, pour me commander des robes, des chaussures ou d’autres articles. J’ai ainsi sympathisé avec une responsable des ventes sur un de ces sites. Nous bavardions plus que de raison sans doute eu égard à ses obligations professionnelles. Je suis allée jusqu’à lui envoyer l’une ou l’autre photographie. Je suis de celles qui aiment voir la personne avec qui je parle ! Et puis c’était une manière de poursuivre mon « coming out ». En français dans le texte : « mon venir dehors », ou, plus redondant, « mon sortir dehors » !
Mettre un visage sur une voix, ou à l’inverse, mettre une voix sur un visage, c’est essentiel dans les rapports humains. De plus, l’expression est très belle, justement par ce qu’elle implique d’inattendu. Ainsi, je me suis déjà un peu aventurée hors de mon donjon, en attendant de le faire vraiment dans ma ville, dans ma région, dans mon pays, dans notre monde, dans notre galaxie ! J’aspire donc de toute mon âme à franchir ce mur symbolique, celui du donjon, vous m’aurez comprise. « Dans ma ville, ma région, mon pays, le monde, la galaxie… », ai-je écrit : je m’arrête là pour l’instant, faute notamment de carburant pour quitter notre galaxie ! Mais je suis quand même bien excitée à l’idée de rencontrer des copines extraterrestres ! Tiens, j’aurais bien envie de la raconter, cette rencontre ! Je me demande quelles voix elles auront, et surtout quels genres de robes elles porteront …!
Pour l’heure, les choses vont pour le mieux dans le meilleur des mondes encore impossible ! C’est que, en ce moment, j’ai à peu près inversé la tendance : c’est Isabelle qui est là au quotidien, désormais, le plus souvent possible ; et qui prend sur elle de se travestir en homme de temps en temps pour vaquer à des occupations en société. Je considère en effet que je suis habillée normalement lorsque je suis en robe ou en jupe, maquillée, chaussée, bijoutée. Inversement, je me sens presque travestie lorsque je m’habille en homme, pour toutes sortes de situations. Et c’est vrai que je n’ai quasi plus envie de porter autre chose que mes vêtements féminins : robes, jupes, chemisiers, tops, gilets, châles… coiffures de toutes sortes avec mes cheveux naturels que je laisse désormais pousser très longs, en attendant d’essayer les colorations. Si je ne craignais pas le galvaudage, les filles, je dirais que je suis heureuse ! Mais dieu que je l’ai attendu ce temps où je peux enfin être moi-même quand et comme je le veux ! Tout semble en place pour me lancer dans le monde. Même la voix.
Quel naturel, aujourd’hui ! Je veux être claire : je ne suis pas orthophoniste et ne me risquerai pas, dans ce domaine pas plus que dans les autres, d’ailleurs, à vous « donner des conseils ». Je me contente, et c’est un plaisir pour moi, de raconter les bribes de mon parcours.
J’ai travaillé ma voix toute seule. C’était impensable pour moi de prendre rendez-vous chez un(e) orthophoniste pour lui demander de m’aider à féminiser ma voix ! Alors, j’ai tâtonné, j’ai avancé comme je le pouvais, parfois en m’efforçant d’imiter des voix de femmes, entendues dans mon entourage, à la télé ou à la radio. L’important est de ne pas singer, mais il faut bien prendre appui sur une ou plusieurs références. L’imitation est une dimension importante dans la formation, quoiqu’on en dise ! Et puis les téléphones, aujourd’hui, ça aide ! Je me suis appelée de mon mobile sur mon fixe, ou l’inverse, et je me suis écoutée. Je me suis aussi enregistrée sur mon téléphone. Pratique, quand même, le dictaphone ! J’ai fait des exercices de voix, en tentant d’atteindre ponctuellement des hauteurs stratosphériques (il ne s’agit pas d’y rester bloquée !), notamment à travers des petits exercices de chant. Le matin, il m’arrive très souvent de chantonner dans ma cuisine, en tenue d’intérieur ou de nuit, portant généralement une jolie robe de nuit à fleurs en satin d’un beau rouge bordeaux sur un jupon rose, les cheveux remontés tenus par une pince, pour préparer le petit déjeuner. Il faut dire que je prétends aussi au statut de fée du logis, en plus de celui de princesse du donjon ! « Mais elle est parfaite, cette Isabelle ! » Pas loin, mesdames, pas loin. Il me reste toutefois à me hisser à la hauteur de cette belle réplique de Nicole Garcia dans un film que je découvrais récemment : « Une femme, ça s’assume ! ». La même Nicole Garcia, dans le même film ajoutait : « … être femme, ça s’apprend ». Du petit lait, pour moi ! Je ne suis pas adepte des œufs à la coke, le matin, mais mes p’tits déjs sont très énergisants ! Important pour passer une journée entière à virevolter joyeusement dans tous les sens. Au petit déj, le miel est incontournable. Je le dévore à la cuillère. J’adore le miel ! Cela tombe bien : pour la voix, c’est un must !
Les cordes vocales sont comme des muscles qu’il est possible de développer. Par exemple : choisir une phrase, n’importe laquelle, de préférence courte, et la répéter de plusieurs façons, en modulant la hauteur, le volume – difficile, ça, le bon volume ! – les anciennes reconnaîtront bien sûr cette fameuse scène de cinéma où Fernandel module la phrase « tout condamné à mort aura la tête tranchée » de façon hilarante ! Ou encore : lire à voix haute, un article – moi, j’avais bien sûr une nette préférence pour la presse féminine ! Bon, il faut accepter la part de théâtre inhérente à tout cela ; ne pas craindre de « parler toute seule ». Après tout, je faisais mes gammes ! J’ai eu la chance de faire beaucoup de théâtre dans ma vie. « Le monde entier est un théâtre » disait Shakespeare !.Toutes les voix sont aigües, au départ. Pour les garçons, vient un jour…la chute dans le grave ! Pascal Quignard, l’auteur de Tous les matins du monde, a écrit de très belles choses là-dessus. Toujours est-il qu’à force de patience, et parce que ma situation de retraitée m’ouvre tous les horizons jusque-là un peu « rétrécis », je parle aujourd’hui en femme le plus naturellement du monde. Ma voix est quasi complètement intériorisée. C’est-à-dire que quand je pense, quand je réfléchis, quand je me réveille le matin, c’est souvent ma voix de femme que « j’entends » en moi. Au début, c’est un peu étrange. Puis, on s’y fait, on reconnaît cette voix, on la désire, même ! Ce n’était pas gagné, comme on dit. Mais voilà, j’y suis arrivée, pas trop mal, je crois.
En la matière, mes références sont assez éclectiques, comme dans beaucoup de domaines, d’ailleurs : je n’ai pas le goût des chapelles, enfin mises à part celles que l’on visite – j’aime l’architecture et je rêve de visiter quelques chapelles en robes longues, coiffures élégantes et talons claquant sur les dalles. Pour le coup, je voudrais presque que soient rétablies les travées marquant la séparation des genres dans les églises, rien que pour le plaisir de prendre place, vous devinez de quel côté, dans le froufrou de mes jupes ! Etonnant tout de même que l’on n’ait pas prévu les travées des anges, dans les églises. J’ai découvert très jeune les voix de haute-contre ou contre ténors. Actuellement, d’admirables artistes continuent, dans le sillage de l’extraordinaire Alfred Deller, à redonner vie aux répertoires sublimes, très souvent baroques, destinés à ces voix, au départ très fréquemment de « castrats ». Je pense bien sûr entre autres à Philippe Jaroussky. Si vous aimez, ou si vous êtes avides de découvrir, voyez sur la toile les extraits de l’opéra baroque Artaserse de Leonardo Vinci (à ne pas confondre avec Léonard de Vinci : mais, si l’on en croit Sophie Chauveau, dans son roman L’obsession Vinci, celui-ci a aussi composé des airs pour la scène, chantés par un garçon à la voix de fille… ! Toute une histoire !). Toujours à ce propos, connaissez-vous le roman de Balzac intitulé Sarrasine, ou celui de Dominique Fernandez, Porporino ou les mystères de Naples ? Naples, la ville des feminielli !
Allez aussi découvrir sur internet les captations des versions anglaises en comédies musicales de La Cage aux Folles. La première, des années 86-87, est ma préférée : tapez AMTSJ La cage aux folles, vous aurez accès à une intégrale de deux heures, un bonheur ! C’est un must, au niveau des voix, tout comme des robes et des chorégraphies : des performances extraordinaires, surtout au moment du french cancan, quand les voix sont lancées dans les aigus ! C’est un régal pour moi ! J’y arrive, moi aussi ! Une débauche d’énergie qui requinque, c’est fou ! Je ne sais pas d’où cela vient, mais je suis certaine en tout cas que ce cri procure autant d’énergie qu’il en libère, comme d’ailleurs la musique en général ! Regardez un peu cette troupe de copines anglaises qui se déchaînent sur la scène : ce sont des filles qui crient, aucun doute ! Et elles ont du bonheur et de la joie à revendre ! C’est assez incroyable ! Y a-t-il un rapport avec la voix de la mère ? Je n’en sais rien. Là encore, Pascal Quignard avance de belles hypothèses dans des phrases ciselées. Dans "Vie secrète", par exemple, je ne résiste pas au plaisir de vous signaler ce passage : « La première fabrication de l’individuel en nous se fait au contact de la voix maternelle qui insinue à l’intérieur de notre corps, à l’arrière de nos yeux, le langage… ». Bien sûr, en appartement, je ne me permets pas de faire mon french cancan trop souvent !
Le plus décisif, dans l’affaire, c’est sans doute le i]partage des voix, je veux dire tout simplement le dialogue de vive voix avec autrui. Du coup, je passe toutes mes commandes par téléphone en femme, avec ma voix de femme ! Et j’ai le grand plaisir de m’entendre appeler « madame » le plus naturellement du monde, partout où j’appelle. Test réussi cinq sur cinq, les filles ! Et là, il n’y a plus de limites, car ma voix « sort » sans que j’y pense, je ne la « réfléchis » plus. En somme, au final, c’est bien l’autre qui nous conforte dans notre être. Il est donc important, vital même sans doute, de parler avec quelqu’un. Important de se montrer telle que nous sommes et de vivre des relations humaines le plus naturellement du monde. Petit à petit. Au début, quand j’ai commencé à parler « en femme » chez moi, les choses n’étaient pas évidentes. Je ne trouvais pas mon registre : trop haut, trop rapide, trop hésitant, bref, pas du tout crédible, ni tenable ! Voire un peu ridicule ! Je désespérais parfois. Mais je n’ai pas abandonné. Et puis « avec le temps », comme chantait Léo, tout arrive ! Ma voix s’est en quelque sorte « installée » en moi. La nuit, quand je me lève en chemise de nuit, le matin au petit déjeuner, toute la journée, au téléphone ou avec mes intimes, le soir, devant la télé ou sur le balcon, ma voix est bien celle d’une femme, posée, claire, en harmonie avec tout mon être. Cela a pris le temps qu’il fallait, et je ne regrette rien, « non, rien de rien ! ». Bien entendu, certaines préfèrent garder leurs voix d’hommes. Dans la ville où je vis, un couple « d’hommes » toujours habillés en femmes – genre minijupes vraiment très mini ! – se promène régulièrement, quasi chaque jour. En fait, elles vivent en femmes tout le temps. Elles prennent souvent un café l’après-midi, toujours dans le même établissement, sur la place centrale. Elles discutent entre elles, et leurs voix sont graves. Elles sont bien ainsi. Moi, j’ai eu besoin, à un moment donné, de m’entendre en Isabelle et de me faire entendre comme telle. Je voulais vraiment que l’autre, en face de moi, voit …et entende complètement une femme. C’est comme cela que je voulais le vivre. C’est comme cela que je le vis aujourd’hui.
Tel a été mon chemin, tel est encore mon chemin, toujours perfectible. Je crois savoir que c’est aussi celui de beaucoup d’entre nous. Si nous avons le bonheur de le parcourir en compagnie d’autres voix amicales, il nous offrira de bien belles découvertes, des plaisirs, de la joie, et cette si profonde légèreté qui fait selon moi le chant, le parfum, l’essence même d’une femme.
La princesse vous quitte : elle se rend sur son balcon appeler son pigeon favori pour lui confier ce message qui vous est destiné. J’espère que vous y devinerez, même à mots couverts, quelque chose de ma voix. Et que vous oserez ou prendrez plaisir à mêler votre voix à la mienne pour éclairer et enrichir un peu nos expériences, nos conseils, nos références, nos petits « trucs » à travers cet espace de dialogue. Comment voyez-vous cette question de la voix ? Est-ce un « problème » pour vous ? Quelles ressources, quelles expériences, quelles interrogations pouvez-vous partager avec nous toutes ?
Bises
Isabelle

Félicitations Isabelle ! Pour beaucoup de messages bien plus courts que les tiens, j'en ai déjà pris plein la poire

Mais il est vrai que tu abordes "LE" sujet himself . . . et je note que beaucoup aiment sans répondre à la question que tu poses
Pour ma part j'avoue humblement que j'ai un peu lu en diagonale . . . mais en essayant de coller aux idées que tu développes

La voix par le chant, perso j'en suis sure et certaine également, seul probleme j'ai du arreter, tu as du voir qu'ici on est passées à 2 doigts de la neige, d'apres toi pourquoi j'ai pris un avatar de "canard"

Pour me consoler j'imagine que je dois etre une une arme fatale contre le réchauffement climatique . . .    

Plus sérieux, j'ai vu passer sur le site des liens tres intéressants sur la voix que j'aimerais retrouver aussi

Il y a des choses qu'il faudrait pouvoir mettre dans une "bibliotheque" plus facile d'acces que les discussions, mais j'ai bien conscience que je suis parfois moi aussi un peu pouët . .

Par contre tu m'as rappelé une idée ancienne, on a déjà discuté au téléphone, ça pourrait etre une bonne base d'améliorations reciproquement partagées . . . une occupation qui serait certainement saine et utile en cette période hivernale . . .

Et pour ton info au delà de ma pomme cette question est importante pour beaucoup d'entre nous, je peux te citer Daniela (qui a déjà une voix formidable) et Lou (qui à mon avis a tort de culpabiliser autant sur la sienne), mais certainement pas seulement . . . on pourrait aussi faire un petit groupe pour échanger davantage . . .

Et pourquoi pas même imaginer une bonne orthophoniste en cours collectif et en visio ?

Stéphanie, Isabelle je trouve que se téléphoner et faire du bar lounge donne aussi de la pratique ( qu'il faudrait renforcer par un entraînement bien sur)

jennyfer a écrit:Stéphanie, Isabelle je trouve que se téléphoner et faire du bar lounge donne aussi de la pratique ( qu'il faudrait renforcer par un entraînement bien sur)

rendez vous lundi

Au delà de la pratique il faut a mon avis aussi de la technique, les fiches que j'évoquais pourrait etre bien utiles aussi pour préparer

Isabelle, ton très long texte mérite, au-delà d'un "j'aime", un commentaire, à la fois critique et laudatif.

Tu as certainement fait des études supérieures vu ta qualité d'écriture ; tu disposes d'une vaste culture générale (et même particulière) vu le nombre d'artistes et écrivains évoqués ( et même convoqués, pour ainsi dire). Je me garderai bien de la cuistrerie consistant en un commentaire additionnel pour chacun d'eux !

Mais comme au-delà du thème de la voix, tu "dérives", poussée par l'aimable zéphyr de l'inspiration immédiate, sur d'autres thèmes qui mériteraient chacun un développement particulier, il serait peut-être souhaitable que dans ton prochain texte tu te focalises sur l'un ou l'autre, ce qui faciliterait la réflexion de la lectrice - ou que tout au moins tu découpes en paragraphes, pour permettre une appréhension plus aisée de tes idées.

J'espère que tu considéreras cela comme de la critique constructive et j'attends avec intérêt ton prochain écrit  sur ?????

Te laisse pas impressionner, Isabelle, moi je préfére de loin un texte un peu long mais passionné au silence total, de toutes façons ce sont souvent les mêmes qui ronchonnent autant contre les unes que contre les autres    

Pour ma part l'important n'est pas ce qu'on voudrait lire mais ce que les personnes ont à dire, il y a toujours du positif à entendre (et surtout à apprendre) si on a envie d'écouter . . . voir aussi la "pensée du jour" citée par Galwenne hier matin dans son éphéméride . . .

Et puis la critique est parfois plus positive qu'on pourrait l'imaginer, André Citroën était un grand sage à mon avis qui se réjouissait de vois ses autos souvent dézinguées dans certains journaux spécialisés, il avait bien compris que même les articles les plus destructifs faisaient de toutes façons monter ses ventes . . . .

Un commentaire à lire bien sur avec du recul car il ne se veut aucunement péjoratif pour qui que ce soit, et même bien au contraire car c'est une chance unique que nous avons de pouvoir parfois échanger des avis sinceres même s'ils divergent un peu parfois, ça aussi c'est extremement précieux et c'est même plutôt une force collective dont nous pouvons toutes etre tres fières ici . . .    
Et MERCI au passage à Bea qui nous permet de le faire, même si elle n'est pas toujours la dernière à ronchonner    

De toutes façons la vérité est toujours "ailleurs" . . . l'essentiel est de pouvoir s'en rapprocher en permanence, s'il n'y avait jamais de divergence d'opinion on serait condamnées à rester dans l'erreur . . . et certainement aussi une certaine forme de solitude . . .

 

Merci à toutes pour vos messages! Beaucoup de choses à creuser !
J'ai enfin compris comment découper mes textes pour les rendre plus présentables sur le site (ils sont écrits avec des paragraphes; pour la nouvelle "Moma Lisa", j'ai trouvé comment respecter l'original en le publiant par morceaux! je vais appliquer cela!)

Je pratique aussi sciemment "l'art de la digression" dans mes petits écrits conçus un peu comme des flâneries autour d'un fil ou d'un chemin conducteur (les promenades à dos d'ânes retrouvent leur noblesse et leur charme, Dieu merci ! Née en Algérie, je ne peux qu'apprécier!)
Pour ce qu'il en est de mon parcours, j'ai en effet débuté de longues études en philosophie et en histoire de l'art dans les années 70. Elles sont interminables, comme une bonne analyse ! Je pratique beaucoup moins depuis ma retraite, mais la curiosité est toujours intacte!
Bises, Isa

Il faut dire aussi que je me souviens d'avoir été traitée toute mon enfance de "bourricot"! "Bourricote" eût été plus juste !... Mais ça ne se voyait pas encore ! Une question de robe, peut-être? (On dit "robe" pour une charmante bourricote?)
J'assumerai ce bel héritage jusqu'au bout de ma life !
ISa

Isabelle Andreeff a écrit:Je pratique aussi sciemment "l'art de la digression" dans mes petits écrits conçus un peu comme des flâneries autour d'un fil ou d'un chemin conducteur (les promenades à dos d'ânes retrouvent leur noblesse et leur charme, Dieu merci ! Née en Algérie, je ne peux qu'apprécier!)

Perso j'adore, dans mes reportings professionnels qui se voulaient tres sérieux je glissais souvent des tests de lecture avec une bonne vieille contrepéterie ou encore une phrase totalement insolite, j'avais même une fois inséré une annonce "test de lecture : un carambar est offert à celui qui viendra le réclamer", ça met de l'ambiance, on identifie plus facilement les lecteurs qui ont de l'humour . . . . et surtout aussi les autres

Isabelle Andreeff a écrit:Il faut dire aussi que je me souviens d'avoir été  traitée toute mon enfance de "bourricot"!  
J'assumerai ce bel héritage jusqu'au bout de ma life !
ISa

Et à propos de bourricot, on a aussi ça en commun, mes amis m'ont souvent reproché de les faire parfois tourner en bourriques . . . évidemment je suis sure qu'ils exagéraient . . .

Isabelle Andreeff a écrit:Placer laaa voix !
D’abord par la voix, en fait. Je me suis autrefois déjà exercée à téléphoner dans divers magasins pour des articles féminins. Je crois que je passais déjà fort bien.

je n'ai pas lu le texte en entier, je suis pressée je dois rejoindre bientôt mon stage théâtre, et justement, c'est aussi en tant que comédienne que j'ai dû aborder la question de la voix, au delà de la simple voix parlée de la vie de tous les jours.... j'ai fait des vidéos au sujet de l'opé des cordes vocales, je l'ai eu il y a 3 ans
bon dimanche

https://www.youtube.com/watch?v=dWlMaKevT_g

Pas facile de lire ton texte, Isabelle ! Tu proposes d'écrire désormais en coupant tes messages mais tu peux simplement sauter une ligne. Cela ferait moins un bloc compact.

Comme j'ai été citée par Stéphanie, je me permets d'ajouter mon point de vue sur la voix. Il se trouve, que sans vouloir la féminiser, quand j'appelle au téléphone, on me dit Madame. J'en déduis que les appareils déforment la voix et par conséquent ce n'est pas sur ce point qu'il faut la qualifier de féminine ou de masculine.

J'ai déjà eu l'occasion d'en débattre avec certaines sur le forum. Je reste persuadée qu'un travail avec un.e orthophoniste est incontournable pour avoir la bonne modulation. C'est au moment de notre éducation, pour nous faire accepter par le groupe, que nous avons appris à parler comme les hommes.
On peut toujours flotter sur l'eau mais si on a appris à nager, c'est beaucoup mieux et plus simple.

En te lisant, je comprends que tu vis en permanence en femme chez toi mais que tu n'oses pas (encore) franchir le seuil de la porte de ton donjeon. Même si c'est avec humour, tu te considères comme "parfaite". Alors qu'est-ce qui coince ?

Je m'étonne même de ce blocage alors que tes textes ont un ton détaché et que tes dessins ont une légèreté qui laisseraient penser que pour toi, tout va bien.

Bises

Daniela a écrit:Pas facile de lire ton texte, Isabelle ! Tu proposes d'écrire désormais en coupant tes messages mais tu peux simplement sauter une ligne. Cela ferait moins un bloc compact.

notre jolie poétesse a deja quelques difficultés a utiliser le forum et ses différentes fonctions

il faut être tolérante avec elle

Oui mais Isabelle au moins, a fait des progres !

Daniela ressucite cette discussion sur la voix, je ne sais pas si beaucoup d'entre nous ont pu réellement progresser depuis le début de cette discussion il y a 2 mois . . . et pourtant j'en connais au moins une bonne dizaine ici qui y pensent sérieusement . . . et depuis bien plus longtemps que le début de cette dernière discussion . . . je me mets dans le lot, de mon côté il ne se passe pas vraiment grand chose non plus

Jusqu'à présent j'avais tendance à considérer (comme la plupart je pense) que modifier la voix était un challenge quasiment impossible, si ce n'est extremement difficile, notre voix étant un handicap difficile à surmonter. Cette vision justifie le blocage et l'absence d'action par la difficulté . . .

Je commence à me demander s'il ne faudrait pas inverser la question et s'il n'y aurait pas une sorte de blocage inconscient derrière tout ça, comme si conserver notre voix masculine était un moyen d'éviter de trop nous engager dans la féminité . . . . j'avoue que cette nouvelle question me dérange un peu quant à la "sincérité profonde" de ma propre féminité . . .

Ce qui m'a amenée à cette question est lié à ces derniers jours passés avec mes gamins, mon plumage est effectivement maintenant féminin quand je suis en leur compagnie, mais j'ai découvert que mon ramage n'avait plus été autant masculin depuis longtemps, comme si je voulais "compenser" inconsciemment  mon nouvel aspect, peut etre pour les rassurer

Toujours cette question de "cohérence" qui me travaille depuis quelques temps . . . .

 

Stephanie Dupont a écrit:
Ce qui m'a amenée à cette question est lié à ces derniers jours passés avec mes gamins, mon plumage est effectivement maintenant féminin quand je suis en leur compagnie, mais j'ai découvert que mon ramage n'avait plus été autant masculin depuis longtemps, comme si je voulais "compenser" inconsciemment  mon nouvel aspect, peut etre pour les rassurer

Toujours cette question de "cohérence" qui me travaille depuis quelques temps . . . .

 

Stephanie Dupont a écrit: s'il n'y aurait pas une sorte de blocage inconscient derrière tout ça, comme si conserver notre voix masculine était un moyen d'éviter de trop nous engager dans la féminité . . . .

Hop! je saisi l'occasion au passage: de mon coté je me suis rendue compte que répondre aux appels de ma compagne, lorsque je me balade en étant 100% féminine, même si cela aurais pu être amusant, se révèle être une gageure:  en effet, dès que je vois son prénom apparaitre sur le smartphone, instinctivement je sens mon souffle redescendre un peu plus au niveau de ma gorge et je sais que si je commence à répondre, le ton sera un peu plus grave, rejoignant la tonalité "officielle" alors que l'instant d'avant je pensais donner un peu le change à une caisse avec une voix que je pense qualifier "d'entre deux eaux".
Je m'en rend compte et c'est ce qui me fait peur: premièrement je suis esclave de mes propres conditionnements et mes proches en sont les déclencheurs, je le vois bien quand je côtoie des inconnus face auquel je ne me pose moins de questions.

Alors comment bien évoluer? Pratiquer. Oui mais comment : vivre sa vie sociale féminine à temps complet ? Me déprogrammer des attitudes développées auprès de mon entourage direct ?

Coucou !
Tout d'abord, merci de répondre (au sens ancien du mot: musical, donc d'abord, une voix répondant à une autre! C'est beau, ça !)à mes bafouilles et d'entretenir un dialogue autour et à partir d'elles!
Je ne sais pas trop par quoi commencer, mais je vais me lancer:
je ne suis pas tout le temps en Isabelle (même si je pense l'être par contre tout le temps intérieurement!). Je ne sais pas si je le serai un jour, notamment après avoir vraiment franchi l'étape de la sortie hors du donjon, au grand jour. Vraiment, cela veut dire pour moi en allant en ville, en me promenant, en vaquant à l'extérieur toute la journée ("luxe suprême" que me souhaite une très bonne toute nouvelle amie!). PEut-être. J'en rêve parfois. Mais ma "condition", c'est probablement dans la fluidité des genres qu'elle se situe, avec une prédominance pour ma féminité depuis ma retraite. Je me dégage ainsi désormais de belles périodes de plsuieurs jours où je vis pleinement chez moi ma féminité. C'est cela, la grande, l'immense différence avec les périodes antérieures. Et c'est une source de bonheur et de sérénité. Je ne me suis pas encore présentée à toutes les personnes proches et chères. Mais depuis quelques mois, j'ai franchi ce pas avec quelques personnes, élatgissant ainsi le cercle de mes "intimes". Par exemple: ma deuxième belle-soeur...un accueil formidable! Une vraie complicité immédiate,même si c'est à distance (covid oblige: elle vit à plus de 250 km de moi!). Idem pour une ancienne collègue qui a organisé l'exposition de mes miniatures (actuellement en place et durant tout le mois de janvier! Elle doit m'envoyer des photos correctes - en attendant, je vous enverrai peut-être celles que j'ai prises avec mon téléphone lors de l'acrochage...juste pour vous faire une petite idée). Là, nous sommes d'ores et déjà de grandes amies ! Et pour moi, tout cela est source de grandes et magnifiques émotions. J'avance pas à pas. C'est ainsi, je ne vais pas plus vite pour l'instant. Et à vrai dire, je laisse venir en provoquant un peu...
Pour la voix, il est certain que l'accompagnement par un(e) professionnel(le) est toujours préférable. Toutefois, rien ne remplace la pratique! Alors, je conseille d'utiliser le téléphone et de parler chez soi le plus possible. Ma voix féméinine était en moi. Il m'a fallu aller la chercher. Aujour'dhui, elle se pose d'elle même, toute la jouréne, en compagnie de mon épouse notamment. Une chance immense que je mesure tous les jours! J'ai envie de dire, comme ça, que les choses arrivent un peu quand la nécessité s'impose (et aussi quand elles le veulent!MAis ça, ça m'entraînerait trop loin dans les considérations philosophiques...). J'ai ressenti très tôt la nécessité ou le besoin de "laisser" parler ou "faire" parler" la femme qui était en moi (tout cela est un peu approximatif, bien sûr, mais enfin, cela permet quand même d'avancer un peu dans la réflexion). LE temps et la pratique ont fait le reste. Je ressens en ce moment quelque chose comme une nécessité, un besoin littéralement, de me mêler aux autres. Las, la période n'est pas franchement propice. Mais je ne voudrais pas me "réfugier" derrière un prétexte. N'avons-nous pas chacune nos noeuds de complexité? Certaines d'entre nous ont résolu tous ces problèmes. J'en suis heureuse pour elles. Peut-être suis-je trop "compliquée".
Je vous embrasse, Isabelle.
p.s.: d'aures petits textes en partance... mon souhait, c'est de continuer à être inspirée comme je le suis par nos échanges, par votre existence, tout bonnement, sur ce site. Merci...

Quant à la compacité des textes, je vais voir comment faire pour que le copier-coller opéré à partir de lword puisse être retravaillé...de façon à correspondre au texte d'origine, toujours découpé en paragraphes, bien sûr!
Isa

Isabelle Andreeff a écrit:Quant à la compacité des textes, je vais voir comment faire pour que le copier-coller opéré à partir de lword puisse être retravaillé...de façon à correspondre au texte d'origine, toujours découpé en paragraphes, bien sûr!
Isa

Je ne comprends pas d'où provient la difficulté d'effectuer un saut de ligne sur l'éditeur de texte du forum ???

Il suffit d'appuyer sur la touche "entrée" ou "return" de son clavier, comme avec tout logiciel de mise en page de texte.