Et si on parlait un peu d'art pictural ?

Michele-Anne a écrit:

Daniela a écrit:Je sens que c'est un appel du pied que tu me fais Michèle, mais je préfère me taire pour ne pas gâcher ton plaisir.
Je me permets juste de te recommander de jeter plus qu'un oeil sur la toile de Claude Monet, intitulée "le champ de coquelicots". A côté, celle de Harris est bien pâteuse.

héhéh... Oui mais comme je l'ai dit je n'y connais rien en graphisme, donc  il m'est impossible de hiérarchiser les mérites des uns et des autres, et par là j'en suis réduite à vanter ce qui me plaît, si profane et inautorisé que soit mon avis

Concernant ses goûts en peinture, rien n'est interdit. Michèle tu peux aimer Harris et tu as le droit de dire que c'est ton peintre préféré. Mais cela n'en fait pas un grand peintre. Il n'a rien apporté à l'histoire de l'art. Il se contente de reprendre les sujets impressionnistes.

Si j'ai cité la toile de Claude Monet, le champ des coquelicots, c'est pour montrer la différence de technique. La touche de Monet est légère, nous faisant ressentir le vent qui souffle sur les pétales des coquelicots. Quant au mouvement, il est rendu par le rappel des deux personnages : ceux qui sont en haut de la colline permettent à notre oeil de faire le chemin emprunté par les deux personnages qui l'ont descendue.  
En comparaison, Harris fige tout par une peinture pâteuse. Il n'a rien compris à l'impressionnisme et n'en reprend que l'apparence.

Pour moi, l'art n'a pas à se contenter de flatter l'oeil, il doit toucher l'âme. Et l'artiste accorde la technique employée à son propos. Quand je parle de propos, il ne s'agit pas d'anecdote mais de la démarche artistique.

Amatrice d'art, je pourrai développer et parler de peinture pendant des heures mais rassurez-vous, je ne vais pas vous ennuyer avec cela.

Bises

[quote="Daniela"][quote="Michele-Anne"]

Daniela a écrit:
Amatrice d'art, je pourrai développer et parler de peinture pendant des heures mais rassurez-vous, je ne vais pas vous ennuyer avec cela.
Bises

Pour le peu que j'ai pu en lire, tu devrais avoir davantage de succes que si je lançais une discussion sur les moteurs Panhard sans soupapes . . .

Dommage que tu n'aies pas rajouté d'images pour visualiser tes descriptions, pour ma part j'aime bien, la peinture reste un monde un peu mysterieux pour moi, meme si mon Daltonisme ne doit pas aider . . .

Daniela a écrit:
Amatrice d'art, je pourrai développer et parler de peinture pendant des heures mais rassurez-vous, je ne vais pas vous ennuyer avec cela.
Bises

bien au contraire, a l'instar de Stéphanie je ne peu qu'encourager ce sujet

et plus personnellement afin d encourager chacune

j ai longtemps souffert face a l'art du complexe de l'inculte
et puis j ai vu "le gout des autres" des Ja-Baq et  ce chef d'entreprise maladroit, sensible et un peu misanthrope qui s'initie a la peinture m'a émue

depuis je n’hésite pas a assumer mes gouts (pour le street art en particulier)  et mes émotions
et même a offrir a ma fille des litho qui m'ont séduite

ParisSketchCulture  ou Sifat et son travail sur l’écriture
ou encore Christian Guémy (C215) et ses pochoirs



c est aussi un investissement interessant puisque "minet" a quadruplé de prix

l'art et la peinture reste pour moi  des instant de détente et de bonheur...

J'ai parcourir  ces salles ou sont en général exposées des œuvres toutes plus magnifiques que les autres. retrouver un détail dans un regard, dans une nature colorée et aussi et surtout sur les marines ....

indépendamment de tout cela, lors de es différents séjour dans la capitale de l'état allemand, j'ai été subjuguée par ces fresque peintes sur la partie occidentale du mur..  La première fois, j'ai découvert ce que l'on appel le street art et j'en suis restée admirative...

depuis lorsque j'en ai l'occasion, je n'hésite pas à photographier ce qui est pour mou une expression de tous les sentiments que peuvent ressentir les grapheurs au moment ou ils expriment leur art...

Quelques exemples de street art - mais beaucoup plus élaboré et encadré par la municipalité d' Angoulème :










Ces exemples s'apparentent aux fresques peintes sur les maisons en Bavière (Freiluftmalerei), qui sont cependant beaucoup plus traditionnelles et nettement moins inventives.

Elles sont l'oeuvre du groupe street art "Tycho Brahé", du nom de l'astronome.

C'est pourquoi on parle couramment de l'art Tycho.....

j'aime beaucoup.. En effet le stee art devient un incontournable dans les villes.

Je me souvient d'une exposition permanente à La condition Publique à ROUBAIX...

J'en possède un nombre considérable de tous style ainsi que de face repeinte par les grapheurs et grapheuses.

Comme vous m'y invitez si gentiment, je vais donc poursuivre sur le sujet.

Le plus important est de ressentir une émotion fasse à une oeuvre, et pour cela il n'est pas nécessaire d'être spécialiste de l'art. Il suffit d'être vierge de tout apriori, et d'être ouverte à la découverte.

Ensuite, si on aime une oeuvre, on s'intéresse à l'artiste qui l'a créée. Puis, au mouvement auquel il appartient. C'est ainsi que j'ai commencé à m'y connaître en peu en art avant de faire des études dans ce domaine.

A force, on arrive facilement à repérer les artistes qui se contentent de faire "à la manière de", ou d'être trop influencés. On voit aussi ceux qui restent au niveau décoratif. Un artiste est une personnalité, il doit donc peindre ce qu'il ressent lui-même. Les artistes qui comptent sont ceux qui apportent une vision nouvelle du monde, qui remettent en compte ce que l'on croyait savoir.
Et un grand artiste combine cela avec le don de la couleur et de la composition.

Vous remarquerez que je parle uniquement de peinture. Je ne suis pas insensible à la sculpture mais c'est la peinture qui m'intéresse. Alors tout ce qui est installation me laisse indifférente. Concernant la photo, même si je peux apprécier quelques photographes ce n'est pas non plus mon domaine de prédilection.

Je vois dans vos commentaires un intérêt certain pour le street art. J'avoue que je reproche à ses artistes de rester dans l'illustration. C'est plus ce qui est représenté qui compte et non la peinture elle-même. Je ne vais peut-être pas me faire des amies mais pour moi le street art c'est comme l'art naïf : c'est juste plaisant et cela ne remet rien en cause.

Je précise que Henri Rousseau n'est pas un peintre naïf et Jean-Michel Basquiat ne fait pas du street-art même si leurs oeuvres ont pu être considérées comme le point de départ de ces styles.

Dans mon texte d'ouverture, j'avais écrit "il ne s'agit pas d'anecdote mais de la démarche artistique."

Et bien, je ne vois aucune démarche artistique dans le fait de bomber sur une toile ou un panneau, ou de dessiner naïvement.

Les impressionnistes voulaient rendre compte de la lumière, les cubistes du volume, etc. Dans l'art contemporain, depuis les années 2000 environ, il n'y a plus de mouvement à proprement parlé. Ce sont des personnalités. Les peintres ne sont plus rattachés à un groupe et travaillent seuls, isolés dans leurs propres recherches artistiques.

Etant de plus en plus nombreux, il est difficile de dire qui se dégage des autres. Et comme tout marché, le marché de l'art subit des modes. C'est pourquoi, si on achète une oeuvre, il faut qu'elle nous plaise. Au moins, on aura le plaisir de la contempler sur ces murs, à défaut d'investissement.

Pour l'anecdote, j'ai acheté dernièrement une toile d'un artiste français, en me rendant dans la galerie en mode féminin. C'était une première pour moi. Ayant repéré l'oeuvre sur le site de la galerie, je me suis rendue sur place où on l'a sortie des réserves pour que je puisse la voir. J'ai posé des questions, on m'a donné des précisions sur la série dont elle fait partie.

Comme j'hésitais avec une oeuvre du même artiste proposée en ligne, j'ai pris le temps de réfléchir chez moi pour finalement prendre la décision de l'acheter. Il s'en est suivi plusieurs échanges par mail, jusqu'au moment où on m'a demandé une copie de ma carte d'identité, car la loi exige d'inscrire sur un registre les acheteurs d'art.

Il m'a fallut préciser que j'étais transgenre. Bien sûr, cela n'a rien changé dans le fait de continuer à me nommer Madame dans les mails. Cependant, lorsque je suis revenue à la galerie pour récupérer l'oeuvre, j'ai bien senti que l'on me regardait différemment par rapport à ma première visite. C'est comme si on essayait de deviner qui j'étais, comme si on scrutait l'homme derrière la femme. Enfin c'est ce que j'ai ressenti, mais je me fais peut-être des idées...

Je vous avez prévenu, je peux devenir vite barbante quand je parle peinture.

Bises

Daniela a écrit:Comme vous m'y invitez si gentiment, je vais donc poursuivre sur le sujet.

Le plus important est de ressentir une émotion fasse à une oeuvre, et pour cela il n'est pas nécessaire d'être spécialiste de l'art. Il suffit d'être vierge de tout apriori, et d'être ouverte à la découverte.

c est bien cela !!!

et c est ce que j ai mis du temps a assumer

et je vais ajouter :

pour le vin .. c est la même approche

Daniela a écrit:
Comme vous m'y invitez si gentiment, je vais donc poursuivre sur le sujet.

Le plus important est de ressentir une émotion fasse à une oeuvre, et pour cela il n'est pas nécessaire d'être spécialiste de l'art. Il suffit d'être vierge de tout apriori, et d'être ouverte à la découverte."

Entièrement d'accord sur l'émotion face à une œuvre. Nul besoin d'être un tantinet connaisseur de l'art pour ressentir cette émotion face à  une œuvre qui vous parle et résonne en vous.
C'est vraiment la phase essentielle et initiale de l'approche de l'art.
Cela étant, pour l'avoir vécu, je peux dire que connaitre l'art et son "histoire", et pas seulement son histoire d'ailleurs mais l'histoire en générale et le lien entre les 2 permet de faire d'intenses découvertes.
L'art, comme tout le reste est très lié à l'histoire de nos civilisations et connaitre ou découvrir ces liens permet de remettre ces œuvres dans leur contexte et de les envisager de façons différentes.
Par exemple savez vous pourquoi et comment "historiquement" l'impressionnisme est apparu ? Pour 2 raisons technologiques majeures :
1°) l'invention de la photo qui fait que les peintres n'ont plus besoin de représenter "la réalité" si nettement puisque la photo le fait pour eux!
2°) l'invention de la peinture en tube qui fait qu'ils n'étaient plus "scotchés" à leur atelier à préparer leurs couleurs mais qu'ils pouvaient dorénavant  aller à l'extérieur et "raconter" la nature...
Quand vous savez ça, vous voyez, je trouve, cette évolution d'une façon différente et donc l'avant et l'après. Je ne veux pas dire que l'un est mieux que l'autre, mais que ça fait voir les choses différemment.
Autre fait historique, par exemple : l'introduction de la perspective dans la peinture de la renaissance est liée aux découvertes de Copernic puis de Gallilé sur l'heliocentrisme et la nature de satellite de la terre et non plus de centre du monde : ça sous entendait que Dieu et la religion ne dirigeait plus tout l'univers et qu'il devenait possible de représenter la vie et la terre différemment.
Et je peux vous dire que quand j'ai visité La Chapelle Brancacci à Florence, peinte par Masacio, considérée par les historiens comme une des premières œuvres de l'art Renaissance, j'ai pleuré d'émotion devant la beauté de cette œuvre et la compréhension de la bascule "artistico-temporelle" qu'elle représentait dans notre perception du monde.
Dans un autre ordre d'idée, si le rock a existé, c'est parce que les esclave noir n'avait droit qu'à une guitare et leur voix pour exprimer leurs souffrance par le blues. Sans blues, pas de rock, et sans rock ni découverte de l'électronique, pas d'électropop et etc, etc...
Tout ça pour dire que l'art quel qu'il soit est fondamental, la musique comme la peinture, l'architecture et les 4 autres - si tant est qu'il n'y ai que 7 arts !!!
Voilà, c'était ma petite participation à cet échange si intéressant.

johanna a écrit:"
Tout ça pour dire que l'art quel qu'il soit est fondamental, la musique comme la peinture, l'architecture et les 4 autres - si tant est qu'il n'y ai que 7 arts !!!

Au fil des dernières décennies on est passé de six à .....12 arts !

Et en plus certains numéros désignent deux choses différentes. Ainsi, le neuvième art est aussi bien la BD que la gastronomie..

Le nombre des muses traditionnelles n'ayant pas varié, il y a des places à prendre. Melissa pour la gastronomie, Karine pour la vidéo, etc

Merci Johanna de m'avoir fait découvrir Masacio, que je ne connaissais pas. Pourtant j'ai effectué un séjour de trois jours à Florence mais je n'ai pas visité cette chapelle. Il y avait tellement de superbes choses à voir. J'aime beaucoup cette ville, y compris la partie non touristique.

Tout à fait d'accord avec toi, remettre une oeuvre dans son contexte contemporain lui donne une dimension supplémentaire. Mais ce qui est merveilleux avec l'art, c'est que bien qu'inscrit dans une actualité passée, les oeuvres restent intemporelles. Elles continuent à toucher.
Alors que l'illustration, si on n'a pas les infos pour en déchiffrer le sens, perdent tout intérêt.

Dans l'illustration, le sujet est l'objectif, alors que dans l'art, le sujet est un prétexte. Entre une nature morte de Cézanne, de Picasso ou de Matisse, même si les objets choisis par l'artiste sont issus de son quotidien, on voit bien que l'intérêt n'est pas ce qui est représenté. C'est la manière personnelle de l'artiste de rendre compte du monde qui est intéressante. Idem avec l'abstrait. Il y a des oeuvres abstraites qui touchent l'âme et d'autres qui restent au stade décoratif.

Ce n'est pas facile à faire comprendre cette différence. Les mots manquent, mais quand on est sensible à l'art, plus on voit d'expos, plus notre sensibilité est aiguisée. Un peu comme le fait de sortir régulièrement qui nous permet de vivre notre féminité de plus en plus naturellement ;-)

Bises