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Message  Isabelle Andreeff Mer 16 Fév 2022 - 18:06

Même comme ça.

Hier, j’avais R.T.T., Repos des Travestis et Transgenres.
Mais même comme ça, travestie en homme – rien ni personne ne m’y oblige, objecterez-vous. Soit, mais comme le répétait à l’envi mon ami d’autrefois, « ce n’est pas si simple » ! – même comme ça, donc, j’y pense.
J’y pense très souvent, autant dire presque tout le temps (« J’y pense puis j’oublie pas » ! Voilà qui se chante bien !). Et ce n’est pas moi qui rabâcherai la formule incantatoire « Isabelle, sors de ce corps !». Au contraire, pardi ! J’y pense et ça déclenche un petit sourire, un peu malicieux, plein de douceur, et en tout cas plein de secrets. Je crois que c’est Roland Barthes qui évoque ce « pouvoir » de penser complètement librement à l’abri de notre regard et comme derrière un masque (!) lors de la rencontre avec l’autre, ou lors de nos promenades. Je ne « souffre » toutefois pas du tout de « monomanie », étant en réalité engagée passionnément dans de multiples activités et pratiques artistiques, toutes largement nourries par ma nature féminine, j’en suis de plus en plus convaincue.
J’y pense, et ça recharge mon petit moteur, ça entretient ma petite mécanique oscillatoire entre l’homme et la femme, avec une petite préférence pour mon pôle féminin, il est vrai. C’est bien simple : quelque chose me manque quand je ne suis pas « elle ». Ce n’est pas forcément le cas à l’inverse. Je ne sais pas s’il faut chercher à la situer, cette mécanique. Dans une glande, « pinéale », pour jouer un peu avec Descartes qui voulut y situer le siège de l’âme ? « Pinéale » : quel mot ! En tout cas, ma mécanique oscillatoire, je la sens à l’œuvre entre la tête et le cœur et le ventre (alouette !). Elle joue aussi sur les jambes, les bras et les mains qui se délient d’une façon particulière, plus souple, plus dansante. Je vous assure que c’est vrai, et je vous certifie que je ne pratique aucune sorte de mysticisme échevelé. Cela me fait un bien fou de sentir qu’Isabelle est là, jamais très loin. Celles qui ne me croient pas ont encore quelques petits délices de ce genre à découvrir.
Bien sûr, si le désir monte vraiment et si l’occasion fait sa larronne – voire sa baronne ! - surtout ne pas résister ! Autrefois, certainement à cause d’une excitation très spéciale, due à une émotion difficilement contrôlable, mais aussi à une forme de résistance – et au fond, toute mue s’y frotte -, je mettais du temps à laisser venir Isabelle. Aujourd’hui, l’émotion est toujours là - on ne s’en lasse jamais, c’est inusable, résolument pas « obsolescent » ! - mais la résistance a totalement disparu. Isabelle est instantanée ! C’est magique : il me suffit de jouer délicatement avec le tissu doux et léger de ma robe, et « hop-la, Isa est là » (ça se dit ou ça se chante à la façon de Barbara ou à l’alsacienne, comme on veut !). Certains jours, je n’en reviens toujours pas ! Mais faut-il en revenir ?
Bref, même travestie en homme, Isabelle n’est jamais loin. Sous les pantalons, la jupe ! Et je ne dis pas « sous le costard », vu que je ne porte jamais de costard. Ni de pantalons pour femme, d’ailleurs. Je ne supporte pas, c’est ainsi. « I am what i am ! », vous connaissez la chanson. De plus, je me dis qu’il convient de conserver son quant à soi ! A défaut de parousie, c’est au moins une promesse, une douce promesse, qui accompagne ces moments de travestissement social. Et je sais entretenir cette promesse à bon escient. Ainsi, en société, je laisse très souvent Isabelle apprécier intérieurement les situations. Pour l’heure encore, et jusqu’à mon plein avènement public, dont j’ignore l’échéance, je dirais que je protège ma vie secrète. Bon, tout vrai secret n’a de sens qu’à être découvert. Il me semble que c’est désormais chose faite, peu ou prou ! Je prends plaisir à imaginer ce que je ferais ou dirais en tant que femme dans telle ou telle situation. Mais je m’en veux encore souvent de n’avoir pas le courage d’être cette femme aux yeux de tous. Il y a la crainte de n’être pas du tout comprise, la peur du « qu’en dira-t-on », c’est clair. Et la crainte de ne pas être à la hauteur, de n’être pas considérée comme je le souhaite. « Je ne suis pas celle que vous croyez », me croirai
-je obligée de me défendre. « Non, je ne suis pas déguisée, je suis habillée comme j’aime à l’être, au quotidien ». Et puis d’avoir joué tous les jours et tous les soirs, toute ma vie durant, le même rôle dans la même pièce, genre «à la cave,oh folle !», ça laisse forcément des traces et ça crée des habitudes profondes. Et là réside sans doute l’une de mes erreurs foncières : « les gens » sont certainement plus indifférents, sinon ouverts qu’on le croit. C’est probablement moi qui n’ai pas encore toute la confiance en moi nécessaire au franchissement du mur ! Je vais toujours me persuadant que les autres ne me prendront jamais pour une femme ! Trop grande, pas assez fine, que sais-je encore !
Si je mélange tout ça avec les résistances que j’évoquais plus haut, avec l’idée beaucoup trop fortement ancrée en moi que je ne devais pas être « normal(e) », idée renforcée encore par la solitude profonde dans laquelle je vivais tout cela, ou encore avec l’idée qu’il me fallait lutter coûte que coûte contre cette « bizarre mais douce inclination », comme aurait dit l’abbé de Choisy (drôle de loustic, celui-là, mais il faut bien prendre en considération que l’époque n’avait pas du tout les mêmes jauges et critères que la nôtre ! Sans le moins du monde faire l’apologie de ce que pratiquait notre « abesse », avec l’assentiment, nous confie-t-elle dans ses écrits, des mamans, et de sa hiérarchie !!!), si je mélange tout ça, j’obtiens un cocktail plutôt indigeste. Plusieurs fois dans le passé, j’ai songé avec une certaine rage à me défaire de cette inclination et de ce plaisir incroyable à me transformer en femme. Ce genre de violence faite à soi-même est totalement vouée à l’échec, en plus de provoquer plus ou moins rapidement une frustration intense et potentiellement anxiogène. Toute la littérature un peu sérieuse consacrée à cette inclination insiste sur l’impossibilité de rompre complètement avec ce plaisir. Il existe bien entendu quelques exceptions, comme en toute règle. Mon propos n’est toutefois pas du tout de brandir je ne sais quelle caution « scientifique ». Je dis clairement que je n’en ai pas besoin, n’ayant point à justifier un plaisir, un bonheur qui ne font de mal à personne. Encore moins une disposition profonde de ma nature tournée vers un plaisir délicat et joyeux.
Les choses évoluent cependant dans le bon sens, ces derniers temps. Je crois également qu’il est important, essentiel, de pouvoir parler. Chaque chose en son temps. Le « grand jour » viendra pour moi aussi. J’admire toutes celles qui osent. Je m’efforce, comme je peux, d’éviter la déprime liée à mon manque de courage. Quoiqu’il en soit, dans l’attente de ce jour où je serai simplement là, dans la lumière du monde, comme toutes les autres femmes, je suis Isabelle le plus possible, des jours et des nuits durant, profitant de toute ma garde-robe, merveilleux remède aux accès de spleen (de plus en plus rares !), dans mon appartement, sur mon balcon et parfois dans mon immeuble. Je vaque ainsi des jours entiers à mes occupations, nombreuses et variées.
Je veux, mais ne peux. Je peux mais ne veux…Jusqu’au jour où, peut-être sans le décider, sans y penser, « naturellement »… « Yes,I can ! ». Par deux fois déjà, en soirée, sans l’avoir prémédité, à sa demande, j’ai raccompagné une parente à son appartement situé dans le même immeuble, sur une autre aile. Cette parente fait partie des intimes qui m’aiment vraiment telle que je suis, à qui je manque un peu lorsqu’elles ne me voient pas pendant un certain temps. C’est un don de la vie, de telles personnes ! Avoir accompli ce simple petit geste m’a procuré une immense joie, et toujours cette fierté d’avoir tout simplement osé être moi-même. J’étais heureuse, sobrement mais dans tout mon être, de traverser les étages, de prendre les ascenseurs, de traverser les paliers, fort bien mise, ma foi, en jupe à fleurs, sac à main en bandoulière, bien coiffée, bien maquillée de la journée. Je faisais même sonner mes talons avec délice sur les dalles. J’étais à deux doigts de sortir de l’immeuble, au retour. C’était comme l’épilogue enchanteur d’une journée passée en Isabelle en compagnie de personnes chères. Cela m’a procuré de l’énergie pour une semaine entière. J’avais été étonnée, une fois encore, par le calme qui m’habitait, un calme tout particulier, après le retour. J’ai du mal à le décrire, en fait, ce calme. Sans doute très proche de la sérénité. Je reviendrai souvent sur cette affaire de résistance, de franchissement, de dépassement de soi, de sentiment de plénitude. Mais, même en proie à toutes ces difficultés, même comme ça, je n’ai jamais renié cette joie immense d’être Isabelle !
En attendant, je continue de plus belle à cultiver tous mes petits bonheurs. Et je multiplie désormais les rencontres (en « distancielle », comme on dit aujourd’hui, en attendant la « présencielle » !) avec des personnes auxquelles je me présente telle que je suis. De nouvelles amitiés qui font chaud au cœur. Comme je peux, et le plus souvent possible, avec une gourmandise toujours plus intense, et un naturel toujours plus évident.
Petit aphorisme personnel :
Je me fais femme pour me consoler d’être homme. Je me refais homme pour me consoler de n’être pas femme.
Bises,
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Message  Isabelle Andreeff Mer 16 Fév 2022 - 18:08

Même comme ça... Yes_i_10
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Message  Béatrice Mer 16 Fév 2022 - 18:31

..

quel texte superbe !!! merc

et combien d entre nous vont s'y reconnaitre merc

Merci Isabelle

je reprendrai volontiers ton aphorisme a mon compte genty

et je l emprunte pour le bandeau rougir


Dernière édition par Béatrice le Mer 16 Fév 2022 - 18:51, édité 1 fois
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Message  Morgane Mer 16 Fév 2022 - 18:42

Béatrice a écrit:..et combien d entre nous vont s'y reconnaitre merc
J'allais l'écrire...

Combien de fois ai-je entendu ce regret :
Isabelle a écrit:Mais je m’en veux encore souvent de n’avoir pas le courage d’être cette femme aux yeux de tous. Il y a la crainte de n’être pas du tout comprise, la peur du « qu’en dira-t-on », c’est clair. Et la crainte de ne pas être à la hauteur, de n’être pas considérée comme je le souhaite. « Je ne suis pas celle que vous croyez », me croirai-je obligée de me défendre. « Non, je ne suis pas déguisée, je suis habillée comme j’aime à l’être, au quotidien ».

Très beau texte, bravo.
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Message  Stebannie Dupont Mer 16 Fév 2022 - 19:26

Je vais encore me singulariser

Non pas en critiquant ce magnifique texte que j'adore tout en me sentant un peu triste, mais en vous expliquant ma réaction "au demeurant positiviste" devant un projet qui n'était pas sans rapport avec le celebre philosophe. Un projet que je soutenais totalement malgré tout, mais qui était autant difficile sinon plus que peuvent l'etre beaucoup de choses pour nous . . .

J'avais lancé le slogan "Yes We KANT" . .  pour les monoglottes "ouiiiiiii !!! . . .  on ne peut pas le faire !!!!" . . . je vous raconte pas les yeux effarés autour de moi dans toute la salle . .  il est possible que quelques initiées comprennent, mais elles ne cafteront pas, ce serait se trahir elles mêmes, et de toutes façons tout le monde s'en fiche . . .   clyeu  clyeu

Au fond de moi même je suis persuadée qu'un tel slogan, tellement choquant même pour ceux qui n'adhéraient pas vraiment aux idées de ce projet, a réellement motivé beaucoup de participants dubitatifs à éviter l'échec . . .

Un peu comme un autre slogan que j'ai tenté ici, du style "c'est quand on commence à affronter la vie réelle qu'on se rend compte qu'on a davantage de c  .  qu'on pourrait le penser . .  " Evidemment moins poétique  pouff  pouff  pouff

bizou bizou bizou

Une autre de mes réparties (inspirée également des présidents américains) restées célébres avait été lorsque notre patron nous avait expliqué le bannissement des cigarettes dans les locaux en son temps, je m'étais exclamée "pô grave, on f'ra comme Bill Clinton" . .  silence puis . . . "c'est à dire ?" . . . . Ben on s'mettra à la pipe . . . comen? comen? rir rir j'avais au moins momentanément soulagé la peine et la tristesse  de mes congénéres fumeurs . . . et fumeuses aussi  . . .c'est donc en riant que nous nous sommes rendus le lendemain dans l'édicule qui nous était dorénavant consacré alors que tout le monde pensait qu'on aurait la tete basse
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Message  Isabelle Andreeff Mer 16 Fév 2022 - 21:00

Merci les filles ! Je suis juste fière d'être l'une des vôtres ! Je gardais tout ça, tant de choses, sous le boisseau (les gens du Nord connaissent !), et dans boisseau, il y a "sot" . Plus de quarante ans là-dessous ! Peut-être que ça s'est bonifié comme ça ! Heureuse de vous retrouver. J'ai eu des pépins en ce début d'année. Je ne vous connais pas (quelques-unes, ça commence), mais je vous aime. Je vous aime parce que vous êtes humaines, parce que vous portez les mêmes blessures, peu ou prou, sans baisser la garde, sans oublier d'aimer la vie, sans oublier d'aimer les autres. Prenez soin de vous.
Isabelle.
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Message  Lou Mer 16 Fév 2022 - 21:07

C'est un enchantement de lire les écrits d'Isabelle ,
les hésitations et questionnements qui me (nous ?) taraudent s'effacent au fur et  à mesure des sorties , les petits moments de plénitude que tu vis lors de ces instants bref , (surement très intenses) , quand tu franchis cette "porte" , plus symbolique que son rôle d'huisserie protectrice finirons  par t’inviter à augmenter l'espace de confort d'Isa . A un moment la "porte " vole en éclat , l'air ce jour là embaume le plus enivrant des parfums oublié depuis l'enfance ...je te souhaite une belle 'renaissance " ce jour venu .  Merci pour ce beau texte . merc
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Message  Annabelle46 Jeu 17 Fév 2022 - 0:04

Quel magnifique texte et quelle belle confession, je m'y retrouve tellement avec ses hésitations à franchir la porte.
mais faute avouée.... il ne te restera plus qu'à sauter le pas (de la porte) et sortir dans ce monde qui te fais tant envie.
Merci encore pour ses émotions, et ses frissons qui me monte dans le corps en lisant ton beau texte.

fleur fleur fleur fleur fleur
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Message  jennyfer Lun 21 Fév 2022 - 13:06

Isabelle Andreeff a écrit:Même comme ça.

Hier, j’avais R.T.T., Repos des Travestis et Transgenres.

Tu m'as bien fait rire mais il est vrai que certaines années j'ai eu a peine autant de jours pour Jennyfer que de RTT !!

Isabelle Andreeff a écrit:
...Ni de pantalons pour femme, d’ailleurs. Je ne supporte pas, c’est ainsi.
La je crois que tu vas te faire une grande amie sur Agora  siff

Isabelle Andreeff a écrit:
Mais je m’en veux encore souvent de n’avoir pas le courage d’être cette femme aux yeux de tous. Il y a la crainte de n’être pas du tout comprise, la peur du « qu’en dira-t-on », c’est clair. Et la crainte de ne pas être à la hauteur, de n’être pas considérée comme je le souhaite. « Je ne suis pas celle que vous croyez », me croirai
-je obligée de me défendre. « Non, je ne suis pas déguisée, je suis habillée comme j’aime à l’être, au quotidien ». Et puis d’avoir joué tous les jours et tous les soirs, toute ma vie durant, le même rôle dans la même pièce, genre «à la cave,oh folle !», ça laisse forcément des traces et ça crée des habitudes profondes.
Pendant des années j'ai vécu cela, avec un gouffre (dans mon esprit) entre comment je me percevait et comment le monde extérieur allait me voir. C'est un verrou que l'on se pose et qui est difficile à ouvrir.
Isabelle Andreeff a écrit:
Je vais toujours me persuadant que les autres ne me prendront jamais pour une femme ! Trop grande, pas assez fine, que sais-je encore !
Non mais là tu abuse: et oui ma cocotte n'oublie pas qu'il y a des femmes plus grandes que toi, pas toujours hyper minces aussi ! Je m'en délecte à chaque fois que j'en croise une, même si certains jours je ne vois que des naines  pouff , et cela me réconforte vraiment lorsqu'elles me dépassent: je peux même mettre deux ou trois photos que j'ai déja fait en douce au magasin: elle sont là dans la foule et personne ne fait attention.... et puis attend Isabelle: on n'a que 3 ou 4 cm d'écart je me souvient: allez, hop, je mets mes bottines et nous voilà ex-aequo.  aff

Isabelle Andreeff a écrit:
Le « grand jour » viendra pour moi aussi. J’admire toutes celles qui osent. Je m’efforce, comme je peux, d’éviter la déprime liée à mon manque de courage.


Isabelle Andreeff a écrit:Je veux, mais ne peux. Je peux mais ne veux…Jusqu’au jour où, peut-être sans le décider, sans y penser, « naturellement »
Ta vas avoir le déclic et prendre ton envol, j'en suis certaine Isabelle, un jour ton envie sera tellement forte que sur un coup de tête tu te diras "et puis zut ! j'essaye..." je l'ai déjà dis et le répète encore, cette époque du masque est formidable pour se "roder".
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Message  jacqueline Rose Lun 21 Fév 2022 - 14:24

Pour ce qui est de la grandeur , il n y a pas de souci a se faire , mon épouse était plus grande que moi et je faisais 1,83 M, Elle 1,86M
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Message  berengere03 Mar 22 Fév 2022 - 19:03

magnifique texte! oh combien vrai!

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