Aller au cinéma au féminin

Bonjour les amies,
Je réponds à la sympathique invitation de Béatrice, me demandant de raconter ma petite expérience de la semaine dernière : une séance de cinéma au féminin.

En fait, dans mon histoire de femme, je me suis assez rapidement lancée dans l'aventure : aller au cinéma en étant femme.
Je me disais que, une fois l'étape (épreuve ?) de l'achat de billet passée, je pouvais m'installer tranquillement dans la salle et être une femme comme les autres. Une femme qui vient voir un film.
Et il est vrai que cela avait quelque chose de rassurant. L'obscurité qui met à l'abri des regards. D'ailleurs, au début, je redoutais la fin du film, avec la salle qui se rallume. Il m'est même arrivé de sortir au tout début du générique (alors qu'en général je reste jusqu'au moment où l'on donne les indications techniques sur le matériel utilisé !!) pour profiter des derniers instants d'obscurité.

Et puis, peu à peu, je me suis enhardie, aimant finalement ce petit passage à la caisse, la lumière de la salle avant et après le film, les échanges de regards avec les autres spectateurs, les soupçons de connivence qui s'installent parfois quand on a aimé un film...

La dernière fois, je suis allée avec une amie (qui sait que je suis une femme dans ma tête et un peu partout !) voir le film de Léos Carax, Annette.
Délicieux moments. Petit repas avant dans le petit resto du cinéma (tartelette aux légumes et verre de Chardonnay)... Nous discutons comme deux amies. C'est cette simplicité et cette évidence de la situation qui me plait.
Et puis nous nous dirigeons vers la salle. Je prends les billets (bon, avec le masque, on risque moins les mésaventures d'un maquillage trop approximatif)... Et on me "merci madame" (délicieux mots comme à chaque fois).
Puis la salle, l'installation, les personnes qui ne font pas attention à moi (c'est ce que je préfère !), et qui frôlent mes jambes féminines quand elle passent devant moi pour rejoindre un fauteuil plus lointain...
Le film commence. Je suis une femme regardant un film, comme des milliers d'autres femmes !
Le film est étrange, surprenant. Je passe mon temps à me demander si j'aime ou pas... mais là n'est pas la question.
Ce que j'éprouve, et que j'aime à chaque séance de cinéma, c'est cette sensation à certains moments, de légèrement décrocher du film... et de me regarder regardant le film ! Je me vois femme, totalement femme. Délicieux instants !

Puis la fin du film, la lumière qui ne me fait plus peur, les échanges avec mon amie sur le film.

Plaisir simples, mais infinis.

J'ai l'impression que l'aventure de la salle de cinéma est particulièrement propice à ces sentiments particuliers de bien-être.

Avez-vous des expériences analogues ?

Bises les amies.

Isalane

PS. Prochaine aventure mercredi... je vais donner mon sang au féminin.

..

merci d abord pour ce délicieux récit si encourageant pour notre liberté a vivre notre feminité

Isalane a écrit:
Avez-vous des expériences analogues ?
Bises les amies.
Isalane
PS. Prochaine aventure mercredi... je vais donner mon sang au féminin.

oui .. nous avons vecu "l experience Cinema" a plusieurs

c’était a Nantes ou nous avions profité de la sortie du film d'Ozon "une nouvelle amie" pour conclure notre sortie collective - et remarquée -

Bien joli récit, qui livre en particulier si on sait les lire la plupart des "secrets" d'une démarche épanouissante . . .  et qui rappelle aussi que les meilleurs moments se trouvent souvent dans les situations les plus simples . . .

Vraiment tres intéressant ton allusion aux pouvoirs de "Foudre Bénie", si Galwenne est également tintinophile je pense qu'elle devrait grandement apprécier également . . . pour ma part j'ai aussi  la certitude que la réussite dans notre démarche implique d'accéder à des capacités que ne possedent pas forcement le commun des mortels habituels . . . ça aussi est sans doute un secret, mais même parmi nous peu le remarquent meme si elles le pratiquent sans s'en rendre compte, félicitations à toi pour cette forme de "lucidité" effectivement tres particulière

super Isalane ton réçit..

j'adore..

Pour ma part, je n'ai eue qu'une seule expérience dans un cinéma.. Mars 2008 Yverdon en Suisse. L'amie avec qui j'ai fait mes premier pas en extérieure, m'a emmenée pour ma deuxième sortie dans le centre ville flâner et "magasiner" et ensuite après une petite collation m'a trainée dans un cinéma..

j'avais la boule au ventre en pénétrant ce multiplex ou le film encore à l'affiche était "Je suis une légende" (très d'actualité ).

pour ma part, le passage du hall, le ticket déchiré et bonne séance mesdames, l'installation sur un fauteuil confortable, tout cela dans un cocon l'impression d'avoir des fourmis dans tous les pores de la peau..

La séance fut un rêve éveillé avec ma jupe qui frottait mes genoux et une aisance qui s'est installée au fil des minutes. La sortie de salle s'est faite simplement sans plus de stress comme si celle ci m'avait enfin révélée à moi même.

Bonsoir les amies,
Merci de vos chaleureux et sympathiques retours.
Béatrice, grâce au lien que tu as indiqué, j'ai pu me plonger dans votre belle expérience nantaise, avec toutes ces superbes photos. J'imagine que ce furent de forts beaux moments.
Aïe Stéphanie, je n'avais pas pensé à la référence à "Foudre bénie"... Quel oubli de ma part, moi qui, sans être tintinophile, apprécie toutes les aventures de Tintin (en fait, à partir de l'arrivée de Haddock).
Et j'adore ce que tu écris Galwenne, quand tu parles de rêve éveillé. C'est un peu ce que j'éprouve quand justement, je me regarde regardant le film. Est-ce moi qui vis cette vie de femme pendant ces instants ? Est-ce un rêve (d'autant plus que je me rêve souvent en femme la nuit)... et le plaisir intense de me dire que c'est la réalité, et que je me sens pleinement femme au plus profond de moi-même dans ces petits instants de conscience féminine (tout en connaissant bien évidemment les limites de ce sentiment).
Merci les amies. Cela m'a fait plaisir de partager ces instants.

Bonsoir Isalane ,
un très joli récit et un beau temoignage d'un instant (qui se répète ,il me semble ...) de total féminité et de détachement mental , projeter son image en se positionnant hors de son corps , nous ne sommes pas loin de la zen attitude , je te chambre mais c'est vraiment cool de l'exprimer ainsi . tu nous raconteras la rencontre donneuse de sang ? un beau geste deja de partage avec les autres , je n'ai jamais osé (même en mode garçon) donner mon sang , je ne sais pas ce qui me verrouille (pas la piqure je n'ai pas trop de crainte à ce niveau là ) , bonne fin de soirée à toi .

Bonjour Isalane,
Bonjour à vous toutes,

Quel moment agréable d'aller au cinéma !!

Je ne compte plus, le nombre de fois où j'y suis allée au féminin, alors pour moi c'est aussi naturel que d'autres sorties.

Quand je suis dans la salle devant le film, certaines fois j'oublie carrément que je suis en fille !!

Tu verras que tu vas pouvoir sans soucis vivre encore plus d'expérience en femme !! C'est en tout cas tout le Bonheur que je te souhaite !!


Grosses bises Isalane et à vous toutes !!

Karine.

Bonjour Isalane,

Merci pour cet agréable récit. C'est une expérience que je voudrais volontiers tenter.
Lire un retour comme le tien est ce qui aide aussi à avancer. Tu as tenté, savouré et il ne s'est rien passé de fâcheux ^_^

Merci à toi

Merci les amies de vos retours.
C'est vrai Caloue, que je n'étais pas loin de la Zen attitude... en fait, le sentiment d'une hyper conscience de ce qui se passe, de mes ressentis de femme. Pour le sang, je raconterai dans les jours qui viennent (j'y vais demain). Je l'ai déjà donné 2 fois en Isalane. Double stress : je ne suis pas très vaillant face à la piqure... et la situation au féminin qui ne va pas de soi... Pour demain, j'ai prévenu le médecin de l'EFS (Etablissement français du sang) du décalage entre mon apparence physique et ma carte d'identité. La dernière fois, j'avais été confrontée à une situation un peu désagréable, la personne à l'accueil se tournant vers une personne qui était derrière moi et disant "attendez, je termine avec le monsieur" (et le monsieur c'était moi, pourtant avec perruque, chemisier, jupe et collants, bottines et bijoux !). Je ne lui en veux pas du tout. Elle avait dû être décontenancé, embarrassée, et j'étais vraiment désolée de la mettre ainsi mal à l'aise... mais voilà, voilà, c'était un peu rude... d'où mon message au médecin coordinateur.
Karine, ce que tu écris est très intéressant. Tu dis que tu oublies parfois que tu es une fille. Et il est vrai que cela m'arrive aussi, en particulier au cinéma (pris par le film), mais j'aime bien aussi ce moment où cette sensation s'arrête, et où je déguste le fait de me sentir femme. C'est un beau sujet de discussion que tu soulèves chère Karine : est-ce qu'avec l'habitude de sortir et d'être femme, on oublie que l'on est en femme ?
Corseline, j'espère que tu pourras vivre ce genre d'expérience... et que tu pourras pleinement savourer chaque instant au féminin.
Merci encore les amies. Cela me fait du bien de voir que mon petit récit vous a intéressées.
Bises.
Isalane

Karine Woman a écrit:
Bonjour Isalane,
Bonjour à vous toutes,

certaines fois j'oublie carrément que je suis en fille !!

Grosses bises Isalane et à vous toutes !!

Karine.

Entre nous c'est bien le but, ou tout du moins une étape essentielle du parcours . . . que tout ça devienne tellement naturel qu'on n'ait plus à y penser . . . et surtout à ne plus se poser des fausses questions . . . c'est à partir de ce moment que la "vraie vie" peut commencer . . . et aussi qu'on va se poser les "vraies" questions de la vie d'une nana de tous les  jours . . . . eh oui, le parcours n'est pas fini pour autant . . . mais il devient vraiment "différent" . . . et force est de constater que la plupart de celles qui y ont gouté semblent en redemander . . .

C'est à cette étape que je place personnellement la frontière entre travesti et transgenre . . . mais interprétation bien sur purement personnelle et tres modeste,  je ne cherche pas à relancer quelque débat que ce soit et j'admets volontiers que chacune ait sa propre vérité tout autant respectable . . .

C'est une expérience que j'ai vécue aussi, et que je recommande à celles qui n'ont pas encore osé.

C'était l'été. je portait un jupon et un chemisier sans manches. Maquillée juste ce qu'il faut.

J'ai eu droit à un "Madame" à la caisse, ainsi qu'au contrôle du billet.

Pur bonheur de bien-être féminin pendant la séance.

Quand les lumières s'allument, je vais vers la sortie en veillant à ma gestuelle.

Rien à signaler. J'étais sur un nuage ...

Quand nous allons au cinéma avec ma fille pour voir un film d'animation japonais.

Très sympathique photo Gwendoline.
Merci de l'avoir partagée.